Publié par Michel Garroté le 28 septembre 2011

Commencez par virer le Kindergarten de votre parti politique.

Michel Garroté – Je lis avec amusement, ça et là, sur le net et sur le wire, que, d’une part, la défaite de la droite molle aux élections sénatoriales françaises, et d’autre part, la multiplication des affaires, notamment les affaires de valoches, inquiètent des membres de la majorité, qui se demandent s'il ne faut pas entrer en campagne plus tôt ; et qui se demandent, aussi, si Nicolas Sarkozy est toujours le candidat unique de l’UMP. Je lis qu’habituellement, on demande, à propos d'un possible candidat à la présidentielle : « et si c'était lui ? ». En ce moment, à l'UMP, c'est l'inverse : « et si ce n'était pas lui ? », demandent certains parlementaires de la majorité. Ils se réveillent tard, les parlementaires UMP. Je lis qu’après la claque reçue aux sénatoriales, le parti présidentiel a la tête sous l'eau. Moi je trouve qu’il avait déjà la tête dans le pot de chambre avant, mais bon, c’est une question de point de vue, je suppose. Je lis qu’à l’UMP on fait dans son froc au point d'envisager la défaite du chef de l'Etat, futur candidat, déjà plombé par plusieurs affaires politico-financières. Là je me marre un max. Car en fait, le locataire de l’Elysée, il est plombé depuis début 2008. Du coup, lis-je, François Fillon s'est lancé dans une opération de remotivation des troupes.

Devant les députés UMP, lors de la réunion de groupe, Fillon a admis que la défaite aux sénatoriales était un coup sévère, mais il a ajouté : « la bataille a commencé, je mettrai toutes mes forces dans cette bataille pour permettre au président de la République d'être réélu ». Alors moi, ce que j’en sais, c’est que Fillon et Copé ont été sommés par Sarkozy de raconter ce genre de trucs. Parce qu’en fait, Fillon, il aurait mieux fait, devant les députés UMP, de dire ceci : « la bataille a commencé, je mettrai toutes mes forces dans cette bataille pour me permettre d'être élu à la place du président de la République ». Je lis que le sénateur UMP Philippe Marini, pas le plus turbulent, loin de là, pose désormais la question de savoir si Sarkozy est le seul candidat légitime. Je lis que certains de ses collègues de la majorité s'inquiètent, eux, du sentiment anti-Sarkozy qui monte chez les Français. Et moi je me tue à répéter que le sentiment anti-Sarkozy remonte à début 2008, et non pas, à dimanche 25 septembre 2011. Les collègues de la majorité s'inquiètent du sentiment anti-Sarkozy qui monte chez les Français et savent que ce sentiment est réel pour l'entendre dans leur circonscription tous les week-ends, lis-je sur le net et sur le wire.

Inquiets pour leur réélection, les députés de la majorité demandent donc un changement de stratégie. Beaucoup plaident pour une entrée en campagne rapide de Nicolas Sarkozy : Patrick Devedjian, Jean-Pierre Raffarin ou Rachida Dati. Le chef de l'Etat fait, lui, la sourde oreille. Et l'organisation même de l'UMP soulève les critiques internes. Dans ‘Le Parisien-Aujourd'hui en France’ de ce mardi, Patrick Devedjian affirme : « L'UMP n'a pas tiré les leçons des scrutins précédents. Depuis les dernières cantonales, on a observé son recul, non pas tant au profit de la gauche que des divers droite, qui se développent comme des champignons électoraux. L'UMP devrait prendre cela en considération. La société n'accepte plus les organisations hiérarchiques pyramidales, héritées de l'histoire. Or la droite est devenue ultra-centralisatrice, que ce soit sur le plan politique ou administratif », assène Patrick Devedjian. Christian Estrosi a pour sa part jugé sur RTL que « l'UMP a un péché originel : son organisation de 2002, que nous n'avons jamais eu le courage de réformer ». Christian Estrosi propose « une vraie démocratisation, une réforme de nos statuts pour que ce soient ceux qui sont désignés au plan local qui fassent le choix des investitures au plan local ».

Le député UMP Bernard Debré a déclaré aujourd’hui mardi à l'Assemblée nationale, à propos de la défaite de sa majorité au Sénat, « qu'avant de penser à la présidentielle de 2017, il faut d'abord réinvestir le terrain » (allusion aux ambitions de Jean-François Copé entre autres). « Pour le groupe UMP, il faut tirer une seule leçon : il faut ne pas se contenter de dire que l'on a perdu mécaniquement », a déclaré Bernard Debré. « Il faut savoir pourquoi on a perdu, parce qu'on a perdu les régionales, les cantonales et les municipales. Il faudrait peut-être réinvestir le terrain avant de penser à 2017, comme le disent certains de nos caciques », a ajouté Bernard Debré dans une allusion à Copé, qui ne cache pas ses intentions pour la présidentielle de 2017. Moi ils me font tous hurler de rire. Entre Christian Estrosi qui veut réformer l’UMP et Bernard Debré qui ne veut pas – pour l’instant – de candidats UMP en vue de 2017, je me demande s’ils ne font pas tous exprès de raconter des salades. Exprès pour que la gauche gagne en 2012. Et pour que la droite gagne en 2017, justement.

En fait, je crois que l’UMP gagnera en 2012 si elle dégomme Sarkozy en 2011. Et à cet égard, le moins pénible de tous c’est François Fillon. Oui, tout compte fait, je verrais bien Fillon à l’Elysée en 2012. Cela calmera les esprits. Et puis ça nous changera du petit agité du bocal avec sa grande écervelée. Fillon est marié à une discrète Britannique. Un peu de flegme et de sérieux nous feront du bien, à toutes et à tous. Je vous laisse. C’est bientôt l’heure de la soupe.

Copyright Michel Garroté www.dreuz.info & Sources citées

 

Je vous laisse. C’est bientôt l’heure de la soupe.

 

 

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