Michel Garroté – Comme déjà écrit, je n’ai pas regardé le Sarko show hier soir. Et Je n’ai pas non plus lu les commentaires dans les médias ce matin. En revanche, je publie – et ce sera tout venant de ma part – un texte intéressant de lexpress.fr, le seul que j’ai lu d’ailleurs.
Lexpress.fr (lien vers la source en bas de page) note que Nicolas Sarkozy s'est invité hier soir, jeudi, sur TF1 et France 2 pour commenter le sommet européen de la nuit précédente. Mais aussi pour parler de politique. L'Express refait l'émission. Et Lexpress.fr annonce : à vous de participer !
Eric Mandonnet, service Politique :
La note : 12/20. Nicolas Sarkozy a une qualité : parler clairement des sujets les plus complexes. Avec la crise, difficile de trouver plus compliqué. Et comme il sait présenter les choses à sa manière et qu'il ensevelit ses interlocuteurs sous des dizaines de chiffres, difficile de le contrer. Il reste, ensuite, le retour au réel. Le top : la convergence franco-allemande (ndmg – je ris à gorge déployée). On pourrait citer la séquence sur les affaires – le président n'aime pas être titillé, on le sait. Mais le passage sur la convergence franco-allemande, qu'il avait déjà eu l'occasion d'évoquer, est-il annonciateur de bouleversements, y compris en terme de souveraineté ? Nicolas Sarkozy, rappelons-le, disait en 2007 qu'il ne voulait pas imiter ses prédécesseurs en vantant à tout bout de champ le couple Paris-Berlin et qu'il allait inventer autre chose. Le flop : 2012. Un président sortant candidat sans le dire est dans une situation impossible. Ce fut une bonne illustration: il tient plusieurs fois par semaine des réunions sur 2012, mais n'a pas le temps de penser à la présidentielle. Il envoie un signe aux femmes, il fait le bilan de son quinquennat, il attaque Hollande. A part cela, j'ai bien compris, il n'est pas candidat en ce moment. D'ailleurs, le président ne fait pas partie du "système", pas plus qu'il n'appartient, même s'il n'en a pas parlé ce soir, aux "élites". La phrase : "Il faut savoir être humble". Si c'est Nicolas Sarkozy qui le dit…
Benjamin Masse-Stamberger, service Economie :
La note : 13/20. Bonne prestation dans l'ensemble. Pédagogue sur la crise, pugnace sur les réformes à faire en matière financière et en matière d'économies budgétaires. Sous le président qui se dit complètement immergé dans sa fonction, on sent déjà pointer le candidat, jamais aussi à l'aise que lorsqu'il est en campagne. Le top : la pédagogie sur la dette. L'explication était très claire sur le lien entre les déséquilibres de la mondialisation et l'explosion de la dette. Mais le président est resté au milieu du gué: difficile de demander l'aide de la Chine l'après-midi et de lui imposer des normes sociales, monétaires et environnementales le soir. Chacun aura compris, cependant, entre les mots, que le débat serait au coeur de la campagne… Le flop : l'explication sur le rapprochement franco-allemand. La "convergence" Paris-Berlin masquait mal la réalité du fait que c'est Angela Merkel qui a imposé ses conditions lors du sommet européen d'hier. La phrase : "Tous les candidats du système – y compris ceux que j'ai soutenu – ont été battus". Il ne sera pas évident de passer du costume de président "responsable" à celui de candidat anti-système en 2012. Taper sur les médias peut être un bon moyen…
Jean-Michel Demetz, service Monde :
La note : 13/20. Clair sur l'accord de Bruxelles, Nicolas Sarkozy a bien expliqué les enjeux de la crise. A Bruxelles, le président a rempli sa mission – même si on attend encore les grandes lignes de la refonte de l'eurozone (mais il faut laisser l'Allemagne mûrir). Moins convaincant sur son bilan réformateur: il fallait aller, dès 2007, plus vite et plus loin dans les réformes de la dépense publique. Le top : la pédagogie sur la crise. Il a défendu avec clarté le plan d'hier soir et la nécessaire convergence avec l'Allemagne érigée en modèle. Il est sceptique sur la capacité d'un Etat grec défaillant à se réformer : "Faites-vous confiance à la Grèce ? Oui. Mais nous n'avons pas le choix". Et il est clair sur l'illusion protectionniste : "La question des barrières douanières n'a aucun sens". Le flop : les faux-semblants sur les réformes. Renouer avec la rhétorique du credo réformateur alors que les propositions de la commission Attali ont été vite oubliées et qu'il aura fallu attendre quatre ans pour oser faire baisser le budget de l'Etat. "Le problème, c'est que nous dépensons trop", dixit Nicolas Sarkozy ( ndmg – depuis 2007, Sarko aurait pu réduire – réellement – les dépenses de l’appareil de l’Etat, non ?). Vrai. Mais pourquoi ne pas avoir coupé dans les dépenses depuis 4 ans ? Pourquoi ne pas avoir supprimé l'échelon du département, par exemple? La phrase : "En France, ceux qui réclament plus ne sont pas ceux qui en ont besoin le plus" (mdr). L'expression est hasardeuse mais le diagnostic est clair.
Matthieu Deprieck, service Politique :
La note : 14/20. Alléluia ! On peut faire une émission politique sans déborder d'une heure, comme ce fut le cas pour certains débats de la primaire PS. Ainsi, cet entretien de Nicolas Sarkozy (1h15) fut bien rythmé, avec peu d'interminables réponses, à l'exception du premier tiers de l'émission. Dommage que les deux intervieweurs aient été assez passifs, sauf quand… Le top : Yves Calvi. Sauf quand, donc, l'un d'eux, Yves Calvi, a attaqué le sujet des affaires. Il a poussé le chef de l'Etat dans ses retranchements et l'a contraint à se défendre des soupçons de financements occultes avec deux arguments bancals. 1) Depuis 17 ans, la justice aurait trouvé une anomalie si elle existait. C'est oublier le secret défense et la non-publication des informations par le Conseil constitutionnel. 2) Il n'y a rien dans ce dossier, vous le savez comme moi. Le flop : la candidature pour 2012. Sarkozy est candidat, mais ne le répétez pas. Malgré les évidences, le chef de l'Etat a refusé de dire qu'il briguait sa propre succession : "Le débat sur ma candidature sera tranché fin janvier, début février". Soit. Mais, cette position le contraint à un double discours lourdingue. il attaque François Hollande, sans jamais le citer, et tape sur les mesures et propositions socialistes. Cette émission était un amuse-gueule avant la campagne. On attend la suite l'eau à la bouche. La phrase : "Monsieur Fillon". J'avoue avoir sursauté à chaque fois que Nicolas Sarkozy appelait son "collaborateur" "Monsieur Fillon". Le même "Monsieur Fillon", qui maintient sa cote de popularité, pendant qu'un autre se désespère de ne pas voir la sienne remonter.
Benjamin Sportouch, service Politique :
La note :14/20. Nicolas Sarkozy n'est jamais meilleur que quand il est en campagne. Malgré son impopularité, il demeure un adversaire politique redoutable. Il l'a encore montré ce soir. Le top : Sarkozy tombe le masque. Ce soir, c'est un président candidat à un nouveau mandat qui s'est adressé aux Français. Certes, il n'a pas voulu formaliser son entrée en campagne mais toutes ses déclarations transpiraient la volonté d'en découdre en 2012. Il s'en est pris plusieurs fois aux 35 heures. Nul doute que ce sera l'un des principaux angles d'attaque contre François Hollande. Nicolas Sarkozy a même confirmé son slogan de campagne : "le président qui agit et qui protège", deux mots qu'il n'a eu de cesse de répéter pendant cette heure d'émission. Le flop : son agacement sur les affaires. C'était très perceptible, à tel point que son propos est devenu très énigmatique lorsqu'il a renvoyé la balle à la gauche en évoquant les affaires du "Nord" de la France (proxénétisme au Carlton de Lille) et les frasques présumées de Dominique Strauss-Kahn…mais sans jamais citer le nom de ce dernier. Une phrase : "Il ne faut jamais s'énerver" (ndmg – mdr). Voilà le Sarkozy nouveau qui se veut "inénervable", reprenant le néologisme forgé par…François Fillon. Le chef de l'Etat a intégré ce reproche entendu à gauche mais aussi dans son propre camp. Il tente de modifier son image pour apparaître désormais comme un président apaisant (ndmg – arrêtez, j’ai mal au ventre de rire). L'essai reste encore à transformer… sur le long terme.
Lexpress.fr précise : Revivez l'émission minute par minute. Sommet européen, rigueur à la française, candidature pour 2012 et les affaires. Sur TF1 et France 2, Nicolas Sarkozy a parlé pendant 1h15. L'interview du chef de l'Etat et le décryptage à lire ici.
Lexpress.fr ajoute : « A vous ! Donnez une note, un top, un flop et une phrase. Si vos remarques sont pertinentes, elles seront ajoutées dans l'article ».
Michel Garroté
Rédacteur en Chef www.dreuz.info
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/l-express-refait-le-sarko-show_1045552.html
La prestation du président de la République Française aurait du être faite il y a 4 ans, au début de son mandat.
4 ans de retard cumulés aux retards eux-mêmes cumulés depuis le dernier budget équilibré (Raymond Barre, 1974).
Mais il serait, me dit-on, remplacé en 2012 par Grand Guerrier de Gauche vouloir réenchanter Rêve Français ?
Le but primordial pour SKZ est qu’aucun effondrement ne se produise avant les présidentielles. Le but primordial des Français doit être de s’en débarrasser, éventuellement même avant la fin de son mandat.
D’ici 2012, François Bayrou pourrait apparaître comme un successeur tout à fait valable. Les sondages ? Un peu de patience !
“s’inviter” est un des mots qui font jouir de nombreux journalistes frimeurs, mais qui est aussi d’une impressionnate débilité.
A Mr Garotté,
Cher ami, vous auriez du regarder l’intervention de Sarko,Il a été très bon! Entre quelques baffes cinglantes adressées au soixant’huitard Calvi et des explications claires, précises sur le dérappage des banques et les rustines apportées, il n’y avait rien à jeter.
Au moins pour cet aspect de sa politique, il a dit ce qu’il faisait.
Il a également laissé pointer l’oreille sur la fameuse TVA sociale, naguère projet de DSK qui vise à instaurer une TVA majorée sur les produits réimportés, fabriqués à l’étranger par les firmes délocalisée. A part Fabius, Aubry et les crétinous du péhesse, personne ne peut être contre cette mesure de sauvegarde.
Pour le reste, la sécurité, le communautarisme religieux, la défense de la Laïcité, la lutte contre la spéculation bancaire, la taxation lourde des “produits dérivés”, enfin tout ce qui concerne directement le citoyen attaché à l’idée de Nation Française, rien! Peut-être n’était-ce pas à l’ordre du jour?
Pourtant, ça n’est pas en ménageant la gôche de compromission avec l’islam,cette gauche qui hurle au blasphème chaque fois qu’une crapule de banlieue est prise en flagrant délit, qu’il gagnera en 2012. C’est au contraire en agissant fermement contre les communautarismes ethno-religieux dès le début du quinquennat qu’il aurait pu gagner!
Il lui suffisait de faire appliquer nos lois de défense de la Laïcité et il ne l’a pas fait!
Derniére remarque: dire du Président de la République qu’il “s’invite” est une méchanceté gratuite et absurde. De Gaulle, Mitterrand, organisaient des conférences de presse bien plus agressives sans qu’on y trouve à redire. Et c’était au temps où la médiacratie faisait encore son travail d’information!
Les petites gens qui souffrent de ces politicards retrouvent les mêmes reflexes que ceux de 1932; c’est la faute des juifs internationaux qui nous gouvernent.
Mais ce coup-ci, ce sont des Français et non des Allemands. Ce détail ne change rien. En politique, aucune compromission, copinage, affaire stavisky, n’est anodine et les conséquences de l’Europe seront redoutables!