Publié par Michel Garroté le 21 décembre 2011

 

 

Michel Garroté – L’on aurait presque envie, de leur dire, à toutes et à tous, selon la désormais célébrissime formule de souche élyséenne : « Cassez-vous, pauvres connes et pauvres cons ! ». Car, en effet, ce sont bien, hélas, l’autisme et l’hypocrisie qui semblent être devenus les deux mamelles de la présidentielle de 2012. Menteurs, falsificateurs, grotesques, bouffons, pathétiques, les candidates et les candidats à la fonction présidentielle ont choisi la stratégie du concours de médiocrité. Je suis du reste surpris par la patience et l’indulgence du peuple français face à autant de stupidité électorale, face à autant d’idiotie en campagne. Aucun doute : depuis trente ans, la culture politique et la culture historique des candidates et des candidats a furieusement régressé. Je crois que même Coluche en avait plus dans de ciboulot que tous ces enfarinés, la bouche en cœur, le regard ambigu, le menton pointé en avant et le front bas. Les humoristes n’ont plus besoin de caricaturer les politiciens. Les imiter tels qu’ils sont et sans en rajouter suffit amplement à les tourner en ridicule. Jack Lang a récemment annoncé qu’il aimerait flanquer deux baffes à Arnaud Montebourg. Si la jet set socialiste débat à coup de baffes, imaginez les coups de bat de baseball que le peuple français a envie d’asséner à son téléviseur à chaque fois que l’une ou l’autre de ces innombrables tronches de cake apparaissent sur le petit écran. Côté télé, ce n’est plus d’un écran plasma dont aura bientôt besoin, mais d’un écran pare-balle de dix centimètres d’épaisseur. Ci-dessous, lepoint.fr et lexpress.fr nous livrent la vraie dimension du fumeux débat présidentiel. Question arguments, on peut dire que ça proute un max. Pour Noël, offrez-vous une pince à linge.

Le Point.fr (extraits adaptés ; lien en bas de page) : Entre Bruxelles et Saint-Nazaire, il y a Mantes-la-Jolie, quartier du Val-Fourré. Mardi, François Hollande y arrive sous le soleil, sur les coups de midi. Détendu, le candidat PS pour 2012 se prête entre deux immeubles au jeu de l'interview avec des ados membres d'un atelier de journalisme. Sa mission du jour ? Inciter les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre. Alors, il garde le sourire en entendant ses interlocuteurs le bombarder avec aisance de questions délicates : "Et sinon, est-ce que Martine Aubry vous soutient toujours ?" ; "Vous avez perdu trois points dans les sondages, comment comptez-vous les récupérer ?" ; "Quelle est la différence entre la droite et la gauche ?". Entre belle esquive et bons mots, Hollande ne s'éloigne pas du discours prévu : "Que nul ne soit empêché de voter à la présidentielle, que ce soit en raison de son indifférence aujourd'hui ou d'un déficit d'informations." Il accuse au passage le gouvernement de n'avoir pas organisé de campagne nationale sur le sujet : "Cela aurait été plus simple", dit-il. Sans doute. Mais l'enjeu est ici autrement plus important. Il doit prouver aux classes populaires qu'il "ne les oublie pas". Sans leurs voix, il ne pourra ni sauver l'Europe de la faillite – il effectue en ce moment une tournée européenne pour présenter son plan de sortie de crise – ni réindustrialiser le pays, "une priorité", martèle-t-il de visites d'usines en déplacements sur les chantiers. Le vote des classes populaires, "c'est la condition de la légitimité", estime François Hollande. "Il faut être élu par une majorité qui ressemble à la France, qu'elle aille des quartiers populaires jusqu'aux cités qui vont mieux et aux grands centres-villes", développe-t-il en visitant un hammam, après un détour par le marché.

Le Point.fr : Sur ce terrain-là, l'adversaire, c'est Marine Le Pen. La candidate du FN est créditée, dans un sondage OpinionWay paru mardi, de 16 % d'intention de vote au premier tour. Mais, à la direction du PS, on confie que la présidente du FN est sans doute sous-estimée. "Elle est au-dessus de 20%", assurent plusieurs cadres. Encore traumatisé par le 21 avril 2002, un dirigeant l'affirme : "Dès lors que l'on passe les 20%, c'est impossible de dire l'ordre du trio de tête." Alors, au Val-Fourré, Hollande tape comme un sourd. Le candidat socialiste assure que le FN est "une tromperie à l'égard des classes populaires". "On ne peut pas faire le redressement en dressant les Français les uns contre les autres", dit-il. "Marine Le Pen essaie d'utiliser le désarroi de tous ceux qui se sentent écartés et qui doutent de leur avenir. Son père le faisait déjà. Il a toujours essayé de prospérer sur le terrain de la peur, de l'angoisse, de la haine de l'autre. Je ne fais pas de distinction entre le discours de Marine Le Pen et celui de son père. C'est une transmission", affirme-t-il. Et de s'en prendre au "mode de vie" de Marine Le Pen, qui habite Saint-Cloud, très aisée ville des Hauts-de-Seine : "Je ne suis pas certain que ce soit celui des catégories populaires. Cessons de penser que Marine Le Pen pourrait être la voix de ceux qui n'ont pas de voix. C'est une impasse, un chemin barré". Hollande le jure : "Je vais aller dans tous les quartiers, ceux qui ont été déshérités, oubliés, abandonnés, stigmatisés, relégués. On les appelle parfois les oubliés. Moi, je ne les oublierai pas." Sauf que, pour l'instant, à part quelques pistes du projet socialiste, comme l'encadrement des loyers, les propositions concrètes font défaut. François Hollande ne présentera son projet qu'en janvier, conclut Le Point.fr.

LEXPRESS.fr (extraits adaptés ; lien en bas de page) : La candidate d'Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle veut se confronter avec la présidente du FN, qui l'accuse de francophobie. Sa campagne serait même un "gag", selon Marine Le Pen. A quand un duel Joly-Le Pen ? La candidate écologiste s'est déclarée prête, ce mercredi, à débattre avec Marine Le Pen, même si la présidente du Front national, "héritière d'un tortionnaire en Algérie", ne répond à la crise que "par la haine". Sur Europe 1, la candidate Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle, née en Norvège, a répondu à l'accusation de francophobie lancée la veille contre elle par la championne du FN : "J'ai choisi la France, j'y vis depuis bientôt 50 ans, je suis la seule à avoir choisi la France". "Nous verrons bien qui aime vraiment la France, a-t-elle ajouté. Ce n'est pas à la fille héritière de milliardaire, héritière d'un parti, héritière d'un tortionnaire en Algérie, de décider qui est Française ou pas, a glissé l'ancienne juge d'instruction. Face à la crise, l'agressivité et la haine de Marine Le Pen ne servent à rien, elle ferait mieux de travailler ses programmes". Eva Joly a par ailleurs réaffirmé son opposition au défilé militaire du 14 juillet, "très suranné", un argument lancé contre elle par Mme Le Pen pour la qualifier de francophobe. Jean-Marie Le Pen a multiplié les procès contre les accusations, régulièrement lancées contre lui, d'avoir utilisé la torture pendant la guerre d'Algérie. Ainsi, en 2008, l'universitaire Jean-Didier Vincent avait été condamné pour avoir traité le président du FN, lieutenant durant cette guerre, de "salopard", conclut LEXPRESS.fr.

Michel Garroté Rédacteur en chef de www.dreuz.info

http://www.lepoint.fr/politique/election-presidentielle-2012/conquete-des-classes-populaires-francois-hollande-s-attaque-a-marine-le-pen-21-12-2011-1410757_324.php

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/joly-le-pen-ne-repond-a-la-crise-que-par-la-haine_1063915.html

   

   

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