Publié par Michel Garroté le 22 novembre 2011

 

 

Michel Garroté – Si en France, les salariés tiennent peu à leur entreprise, c'est à cause de leurs dirigeants parachutés, déconnectés et indéboulonnables, selon le magazine britannique The Economist, pour lequel la plupart des salariés en France ne rêvent que d'une chose : guillotiner leurs patrons au son de La Carmagnole. Dans un article intitulé "The French way of work", l'hebdomadaire économique britannique s'appuie sur plusieurs études pour étayer ce constat. Selon un récent sondage, seuls 64% des Français déclarent aimer leur entreprise (donc un tiers la détestent ce qui reste hautement inquiétant).

Deux salariés sur cinq ont une vision négative de leurs dirigeants (ce qui nous fait donc 40%). Moins d'un tiers (moins de 33%) déclarent entretenir des relations amicales avec leurs managers, contre deux tiers des Américains, des Britanniques ou des Allemands (moins de 33% en France ; contre 66% des Américains, des Britanniques ou des Allemands). Les Français trouvent une grande satisfaction dans leur travail, mais sont profondément mécontents de la façon dont leurs entreprises fonctionnent, précise The Economist.

La faute est aux managers français, à leur formation et à leurs traditions qui expliquent la relation compliquée que les Français entretiennent au travail, ajoute The Economist. "Si l'attitude des Français au travail sort de l'ordinaire, les méthodes de management françaises ne sont pas non plus habituelles", précise The Economist, qui énumère les bizarreries françaises : l'origine des patrons ; la plupart sont issus d'une poignée de grandes écoles et la tradition du parachutage propulse des hauts fonctionnaires à la tête des entreprises privées.

Trop de grandes compagnies comptent sur les élites académiques et gouvernementales au lieu de promouvoir des cadres en interne en fonction de la performance au travail, relève The Economist. De Polytechnique ou d'HEC, les managers garderaient d'ailleurs un curieux sens de la hiérarchie. "Récemment, un dirigeant d'une grande banque française, qui venait de promouvoir un cadre, s'est attiré les foudres d'un rival furieux d'avoir été écarté alors qu'il était sorti mieux classé de la même grande école", souligne The Economist.

La tradition des entreprises françaises, où "les opportunités de promotion sont limitées pour les cadres extérieurs à la famille", contrevient aussi à l'empowerment, notion chère aux anglo-saxons, qui désigne le fait de donner du pouvoir à ses salariés.

© Michel Garroté Rédacteur en chef de www.dreuz.info

http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/emploi/the-economist-se-paye-les-managers-francais_1053268.html

http://www.economist.com/node/21538733

   

   

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