Publié par Michel Garroté le 5 septembre 2011

Un certain nombre d’organisations juives et chrétiennes, ne croient pas un mot, des fausses promesses, que fait actuellement, le Premier ministre islamiste turc Erdogan, à l’égard des minorités de son pays.

Ces organisations sont notamment la « Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie », « l’Armenian National Committee of America », la « Jewish Telegraph Agency » et « l'American Gathering of Holocaust Survivors and their Descendants ».

Les déclarations de ces quatre organisations figurent dans la deuxième partie du présent article.

La première partie du présent article, elle, récapitule l’historique de la Turquie, notamment le passage de la laïcité à l’islamisme.

PREMIERE PARTIE

A noter que des passagers israéliens – à bord d’un vol Turkish Airlines qui a atterri à Istanbul, en Turquie, ce lundi matin – ont été arrêtés par la police locale (cf. lien vers le texte intégral en bas de page). Les passeports des passagers israéliens ont été confisqués. Ils sont à présent les otages du régime islamiste turc.

Après le rapport de la Commission d'enquête de l'ONU sur l'arraisonnement du "Mavi Marmara" – rapport équilibré donnant raison à Israël sur certains points, comme la légalité internationale du blocus de Gaza – on pouvait s'attendre à un accès de mauvaise humeur du régime islamiste turc (extraits adaptés et commentés ; cf. lien vers la source en bas de page) : l’accès de mauvaise humeur a été encore plus brutal qu'on ne l'attendait, avec l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël en Turquie. Le Premier ministre islamiste turc Erdogan se comporte en leader incontesté (ndmg – et arrogant) du pays, sans craindre par exemple une réaction de l'armée turque, qui avait noué des liens anciens et féconds avec Israël. Et l’article de Jacques Benillouche, reproduit ci-après, démontre bien, pourquoi et en quoi, Erdogan se comporte en leader incontesté (ndmg – et arrogant, j’insiste).

Jacques Benillouche (extraits adaptés et commentés ; cf. lien vers la source en bas de page) a écrit : des représentants du gouvernement turc et des hauts gradés de l'armée vont se rencontrer lundi 1er août au sein du Conseil militaire suprême pour procéder à quelques nominations. L'atmosphère devrait être particulière après une vague de démissions à la tête de l'armée turque qui marque un bouleversement des équilibres politiques dans le pays. Le rapport de force entre le pouvoir civil et l'armée semble avoir définitivement basculé en faveur du Premier ministre islamiste turc Erdogan. Ce dernier est incontestable après avoir remporté des élections démocratiques pour la troisième fois consécutive le 12 juin. Pour autant, les démissions à la tête de l'armée ont été une véritable surprise. Le chef des forces armées turques, le général Isik Kosaner ainsi que les commandants des trois armes (armée de terre, armée de l'air et marine), ont pris cette décision après l'incarcération de 250 officiers supérieurs dont plusieurs généraux (173 militaires d'active et 77 du cadre de réserve) qui seraient impliqués dans des complots contre le gouvernement (Note de Michel Garroté – « complots » présumés ; l’armée turque est – ou plutôt était – avant tout, l’institution garante de la laïcité de la Turquie). Le chef d'État-major nommé il y a un an s'estime incapable, dans son message d'adieu à ses «frères d'armes», de protéger les droits des militaires détenus dans des procédures judiciaires imparfaites. Plus de 40 généraux d'active qui participaient à un exercice militaire, l'opération Sledgehammer, ont été arrêtés sous suspicion de complot contre l'AKP, le parti islamiste au pouvoir.

Jacques Benillouche : au cours des dernières années, l'armée pro-occidentale a vu peu à peu son poids politique diminuer. Elle a mal accepté le changement de stratégie vis-à-vis d'Israël amorcé par le Premier ministre Erdogan, qui, a décidé, de se rapprocher de la Syrie, du Hamas palestinien et de l'Iran, pour se présenter comme le nouveau leader du monde arabe en lieu et place de l'Egyptien Hosni Moubarak. Pour cela, il devait redonner à la Turquie un statut de puissance régionale en soutenant les palestiniens et les adversaires proclamés des occidentaux, tout en profitant de l'affaiblissement économique de l'éternel rival grec (Note de Michel Garroté – Erdogan est surtout l’allié des terroristes du Hamas et du Hezbollah). L'Europe et les Etats-Unis n'avaient pas réagi, confiants dans le poids institutionnel de l'armée turque, garante des institutions, de la laïcité du pays et de son ancrage occidental. Mais l'armée n'a cessé de perdre sa légitimité au cours des dernières années face à un gouvernement issu des urnes et qui est à l'origine du miracle économique turc. Même les révolutions arabes et les choix stratégiques douteux d'Erdogan de se rapprocher de la Syrie de Bachar el-Assad et l'Iran de Mahmoud Ahmadinejad n'ont pas affaibli l'image et le poids du parti islamiste turc au pouvoir, l'AKP (Note de Michel Garroté – L’on est en droit de se demander pourquoi Obama laisse faire Erdogan, alors que celui-ci est dans le même camp que les terroristes du Hamas et du Hezbollah).

Jacques Benillouche : d'autant plus que des bruits sérieux avaient circulé dès 2009 sur l'existence d'un complot (?) préparé par un colonel pour favoriser un putsch militaire (?) tendant à renverser le gouvernement. Un document révélé par le quotidien Taraf faisait état d'un « Plan d'action pour combattre le fondamentalisme religieux » établi par le réseau putschiste turc Ergenekon. 300 personnes avaient été arrêtées de juin 2007 à novembre 2009. Le pouvoir politique turc ne s'était jamais attaqué de front à l'armée. Celle-ci n'avait pas réagi lorsque la Constitution avait été révisée. Le pouvoir islamiste truc avait profité de cette révision pour rogner sur les prérogatives des militaires et pour islamiser en douceur la Turquie.

Jacques Benillouche : l'opposition (laïque) s'interroge d'ailleurs aujourd'hui sur les véritables raisons qui poussent Erdogan à s'en prendre à des « généraux en pyjama » alors que le camp des laïcs est totalement affaibli. En tout cas, Erdogan a maintenant les mains libres pour mettre en place une nouvelle constitution et semble lui-même enivré par un pouvoir presque sans opposition. Israël suit les évènements avec intérêt et craint une Turquie islamique forte qui prêterait main forte à un Iran nucléaire. L'alliance étroite, notamment militaire, entre Jérusalem et Ankara appartient au passé. Après l'incident de la flottille pour Gaza, Benjamin Netanyahou n'avait pas envoyé à Ankara son ministre des affaires étrangères mais son ministre de la défense Ehud Baraka pour recoller les morceaux et pour assurer la poursuite de la coopération militaire. La brouille ne s'était pas estompée pour autant. La victoire du pouvoir civil (ndmg – islamiste) sur le pouvoir militaire (ndmg – laïc) est « un développement inquiétant » aux dires de l'ancien chef d'Etat-major israélien de l'armée de l'air. C'est peut-être aussi le signe de l'arrivée de la société turque et de sa démocratie à une certaine maturité (ndmg – j’en doute au vu des derniers événements). D'autres dirigeants israéliens se sont d'ailleurs montrés plus résignés : « il se pourrait que la réalité ait déjà changé et que les liens stratégiques que nous pensions continuer avec la Turquie soient simplement terminés ». La vraie question est de savoir si Erdogan va mener la Turquie vers une démocratie apaisée et stable ou profiter de son pouvoir pour faire basculer le pays dans un régime islamiste pur et dur, conclut Jacques Benillouche (Note de Michel Garroté – Les déclarations publiques d’Erdogan, sur l’islam, sur l’Europe et sur Israël, depuis deux ans, me laissent tout simplement penser que cet individu est dangereux).

DEUXIEME PARTIE

Le régime islamiste turc, essaye de faire croire, qu’il serait soi-disant sur le point de restituer, tous les biens et toutes les propriétés confisquées aux minorités religieuses, juives et chrétiennes notamment (extraits adaptés et commentés ; cf. lien vers la source en bas de page). Cette décision viserait à rassurer l'Europe quant au traitement des minorités dans ce pays candidat à l'UE. Le Premier ministre turc Erdogan a annoncé sa décision, hier dimanche au soir, lors d'un dîner à Istanbul marquant la fin du jeûne du ramadan, dîner auquel auraient participé des ‘représentants’ des communautés chrétiennes et juives de la ville, notamment le patriarche Vartholomaios (ndmg – à noter que la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie ne croit pas à la sincérité d’Erdogan). Conformément à un décret publié ce week-end, les biens confisqués aux fondations religieuses minoritaires leur seraient restitués. L'Union européenne, qui a souvent (ndmg – tardivement et pas assez souvent) critiqué l'attitude d'Ankara envers les minorités, considérait cette restitution de biens comme l’une des conditions de son adhésion à l'Union. La Cour européenne des droits de l'Homme avait précédemment qualifié ces saisies d'illégales (ndmg – chose que tout le monde savait depuis fort longtemps et que la Cour en question aurait pu évoquer bien plus tôt).

La population grecque chrétienne orthodoxe d'Istanbul compte aujourd'hui 2’500 personnes (ndmg – l’Asie mineure, aujourd’hui dite Turquie, était judéo-chrétienne avant l’arrivée des mahométans et les génocides qu’ils ont perpétrés). 1’500 propriétés devraient être restituées à 70 fondations religieuses. Y aura-t-il, aussi, restitution de l'or volé par les nazis et détenu par le régime islamiste turc ? Car il faut savoir qu’en Turquie, outre les chrétiens orthodoxes, 120’000 personnes issues des communautés arménienne, juive et assyrienne devraient bénéficier de cette décision. La Jewish Telegraph Agency estime à 23’000 le nombre de Juifs en Turquie. Cette agence de presse a cité Elan Steinberg, le Vice-président de l'American Gathering of Holocaust Survivors and their Descendants, qui a déclaré que 14 tonnes d'or avaient été pillées par les nazis d'Europe et acquises par la Turquie. La valeur de cet or s'élèverait à plus d'un milliard de dollars. « Il est temps pour la Turquie de soulager sa conscience. Si elle souhaite rejoindre la famille des Nations européennes, elle doit adopter la position morale des autres États européens et restituer aux victimes – juives et non juives – les biens volés par le régime criminel nazi », a déclaré M. Steinberg.

De son côté, la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie ne croit pas à la sincérité du régime islamique turc concernant la décision – affichée et présumée – de rendre les biens appartenant aux minorités religieuses (extraits adaptés et commentés ; cf. lien vers la source en bas de page) : ne nous y trompons pas. Si la Turquie envisage de restituer des biens ayant appartenus aux minorités, ce n’est pas par un brusque désir de justice mais sur injonction de la Cour européenne des Droits de l’Homme et à la demande du Congrès américain. La restitution ne porte que sur les confiscations effectuées après 1936. Concernant plus particulièrement les Arméniens, au lendemain du génocide, d’abord l’empire ottoman puis la république turque qui lui a succédé, ont confisqué les biens et les propriétés des victimes, déportées et massacrées. Atatürk avait mis en place tout un ensemble de mesures et de lois concernant les Arméniens, lesquelles sont toujours en vigueur. Celles-ci interdisaient aux réfugiés arméniens originaires de Turquie de retourner dans leur village ou leur ville d’origine.

La Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie : la loi du 20 avril 1922 prévoit la confiscation en Cilicie de tous les biens appartenant aux personnes qui avaient « quitté » la région. La loi du 25 avril 1923 étend la confiscation à tous les Arméniens, quels que soient les motifs ou la date de leur départ du pays. La loi de septembre 1923, article 2, interdit le retour des Arméniens en Cilicie et dans les provinces de l’Est (Arménie Occidentale).La loi du 23 mai 1927 exclue de la nationalité turque tous ceux qui, lors de la guerre de l’indépendance, n’y ont pas pris part ou qui sont restés à l’étranger entre le 24 juillet 1923 (Traité de Lausanne) et la date de la promulgation de cette loi.

La Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie : si l’on ajoute à ces lois scélérates, les obligations de la Turquie envers ses minorités non musulmanes, souvent non respectées, il est clair que le geste d’Erdogan n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des réparations dues au peuple arménien. Les experts pensent que sur les 2’000 églises de la communauté arménienne avant 1915, moins de 40 sont en activité aujourd’hui. Ken Hachikian, président de l’Armenian National Committee of America, Ken Hachikian a déclaré que le décret d’Erdogan est clairement motivé par la décision du Congrès américain sur la répression de la Turquie envers de sa minorité et la décision de la Cour européenne des droits de l’homme. Moins de 1% des églises et des propriétés de l’église confisquées pendant le génocide arménien et les décennies qui ont suivi, seront restituées. Quatre-vingt seize ans après le génocide perpétré contre les Arméniens, les Grecs et les Syriaques, ce décret est un écran de fumée pour échapper aux conséquences beaucoup plus large de ces actes brutaux. L’Armenian National Committee of America va s’assurer auprès des institutions américaines que le gouvernement turc se réconcilie effectivement avec son passé brutal, respecte la liberté religieuse des survivants des communautés chrétiennes et restitue le fruit de son crime, conclut la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie, citant notamment l’Armenian National Committee of America.

Au vu de l’attitude d’Erdogan envers les Chrétiens (notamment à Chypre) et envers les Juifs (notamment en Israël), au vu de la complicité évidente d’Erdogan avec les terroristes du Hamas, au vu des déclarations djihadistes faites par Erdogan aux Turcs musulmans qui vivent au sein de l’Union Européenne, je doute que les minorités juives et chrétiennes de Turquie n’obtiennent grand-chose ; je ne vois pas en quoi la Turquie devrait faire partie de l’Europe ; je ne comprends pas pourquoi elle est – encore et toujours – membre de l’OTAN ; enfin, je ne vois pas l’intérêt, pour Israël, de continuer à espérer, une réconciliation avec le régime islamiste turc.

Il est grand temps – pour les USA, pour l’OTAN, pour Israël et pour l’Union Européenne – de dire clairement à Erdogan que ça suffit.

Car faire du business avec les Turcs est une chose.

Mais les laisser se moquer de nous en est une autre.

Copyright 2011 Michel Garroté – http://drzz.info/ http://dreuz.info/

Quelques-uns de mes articles antérieurs sur Erdogan et sur la Turquie :

Erdogan, Sultan génocidaire du Proche Orient – Par Michel Garroté

Notre Résistance au Jihad mondial – Par Michel Garroté

Le Premier ministre islamiste turc Erdogan nous esquinte les nerfs – Par Michel Garroté

Apprendre l’allemand est un crime contre l’humanité – Par Michel Garroté

Sources :

http://www.juif.org/go-blogs-37037.php

http://www.juif.org/blogs/37036,turquie-victoire-decisive-d-erdogan-sur-l-armee.php

http://www.euractiv.fr/turquie-restitue-biens-minorites-religieuses-article

http://eafjd.eu/spip.php?breve2890

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