Michel Garroté – J’ai déjà eu l’occasion de manifester mon affliction, aussi bien face au conformisme de certains catholiques français, que face à leurs stériles divisions. Concernant Israël, j’ai maintes fois tenté, preuves et arguments à l’appui, de démontrer que l’ignorance, historique et géographique, de certains catholiques français, était, en partie, mais pas seulement, la cause de leur israélophobie primaire, viscérale et systématique (cf. liens en bas de page).
Plus récemment, concernant la pièce pipi caca de Castellucci, j’ai à nouveau été contraint de constater (cf. liens en bas de page), d’une part, que certains catholiques français ont choisi la lâche indifférence ; et d’autre part, que certains catholiques français, certes, réagissaient à cette injurieuse pièce de théâtre, mais en tirant chacune et chacun la couverture à soi, provoquant par là une querelle hallucinante de bêtise, sur Internet et dans les médias français dits catholiques (cf. liens en bas de page).
A ce propos, dans Le Figaro, Ivan Rioufol écrit (extraits ; source en bas de page) : « Les prêches des prêtres catholiques sont devenus souvent "incolores, inodores et sans saveur, au point d'être désormais tout à fait insignifiants", vient de dénoncer le cardinal Gianfranco Ravasi, responsable de la culture au Vatican. Le cardinal italien a invité les prédicateurs à prendre en compte les nouveaux langages pour capter l'attention des fidèles et aussi à ne pas craindre "le scandale" que crée la parole de la Bible. Il a aussi invité les prêtres à suivre "la révolution dans la communication". Il explique : "L'information télévisée et informatique demande à être incisif, de recourir à l'essentiel, à la couleur, à la narration".
Ivan Rioufol : Cet aveu d'un conformisme ecclésiastique est évidemment bien tardif, en regard des avancées de la déchristianisation et de la lassitude de nombreux catholiques (dont je suis, précise Ivan Rioufol) face à un clergé pusillanime et politiquement correct, même si je sais qu'il abrite de belles et courageuses personnalités qui œuvrent le plus souvent dans l'ombre. Cependant, le mea culpa est désormais assumé par l'Eglise et cette contrition est un pas important qui vient d'être franchi. Aux prêtres et aux évêques d'être à la hauteur de leur mission, en cessant d'être des robinets d'eau tiède et des enfonceurs de portes ouvertes. Il y a urgence », conclut Ivan Rioufol.
Pour ce qui me concerne, je continue de ressentir un profond malaise, par rapport à certains catholiques français. D’une part, un profond malaise, par rapport à leur lâche indifférence, notamment leur lâche indifférence face aux souffrances atroces endurées par les Chrétiens en terre d’islam. D’autre part, un profond malaise, par rapport à leur fâcheuse tendance, à épouser, les thèses « antisionistes » de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite. Le soi-disant « antisionisme » est la forme la plus extrême, de toutes les judéophobies modernes, que je connaisse. Le soi-disant « antisionisme » permet de manifester publiquement la pire des haines contre le peuple juif israélien. Le soi-disant « antisionisme » permet d’alléguer, je cite, que « les Juifs sont derrière les attentats du 11 septembre 2011 ». Et le soi-disant « antisionisme » permet de « s’indigner » et d’alléguer, je cite, que « les Juifs contrôlent la finance internationale ».
Il faudra qu’un jour l’on m’explique pourquoi certains catholiques français reprennent à leur compte les thèses conspirationnistes inventées en Arabie saoudite et en Iran et relayées par la presse française et la blogosphère française d’extrême-droite et d’extrême-gauche. Avec d’un côté, certains prêtres sans saveur, et, d’un autre côté, certains prêtres à saveur nauséabonde, je peux comprendre que le cardinal Gianfranco Ravasi ait exercé la correction fraternelle. Mais connaissant certains de ces ecclésiastiques, tantôt sans saveur, tantôt à saveur nauséabonde, je doute que le cardinal Gianfranco Ravasi soit entendu. En général, lorsque quelqu’un fait l’objet d’une correction fraternelle, il prétend aussitôt que cela s’adresse à quelqu’un d’autre que lui-même.
Afin de conclure sur une note pleine d’espérance, saluons ceux qu’Ivan Rioufol évoque comme « de belles et courageuses personnalités qui œuvrent le plus souvent dans l'ombre ». Et ajoutons : merci – aussi – à ceux qui œuvrent à visage découvert, par exemple, sur www.dreuz.info.
Michel Garroté
Rédacteur en chef www.dreuz.info
L’article d’Ivan Rioufol :
http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2011/11/les-cures-sont-previsibles-et.html
Mes deux articles sur la pièce de théâtre de Castellucci
http://www.dreuz.info/2011/11/gros-caca-dans-et-a-propos-de-la-piece-de-castellucci/
Mon article sur l’Eglise catholique, Israël et le Hamas :
http://monde-info.blogspot.com/2009/01/des-catholiques-convertis-au-hamas.html
@MG: le Message Saint est et reste frais, moderne, généreux, épris de Liberté, humaniste et indépendant. L’Eglise, elle, est rance, aussi rance que les diplomates de la Vieille Europe des couillons qui voulaient continuer de négocier avec Saddam Hussein avant que G.W Bush ne vienne remettre les choses à l’endroit. La dernière couillonnade, c’est que le Vatican vient d’apporter son soutien aux “Outraged” (les “enragés” qui se font passé pour des “indignés”)en se prononçant pour l’abolition du capitalisme. Génial! On croit rêver. Mais que tout cela est rance. Yvan Rioufol vient de remonter très haut dans mon estime. C’est un courageux. De même que les nombreux ecclésiastiques qui, en oeuvrant humblement, font que l’Eglise tienne encore debout et serve encore à quelque chose (il n’y a pas qu’Urbi et Orbi dans la vie, camarades). Quant aux curetons de campagne, gauchistes engoncés dans leur bien-pensisme qui ne vexe et/ou n’interpelle personne, c’est évidemment eux qui ont vidé les églises, un peu comme Poutine vous vide un théâtre. S’il fallait le faire exprès, on ne ferait pas autrement. Prenez Barbarien de Lyon (dont il lui manque les dents), il monologe avec l’islam comme certains avec leur bite. Mais quelle plaie!!! Je sais bien que c’est un gentil. Mais c’est aussi et surtout un gros naïf. Désolé si ce message choque. Mais j’adore aussi quand MG n’y met pas la forme. C’est ça la comm’ d’aujourd’hui. Prenez un Guy Gilbert. Il n’a plus grand chose à dire mais il retient l’attention avec sa dégaine. C’est un très grand communicateur. Alors d’accord, il ne faut pas nécessairement se fringuer en loubard pour être entendu. Chacun doit trouver sa “comm'”. Mais il faut avoir un message sensé, original, un truc qui décoiffe. Pas juste des bons sentiments consensuels qui nous pèle la rate autant qu’une Claire Chazal ou qu’une Lolo Ferrari. Vivent les anges ! A mort l’angélisme !
Mandrake, ton style est magnifique ! Quelle verve ! Sur le fond je t’approuve également et je reste catholique à la fois croyant et pratiquant (il y a des croyants non pratiquants, mais il y a aussi beaucoup de pratiquants non croyants…).
Bonjour M. Garroté,
Concernant les thèses conspirationnistes venant d’Arabie, pouvez-vous me donner plus d’information svp ? Car jusqu’à présent, je me suis arrêté à l’extrême gauche et droite. Je vous remercie par avance.
Je suis mitigé sur cet article des prêtres nauséabond il y en a pas tant que ça, la plus part sont sans saveur et inodores.
Ils sont comme Mgr Vingt-trois ou le père de la Morandai qui refuse de protester contre les pièces scatologique sous prétexte que les cathos tradis (aussitôt taxé de fascisme) protestent aussi.
Ils créent des divisions sur des sujet qui normalement ne s’y prêtent pas. Leur but: surtout ne pas faire de vague! Il faut être bien lisse pour que les médias ne nous critiquent pas, même si pour cela il faut faire du zèle sur le dos des catholiques.
STM : dans mon article, j’ai écrit “Pour ce qui me concerne, je continue de ressentir un profond malaise, par rapport à certains catholiques français. D’une part, un profond malaise, par rapport à leur lâche indifférence, notamment leur lâche indifférence face aux souffrances atroces endurées par les Chrétiens en terre d’islam. D’autre part, un profond malaise, par rapport à leur fâcheuse tendance, à épouser, les thèses « antisionistes » de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite. Le soi-disant « antisionisme » est la forme la plus extrême, de toutes les judéophobies modernes, que je connaisse. Le soi-disant « antisionisme » permet de manifester publiquement la pire des haines contre le peuple juif israélien. Le soi-disant « antisionisme » permet d’alléguer, je cite, que « les Juifs sont derrière les attentats du 11 septembre 2011 ». Et le soi-disant « antisionisme » permet de « s’indigner » et d’alléguer, je cite, que « les Juifs contrôlent la finance internationale »”.
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Des laïcs et des prêtres racontent ces choses-là. Ce ne serait pas nauséabond, selon vous ?
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Yann : les thèses conspirationnistes sont véhiculées dans la presse saoudienne et iranienne, puis reprises en France par ce qui à une époque se nommait “Réseau Voltaire. Trois auteurs au moins ont analysé et dénoncé cela : Bat Ye’or, Pierre-André Taguieff et Guy Millière.
Perplexe.
Je suis perplexe (ce n’est pas mon patronyme, rassurez-vous). Quand quelque chose vient du Vatican, ça mérite un temps de réflexion.
Car la maison est vaste, comme son histoire est longue.
Qui a dit quoi ? Le Pape lui-même ? Un Préfet de Congrégation : proprio motu ou sur ordre discret ?
Est-ce circonstanciel, ou avec des visées lointaines ?
Cette fois ce n’est pas celui qu’on aura le plus entendu ces derniers temps, l’homme du rite, préfet de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, l’impayable Canizarès, petit homme cambré de toute sa taille, tirant derrière lui une traîne rouge de douze mètres de long soulevée par des assesseurs en surplis déférents et dégoulinants de componction. . .
Le cardinal Gianfranco Ravasi a pour lui d’être le spécialiste de l’exégèse biblique, d’être cultivé et dit-on, ouvert à ce qui arrive aux autres. . . quoique sur ce point la vraie preuve serait qu’il réjouisse M.G. en parlant ouvertement des chrétiens persécutés d’aujourd’hui.
Raison de ma perplexité : ce n’est quand même pas la semaine dernière qu’on s’est aperçu à la maison mère de ce phénomène qui, disent les uns et les autres, a participé à vider les paroisses tout au long du 20ème siècle ?
Alors pourquoi ça sort brusquement ?
Cela fait un moment que les officiels parlent de « nouvelle évangélisation », sans qu’on voit clairement ce qu’on entend par là.
Quand Saint Paul en parle, il nomme un « ministère » spécifique, lié bien sûr à un charisme ou don de l’Esprit sans lequel on ne fait rien de bon. Dans le contexte ça ne peut que se rapporter à ce que lui et les Apôtres faisaient à la suite de Jésus et à sa manière.
Ce qu’a fait aussi au 20ème siècle une Kathryn Kuhlman, reçue en audience au Vatican par Paul VI, qui lui dit en substance : c’est merveilleux, ce que vous faites ! Continuez surtout ! Ce qu’elle fit jusqu’à user sa santé et mourir en 1976. Ah, j’allais oublier : elle n’était pas catholique. Mais les miracles accomplis par son Seigneur accompagnaient par milliers son ministère.
Avant d’agonir nos ensoutanés, regardons un peu ce qu’on en a fait. Le césaro papisme dure depuis 15 siècles et plus. Les séminaires par nature forment à la fonction publique religieuse territoriale. Une bureaucratie chargée du rite romain, qu’on a surchargée de l’héritage apostolique par ce que Constantin a décidé que le christianisme serait sa religion d’Etat. Bureaucratie officiellement limogée par l’Etat en 1905 en France après tant de siècles de bons et loyaux services (funèbres, festifs, familiaux et autres), action largement imitée ailleurs depuis.
Résultat : ces fonctionnaires de Dieu se retrouvent non seulement à la rue, mais de surcroît avec un habit trop grand pour eux. Mitterrand ou Sarkozy dans le costume de de Gaulle, pour tenter une petite analogie.
S’ils n’ont pas fait mieux jusqu’à présent, on va inventer quoi pour transformer des mulets en chevaux de course ?
Tout ça est certainement à repenser de fond en comble, en revenant peut-être aux fondamentaux de la première génération de chrétiens, aux Actes des Apôtres et à la naissance des communautés. . .
Il y a des églises à côté de l’Eglise.
Parmi les églises il y a la catholique, celle de Rome, l’universelle.
Mais à côté d’elle, il y a l’Eglise, la Communauté des Croyants.
l’église catholique, devenue petite par le nombre de ses fidèles et encore plus petite par la portée de ses discours, se vide inexorablement : tout chez elle se rétrécit et se vide.
Au contraire, l’Eglise, la Communauté des croyants, aux multiples lieux de rencontres et d’abord internet, ne cesse de se remplir, toujours plus se rajeunitet la portée de son discours ne cesse d’augmenter : par exemple tout le monde lit dreuzzze….
La nouvelle petite et la récente grande, ont en définitive le même dieu, la même théologie.
Mais l’une ne cesse de perdre des fidèles à force de refuser de faire de la politique en priant.
Alors que la seconde ne cesse de convertir car toujours quand elle prie, elle n’oublie jamais de faire de la politique, et toujours quand elle fait de la politique, elle n’oublie jamais de prier.
Il y a une deuxième différence entre les deux églises, celle-ci de forme : la nouvelle petite, en fait de parler chuchotte, de peur de déranger. la seconde, en fait de parler, hurle de peur que l’on se méprenne sur sa foi.
Aussi, Dieu n’a perdu aucun fidèle : tous ceux qui ne sont plus dans la prmière sont dans la seconde. Et tous ceux qui n’étaient nulle part, sont déjà dans la seconde.
Vous en voulez une preuve ?
La petite paroisse de Dreuz compte déjà 300 ou 400 000 paroissiens….qui en faisant de la politique…ne font que prier.
Dieu n’a perdu aucun de ses enfants ; seuls certains de Ses enfants L’ont perdu