Publié par Michel Garroté le 14 septembre 2011

Michel Garroté – Depuis la crise de l’automne 2008, je me suis permis, plusieurs fois, de signaler, que lorsqu’on lit « marchés financiers » dans la presse, cela peut vouloir dire « fonds souverain » ; et que « fonds souverain », peut vouloir dire, « réserves en dollars détenues par la Chine ». Sans chinoiser, j’ai simplement tenté d’expliquer que la Chine allait jouer un rôle de plus en plus important, tout simplement…

A ce propos, Gabriel Gresillon, correspondant à Pékin du journal économique français ‘Les Echos’, écrit, aujourd’hui, mercredi 14 septembre 2011, sur le site de ce journal (extraits adaptés ; cf. lien vers la source en bas de page) : « Pékin va-t-il voler au secours des Etats européens endettés et apporter, par exemple, un soutien financier à l'Italie ? A en juger par les prises de position entendues mercredi 14 septembre au ‘World Economic Forum’ de Dalian, dans le nord de la Chine, un tel scénario ne semble pas imminent. Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a beau avoir répété hier, lors de son discours d'introduction, que son pays avait ‘confiance’ en l'économie européenne, il a surtout clairement défini les conditions dans lesquelles Pékin accepterait de renforcer son soutien au Vieux continent. Insistant sur le partenariat stratégique noué entre les deux blocs, il a souhaité que l'Europe accorde rapidement le statut d'économie de marché à son pays. Les règles de l'OMC sont telles que ce statut devrait logiquement être accordé à Pékin en 2016 » (Note de Michel Garroté – Le « partenariat stratégique » entre les « deux blocs », c’est, par exemple, l’accord de coopération signé par l’UMP avec le Parti Communiste Chinois ; les mots n’ont pas le même sens selon qu’ils sortent de la bouche d’un Français ou d’un Chinois ; quant à « l’économie de marché », elle fonctionne très bien en Chine, à cette réserve près : ce sont le parti, l’armée et l’appareil de l’Etat qui font du business ; les pauvres, eux, restent pauvres ; il s’agit-là d’une savante alchimie composée tout à la fois de Mao, de Confucius, de Lao Tzeu et de coups de fouet).

Gabriel Gresillon : « Mais, a estimé le chef du gouvernement chinois, les Européens devraient accélérer le calendrier car ‘c'est ainsi que l'on se comporte entre amis’ » (Note de Michel Garroté – Comme dit l’adage : « Seigneur, préserve-moi de mes amis ; mes ennemis, je m’en charge ! »).

Gabriel Gresillon : « Car la Chine est déjà un soutien de poids pour les pays développés. C'est le message qu'a martelé, lors de la table ronde qui a suivi, l'économiste chinois Li Daokui, star des médias chinois réputée pour ses connexions avec les milieux politiques » (Note de Michel Garroté – Ce qui, en termes moins édulcorés, signifie que Li Daokui est fortement lié à l’appareil de l’Etat chinois et au Parti communiste chinois ; si Gabriel Gresillon utilise des formules plus courtoises que moi, c’est pour ne pas se faire retirer son accréditation à Pékin ; et personnellement je ne lui en tiens pas rigueur).

Gabriel Gresillon : « Pékin, en conservant sagement ses bons du Trésor américains dans un climat tendu, a déjà fait la preuve qu'il était ‘l'investisseur le plus coopératif au monde’. Pékin, a-t-il poursuivi, ‘se doit d'être extrêmement prudent pour naviguer dans cette météo perturbée’. Une façon de mettre en garde contre une exposition excessive aux dettes européennes » (Note de Michel Garroté – C’est aussi, et peut-être surtout, une façon de proclamer que la Chine, est déjà, et, sera de plus en plus, en position de force, pour traiter avec les misérables vermisseaux que nous sommes tous devenus, au fil de ces dernières décennies, notamment au regard de l’Empire du Milieu et de ceux qui, avec hauteur de vue, le dirigent).

Gabriel Gresillon : « Comme l'explique Monsieur Xu, chef économiste chez Guodu Securities, ‘l'idée qui domine en Chine est que tous les problèmes de l'Europe n'ont pas encore été identifiés et qu'il est donc trop tôt pour investir’ (Note de Michel Garroté – Sur ce coup-là, on ne peut qu’approuver l’infinie sagesse et l’extrême lucidité de ce bon vieux Monsieur Xu…).

Gabriel Gresillon : « ‘Aucun pays au monde ne peut être sauvé par la Chine’, a plaidé l’économiste Li Daokui, appelant chacun à balayer devant sa porte » (Note de Michel Garroté – Les politiciens français, ces gueux, ces bœufs, auront-ils, un jour, les facultés mentales nécessaires, pour saisir, la grande portée, de cette déclaration faite par le très vénérable Li Daokui ?).

Gabriel Gresillon : « Mais de la même manière que le Premier ministre chinois Wen Jiabao, l'économiste Li Daokui a implicitement proposé un contrat aux économies développées : ‘au-delà des dettes d'Etat, la Chine devrait diversifier ses investissements’, en prenant des parts dans des infrastructures physiques ou dans des sociétés. Ce qu'elle ne pourra faire que lorsque les investissements chinois seront enfin les bienvenus aux Etats-Unis ou en Europe » (Note de Michel Garroté – Avec cette remarque empreinte de politesse et de finesse, Li Daokui, avec l’assistance technique de Gabriel Gresillon, nous informe simplement que la Chine compte acheter des gros paquets d’actions de Danone et de L’Oréal ; et, aussi, que la Chine compte racheter des sociétés occidentales publiques et privées ; et que par conséquent, le moment est venu – pour nous aussi – de boire en silence une tasse de thé de jasmin).

Gabriel Gresillon : « Même son de cloche chez Wang Jianlin, qui dirige le conglomérat immobilier Wanda en Chine : ‘Toutes les grandes entreprises américaines sont en Chine, tandis qu'en Chine, les Chinois n'ont que quelques restaurants’ » (Note de Michel Garroté – Faux. Pour investir en Chine, les entreprises étrangères doivent créer une joint-venture dans laquelle les Chinois détiennent 51% des parts et des votes). « Sur la défensive, l'ambassadeur américain en Chine, Gary Locke, a toutefois rétorqué que la Chine impose plus de limites aux investissements occidentaux que les pays occidentaux n'en fixent aux investissements chinois » (fin des extraits adaptés de l’article de Gabriel Gresillon).

Copyright 2011 Michel Garroté www.dreuz.info & Sources citées

http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201633053566-la-chine-bien-decidee-a-monnayer-son-statut-de-creancier-du-monde-219113.php

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