Publié par Guy Millière le 2 octobre 2011

Dans son discours devant l’assemblée générale des Nations Unies le 23 septembre, Binyamin Netanyahu a parlé des Nations Unies comme de la « maison du mensonge » et du « théâtre de l’absurde ». Il a raison, mais il faudrait aller un peu plus loin, et dire que les Nations Unies sont devenus une imposture. 
 
La Commission des Droits de l’homme est constituée très majoritairement de pays qui violent sans cesse les droits de l’homme, et mériterait plutôt d’être appelée Conseil contre les droits de l’homme et pour la promotion mondiale de l’anti-sémitisme.
 
L’assemblée générale est un cénacle où les dictateurs et les tyrans disposent d’une majorité automatique, et peuvent faire voter des textes absurdes, mais aussi des textes monstrueux, tels celui qui définissait le sionisme comme un racisme, adopté en 1975, et abrogé seize années plus tard. 
 
Conçue à l’origine pour faire régner la paix sur terre, et pour endiguer les régimes totalitaires, l’ONU est devenue un lieu où les démocraties occidentales sont les otages de régimes infréquentables et brutaux, et seul le droit de veto dont disposent les Etats-Unis évite aujourd’hui que le Conseil de Sécurité n’entérine des décisions abjectes.
 
La tribune à laquelle a parlé Binyamin Netanyahu a vu se succéder en deux jours quelques-uns des principaux dirigeants du monde, dont Barack Obama et Nicolas Sarkozy. Netanyahu a été le seul à tenir un discours porteur de vérité, et disant clairement ce qui devait l’être, avec fermeté et dignité : les applaudissements qui l’ont accueilli ont été rares. Avant lui, Mahmoud Ahmadinejad avait pu tenir ses habituels propos haineux et génocidaires sous les ovations, Recep Tayyip Erdogan avait pu dire des insanités tout en se faisant acclamer, et surtout, parce que la question de l’Etat palestinien était au centre de l’attention, Mahmoud Abbas avait pu tenir un discours falsificateur de bout en bout, ce qui lui a valu un triomphe.
 
Les représentants occidentaux ont quitté la salle quand Ahmadinejad parlait. Quand ce fut le tour de Mahmoud Abbas, ils sont restés. Ils ont même applaudi. Comment est-il concevable que des dirigeants occidentaux applaudissent un discours tel que celui d’Abbas ? Cela signifie-t-il qu’ils entérinent les falsifications ? On a pu avoir l’impression que c’est le cas, et cela a été un moment de honte et d’abaissement. Cela a été un moment de complicité. 
 
Qui peut ignorer, de fait, qu’en présentant la création d’Israël comme la « nakba » pour les Palestiniens, Abbas présentait la naissance d’Israël comme un crime, et occultait délibérément la guerre d’extermination anti-juive, déclenchée le jour même où cette naissance a été proclamée par cinq pays arabes ? 
 
Qui peut ne pas voir qu’en parlant d’occupation des terres palestiniennes depuis soixante trois ans, Abbas présentait Israël tout entier comme une terre illégitimement occupée ?
 
Comment peut-on accepter qu’Abbas parle de la barrière de sécurité comme d’une « agression » contre les Palestiniens, alors que ce sont les attentats terroristes palestiniens qui ont contraint Israël à ériger cette barrière ? 
 
Comment peut-on admettre, sans broncher, qu’Abbas évoque le « retour des réfugiés » en Israël comme une condition de la paix, alors qu’il s’agit, dans la logique palestinienne, de submerger Israël par un afflux de cinq millions de gens ? 
 
Comment peut-on même admettre qu’Abbas parle de « territoires palestiniens » et de « peuple palestinien », alors que la notion de « peuple palestinien » est une notion de fabrication très récente, mise en circulation il y a un peu plus de quatre décennies, et qu’il n’y a jamais eu, dans l’histoire, un seul « territoire palestinien » car il n’y a jamais eu, à aucun moment dans l’histoire, de nation ou d’Etat palestinien ? 
 
En fait, le monde occidental n’a cessé, à l’exception, souvent, des Etats-Unis, de se conduire de manière honteuse vis-à-vis d’Israël, et ce depuis le départ. Et les Nations Unies ont été la plupart du temps le lieu où cette conduite honteuse s’est manifestée. 
 
Quand, un an après le plan de partition des terres du Mandat palestinien, Israël est né, le monde occidental est resté passif face à la guerre menée aussitôt par les pays arabes, et la survie d’Israël a été une forme de miracle. 
 
Que des pays membres des Nations Unies veuillent anéantir un autre pays membre des Nations Unies, en violation totale des règles des Nations Unies n’a fait réagir personne. 
 
Quand l’OLP a été créée, puis a mené des vagues d’attentats qui ont culminé avec la tuerie d’athlètes israéliens à Münich, le monde occidental a considéré qu’il avait affaire à une organisation terroriste et à des assassins horribles. Mais quand, deux ans après les attentats de Münich, Yasser Arafat a été invité à parler à l’ONU, et a tenu un discours aussi infâme que celui tenu ces derniers jours par Mahmoud Abbas, nul représentant du monde occidental n’a, déjà à l’époque, quitté la salle, alors qu’Arafat était le représentant d’une organisation terroriste et d’assassins horribles qui venaient de frapper sur le sol européen.
 
Quand, un peu plus tard, l’OLP a été admise à l’ONU comme membre observateur, les représentants des pays occidentaux n’ont pas dit qu’ils refusaient de siéger au côté de représentants de ce qui n’avait pas cessé d’être une organisation terroriste et une bande d’assassins tueurs de Juifs.
 
Quand, en 1991, s’est amorcé à Madrid le processus qui devait mener aux accords d’Oslo, des pressions occidentales ont largement contribué à pousser Israël en direction d’un « processus de paix » qui a débouché sur la création de l’Autorité Palestinienne, et sur une décennie d’attentats suicides qui ont fait plus de mille quatre cent morts. Que des dirigeants israéliens se soient laissé pousser n’excuse en rien ceux qui les ont poussé. 
 
Discours après discours, en parallèle, les dirigeants de l’OLP ont disséminé une vision falsifiée de l’histoire, présentant Israël comme un Etat colonial et artificiel, et cette vision de l’histoire s’est disséminée dans les esprits.
 
Parole après parole, ils ont introduit les notions de « peuple palestinien » et de « territoires palestiniens » au point que celles-ci font désormais partie du langage commun.
 
On a oublié ainsi que tous les Etats de la région, Syrie, Liban, Irak, Jordanie, Arabie Saoudite, sont nés de la chute de l’empire ottoman. 
 
On a oublié que la Jordanie a été créée sur quatre vingt pour cent des terres du Mandat palestinien censé servir à recréer le foyer national juif, et qu’elle constitue un Etat arabe palestinien.
 
On a oublié que les Arabes palestiniens vivent par millions en Jordanie, et que nul n’avait jamais parlé de « peuple palestinien » avant le milieu des années 1960, lorsque les services égyptiens et soviétiques ont décidé de présenter la guerre pour la destruction d’Israël comme une guerre de libération nationale.
 
On a oublié que, quand l’OLP a été fondée, le territoire à « libérer » était Israël lui-même, car il n’y avait à l’époque aucun autre territoire qu’on ait pu appeler « territoire palestinien » : à l’époque, la Judée-Samarie était annexée par la Jordanie, et Gaza par l’Egypte. Si l’OLP avait parlé de libérer ces territoires, elle aurait immédiatement été écrasée par les armées arabes. 
 
L’OLP a été un instrument dans la guerre arabe et soviétique contre Israël. 
 
Après la disparition de l’Union Soviétique, le monde occidental est devenu le principal financier de l’OLP, et alors que celle-ci aurait pu disparaître, le monde occidental a tout fait pour qu’elle survive. 
 
Le monde occidental a favorisé alors la création de l’Autorité Palestinienne. Il a maintenu celle-ci en vie par des assistances massives, au point de faire de la population palestinienne la population la plus assistée du monde. Il a présenté la « paix » avec cette entité comme un objectif prioritaire, et a contraint Israël à négocier avec cette entité. Ce fut le début du « processus de paix » le plus stérile, le plus absurde, le plus inutile et le plus sanglant des temps modernes. 
 
Il serait temps que cela cesse : l’Autorité Palestinienne n’a jamais cessé d’incarner la guerre, la terreur, la haine, la volonté de destruction d’Israël. Son discours semble moins radical que celui du Hamas, mais il est porteur des mêmes objectifs, et le discours de Mahmoud Abbas l’a montré de manière flagrante.
 
Les dirigeants israéliens et le peuple d’Israël sont poussés à faire le geste de tendre la main à des gens qui ne signeront jamais le moindre accord, car ils n’existent que pour la guerre, et parce que leur objectif est de mener la guerre jusqu’à la destruction d’Israël. 
 
Accepter la création unilatérale d’un Etat palestinien judenrein, antisémite, islamique, exaltant le terrorisme, prônant l’annihilation d’Israël, serait une capitulation par laquelle le monde occidental renoncerait à toutes les valeurs qu’il prétend incarner, et créerait les conditions immédiates d’une guerre où il en irait de la survie d’Israël. 
 
La position américaine fait que, pour l’heure, cette création n’aura pas lieu. Mais les pressions sur Israël vont continuer. 
 
Qui, dans le monde occidental, dans un sursaut de dignité retrouvée, osera dire que, tout comme l’ONU est aujourd’hui une imposture qui ne dit pas le droit international, la cause palestinienne est elle-même une imposture ?
 
Maintenir le statu quo peut paraître un moindre mal, mais ce n’est pas remédier au mal. 
 
Demander que les pays occidentaux cessent de financer l’Autorité palestinienne si elle persiste à demander un Etat serait une excellente initiative : la Commission des affaires étrangères du Congrès américain a envisagé récemment une loi allant en ce sens. (note de JPG : Le comité des affaires étrangères du Congrès a effectivement bloqué, samedi 1er octobre, 200 millions de dollars destinés à l’Autorité palestinienne) 
 
Demander que les pays occidentaux mettent des conditions strictes à la continuation de ce financement, et exigent que l’argent occidental cesse de financer l’apologie du meurtre et de l’antisémitisme serait une autre excellente idée.
 
Demander que les pays occidentaux cessent de financer toute branche des Nations Unies favorisant la déclaration unilatérale d’un Etat palestinien serait une excellente idée supplémentaire : la Commission des affaires étrangères du Congrès a envisagé récemment aussi une loi allant en ce sens.
 
A terme, une solution devra être trouvée qui rompe avec les comportements honteux du monde occidental, et la réalité devra être regardée en face. 
 
Les territoires conquis par Israël dans la guerre défensive de 1967 sont des territoires disputés qu’Israël, en tant que pays agressé, aurait pu et aurait dû annexer depuis longtemps. 
 
En tant que pays sans cesse agressé et menacé par ses voisins, Israël doit se voir reconnu le droit plein et entier de définir des frontières conformes à ses impératifs de sécurité, et de dire qu’à l’intérieur de ces frontières, s’applique la loi israélienne. C’est ce que proposent plusieurs parlementaires israéliens. 
 
L’Autorité Palestinienne est une entité terroriste et devra tôt ou tard être traitée comme telle. 
 
Le statut de la population arabe de Judée et Samarie devra se trouver réglé en ce contexte et depuis là. Avant 1967, ces gens avaient le même statut que les Arabes palestiniens en Jordanie. 
 
Les Arabes palestiniens sont l'immense majorité de la population jordanienne, et sont dépossédés de leurs droits. Ils doivent retrouver leurs droits. La Jordanie est un état arabe palestinien. Elle est l'Etat arabe palestinien. Israël le disait avant les accords d’Oslo. Les accords d’Oslo sont morts. Israël doit le dire à nouveau.
 
Muhdar Zaran écrivait il y a quelques jours, dans un article du site Hudson New York, qu'« il n'est pas certain que le régime du roi Abdallah sera en mesure de survivre à une révolte de la majorité palestinienne, frustrée et en colère, si elle survient, et elle peut survenir ». Il ajoutait: « Il serait temps de commencer à envisager un plan B pour la Jordanie ». J’ajouterai : il serait temps d'envisager un plan B pour les Arabes palestiniens.
 
Le Proche-Orient est une zone de turbulences fortes et d’agitation islamiste. La « cause palestinienne » n’intéresse aucun dirigeant du monde arabe, sinon comme un prétexte destiné à agiter la haine anti-israélienne. 
 
Ce qui devrait préoccuper les dirigeants occidentaux, aujourd’hui, c’est l’agitation islamiste et les périls qu’elle porte, et c’est la haine anti-israélienne et ce qu’elle signifie de haine anti-occidentale. 
 
L’apaisement et la lâcheté ne calmeront pas l’agitation islamiste. La complaisance vis-à-vis de la haine anti-israélienne n’empêchera pas celle-ci d’être ce qu’elle est. 
 
Abandonner Israël serait abandonner infiniment plus qu’Israël. 
 
Gaza sous l’autorité du Hamas est déjà un quasi-Etat terroriste, créer un Etat terroriste en Judée-Samarie serait un crime contre Israël et contre la civilisation occidentale elle-même. 
 
Reproduction vivement encouragée, avec la mention suivante et le lien ci dessous :
© Guy Millière pour www.Dreuz.info

 

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