On lit beaucoup d’inepties dans les médias français sur ce qui compose les membres du Parti républicain.
J’ai trouvé l’explication de Dick Morris élaborée, la voici. Le seul point qui me chagrine, c’est qu’il est flagrant que Morris cherche à ignorer « l’homme à abattre » – Ron Paul. Nous apprenons aujourd’hui 29 Novembre, que d’autres allégations ont fait surface, et que la candidature d’Hermann Cain pourrait être à sa fin. Si c’est le cas, retirez son nom de l’analyse de Dick Morris. Les autres candidats s’accapareront les voix du peuple, suivant les contextes indiqués.
Dick Morris était conseiller politique pour Bill Clinton dès 1994, ainsi que Manager pour la campagne de sa réélection. Ses liens avec Clinton remontent aux fonctions de ce dernier en tant que gouverneur d’Arkansas (1978). De nos jours, Morris est auteur, commentateur sur Fox News, et publie régulièrement des articles sur « The Hill » et au « New York Post ».
« Pour comprendre la course présidentielle Républicaine, il faut d'abord saisir le fait que le parti républicain est un parti d’idées. Le parti démocrate, on nait dedans. Si vous êtes noir, latino, pauvre, gay, ou si vous devenez mère célibataire, votre identité partisane vous permettra souvent de vous y retrouver. Mais l’on devient membre du Parti Républicain quand on est d’accord avec certaines de ses idées. Ainsi, il y a plusieurs groupes distincts au sein du Parti Républicain, qui sont fusionnés par des idéaux partagés – mais aux priorités et perspectives très différents.
Il y a le groupe des « Conservateurs Economique ». Ces gens-là sont profondément attachés à l'économie du libre marché. Souvent rattachés/ employés dans de grandes entreprises, ils ont tendance à avoir une bonne situation financière, à croire au capitalisme, et à être opposé à la redistribution des richesses. Dans cette catégorie, les candidats présidentiels ont été Mitt Romney, Donald Trump, Tim Pawlenty, Chris Christie, et Mitch Daniels. Mitt Romney est le seul qui reste en lice. Il en est le champion, ce qui lui garantira une place pour le tour décisif (‘Runoff’ en anglais). Morris indique que d’après lui, il pourrait y avoir un match nul entre les deux derniers candidats républicains, suivi d’un tour décisif final.
Etroitement lié au groupe ci-dessus, on trouve le groupe de l’ « Establishment Républicain ». C’est le groupe qui s’était rallié à GW Bush et appuya sa nomination à la présidence. Ceux-ci ont à choisir entre Romney, Perry et Gingrich. Ils ne peuvent soutenir Cain ou Bachmann, car ces deux candidats sont trop outsiders. Perry les a déçus, ils sont donc en grande partie pro-Mitt Romney – même si certains parmi eux voteront probablement pour Gingrich.
Ensuite, on trouve les « Evangéliques ». Ils sont motivés par des questions religieuses et sociales telle que l'avortement, le mariage homosexuel. Leurs candidats ont été Mike Huckabee, Herman Cain, Michele Bachmann, Rick Santorum, et Rick Perry. Huckabee ne s’est pas présenté comme candidat. Au début c’était Bachmann, pour qui le soutien a augmenté, puis ce fut Perry et ensuite Cain. Mais l’appui pour Cain est retombé en raison d’accusations de harcèlement sexuel. Ce groupe de Républicains ne peut pas soutenir Romney (bien qu'ils le feront s'il est nominé) parce qu'il est mormon et qu’il a retourné sa veste sur la question de l'avortement. Ils sont réticents envers Gingrich à cause de ses problèmes personnels, et ils doivent alors choisir entre Perry, Cain, Bachmann, et Santorum. Ils n'ont pas encore choisi mais le feront. Un de ces candidats se devra d’être dans le ‘runoff’ parce que ce groupe-là doit avoir un candidat.
Puis nous avons Le groupe « Sécurité Nationale ». Ses membres sont axés sur la défense, soutiennent la guerre en Afghanistan, et des mesures sévères contre le terrorisme. Leurs candidats seraient alors Gingrich, Bachmann, Perry, Romney, ou Santorum. Ils ne soutiendront pas Cain à cause de son inexpérience, et sont en désaccord avec Paul et Huntsman. L’excellente performance de Gingrich durant les débats leur a plu, mais Romney fait bon jeu pour leurs votes. Santorum pourrait gagner du terrain, mais j’en doute. Perry voudrait leurs votes, mais il s'est fait du tort par manque de familiarité avec les questions durant les débats. Les votes de ce groupe seront probablement répartis entre Gingrich et Romney. Entre leurs voix et celles du groupe Establishment Républicain, un runoff entre Romney et Gingrich est pratiquement assuré.
Puis il y a ceux du Tea-Party.
Ils mettent l'accent sur le déficit fédéral, la dette nationale, le frein sur les dépenses, le maintien des baisses d’impôts. Ils sont opposés à une assurance santé étatiste (Obamacare), et pour la réduction des réglementations gouvernementales.
Initialement, ils pouvaient choisir entre Daniels, Christie, Gingrich, Santorum, Perry, Cain, et Bachmann. Ils ne soutiendront pas Romney en raison de son programme santé (Romneycare) dans le Massachusetts (bien qu'ils le soutiendront s’il est le nominé républicain pour la présidentielle). Puisque Christie et Daniels ne sont pas candidats, ils se sont d'abord ralliés à Bachmann, eu égard à la bataille qu’elle mène au Congrès dans le but de réduire les dépenses de l’Etat. Puis ils ont été séduits par Perry, mais sa position sur l’immigration les a refroidit, et ils se sont tournés vers Cain. Les accusations contre Cain les préoccupant, ils reportent alors leur attention vers Gingrich, Bachmann ou peut-être encore Cain.
Les jeux ne sont pas faits.
Il n’y a que Romney qui soit assuré d’être dans le tour décisif final. Si Gingrich ne perd pas de terrain à cause de son emploi de conseiller à Freddie Mac, ou à cause de ses problèmes personnels, il fera certainement partie du tour décisif final – soutenu par le groupe Sécurité Nationale, le groupe Establishment Républicain, et les Tea-Party.
Mais ce dernier scénario omet le groupe des Evangéliques. Ils ne soutiennent pas Romney à cause de sa religion, ou Gingrich à cause de ses problèmes personnels (note de JPG : ses multiples divorces ne se seraient pas tous passés dans des conditions très élégantes, au point qu’il a lui même affirmé : « si la première préoccupation des américains est mon passé, alors je suis disqualifié »). Ainsi, ils offriront leur soutien à quelqu'un d'autre – et ce quelqu’un pourrait être Cain, Perry, Bachmann, ou Santorum. Il y a un bon nombre au Tea Party dont l’idéologie se chevauche avec celle des évangéliques – et ceux-ci se pencheront également vers l’un de ces quatre candidats. De toute façon, un de ces derniers sera dans le mélange final.
Nous aurons ainsi une bataille entre trois candidats : Romney, Gingrich, et un candidat pour les Evangéliques/Tea-Party qui sera nommé plus tard.
C’est le contexte et le but du caucus de l'Iowa le 3 Janvier prochain. D'abord et avant tout, c’est un moyen de trier l'énigme des groupes Evangélique et Tea-Partyn et d’identifier leur candidat. »
Reproduction autorisée et vivement encouragée, avec la mention suivante et le lien ci dessous :
© Annika pour www.Dreuz.info depuis le Colorado
@Annika,
Newt Gingrich serait il un bon président ???
Je ne peux plus voir l'”obamination” en peinture ,encore moins a la télévision ….
Friendly greetings,
Trumpeldor
Trumpeldor: Pour répondre à votre question, oui, je pense que Gingrich ferait un bon président. Il ne serait pas mon premier choix, mais s’il est le nominé, évidemment que je voterai pour lui. ABO on dit en anglais (Anybody But Obama !) Il y a bien sur de nombreuses questions qui émaneraient de la nomination d’un Gingrich, son linge sale fournirait des réserves de munition sans fin non seulement à team Obama, mais aussi et surtout aux medias gauchistes. J’ai aussi peur qu’il ne plaise pas aux femmes républicaines avec ses histoires d’infidélités. B. Clinton a récemment donné son approbation pour la candidature Gingrich, ça veut dire que les Dems pensent qu’il serait plus facile à battre que Romney et ce n’est pas bon signe.
Il est certain que dans la bataille des idées, Gingrich pense fermement qu’un état qui vole les travailleurs pour redistribuer aux fainéants est un état maléfique ; il n’y a aucun doute sur sa position. Et il est tout aussi passionné par le fait qu’un gouvernement qui encourage les assistés, les asservit alors même qu’il les nourrit. C’est cette même charité qui alimente leur pauvreté, Gingrich est clair là-dessus aussi. Quand il était Speaker a la Chambre, il avait proposé de fermer plusieurs Départements d’état. Il a donc des idées clairement conservatives sur le rôle du gouvernement, mais pas sur tous les points. Par exemple : Gingrich est un internationaliste, un partisan de l’Ordre Mondial et il n’a pas un respect absolu pour la Constitution. Il travaille à Washington depuis qu’il est jeune, et fut sanctionné par The Ethics Committee, deux maux de plus dans son C.V. ; on voulait un prince vaillant pour massacrer Hussein-le-dragon et l’on récolte un homme salit et ancré à Washington DC. Enfin, il est du sud (Georgie) et assurerait le vote sudiste ce qui est un bon point. C’est un beau parleur, mais l’on en a déjà un autre a la M. Blanche – Il va me falloir plus que des paroles pour le soutenir au premier tour, et je continue de fouiller ses actions passees. Ci-après un lien sur Restoration Weekend 2009, superbe speech de Gingrich http://www.youtube.com/watch_popup?v=qtjfMjjce2Y
Bien a vous!
en ce qui me concerne et je l’ai déjà dit dans un autre commentaire : je pense qu’obama sera réélu et je suis très loin d’être un de ses fans.
En Suisse les primaires républicaines se résument seulement aux quelques ratés dans les allocutions des candidats. Histoire de prouver une fois que les politiciens US sont bêtes comme leurs pieds.
C’est toujours bon d’avoir des personnes comme Annika, Millière ou Guy Sorman pour nous réactualiser dans les bonnes lignes la politique américaine.
D.J
Bonjour Annika
“My stars!” Quelle pléthore de candidats et que de bisbrouilles ! Il y a de quoi se mêler les pinceaux! Et si un candidat surprise, illustre inconnu, surgissait tout-à-coup, un peu comme Obama en 2007 et coiffait tout le monde au poteau? Il est vrai que la surprise “Obama” ne fut pas un cadeau!
En tout cas, Barack Obama soigne son électorat Juif. Lors d’une collecte de fonds, il n’a pas hésité à dire:
« J’essaie de ne pas trop m’envoyer de fleurs, mais cette administration a fait plus pour la sécurité de l’Etat d’Israël que n’importe quelle autre avant elle », a-t-il déclaré. « Nous ne faisons pas de compromis quand il s’agit de la sécurité d’Israël […], et cela ne s’arrêtera pas. »
« Aucun allié n’est plus important qu’Israël », a-t-il ajouté.” (lu sur Guysen)
Pourtant, ses prises de position pro-arabes et anti-israéliennes ne manquent pas à son palmarès de président le plus anti-israélien depuis Carter.
Comme dit Michele Bachmann, « nous ne pouvons nous permettre un candidat qui “flip flop” sur les différents problèmes, dit une chose puis fait autre chose. » Je suppose qu’elle faisait allusion à Mr « Yes we can » !
Dans son dernier e-mail, Michele Bachmann annonce qu’elle a le soutien de Glenn Beck: “There is somebody I think that is exceptional and truly comes the closest to embodying the spirit of Lincoln or Washington in this field. And I believe that it is Michele Bachmann ” C’est un très bel hommage que lui a rendu ce journaliste, grand ami d’Israël.
Aura-t-elle une chance, cette candidate conservatrice , malgré ses quelques gaffes, qui porte haut l’étendard des valeurs des pères fondateurs des U.S.A.?
Dommage que l’article ne parle pas de l’AIPAC, ça fait largement partie des élections il me semble.
Krav maga : les membres d’AIPAC sont principalement des démocrates, neanmoins leur mécontentement avec l’administration Obama est presque palpable « AIPAC’s memo is a rare peek behind the curtain at the discontent if not anger simmering in the pro-Israel community. That AIPAC’s membership is overwhelmingly Democratic only reinforces the veiled warning to the administration: Even for Democrats there is just so much they can take” http://www.washingtonpost.com/blogs/right-turn/post/aipac-weighs-in-all-is-not-well-with-the-us-approach-to-israel/2011/03/29/AG6WrxVH_blog.html
Rosaly : Il est trop tard pour un candidat surprise car le caucus d’Iowa aura lieu le 3 Janvier. Obama était déjà candidat quand il devança Hillary. Vous avez remarqué que quand Dick Morris parlait des Démocrates, il n’a même pas fait allusion au vote Juif ? Obama a perdu du terrain parmi ce groupe – ainsi il s’efforce de rattraper ses gaffes (avec l’aide de Wasserman-Schultz entre autre). Il y a un pourcentage de Juifs Américains pro-Israël qui sont inquiets (AIPAC par exemple), quant aux Juifs athées ou non pratiquants, Israël n’est pas une priorité. Néanmoins il y a un ‘softening’/doute; une amie juive était présente à un meeting du Jewish Federation of Broward County (Floride du Sud), 200+ personnes dans l’audience pour un speech dont le thème était président Obama. Que s’est-il passé en fin de speech? Rien. Personne n’a applaudit. C’était en 2010. La Floride du Sud détient une des plus fortes concentrations de Juifs au monde (1er=Israël, 2eme=NYC, 3eme=Floride du sud). There is hope !
Michelle Bachman is the real thing ; une femme remarquable qui n’a jamais retourné sa chemise, je la vois vice-présidente, Oui. Par contre je crains qu’elle n’ait aucune chance contre Obama et c’est dommage. Best Regards!
Bonsoir Annika
Merci pour vos très intéressantes explications. J’espère vivement que l’électorat Juif ne se laissera pas charmer par le candidat au langage “flip flop” (je trouve cette expression amusante et elle sied à merveille à Mr “Yes we can”!
Michelle Bachmann semble y croire et cela lui donne une sacrée énergie. She is quite a woman, let’s hope!
Kind regards!
P.S. Espérons qu’Obama ne soit pas réélu pour relancer l’emploi! (Company policy: quite funny!)
Aaaah ! Que voilà enfin des nouvelles fraiches d’Amérique !
Merci Annika pour cette description bien ciselée des divers courants d’influence à l’intérieur du GOP.
Quelque soit le candidat retenu à l’issue de ce processus de sélection, nous nous accomoderons fort bien.
Choisissez qui vous voudrez !
Pour nous l’essentiel c’est qu’Obama soit viré l’an prochain.
bien que leur spiritualité de base soit différenciée, les évangéliques et les catholiques se rejoignent dans une même position éthique contre l’avortement, le mariage homo, les manipulations génétiques et l’euthanasie, appuyés sur ces mêmes points par les juifs religieux de diverses obédiences.
ça représente du monde!
Bonsoir Abbe Arbez ! Oui vous avez raison, ‘ca représente du monde’. Les valeurs catholiques comprennent bien sur toutes celles que vous énumérez, ainsi que celle de La Charité. Hors, les démocrates ont piraté ce terme au profit de la “justice sociale”. De nos jours, les catholiques américains sont principalement des Latinos, et il se trouve que plus de 60% des Latinos américains sont démocrates tout en étant catholiques, un oxymore ‘magnifique’… Certains pensent que ceux-ci bénéficient financièrement des largesses étatistes d’une politique pro-justice sociale et votent donc suivant leur ‘porte-monnaie’ ; c’est-à-dire qu’ils seraient motivés par une avidité d’assistés. Mais j’ai été immigrante, et déduis plutôt que leur venue récente fait des Latinos un peuple neuf peu versé en valeurs constitutionnelles, et ignorant des valeurs (chrétiennes) qui animent l’Amérique. De nos jours, + de 40% des Latinos ont des enfants illégitimes, la notion de responsabilité individuelle/libre arbitre est souvent absente – Ça prend du temps pour comprendre notre culture/système, et personne ne s’efforce de leur enseigner. Il n’est pas du tout certain qu’au fil du temps ces mêmes Latinos resteront esclaves du parti démocrate, aussi je ne perds pas l’espoir. Bien à vous !
Merci pour votre réponse.
God Bless America,Land of the Free !