Publié par Alexandre Del Valle le 21 mai 2011

Pour la presse italienne, la classe politique et la rue, l’affaire DSK est une occasion de prendre une revanche sur les médias français, surtout de gauche, accusés d’avoir toujours traîné dans la boue le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi – et du coup l’Italie –, tout en couvrant les « frasques bien pires » de Dominique Strauss-Kahn. 

La presse italienne ne donne pas dans la caricature, mais depuis que l’affaire a éclaté, les éditoriaux sont sans pitié. 
 
Ainsi, l’éditorialiste du célèbre quotidien de Milan "Corriere della Sera", réputé modérée, Eva Cantarella, intitule son éditorial de vendredi : « L’Homme prédateur et le viol “viril” : ce mythe odieux qui renvoie à Zeus ». 
 
Elle y dénonce ce travers encore plus français qu’italien du « prédateur mâle et conquérant » et dont la « virilité » et l’infidélité ne seraient que les apanages des hommes puissants, secrètement admirés pour cela, de Mitterrand à DSK, Bill Clinton ou Chirac. 
 
Le quotidien de droite "Il Giornale" présente lui aussi Dominique Strauss-Kahn comme un « prédateur », et publie les photos des différentes « proies » supposées, mêlant les victimes présumées de tentative de viol, comme la journaliste française Tristane Banon, aux « rémunérées » également présumées, comme Kristin Davis (alias « Manhattan Madam », l’ex-call girl-proxénète qui fit tomber l’ex-gouverneur de New York Eliot Spitzer, aux « maîtresses » avérées, comme Piroska Nagy, l’ex-économiste du FMI, sans oublier les « harcelées » déclarées, telle Aurélie Filipetti, députée socialiste.
  
Interrogé, l’eurodéputé italien Oreste Rossi, de la Ligue du Nord, parti allié de celui de Silvio Berlusconi (qui a subi un échec au premier tour des élections locales à Milan), dresse l’analyse suivante : « Nous risquons de perdre des villes de Milan, où le vote au premier tour est un vote clairement anti-Berlusconi, car les gens en ont assez de ses frasques et dérives. Malgré cela, nous estimons que ce qu’a fait DSK est pire encore, car Berlusconi n’a jamais tenté de violer personne et n’est accusé que d’avoir fait des cadeaux à des jeunes filles consentantes, ce qui est très différent. » 
 
Une opinion partagée ici par beaucoup d’éditorialistes, mais aussi par l’homme de la rue. 
 
La presse française s’est délectée des aventures érotiques de Berlusconi, sans s’embarrasser de la « présomption d’innocence ». Aujourd’hui, les Italiens nous renvoient l’ascenseur.
 
Alexandre del Valle
 
L'article original peut être consulté ici

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