Publié par Michel Garroté le 19 septembre 2011

Michel Garroté – Avant de commenter moi-même ci-dessous, l’entretien de DSK, entretien qui s’est déroulé hier soir, en direct au télé-journal de 20h avec Claire Chazal, sur TF1, j’aimerais rappeler, que depuis plusieurs années déjà, les Français s’informent deux fois plus sur Internet qu’ils ne s’informent à la télévision. Ce qui n’enlève rien au fait que l’audimat était élevé, hier soir, lors de l’entretien de DSK sur TF1.

Dans ce contexte, je note, qu’à propos du déclin des journaux télévisés, Thierry Lancien, professeur à l'Université ‘Bordeaux 3’ et spécialiste des médias, a confirmé, le 19 août dernier, dans un entretien avec ‘Ouest France’ (extraits), qu’en effet, le télé-journal « dans sa forme classique, connaît des baisses d'audience sur TF1 comme sur France2. Il est à la fois concurrencé par les nouvelles formules de BFM ou d'iTélé, via la TNT, mais aussi par l'info en continu sur Internet ».

« Le rendez-vous incontournable du 20h perd de son sens. Les grands médias s'interrogent forcément sur leur identité. En même temps, un nouveau média n'a jamais tué l'ancien. À l'avenir, on peut imaginer qu'il y aura encore plus de liens entre la télévision et Internet », a même précisé le professeur Thierry Lancien.

En ce qui me concerne, j’ai consulté les dernières analyses, études et enquêtes d’opinion sur ce sujet. Les Français passent effectivement deux fois plus de temps à s’informer sur Internet qu’à s’informer en regardant la télévision en général et les journaux télévisés en particulier. Sur la chaîne Canal+, l’on peut même voir et entendre le clone de PPDA parodier l’ex-journaliste du TJ de 20h sur TF1 et déclarer, chaque soir, avec humour et autodérision : « Bonsoir, bienvenus sur l’ancêtre du Net ».

Oui, c’est exact, en ce troisième millénaire, en ce vingt-et-unième siècle, la télévision, née au siècle passé, née au millénaire passé, est aujourd’hui devenue l’ancêtre de l’Internet. Il est également exact, qu’en matière d’information télévisée en général et de télé-journaux en particulier, les blogues d’informations sur Internet attirent deux fois plus de monde que l’audiovisuel. Même si certains blogues complotistes, conspirationnistes, amateuristes et extrémistes, polluent et discréditent, la blogosphère informative.

Mais revenons à l’entretien de DSK avec Claire Chazal hier soir sur TF1. Je note que selon le ‘Washington Post’ (je ne commenterai pas ici la presse française qui sur ce thème est parvenue à m’agacer encore plus que d’habitude), selon le ‘Washington Post’, écrivais-je, DSK – avec son entretien de vingt minutes qui semblait avoir été très préparé – a réussi à se présenter en homme contrit. Et le ‘Washington Post’ ajoute que DSK a souligné qu'il n'avait contraint aucune des deux femmes ayant déposé plainte contre lui (ndmg – Mesdames Diallo et Banon).

Le ‘Washington Post’ (un équivalent de ‘Le Monde’…) aurait peut-être dû ajouter que le rapport du procureur de Manhattan et les conclusions médicales remise à ce même procureur, ont invalidé le rapport médical initial basé sur les allégations, avérées mensongères en l’espèce, de madame Diallo.

De son côté, le ‘New York Times’ estime que DSK était mal à l'aise, parfois en colère et semblait amer. Le ‘New York Times’ affirme que même si DSK a admis que son comportement avait été mauvais, il l'a fait les dents serrées. Les mots étaient pleins de regret, mais le ton était combatif, considère le ‘New York Times’.

Les impressions personnelles du chroniqueur du ‘New York Times’ (encore un équivalent de ‘Le Monde’…) ne reflètent pas, de façon précise et exacte, la réalité des faits. Dans son entretien d’hier soir, DSK a reconnu, plusieurs fois et avec clarté, qu’au Sofitel de Manhattan, il s’est livré à une faute morale (non pas vis-à-vis de madame Diallo avec laquelle il a eu une relation courte, consentie et non tarifée ; mais bel et bien vis-à-vis de sa femme, de sa famille et de son destin ou ex-destin politique).

Cette clarté est à mon sens d’autant plus appréciable qu’en France, aucun politicien, même lorsqu’il a été inculpé, accusé et finalement condamné, n’a jamais eu l’humilité de reconnaître en public sa faute morale. Peu m’importe d’ailleurs de savoir si DSK a dit cela pour tel ou tel motif. Ce que je retiens, c’est qu’un politicien français ayant bénéficié d’un non lieu (de l’équivalent d’un non lieu au regard du droit français) a néanmoins admis une faute morale (pour une relation consentie et parce que cette relation consentie a affecté ses proches tant au plan familial qu’au plan amical et politique).

Alors que d’habitude, les politiciens français, même lorsqu’ils ont été déclarés coupables par la justice, se sont bien gardés de reconnaître publiquement leur faute morale. Ils ont exprimé, au mieux, leurs « regrets ». Mais ils n’on jamais reconnu en public – et en le réitérant plusieurs fois en 24 minutes – leur faute morale.

Sans compter tous les gangsters politiques français dont les procès bidon sont soit repoussés aux calendes grecques, soit menés en l’absence du prévenu, soit négociés et joués d’avance (alors que ces gangsters politiques français, ne sont pas simplement acteurs d’un rapide coït furtif, mais d’un véritable racket à grande échelle de leur peuple ; sans oublier les rétro-commissions et les grosses valoches pleines de pognon, touché au noir comme disait l’autre imbécile…).

Le ‘Los Angeles Times’ note que Dominique Strauss-Kahn a qualifié le système judiciaire américain, affirmant que ce système lui avait fait très peur. Et le ‘Los Angeles Times’ note que bien que DSK exclut sa participation à l'élection présidentielle de 2012, il a refusé de renoncer à un retour en politique.

Je ne suis pas sûr que DSK soit obligé de renoncer définitivement à une forme ou une autre de retour en politique. Je ne suis pas sûr que madame Diallo et son principal avocat aient une vocation philanthropique et messianique en matière de droits civiques des minorités.

Je ne suis pas sûr que certaines informations qui ont été fournies par le Sofitel de Manhattan au principal avocat de madame Diallo (et non pas au procureur) aient été le pur fruit du hasard. Je ne suis pas très versé dans les thèses complotistes ou conspirationnistes et mes lecteurs le savent. Cela dit, je continue d’avoir un doute fondé, pour ce qui est des coulisses financières – et mêmes politiciennes – de cette affaire.

Michel Garroté

Post scriptum :

13 millions de Français ont regardé hier soir DSK sur TF1. L’autre soir, souvenez-vous, ils étaient 6 millions à regarder Marine Le Pen sur TF1. Et 4 millions à regarder les candidats aux primaires socialistes sur France2. J’ai écrit, à temps et à contretemps, que l’affaire DSK comportait une dimension sociologique importante. et que cette dimension n’avait pas encore été pleinement assumée par les médias français. Ici et maintenant, je persiste et je signe.

Copyright 2011 Michel Garroté –www.dreuz.info & sources citées

L’entretien de DSK sur TF1 :

http://www.youtube.com/watch?v=S-gjqyJnhXw

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