Publié par Michel Garroté le 27 juillet 2011

En 2008, lors de l’éclatement de la crise financière, j’ai écrit, sur ce blog, que les accusations portées contre « la haute finance internationale » en général, et, contre les banques en particulier, que ces accusations visaient, en réalité, à masquer la responsabilité des Etats sur-endettés. En 2008, j’ai également écrit que les emprunts contractés par les Etats sur-endettés n’étaient pas expliqués de façon transparente.

J’ai déploré, dès 2008, que l’on ait simplement dit que les Etats empruntaient sur « les marchés internationaux » ; ce terme ne voulant rien dire, et, les Etats finissant tout de même par préciser, qu’en fait, ils empruntaient à des « fonds souverains ». En 2008, j’ai même poussé l’audace jusqu’à écrire que les Etats membres de l’Union Européenne, déjà sur-endettés, contractaient des dettes auprès de « fonds souverains » asiatiques et arabo-musulmans ; autrement dit, après de dictatures musulmanes et auprès de la Chine totalitaire.

A propos de dette, Nigel Farage, sur ‘Médias France Libre’, signale que la Grèce et ses quelques 10 millions d’habitants, ont reçu, une aide, qui, au total, se monte à 480 milliards d'euros. Le 1er mai 2010, un prêt de 110 milliards d'euros au taux de 5%, remboursable sur trois ans. Le 2 mars 2011, un prêt de 110 milliards d'euros au taux de 4%, remboursable sur 7 ans. Le 3 mai 2011, un prêt de 110 milliards d'euros avec des intérêts payables sur trente ans, si la croissance économique de la Grèce est supérieure à 2,5% par an. Le 4 juillet 2011, un prêt de 150 milliards d'euros, sur 15 ans, au taux d'intérêt de 3,5% à 4%.

Dans ce contexte, signalons que depuis le début de la crise financière, la Chine investit fortement en Europe. La banque d’Angleterre n’est pas encore tombée dans l’escarcelle des Chinois, mais elle se retrouve encerclée par des établissements financiers chinois qui ont racheté 28’000 m2 de bureaux depuis la crise financière. La Chine achète de la dette publique, des entreprises et des terres agricoles en privilégiant les pays les plus fragiles de l’Union Européenne.

Si cette montée en puissance inquiète les citoyens européens, les dirigeants politiques, eux, ne s’en soucient guère. C’est l’hebdomadaire britannique ‘The Economist’ qui écrit tout cela en cet été 2011. J’avais, quant à moi, prévu cela, dans les grandes lignes, par écrit, sur ce blog, dès l’automne 2008, soit pratiquement trois ans avant les génies de ‘The Economist’. A l’époque, je m’étais même fait traiter de pessimiste et d’incompétent, of course…

Afin de poursuivre, je citerai ici Jean Rouxel (un des rares à avoir été lucide en 2008 déjà), qui à ce propos, écrivait, sur Les 4 Vérités (extraits) : « La dette n’est pas nécessairement mauvaise en soi. Mais elle ne peut être bonne que si elle correspond à un investissement. Et c’est bien cet investissement lui-même qui fournit de la croissance. En revanche, évidemment, l’endettement de l’État français pour payer les intérêts de la dette publique est profondément néfaste ».

Jean Rouxel ajoutait (extraits) : « On entend rarement des journaux dénoncer la fabuleuse escroquerie de la dette publique. Disons donc, et redisons, à temps et à contretemps, que l’économie n’est pas un jeu d’écritures. L’économie socialiste a volé en éclats parce qu’elle reposait sur du pur virtuel. Mais l’économie de marché peut, elle aussi, cacher sa misère derrière des villages Potemkine. En ‘créant’ de la croissance virtuelle par la dette », concluait Jean Rouxel.

J’ai, quant à moi, maintes fois écrit, que les appareils des Etats dits « libéraux » devaient diminuer leurs fonctionnaires, diminuer leurs prérogatives, diminuer leurs multiples interventionnismes, diminuer leurs règlements, diminuer leurs procédures administratives, diminuer leurs dépenses et diminuer leurs budgets.

Or, force est de constater que ces Etats dits « libéraux » et leurs appareils préfèrent continuer à accuser, avec un jargon marxiste qui n’a rien de libéral, la « haute finance internationale », également appelée « oligarchie financière », les banques, la bourse et les flux monétaires.

En utilisant ce jargon marxiste, notamment celui de « haute finance internationale » et « d’oligarchie financière », jargon marxiste qui n’a rien de libéral, les Etats dits libéraux et leurs appareils, pour masquer leurs dépenses pharaoniques, n’hésitent donc pas à utiliser, le vocable de gauche, et, même, d’extrême-gauche, inventé dans les universités d’Europe de l’Ouest, par des Susan George et des Jean Ziegler, dans les années 1960-1970, soit il y a cinquante ans, au siècle passé, au millénaire passé.

D’où ma question dans le titre du présent article : « Avec la dette, plongeons-nous du pinacle aux abysses ? ».

Michel Garroté

Reproduction autorisée avec les mentions ci-dessous :

©  Michel Garroté 2011 http://dreuz.info/

 

Nigel Farage sur Médias France Libre :

http://www.medias-france-libre.fr/chroniques/8-infomations-diverses/1536-je-veux-que-vous-soyez-tous-vires–n-farage-

The Economist :

http://www.economist.com/node/18895430

L’une de mes analyses parues en 2008 :

http://www.drzz.info/article-25924554.html

Jean Rouxel sur Les 4 Vérités :

http://www.les4verites.com/Le-scandale-Madoff-n-est-rien-a-cote-de-la-dette-publique-2158.html

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