Quand l’euro a été créé, j’ai publié plusieurs articles expliquant pourquoi la décision qui venait d’être prise ne pouvait qu’avoir des résultats tragiques et conduire à un cataclysme. Nous sommes présentement dans le cataclysme. Je pensais qu’il faudrait dix ans pour que celui-ci survienne. Le calendrier est respecté.
Je l’ai déjà écrit de nombreuses fois, tout comme de nombreux économistes compétents, l’euro est une monnaie qui a été imposée à un ensemble de pays qui n’avaient ni la même structure économique, ni les mêmes gains de productivité, ni les mêmes systèmes sociaux, ni la même histoire, ni la même culture. A moins d’imaginer que ces différences puissent s’effacer par enchantement, des dysfonctionnements ne pouvaient que finir par apparaître et s’accroître.
Les dysfonctionnements sont là. Les économies grecque, portugaise, espagnole, italienne, irlandaise, française n’ont pu suivi le rythme de l’économie allemande et ont subi des handicaps croissants de compétitivité qui auraient pu se régler par des dévaluations successives : la dévaluation ne pouvant jouer son rôle de variable d’ajustement, il est resté le chômage, et l’endettement. Les taux d’intérêts valides pour l’Allemagne ne l’étant pas pour des pays où des tendances inflationnistes se manifestaient, il en a résulté des mésinvestissements vecteurs de bulles spéculatives, qui ont touché spécialement l’Irlande et l’Espagne.
L’Allemagne et les pays nordiques peuvent apparaître comme les principaux bénéficiaires si on porte un regard hâtif sur la situation, mais ils ne le sont pas : l’Allemagne en particulier n’a d’autre choix que de verser de l’argent pour combler les déficits des pays les plus sinistrés sans que ce versement vienne remédier en quoi que ce soit au sinistre, et si elle cesse de verser (ce que le peuple allemand souhaiterait), elle sera confronté au dépôt de bilan des pays concernés qui dès lors n’achèteront plus de produits allemands, et laisseront, dans les bilans des banques, des trous béants.
Le fonds conçu pour éviter les trous béants et le dépôt de bilan des pays concernés est très insuffisant et ressemble à un montage digne de Bernard Madoff : outre l’Allemagne, des pays déjà très endettés et au bord du gouffre empruntent pour prêter de l’argent à des pays plus proches encore du gouffre, et, ce faisant, s’endettent davantage, et se rapprochent eux-mêmes davantage du gouffre.
Les solutions envisagées ne sont pas dignes du nom de solutions : faire racheter la dette des pays les plus sinistrés par la Banque Centrale Européenne serait l’enclenchement d’un processus inflationniste dont on ne verrait pas la limite et ne serait qu’un expédient, créer des bons du trésor européens aux fins de mutualiser les dettes n’arrêterait pas l’endettement et ne remédierait en rien à la situation, ne faisant que différer l’explosion finale.
Créer un gouvernement unique européen confié à la technostructure et placé sous direction allemande serait appliquer ce qui était initialement prévu lors de la création de l’euro, et qui avait été refusé par nombre de pays, peu désireux de passer complètement sous la tutelle de Bruxelles sans avoir encore voix au chapitre, et ce serait appliquer ce qui avait été initialement prévu dans un contexte où, oui, les dysfonctionnements sont là.
Par une forme de diktat, le Premier ministre grec a été remplacé par un homme issu de la technostructure, le Premier ministre italien aussi. Ce que la technostructure peut promettre aux peuples des pays les plus sinistrés est de la souffrance et de la récession, puis encore de la souffrance et de la récession, sans la moindre issue, sinon des émeutes ou des dépressions nerveuses collectives.
Les membres de la technostructure européenne cherchent à l’extérieur de l’Europe qui pourrait les aider et semblent prêts à se vendre : la Chine sera-t-elle acheteuse ? les capitaux des pétromonarchies seront-il intéressés ? Chine et pétromonarchies poseront, en ce cas, leurs conditions, et il n’est pas sûr qu’ils soient prêts à acheter un véhicule porteur de vices cachés et non cachés. Le fait que l’Allemagne elle-même n’ait guère trouvé preneur ces derniers jours pour des titres de sa propre dette est très significatif de la défiance qui monte.
L’administration Obama tempête contre l’Europe disant, à juste titre, que son effondrement aurait des effets sur les cinq continents, et c’est exact, mais l’administration Obama est très mal placée pour donner des conseils en matière financière, vu ce qu’elle a fait aux Etats-Unis depuis janvier 2009.
Les politiciens européens et les adeptes de l’analphabétisme économique clament de tout côté que ce qui se passe est la faute des marchés financiers et que la spéculation ne l’emportera pas, oubliant que les financiers font des calculs rationnels, tout comme les spéculateurs, et que l’irrationalité est chez les politiciens européens qui se comportent chaque jour davantage comme des escrocs en fin de parcours.
Comment cela finira-t-il ? Je ne peux le dire précisément. Je dirai tout juste que cela se finira mal, très mal.
La construction européenne, avant même la mise en place de l’euro, était porteuse d’un problème essentiel : elle était un projet absolutiste, au sens où on a parlé de monarchie absolue dans le passé européen. Elle était un projet constructiviste : une prétention de faire table rase du passé et de remodeler des sociétés depuis des idées abstraites présentes dans la tête d’une élite autoproclamée et se décrétant elle-même éclairée. Elle a reposé sur une défiance vis-à-vis des règles de l’économie de marché, et sur une volonté de leur substituer du dirigisme, ce qui, comme l’a expliqué Friedrich Hayek dans le livre qui porte ce nom est une « présomption fatale ».
Elle a reposé sur une défiance vis-à-vis de la démocratie et a substitué à la règle du droit naturel et à la souveraineté du peuple dans le cadre de la règle du droit naturel une toute puissance graduellement accordée à une nomenklatura.
Elle a prétendu faire table rase du passé, réécrire l’histoire, reformuler les êtres humains pour en faire de bons « citoyens européens ». Comme tout ceux qui entendent reformuler les êtres humains, elle a créé des circuits de dépendance qui ont fini par coûter de plus en plus cher. Ceux-ci ont pris la forme d’Etats providence prenant en charge un nombre croissant d’êtres humains et les enfermant dans la passivité. Pour payer cette passivité, les circuits de dépendance ont fait des ponctions croissantes sur les plus actifs, les plus dynamiques et les plus créatifs jusqu’à les décourager et à les pousser à partir. Les ponctions ne suffisant plus, les Etats providence se sont endettés, d’où les « dettes souveraines » actuelles.
Les « bons citoyens » européens formés ne comprennent plus rien aux principes élémentaires de l’économie. Ou tout au moins ceux qui ont compris et comprennent encore sont partis ou partent.
Ceux qui restent attendent tout du gouvernement, comme des drogués attendent la dose promise par le dealer. Les têtes s’en vont. Il reste toujours davantage des jambes paralysées et des bras utilisés pour demander le chèque de fin de mois.
Cela s’accompagne d’une dénatalité et d’un vieillissement accélérés. Cela s’accompagne d’un changement de population dans lequel l’islam vient jouer un rôle croissant.
J’aimerais croire en une happy end. Je n’y parviens pas, très simplement parce que je ne me situe pas sur le terrain de la croyance et parce que je n’ai plus l’âge de lire des contes de fée.
Ce n’est pas la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’une civilisation s’effondre et agonise.
Face à l’effondrement et à l’agonie d’une civilisation, on peut s’aveugler, on peut aussi garder les yeux ouverts et vivre ce qui survient en toute lucidité. J’ai choisi de garder les yeux ouverts.
Vladimir Boukovsky, voici quelques années, a publié un livre comparant l’Union Européenne et l’Union Soviétique (L'Union européenne, une nouvelle URSS ?
). Les points communs sont, de fait, nombreux. J’ai parlé plus haut de nomenklatura. J’ai parlé de remodelage des sociétés depuis des idées abstraites présentes dans la tête d’une élite autoproclamée. J’ai parlé de toute puissance graduellement accordée à la nomenklatura.
Les différences sont que l’Union Soviétique a fait le choix de la force militaire et l’Europe celui de la faiblesse, que la reformulation des êtres humains a pris en Europe des contours plus doux et parfois plus imperceptibles.
Les différences sont que l’Union Soviétique s’est située clairement à l’extérieur de l’économie de marché, a opté pour la règle du parti unique, s’est dotée d’une monnaie non convertible, a pratiqué la censure de manière tranchée, et a interdit à ses sujets de sortir des frontières.
L’Union Européenne a détraqué l’économie de marché de l’intérieur, et a opté pour un éventail de pensée unique recouvrant plusieurs partis politiques de toute façon impuissants, puisque c’est la nomenklatura qui gouverne. Elle s’est dotée d’une monnaie convertible qui ressemble à une bombe à retardement posée sur les marchés financiers, pratique une censure bien présente mais qui ne dit pas son nom, et laisse ceux qui le veulent ou le peuvent quitter ses frontières.
La différence est celle qui sépare le totalitarisme dur du totalitarisme doux. L’Union Soviétique, c’était le 1984 de George Orwell. L’Union Européenne, c’est un mixte de 1984 et du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley. Est-on plus heureux dans un mixte de 1984 et du Meilleur des mondes ? Je ne pense pas, ou alors très temporairement. Malgré les prescriptions massives d’anxiolytiques, la pauvreté monte en Europe, et l’espoir est en berne. A juste titre.
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et le lien ci dessous :
© Guy Millière pour www.Dreuz.info
Quand on fait des plans à long terme pour atteindre un certain objectif, que l’on avance pas à pas, étape après étape vers cet objectif sans en dévier, malgré les résultats partiels qui paraissent à tout observateur censé, totalement négatifs, absurdes ou dangereux, et laissent penser, peu à peu, que s’accomplit un dessein occulté depuis le départ, parce qu’à aucun moment notre esprit ingénu et confiant en la sagesse et l’amour innés de l’homme pour son prochain ne peut concevoir que de tels résultats soient le fruit d’une volonté délibérée, … il y a un mot qui fait sourire les gens intelligents qui ne confient qu’en leur intelligence démocrate-laique-humaniste: conspiration. Mais bon, faut pas délirer non plus!
Connaissant assez bien les « internes » d’institutions U.E. et leurs mécanismes en relation avec les Etats Membres, je souscris à nombre de points en cette analyse. Cela fait 15 ans où je suis devenue eurosceptique, non par le dessein initial mais à cause de la manière. Vivre avec des réalités n’a jamais été le point de force de dirigeants clientélistes, chez eux domine d’abord l’idéologie. Voyons de nombreux cas éclairants.
La seule question laissée sans réponse claire serait : qu’en eut-il advenu en laissant chaque pays jouer à sa guise dans un contexte mondialisé, avec une montée des émergents et notre situation en asymptote sur le diagramme de la croissance/richesse?
Ici, personne ne tient une réponse probante.
La peste ou le choléra, un choix ambivalent…
L’europe politique est un projet social-démocrate .
L’objectif a longue échéance est le socalisme ,la difference avec le bolchevisme est la méthode :lenteur ,patience, et endormissant du sujet,avec l’instrumentalisation des radicaux … Le profil de l’action islamiste est semblable .
« Vladimir Boukovsky, voici quelques années, a publié un livre comparant l’Union Européenne et l’Union Soviétique (L’Union européenne, une nouvelle URSS ?) ». Guy Millière.
Il y a quelques année V. Boukovski alertait le monde sur cette Europe qui ressemble tant aux institutions de l’ancienne Union Soviétique : le peuple ayant été dépourvu de ses droits.
Il y a une vidéo qui permettra à tous d’entendre le discours de V. Boukovski.
LIEN : http://www.dreuz.info/2011/11/europe-la-nomenklatura-contre-les-peuples/
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Aussi, il convient d’ajouter un extrait du discours sur la France, de Philippe Seguin, qu’il a prononcé à l’Assemblée Nationale :
« Monsieur le Président, Madame, Messieurs les premiers ministres, mes chers collègues,
que l on ne s’y trompe pas la logique du processus d engrenage économique et politique mis au point à Maastricht est celle d un fédéralisme au rabais, fondamentalement antidémocratique, faussement libéral et résolument technocratique.
L’Europe qu’on nous propose n est ni libre, ni juste, ni efficace.
Elle enterre la conception de la souveraineté nationale et les grands principes issus de la révolution : 1992 est littéralement l anti-1789. Beau cadeau d anniversaire que lui font, pour ses 200 ans, les pharisiens de cette République qu ils encensent dans leurs discours et risquent de ruiner par leurs actes .»
Amicalement
theo
philippe seguin était un visionnaire. avec la nouvelle proposition de n’avoir plus qu’un représentant « européen » au conseil de sécurité en lieu et place d’un représentant français et:ou de l’abandon du droit de veto : la france n’existera plus en tant qu’état.
L’ allemagne paiera mais jusqu’ à quand ? Car l’ Allemagne refuse la creation d’ un seul type obligation souveraine pour l’ ensmeble de l’UE ce qui la conduirait a renchèrir son cout d’ emprunt ( moyenne a faire entre le taux donnè par l’ allemagne- 2%- et le taux donnè par l’Italie -7% – donc une moyenne de 2+2,5 soit 4,5 % . Cela allegerait le fardeau italien ,rencherirait le cout de l’ emprunt français et mettrait le fardeau allemand au niveau moyen.
Deuxieme solution: La BCE est autorisèe ( modification du traitè la constituant ) a imprimer du paier-monnaie pour acheter les emprunts emis par les etatsa ou par l’UE ( cas de la creation de l’ Eurobond unifié) . Ce serait » normal » car c’ est le role de la Fedral Reserve et de la Bank Of Japan que de » monetiser » le besoin d’ argent frais de son entitè economique. Mais cela brisera le » reve » devenu cauchemar d’ une monnaie ( l’ Euro) qui ne pouvait pas etre devaluèe. Ce reve etait cher aux allemands mais on verifie que ce reve ne peut survivre à un environnement de devaluation competitive ( cas du $ US ) et de dègradation des finances publiques de tous les etats de l’ UE ( sauf exceptions Luxembourg Finlande Hollande ). Donc en politique il faut choisir le moindre mal, ce moindre mal c’ est la facultè pour la BCE d’ acheter la dette des etats de l’UE ou encore la dette en Eurobonds de l’ ensemble de l’UE. La BCE choisit l’ Etat qu’elle souhaite » financer » en fonction de ses efforts de reduction de son deficit. Voilà ce n’ est pas sorcier. On fait abstraction de la Grèce dejà abandonnèe, et on se concentre sur les grandes economies. Dans ce scenario l’ euro va chuter a 1,15 contre un dollar US.Il y aura interet a parquer de la liquiditè en CHF, Yen, $ Aus…
Je ne vois pas le lien évident entre les crises de la dette des Etats et l’origine de l’Europe dans le drame actuel. Mais bon. Que vous disiez que la crise de la dette des Etats va conduire à l’effondrement de l’Europe c’est une chose, vraisemblable…N’est vaincu que celui qui le pense. Mais poser la responsabilité de l’Europe sur l’origine de la crise des Etats, c’est un raccourci assez simpliste. Il me semble que l’Europe a toujours proné pour un contrôle de la dette publique des Etats. Que les Etats n’aient pas respectés cette réglè est une autre question. Mais il me semble que l’échec supposé à venir de l’Europe vient de l’échec de la responsabilité individuelle des Etats membres plus que de la super structure en elle même.
J’aime vos interventions par ailleurs, même si je trouve que vous tirez un peu sur une ambulance en descendant Sarkozy. Je suis moi même de tendance anarcho libéraliste en économie, inspiré par l’école autrichienne et je déteste ce pseudo-libéralisme qui se voudrait éthique et responsable par rapport à l’Etat, mais là je trouve votre raisonnement assez faux. Cela reste mon modeste point de vue. Bien cordialement.
Ce qui me gêne le plus dans votre raisonnement c’est que vous ne faites pas la distinction entre l’Europe comme zone de libre échange avec une monnaie unique pour simplifier et facilier les échanges et la dimension technocratique de l’Europe qui je vous l’accorde est excessive et s’inscrit dans l’esprit inverse de l’origine de l’Europe comme zone de libre échange.
Excellente analyse, comme d’habitude
2 remarques:
1) l’Allemagne vend des produits de haut de gamme qui trouveront toujours acheteur
2) Elle souhaite une zone € modifiée, moins de pays du Sud, plus de pays du Nord
Cher Guy
Je suis de manière générale en phase avec votre raisonnement suivant
Ce ne sont pas les marchés qui sont la cause et irrationnels mais les états qui sont irresponsable, on ne peux que le constater et le déporer.
Pour autant, il est bon de rappeler que les énormes déficits creusés à coup d’emprunts ces dernières années sont notamment liés à la crise de 2008 qui venait des USA et de la titrisation de produits pourris, les fameux subprimes.
Les financiers agissent certe de manière raisonnée et rationnel mais ne sont pas non plus de gentils innocents, ce sont bien des institutions financières qui inventent des produits financiers complètement irraisonnables à des fins merchantiles et on constate certains effets aujourd’hui.
Par ailleurs, je sent de plus en plus monter cette idée venue des USA contre laquelle je m’offusque et selon laquelle la crise pourrait s’emplifier aux USA si la crise en europe continue.
Mais de qui se fout on, les USA sont dans une situation au moins aussi pourrie que celle des pigs et de l’europe et la crainte d’une faillite des banques américaines est de plus en plus prégnante si l’europe s’éffondre et ce pour une raison peu propagée mais éxplosive.
En effet, les banques américaines possèdent peu de dette européennes mais ont émis à la pelle des tonnes de produits CDS (Credit Default Swaps), ces fameuses assurances si un état faisait défaut de paiement. On est là dans la plus abjecte des spéculation, vendre des assurance sur un produit que l’on ne possède pas. En d’autre terme, si les états font défaut en europe les banques américaines, si malines soient elles devront rembourser aux débiteurs qu’elles assurent les montants astronomiques faisant défaut, entrainant ainsi des faillites en cascades des banques US. Le placement en Italie et en Grèce de 2 pantins techniciens, anciens de Goldman Sachs n’a rien d’anodin et d’innocent.
Je vous encourage à chercher dans google l’occurence suivante pour vous en persuader « Goldman Sachs : le putsch du désespoir ».
Dans tous les cas, la fin de ce système financier mondiale qui marche sur la tête est proche et nous entrerrons dans une nouvelle ère, ce n’est qu’une question de temps.
« Elle a prétendu faire table rase du passé, réécrire l’histoire, reformuler les êtres humains pour en faire de bons « citoyens européens ». »
au cours des siècles il y a eu de nombreuses tentatives pour réécrire l’histoire et reformuler les êtres humains. cela c’est toujours mal terminé. la dernière tentative nous a couté 200 millions de victimes.
l’histoire est un éternel recommencement
French L.
votre intervention se trouve tronquée dès son deuxième § … ne cherchez pas plus avant!
En dépit d’un langage empruntant la terminologie financière, votre antiaméricanisme fait un rien primaire! Sorry de le remarquer ici.
Les VRAIS économistes savent que les dette d’Etats constituées dans toute l’U.E remontent bien avant la survenance de la crise sub-prime, même si celle-ci n’arrangea rien.
Par ailleurs, votre propos relatif aux USA ne possédant pas/peu de dettes européennes est tout aussi faux. Les investisseurs américains en détiennent en divers Etats-membres, mais s’en délestent actuellement par crainte tout-à-fait fondée de voir s’effondrer le taux de change €/$ dans les mois à venir.
Merci de vous informer correctement avant de flinguer sur base de fausses informations ou d’ouï-dire?
@French Laohu
La crise de 2008 s’est enclenchée aux Etats-Unis, c’est exact, et je l’ai toujours dit. Il n’y en avait pas moins des dysfonctionnements en Europe : taux d’intérêts inadéquats pour l’Irlande et l’Espagne, par exemple, qui ont suscité des bulles immobilières dans ces deux pays.
Les prêts subprime aux Etats Unis ont été créés sur incitation gouvernementale. Les prêts subprime ont été revendus à Fannie Mae et Freddie Mac qui les ont intégrés à des produits financiers revendus ensuite. Les financiers ne sont pas responsables des interventions du gouvernement et des effets pervers qui en découlent.
Les CDS sont des assurances contre le risque visant à optimiser celui-ci. Si des Etats européens font faillite, les CDS sont là pour amortir le risque. Ce n’est pas les CDS qui peuvent créer des problèmes graves dans la finance mondiale. C’est l’effondrement d’un pan entier du système financier mondial, tel que l’euro (Sur les CDS, cf. http://www.aei.org/article/economics/financial-services/everything-you-wanted-to-know-about-credit-default-swaps–but-were-never-told/ ).
@Honx.
Non, l’Allemagne peine à trouver des acheteurs pour sa dette aujourd’hui. (cf. Weak German Debt Sale ‘Disaster’ For Europe, http://www.wyff4.com/money/29841912/detail.html)
L’Allemagne peut s’orienter vers une zone europ sans les pays du Sud, mais c’est loin d’être certain, car elle ne peut pas laisser s’effondrer les pays du Sud sans en subir de lourdes conséquences.
@pacoya
L’Europe n’est pas une zone de libre échange au sens plein du terme : les entraves créés par Bruxelles et par les divers gouvernements nationaux font que l’échange est moins libre au sein de l’Europe qu’on ne le dit. L’euro visait à homogénéiser les économies et les politiques économiques en Europe. Cela ne s’est pas produit.
Les endettements de plusieurs Etats européens se sont creusés après qu’un écart de compétitivité se soit creusé entre eux et les pays nordiques, et ils sont donc le résultat de la construction européenne depuis Maastricht.
« Comment cela finira-t-il ? Je ne peux le dire précisément. Je dirai tout juste que cela se finira mal, très mal. »
L’Allemagne post 1918 avait la même structure que l’europe actuelle bien que les dévaluations s’y faisaient au grand jour.
Les m^mes causes ayant les mêmes effets, point n’est besoin, dans notre période post-démocratique, d’être voyant pour prévoir une fin catastrophique et dictatoriale.