Publié par Jean-Patrick Grumberg le 30 novembre 2011
Le sort tragique de Dominique Strauss Khan ne relève pas tant de rapports humains, qu’ils soient sexuels, politiques ou complotistes, que d’objets. 
 
Objets inanimés avez-vous donc une âme perverse ? 
 
C’est parce qu’il a perdu son téléphone que DSK a révélé à la police où il se trouvait et qu'ils lui ont retiré sa liberté, et c’est la clef magnétique de la chambre voisine, la 2820, qui a révélé les mensonges de Nafissatou Diallo, et lui a rendu la liberté.
 
Le mystère de la suite 2820. 
 
Ce qui se passe dans la suite 2820 a fait capoter le procès au pénal contre Strauss Khan. Les mensonges de Nafissatou sur ses déplacements, juste après son rapport sexuel avec DSK – rapport qui reste pour moi le plus grand mystère de cette affaire, vu le physique difficile de la plaignante, ont été révélés en partie par le relevé de sa clef magnétique, qui montre qu’elle s’est rendue dans la suite 2820, alors qu’elle prétendait s’être cachée dans un couloir.
 
C’est également son incapacité à expliquer ce qu’elle y faisait, qui lui a retiré toute crédibilité.
 
C’est aussi son silence sur sa présence dans cette suite, quelques minutes avant, et quelques minutes après sa rencontre sexuelle avec DSK, qui a empêché de l’inclure dans le champ d’investigation de la police et de livrer ses éventuels secrets, comme par exemple la complicité passive ou active de membres de la direction de l’hôtel.
 
C’est du client de cette suite que la direction du groupe Accor a affirmé officiellement que « L'insinuation selon laquelle le client occupant la chambre 2820 serait impliqué dans l'incident est donc fausse et sans fondement. » Vive réaction ne trouvez-vous pas ?, alors que l’hôtel refuse de livrer l’identité de son occupant pour préserver son anonymat, (ce que l’on peut comprendre).
 
Mais qui souhaite préserver cet anonymat, le mystérieux client, ou la direction de l’hôtel ? 
 
Et sans révéler son identité, peut-être que les avocats de DSK pourraient, maintenant, poser quelques questions : s’agissait -il d’un client habituel ? Combien d’occupants y avait-il ? Une famille avec enfants, un homme seul, plusieurs adultes ? Quand avait-il réservé ? Autant de questions qui permettront de lever quelques zones d’ombres, et que le journaliste d’investigation Epstein – que plusieurs médias ont d’abord présenté comme ami de DSK, pour ensuite revenir en arrière, a manqué de poser, sur le site du New York Review of books.
 
Tout refus de révéler le détail de la suite 2820 de l’hôtel Sofitel, dont le patron du groupe propriétaire allait assister à un match de foot avec son copain Sarkozy, au moment des faits, sera sans doute utilisé par ceux qui croient au coup monté.
 
Le mystère du BlackBerry.
 
Si c’est la suite 2820 qui a sauvé DSK disais-je, c’est la perte de son Smartphone qui a fait basculer sa carrière, sa vie, sa réputation, et l’a envoyé pour quelques heures dans les geôles de Manhattan. 
 
Le Sofitel ne s’est toujours pas expliqué, ni sur la disparition du BlackBerry perdu, ni sur sa désactivation à 12:51. Epstein a aussi manqué ce point : vérifier le relevé des entrées dans la suite de DSK juste après son départ. Quelqu’un est-il entré dans la suite et a trouvé le BlackBerry ? DSK l’aurait laissé tomber dans un couloir de l’hôtel sans s’en rendre compte ? Une chose est certaine : quelqun a eu le BlackBerry entre les mains, et ne l'a pas rapporté à la réception, ce qui en toute logique, semble dire que le BlackBerry n'a pas été désactivé suite à un accident : si l'on trouve un téléphone explosé, on l'apporte à la réception.
 
Comment fait-on pour désactiver un BlackBerry ? Epstein dit qu’il faut soit un accident, soit une maîtrise technique exceptionnelle. Et simplement retirer la batterie ? Ou, plus prosaïquement encore, la batterie qui se vide ? DSK s’est il servi de ce téléphone pour appeler sa fille, à 12h13, ou sa disparition peut-elle remonter à plus tôt ? La jeune femme blonde avec qui il a été vu monter dans l’ascenseur plus tôt dans la nuit aurait-elle, elle aussi, un rapport avec un éventuel piège ?
 
Pourquoi chercher à discréditer Edward-Jay Epstein ?
 
Plusieurs journaux ont tenté de discréditer Edward-Jay Epstein, en le faisant passer soit pour l’ami de DSK, soit pour un conspirationniste. Quand bien même serait-il l’un et l’autre, ce qui n’est pas le cas, en quoi cela fausserait-il les faits qu’il révèle ? Les journalistes se gardent bien de le dire, ce qui leur permet de laisser planer le doute sur son investigation. A qui profite le crime ? François Hollande ? Nicolas Sarkozy ? Une vengeance venant de pays d’Afrique saignés par les manœuvres du FMI ?
 
S'il y a eu piège, les auteurs étaient donc certains que DSK se serait jeté sur une femme de chambre aussi moche ? J'aurais, pour ma part, pris moins de risque et choisi une belle plante : son sex appeal aurait été le meilleur argument de l'accusation. 
 
Reproduction autorisée et vivement encouragée, avec la mention suivante et le lien ci dessous :
© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
 
http://media.nybooks.com/strauss.html?pagination=false

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