Publié par Michel Gurfinkiel le 20 mai 2011

Un jugement dénoncé par le magistrat qui l’a rendu ne peut pas être maintenu. La France et l'Europe doivent exiger l'annulation pure et simple du "rapport Goldstone" de 2009.

Dans un Etat de droit, on révise un jugement quand l’une des parties est en mesure de produire des « éléments nouveaux » ; ou quand il est établi que les pièces sur lesquelles reposait le jugement étaient des faux. C’est ce qui vient de se passer à propos du « rapport Goldstone » : un document approuvé le 16 octobre 2009 par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (CDHNU) et quelques jours plus tard, le 5 novembre, par l’Assemblée générale des Nations Unies.

Ce texte affirme qu’Israël a commis des « crimes de guerre » et des « crimes contre l’humanité » pendant l’opération Plomb Fondu menée à Gaza, contre le régime de fait du Hamas, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009. En particulier, les forces armées israéliennes auraient délibérément « pris pour cible la population civile gazaouie » pour la « punir de sa résistance et de son soutien apparent pour le Hamas ».

Les implications, pour l’Etat juif, sont redoutables. Le rapport Goldstone peut amener le Conseil de Sécurité des Nations Unies à décréter des sanctions. Des poursuites peuvent être lancées contre des dirigeants politiques ou militaires israéliens dans de nombreux pays. Les campagnes de boycott économique ou scientifique anti-israélien semblent recevoir un début de justification. A plus long terme, le crainte d’être confronté à de nouveaux rapports de ce type peut dissuader Israël de s’engager dans des opérations militaires essentielles à sa sécurité.

Or l’homme qui a donné son nom au rapport, le juge sud-africain Richard Goldstone, vient de déclarer, dans une tribune publiée le 1er avril par le Washington Post « Si j’avais su au moment où je rédigeais le rapport Goldstone ce que je sais maintenant, ce document aurait été différent ». En termes doucereux, il reconnaît que ses conclusions allaient à la fois contre les faits et contre l’équité, que la principale responsabilité de la guerre retombait sur le Hamas, qu’Israël n’avait fait que défendre sa propre population et n’avait nullement « pris pour cible » la population civile gazaouie, et enfin qu’il avait été« naïf » , de sa part, de mettre sur le même plan l’attitude d’un Etat démocratique tel qu’Israël en matière de planification et de conduite d’une guerre, et celle d’un « non-Etat », non-démocratique, tel que le Hamas…

Le seul reproche que Goldstone adresse encore à Israël aujourd’hui est de ne pas avoir« coopéré » avec lui à l’époque où il menait son enquête. Mais il faut se remémorer qu’il avait été missionné par un CDHNU dont près de la moitié des Etats membres ne respectaient en aucune sorte les droits de l’homme. Et qu’il avait lui-même cosigné, avant d’être nommé, une lettre ouverte exigeant, en pratique, des poursuites contre les dirigeants israéliens. Ces deux points créaient assurément une situation de « suspicion légitime ».

Un jugement dénoncé par le magistrat qui l’a rendu ne peut pas être maintenu. Il appartient aux Nations Unies, ou à leur sanior pars,  les Etats démocratiques, de tenir le rapport Goldstone pour nul et non avenu. Au Parlement européen d’agir dans ce sens. Sans délai.

(c) Michel Gurfinkiel et Les Dernières Nouvelles d'Alsace, 2011

L'article original peut être consulté sur le blog de Michel Gurfinkiel

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