Michel Garroté – Depuis 2007, nous publions, toute analyse du nucléaire iranien, dont nous avons connaissance. Récemment, une telle étude à été publiée par l’expert Bruno Tertrais. Même si nous ne partageons pas totalement les vues de l’auteur et de son employeur, il nous semble, toutefois, intéressant de le publier ici (le lien vers la source figure en bas de page).
Bruno Tertrais, qui est chercheur à la FONDATION POUR LA RECHERCHE STRATEGIQUE, écrit (extraits adaptés) : « L'Iran possède l'un des programmes de missiles les plus actifs et les plus diversifiés au monde, sous le contrôle des Gardiens de la révolution. On peut dire que ce programme a trois objectifs. Le premier est constitué des capacités militaire et dissuasive. Téhéran possède déjà un arsenal important et diversifié de missiles opérationnels de petite et moyenne portée de 20 différents types environ, qui sont régulièrement utilisés dans le cadre d'exercices et de manœuvres très médiatisés. Ils incluent en particulier le Shahab-3, à combustible liquide avec une portée d'au moins 1000 à 1200km, et le Sejil-2 à combustible solide avec une portée d'au moins 2000 à 2200km. Téhéran a révélé un complexe souterrain dans lequel les missiles étaient disposés en silos. Ceci pourrait donner à l'Iran une forme de capacité de "seconde frappe", et/ou lui permettre de poser les bases de l’installation des missiles plus lourds et à plus longue portée. La plupart des missiles iraniens ne sont pas très précis et seraient probablement utilisés en premier lieu dans les salves telles que les armes terroristes, plutôt que pour la destruction d'un objectif ponctuel ».
Bruno Tertrais : « Ils remplacent de facto une force armée quasi inexistante. L'ambition de Téhéran de posséder des missiles capables de transporter une ogive nucléaire se cacher derrière cet objectif visible du programme iranien. Téhéran a travaillé pendant plusieurs années à l’adaptation d’une ogive de type nucléaire à tels missiles, tel que le montrent des essais initiés en 2004 sur le modèle d'un véhicule de rentrée à trois cônes ou "biberon" (que l'on peut voir sur des séquences de la télévision iranienne) et des preuves obtenues plus tard par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique. Il y a controverse et incertitude sur le fait que l'Iran puisse déjà posséder un missile à capacité nucléaire à plus longue portée appelé BM-25 en provenance de la Corée du Nord (lui-même basé sur le missile soviétique SS-N-6). L'Iran ne semble pas avoir encore l'habilité de transporter une ogive nucléaire brute – par exemple basée sur l'ancien modèle chinois qui pourrait avoir été fourni par le réseau Khan, et qui pèse près d'une tonne – à des portées supérieures à 1000km ; il a, toutefois, déjà la capacité de lancer une charge utile plus légère à une distance d'au moins 2000km ».
Bruno Tertrais « Le programme de missiles iranien inclut un composant "pacifique" : une capacité de lancement spatial, en particulier la roquette Safir-2, qui est probablement destinée à présenter le pays comme une puissance émergeant de niveau mondial, tout en faisant d'autres essais avec la technologie de missiles. Téhéran semble maintenant posséder une capacité de lancement de satellite réelle et affirme avoir envoyé deux satellites dans l'espace en 2009 et 2011, bien qu'il soit capable, à ce stade, de n'envoyer en orbite que des objets petits et légers. L'Iran a appris à maîtriser deux technologies clés. L'une étant la séparation des étages, qui permet des portées supérieures à 2000 kilomètres. L'autre étant la propulsion solide, qui permet des missiles plus fiables avec des capacités plus opérationnelles. L'Iran est maintenant une "puissance balistique" mature. La priorité des missiles iraniens est manifestement régionale. Par son propre aveu, Téhéran souhaite pouvoir cibler les bases américaines au Proche-Orient, en particulier dans le Golfe, ainsi que dans le territoire israélien. L'Iran affirme qu'il n'a pas l'intention de fabriquer des missiles d'une portée supérieure à 2000km ».
Bruno Tertrais « Il n'y a aucune raison de prendre au pied de la lettre les déclarations de Téhéran et la logique du programme le conduit vers la capacité de couvrir tout le Proche-Orient et toute l'Europe. Il est important de noter que bien que les dirigeants iraniens revendiquent un effort tout à fait national, les missiles iraniens ont bénéficié et continuent à bénéficier d'une aide étrangère. La Corée du Nord a été un fournisseur clé de la technologie des systèmes à liquides. Les sociétés et les ingénieurs russes ont également été impliqués. La Chine a vendu à l'Iran des missiles balistiques au propergol solide à courte portée ainsi que la technologie des missiles de croisière. Tout comme la Corée du Nord, l'Iran est devenu un exportateur de missiles, y compris, évidemment, plusieurs types de roquettes au Hezbollah au Liban. Les raisons ne manquent donc pas pour surveiller et contenir le programme de missiles iranien », conclut Bruno Tertrais.
De contenir ou de détruire ?
Michel Garroté
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Le nucléaire Iranien est compliqué à tout point de vue.
Pays producteur de pétrole ET d’uranium, l’Iran a commencé un programme nucléaire fort logiquement le Shah et la France ayant conclu des accords divers.
Quand Commeny est arrivé de france pour sa révolution, les choses ont dégénéré progressivement. L’iran Islamiste réclame l’argent versé par le Roi des Rois. Ou le respect des contrats.
pays devenu pauvre en liberté, en emplois, et en argent, l’iran possède d’excellents ingénieurs atomistes qui ne peuvent que collaborer avec le régime. Des contacts ont eu lieu avec le Pr KAHN, concepteur de bombes atomiques des pays pauvres.
La france est face à un dilemme: il faut tenir les engagements antérieurs et ne pas aider un pays qui a les moyens de se débrouiller tout seul.
Donc, il faut bien s’occuper de l’iran, mais la france n’en a pas les moyens moraux, matériels, et intellectuels.