Publié par Michel Garroté le 23 décembre 2011

 

 

Michel Garroté – Je dois avouer que je les ai trouvés encore plus pathétiques que d’habitude. Je veux parler des artistes et des indignés en 2011. Non pas qu’en 2010 ils furent plus dignes. Mais en 2011, ils se sont littéralement surpassés. La chopotte en rut de DSK a fait le tour du monde en 80 secondes, plus fort que Fuckushima. Le locataire de l’Elysée nous a imposé sa tronche de cake tous les soirs sur le petit écran. Les artistes intérimaires du parti socialiste se sont mutuellement traités de couilles molles et de pétasses alcooliques. En zappant devant la télé, il m’est plusieurs fois arrivé de confondre un débat avec un sketch ou une pub avec un débat. Au final, c’est devenu du pareil au même.

Vous pouvez montrer votre cul pour un parfum Dior ou pour une circonscription électorale, dire fellation au lieu d’inflation, proposer des matraques à Ben Ali ou faire le con sur Canal+, au finish c’est pareil. Des femmes ukrainiennes aux seins nus sont allées manifester en Biélorussie. Les flics leur ont tondu les tifs et les ont larguées à poil dans une forêt par zéro degré. Je suis naturellement un opposant au fascisme, y compris au fascisme rouge biélorusse, mais je suis tout de même surpris que des Ukrainiennes aient sérieusement cru qu’elles allaient le renverser à coups de nichons. Je n’en rajouterais pas une couche en parlant des implants mammaires cancérigènes made in France. Car on va finir par me dire que je ne pense qu’à ça.

Ah ! Tiens ! A propos justement. Vivien Hoch (extraits adaptés ; lien vers source en bas de page) : « Comment passer de l’indignation généralisée (envers le “système”) à l’indignation ciblée (mon péché), cette seconde étant mille fois plus efficace. Parce que c’est à Dieu de s’indigner, non à son peuple. Les hommes sont indignes, tous, et, il ne leur appartient pas de se sauver en s’indignant, sinon de leur propre péché, mais en s’aimant » (Note de Michel Garroté – Je peux m’imaginer que les mots « péché » ou « pécheur » donnent la chair de poule à certains athées ; qu’ils se rassurent tout de suite : il ne s’agit-là que de l’orgueil et de la pauvreté de la personne humaine, sujette, souvent sans le savoir, à l’action bénéfique du Créateur sur les créatures ; l’on peut, c’est vrai, croire que la personne humaine n’est ni pauvre, ni orgueilleuse et qu’elle s’en sort très bien par elle-même).

Vivien Hoch ajoute : « Je m’excuse encore pour ceux qui attendaient un manifeste anti-capitaliste. Ce système économique, et ce paradigme libéral (je n’ai pas dit “paradis libéral”, lisez-bien), malgré ses injustices notoires, nous a permis de développer incroyablement le niveau de vie et le champ de liberté politique » (Note de Michel Garroté – Pour une fois qu’un catholique français ose écrire une chose pareille, c’est évidemment avec une grande jouissance que je publie ici des extraits de sa prose).

Vivien Hoch poursuit : « Mais notre situation de pécheur n’a pas changé, et ne changera pas avec le monde. Tout comme la grâce, qui restera aussi douce et salvatrice, quoiqu’en dise ou en fasse le monde. La grâce demeure le triple A de l’humanité, mais l’humanité ne cesse de se rendre indigne de cette confiance. N’oubliez pas : ce n’est pas la grâce qui est indigne du monde, c’est le monde qui est indigne de la grâce. Le monde restera ce qu’il est : cupide et vorace. Ne vous en étonnez pas, ne vous en indignez pas (trop). La grâce restera ce qu’elle est : silencieuse et indigne (du monde). Étonnez vous-en, rendez vous-en digne », conclut Vivien Hoch (fin des extraits adaptés ; voir le lien vers la source en bas de page).

De son côté, Me Thierry Massis, avocat au barreau de Paris, nous livre une analyse sur le syndrome des pièces de théâtre christianophobes (extraits adaptés ; lien en bas de page) : « Face aux manifestations et aux violentes polémiques suscitées par cette pièce, les auteurs invoquent la liberté de création. Mais la liberté de création n'est pas un droit absolu et entre en conflit avec d'autres droits fondamentaux de la personnalité, notamment le droit au respect des croyances. Le prolongement de la liberté de conscience est le droit pour chacun d'être protégé contre les atteintes à ses convictions religieuses ou philosophiques ».

Me Thierry Massis : « Ce droit est consacré par les grands textes (article 10 de la Déclaration des droits de l'homme : "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes religieuses" ; l'article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958 a surtout élevé le respect des croyances au rang de principe constitutionnel en énonçant : "La France assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances." Ce droit à la protection du sentiment religieux est aussi affirmé par les textes internationaux, notamment l'article 9 de la Convention européenne des droits de l'homme ».

Me Thierry Massis : « Sur le fondement de ces textes, le juge a consacré le droit au respect des croyances. Le point de départ de cette jurisprudence a pour origine la fameuse affaire de l'affiche "Ave Maria" représentant, d'une manière provocatrice, une jeune femme fixée sur une croix, pieds et poings retenus par des cordes. Dans une décision désormais célèbre, le juge des référés a jugé que le droit au respect des croyances devait être garanti dans une société protectrice des droits de l'homme : la représentation du symbole de la croix dans un lieu public constituant un acte d'intrusion agressive et gratuite dans le tréfonds intime des croyances. Cette décision a fait jurisprudence et a été reprise dans plusieurs affaires. Aujourd'hui, la Cour de cassation a jugé que le droit au respect des croyances s'articule naturellement avec les dispositions spéciales de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse qui visent la diffamation et l'injure à raison de la religion », conclut Me Thierry Massis (fin des extraits adaptés ; voir le lien vers la source en bas de page).

En effet, la liberté de création, la liberté de créer une pièce de théâtre, n'est pas un droit absolu. La liberté de s’indigner n’est pas non plus un droit absolu. Si la liberté de créer se résume à jeter du caca à la figure de Jésus et si la liberté de s’indigner revient à alléguer que, soi-disant, « les Juifs contrôlent la finance », alors je revendique la liberté de répondre à chaque artiste cacaphile et à chaque indigné judéophobe : va chier. L’année 2011 fut riche en histoires de zizi, de pipi et de caca. Je dirais même qu’en 2011, le pot de chambre a sacrement débordé. De la quêquette de DSK aux kékés de la politique, nous avons eu droit à un impressionnant festival atomique de faux culs shima.

Je doute que la fosse à purin soit rincée et désinfectée d’ici le 1er janvier 2012. Je dirais même plus : présidentielles aidant, c’est à kilotonnes de déjections fécales que la douzaine de candidats au premier tour vont se battre. D’ici avril 2012, nous allons sans doute atteindre des sommets d’indécence avec des « affaires » autrement plus corsées que celles tirés du sac en 2011. J’imagine que les protagonistes ont gardé le pire pour la fin et que par conséquent les boules les plus puantes ne seront lâchées qu’en mars prochain. Je n’ai pas la moindre idée de la date de ma prochaine incursion littéraire sur Internet. Peut-être demain. Peut-être l’an prochain. Dans l’intervalle, je vous la souhaite longue et dure.

Michel Garroté, rédacteur en chef de www.dreuz.info

http://intinerarium.wordpress.com/2011/12/22/lindigne-mangeoire-du-christ-triple-a-de-lhumanite/

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/12/23/le-droit-au-respect-des-croyances-un-droit-fondamental_1621998_3232.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#xtor=RSS-3208001

   

   

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