Les électeurs conservateurs américains font preuve d’un scepticisme obstiné face à la candidature de Mitt Romney, que les hautes sphères du parti républicain entendent voir investi au terme des élections primaires.
Pour eux, Mitt Romney n’est pas réellement conservateur et a trop souvent changé de position pour être fiable. Le fait que Mitt Romney semble suffisamment modéré pour attirer les électeurs indépendants et quelques électeurs démocrates n’est pas un critère pertinent pour eux : la liste des modérés qui, par leur tiédeur, ont conduit les conservateurs vers la défaite est longue, et elle inclut John McCain en 2008.
La conséquence est qu’une succession de candidats qui avaient la vertu de ne pas être Mitt Romney et de pouvoir être considérés plus conservateurs que lui ont été propulsés en tête des sondages avant de retomber, que ce soit en raison de propos inconsidérés (Michelle Bachman), de piètres performances dans les débats (Rick Perry) ou de campagnes de diffamation (Herman Cain). L’avant dernier de ces candidats ayant la vertu de ne pas être Mitt Romney a été Newt Gingrich : dès le moment où celui-ci est passé du statut de candidat relativement marginalisé à celui de favori, un tir de barrage a été organisé contre lui, et les propos déférents et respectueux à son égard ont laissé place à un torrent d’imprécations furieuses. Newt Gingrich survit à ce traitement, mais il a fléchi. Il ne disparaîtra pas de la compétition, et j’aurai l’occasion de revenir sur lui plus tard.
Le dernier des candidats qui n’est pas Mitt Romney, et je vais m’étendre davantage sur son cas ici, est un candidat particulier, qui ne se serait sans doute pas retrouvé vers le sommet des sondages si les circonstances avaient été différentes. Il s’agit de Ron Paul.
Ron Paul dispose d’une base en général relativement étroite au sein de l’électorat, mais c’est une base fervente. Il représente une tendance marginale au sein du courant conservateur, mais c’est une tendance néanmoins. Si l’irruption de Newt Gingrich en tête des sondages a suscité l’hostilité des hautes sphères républicaines, celle de Ron Paul a suscité, plutôt, une consternation assez large, et un net malaise.
Ron Paul est celui qu’on tolère dans les débats républicains mais qui, à un moment ou à un autre, se révèle être une source de gêne ou de honte. On le préfère à l’intérieur, en assumant le fait qu’il commettra quelques dérapages, plutôt que de le voir être à l’extérieur, se présenter comme candidat indépendant, et, puisque les élections américaine se jouent à un seul tour, être celui qui, en prenant quelques dizaines de milliers de voix, permettra à l’adversaire d’être élu.
Lorsqu’il parle d’économie, Ron Paul énonce un discours solide et cohérent : et il s’en tient, pour l’essentiel, aux positions du libéralisme classique, quand bien même il peut assez rapidement prendre les allures d’un idéologue rigide : il propose ainsi l’abolition du Federal Reserve System et le retour à l’étalon or, ce qui, dans le monde contemporain, relève de l’utopie.
Lorsqu’il aborde les questions de société, qu’il s’agisse de la légalisation des drogues ou de l’immigration, il devient difficile de le prendre au sérieux (proposer la vente libre des drogues dures et une immigration totalement libre partout sont des propositions qui, mises en œuvre, seraient à même de créer des désordres abyssaux, et qui peuvent séduire les adolescents juste post pubères et inconscients des réalités du monde).
Lorsqu’il parle de politique étrangère, on a immédiatement le sentiment qu’il habite une autre planète, qu’il a consommé trop de substances hallucinogènes, ou qu’il a beaucoup fréquenté des gens atteints de pathologies mentales.
Au cours des dernières semaines, Ron Paul a ainsi déclaré que strictement rien ne prouvait que l’Iran cherchait à se doter de l’arme atomique (?), et que si, quand bien même ce serait le cas, c’est un pays qui a le droit de se doter des moyens de défense qu’il juge appropriés (??). Il a défini l’élimination de terroristes membres d’al Qaida par l’armée américaine comme des assassinats (???). Il a déclaré, enfin, que les attentats du onze septembre 2001 étaient le résultat d’une politique d’agression militaire américaine (????).
Ron Paul n’est pas seulement le défenseur de positions isolationnistes (ses partisans, dans leur vocabulaire, disent « non interventionniste », je sais) : il semble considérer que toute action terroriste, tout acte belliciste contre les Etats-Unis est de la responsabilité des Etats Unis. Il semble ignorer totalement l’existence de l’islam radical, celle de dictateurs imprégnés de projets délirants de conquête ou de volontés génocidaires, et quand il se trouve contraint d’en parler quand même, trouve toujours le coupable à clouer au pilori, ce satané Oncle Sam.
Comme un gauchiste de base adepte de tracts de caniveau, il n’hésite pas à caricaturer quiconque ne pense pas comme lui, et peut affirmer que quiconque s’alarme du djihadisme qui parcourt aujourd’hui le monde islamique veut « faire la guerre à un milliard trois cent millions de musulmans ».
Il a tenu plusieurs fois dans le passé des propos qui conduisent à penser qu’il n’est pas un ami d’Israël, très loin de là, vraiment très loin de là : la Republican Jewish Coalition pense tellement qu’il n’est pas un ami d’Israël qu’elle ne l’a pas invité lors d’un débat récent auquel elle avait convié tous les autres candidats.
On présente ici ou là (récemment dans un article publié par le journal Le Monde : « Ron Paul, la revanche du libéralisme classique »), les positions de Ron Paul comme celles d’un « libéral classique ». Les positions de Ron Paul sont en réalité celle de quelque chose de très différent du libéralisme : le dogme libertarien.
Le libéralisme classique défend l’idée de la rule of Law, règle du droit, au sens que John Locke a donné à ce terme dans Two Treatises on Government, celle d’un Etat assumant ses fonctions régaliennes au sens où Hayek peut le définir dans La constitution de la liberté. Les libertariens veulent des sociétés sans Etat.
Le libéralisme classique prend en compte le fait que la liberté peut avoir à se trouver défendue contre des pays ou des groupes pratiquant l’agression, et n’ignore pas l’existence du mal. Les libertariens préfèrent raisonner comme si le mal n’existait pas, ou comme s’il était l’effet de ceux qui entendent se défendre contre lui.
La consternation et le malaise que provoquent Ron Paul sont très compréhensibles, tout comme la gêne et la honte qui accompagnent nombre de ses déclarations.
Et encore n’ai-je pas parlé ici des diverses publications passées, portant le nom de Ron Paul, dont il prétend aujourd’hui ne pas être l’auteur et ne pas même les avoir lues, alors qu’il en a assuré la constante promotion par de multiples déclarations publiques : le Ron Paul’s Freedom Report, le Ron Paul Political Report, le Ron Paul Survival Report, ou la Ron Paul Investment Letter.
Ces publications contiennent nombre d’articles ouvertement antisémites, racistes, et reprennent toutes les théories de la conspiration imaginables. Jusqu’à ce jour, Ron Paul est un invité fréquent du programme radiophonique d’Alex Jones, qui peut disputer à Ron Paul le titre de père spirituel de toutes les théories de la conspiration des temps modernes (quiconque veut se faire une idée des délires d’Alex Jones peut regarder le « documentaire » le plus récent de celui-ci : Endgame: Blueprint for Global Enslavement. On y apprend que David Rockefeller et la reine Beatrix des Pays Bas entendent exterminer l’humanité et se transformer eux-mêmes en ordinateurs supra-humains…intéressant).
Si les hautes sphères républicaines n’avaient pas donné si souvent, au cours de ce cycle électoral, l’impression que les dés étaient pipés, que l’élan des tea parties n’était pas pris en compte, et que les erreurs du passé ne servaient pas de leçon aujourd’hui, le parti et le mouvement conservateur s’épargneraient la consternation et le malaise d’aujourd’hui, et la gêne et la honte seraient plus circonscrites.
Nombre de ceux qui s’apprêtent à voter pour Ron Paul ne semblent pas discerner qu’ils pourraient bien contribuer à la victoire d’un homme qu’ils disent vouloir voir quitter la Maison Blanche au plus tôt : Barack Obama. En prétendant être les défenseurs purs du rêve américain, et en affirmant parfois qu’il n’y aurait pas de différence entre un Président républicain appelé Gingrich ou Romney et Obama, ils prennent le risque d’être les idiots utiles des fossoyeurs du rêve américain.
Le dogme libertarien, parce qu’il est un dogme (un ensemble d’idées cohérent et logique, mais qui s’énonce sans prise en compte des complexités de la réalité) condamne ses adeptes à rester en situation de défaite permanente.
Le dogme libertarien n’existe malheureusement pas qu’aux Etats-Unis : le mouvement libéral français est lui-même aujourd’hui touché par le libertarianisme, ce qui le décrédibilise et le condamne à rester confidentiel en une époque où, face aux désastres planétaires provoqués par le socialisme, quelle que soit la défroque de celui-ci, un discours libéral classique teinté de conservatisme manque cruellement sur l’horizon.
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Guy Millière pour www.Dreuz.info
j’ai quand même l’impression que les conservateurs*, la droite*, les républicains* n’ont pas un candidat de réelle envergure avec un projet politique cohérent de rupture.
*comment les nommer tous ceux qui s’opposent au socialisme, à l’islamisme, et qui sont de véritables patriotes défenseurs aussi de la civilisation occidentale et de ses valeurs ?
honnêtement, entre les “démocrates” et les “républicains” qui se partagent le Pouvoir depuis plus de trente ans quelles sont les différences idéologiques ?
tous ont bien servi la finance, l’industrie d’armement, et favorisé le rôle de l’Etat.
Certes ,il me semble que Obama représente une rupture d’avec le système ,tant il penche à gauche, mais comment expliquer son élection.
L’américain de base est-il aussi ignare qu’un français ?
Bonjour Guy; D’accord sur de nombreux points – comme d’habitude. Néanmoins, pas d’accord sur deux points. Sur la question de légalisation des drogues, Ron Paul soutient non pas le fait qu’elles doivent être en vente libre, mais plutôt que cette légalisation ou interdiction se doit d’appartenir à chaque état fédéré, et non pas à l’état fédéral « leave it up to the States » – Sa position est un rappel à l’ordre vers la Constitution – Fédéralisme vs. State Sovereignty – vous savez tout comme moi que Washington se croit tout permis ; il est vocal contre un état fédéral oppressif, et je trouve bien qu’il rouvre ce débat. http://www.youtube.com/watch?v=qz6MEU4_HFs
Ron Paul n’est pas pour une immigration libre – ses positions sur l’immigration sont radicalement à droite. Virtuellement tous les medias U.S. déforment les paroles de Ron Paul – le lavage de cerveau contre cet homme est un phénomène fascinant à observer. Pour savoir ce qu’il dit vraiment, il faut se référer directement a ses propres paroles http://www.ronpaul.com/on-the-issues/border-security/ Sur le plan ‘immigration’ il est contre l’amnistie pour les illégaux, contre toute assistance sociale (retraite, logement, allocations, etc) pour les sans-papiers, contre offrir des visas pour les étudiants étrangers en provenance de pays ‘terroristes’, contre le birthright (citoyenneté américaine de par naissance aux U.S, quand les parents sont ‘illégaux’) – une position anticonstitutionnelle de sa part… il est alors pour et contre certains amendements de la Constitution… c’est à y perdre son Latin ! Sur le tas, Ron Paul a beaucoup de points très attirants, et de la vient son populisme via internet.
Les autres points que vous avez relevés sont effectivement inquiétants, surtout l’Iran. C’est l’Iran qui m’inquiète le plus avec un candidat Ron Paul. Je vais lire plus profondément « Ron Paul’s Freedom Report, le Ron Paul Political Report, le Ron Paul Survival Report, ou la Ron Paul Investment Letter » – thanks for the tip.
Un libertarien ne peut pas être raciste,Guy xxxxxxxx, non Ron Paul n’a pas écrit ces trois page, par contre il revendique des milliers de pages de livre et d’articles, des centaine de vidéo qui forme un tout cohérent et en contradiction flagrante avec ces trois pages, il est donc évidant que Paul dit la vérité.
Voila l’histoire de cette newlettres:
http://articles.businessinsider.com/2011-12-20/politics/30537102_1_newsletters-paul-campaign-conspiracy-theories
Et sérieusement cela soûle de parlé de raciste a propos de Paul alors qu’il est évidant qu’un libéral de principe ne peut, par nature, pas l’être, sa compréhension de la société l’en empêche fatalement. Quand on parle de lui il serai bien de parler de sa philosophie et son programme (et dans le détaille svp) pas de se qu’il n’a pas écrit et pas dit.
Quand au fait que les libertariens pense que le mal n’existe pas, seul un esprit ignorant ou malhonnête peut dire de telle inepties. Je serai méchant de dire que tout libertarien qui connait Guy Millière ne peut forcément pas ignorer que le mal existe, mais la diffamation qu’il vient de faire à leur égare (et dont je suis) n’est pas à l’honneur d’un rang d’universitaire, surtout pour quelqu’un qui se prétend libéral, il est tombé au niveau zéro de mon estime.
et sur la politique étrangére? Si les USA cessent leur soutien à Israel, qu’adviendra t il? S’ils laissent la Chine, la Russie et le monde arabe sans contrepoids occidental?
Guy Millière a bien admis que Ron Paul avait de très bonnes idées en matière économique. Il a estimé que le plus dangereux était sa position sur l’internationnal. Répondez là dessus au lieu d’attaquer des détails moins importants.
IDEM surtout la dernière phrase.
Je m’étais complétement fourvoyé à propos de ce monsieur !
Comme quoi les dires d’un expert et quels qu’ils soient peuvent gravement influencer et les votes et les investitures.
Cain out pour des “frasques sexuelles” non avérées répandues dans sa famille.
Maintenant c’est Paul out pour des dires prétendus tout au long de ses 30 ans de carrière politique, comme quoi il ne serait pas un inconditionnel d’Israël.
Reste plus que l’étatiste Romney proche des démocrates.
Ce qu’il fallait faire (CQFF) pour la poursuite de l’œuvre d’Obama ! ….
non. j’ai regardé les derniers débats entre les candidats républicains et Mr Paul tenait vraiment les propos rapportés par Mr
Millière.
Et si l’opposant parfait et capable de satisfaire tout le monde n’existe pas, faudra-t-il pour autant laisser Obama à la Maison Blanche ou y investir son clône, mais républicain ?
Merci Mr Millère pour cet article sur l’actualité des primaires (je m’inquiétais justement aujourd’hui de ne pas vous avoir lu récemment à ce sujet). Je pense que la plus grand erreur des républicains a été l’organisation d’une kyrielle de débats d’une hallucinante médiocrité, ou l’objectif était de décrédibiliser l’autre en ressortant ses vieilles casseroles. Il y a peu de débat d’idées et je pense qu’il est trop tard pour ça avant les primaires.
Ces dernières débutent le 3 janvier 2012 en Iowa, c’est à dire dans une semaine.
Pouvons nous espérer de votre part ou de celle de DRZZ une chronique régulière (hebdomadaire ou bihebdomadaire par exemple), énonçant l’état des lieux dans les États et les perspectives proches?
Merci,
bonne soirée et à bientôt
j’ai oublié de rajouter une petite question: savez vous ou je pourrais trouver le Weekly Standard à Paris? j’ai essayé la librairie anglophone rue de Rivoli, mais en vain…
inutile de chercher en France.
Par contre, le standard propose un abonnement format pdf
Bien sur que Guy Millière ne fait sortir que des prises de position avérées ou non de Ron Paul qui tendrait à le disqualifier dans un monde où tout serait joué d’avance. Mais joué dans tous les cas au bénéfice d’un Etat omniscient et omniprésent.
Mais je crois alors que les positions libertariennes de Ron Paul sont alors plus près des désir des tea-parties. Un Mitt Romney ne semble rouler que pour un statu quo et les américains “violés” dans leur liberté constitutionnelle semblent combattre majoritairement les actions collectivistes d’Obama.
Deux questions sont alors à se poser. Est-ce qu’un Ron Paul Président sera à la hauteur de la restauration attendue de la confiance en eux des américains comme Reagan a pu le faire. Et Est-ce qu’un Ron Paul une fois élu et sur son seul bon vouloir, va pouvoir mettre en œuvre par exemple une politique permissive vis à vis des drogues, je dis bien pouvoir et non pas vouloir, car si Obama a été gêné aux entournures par un Congrès avec lequel il doit composer pourquoi faire peur avec des positions extrémistes et hors de propos de Ron Paul.
Si comme au théâtre, l’acteur doit forcer le trait pour passer la rampe, je crois que le discours de Ron Paul est clivant avec ce que les américains voudraient pour revenir aux valeurs de liberté américaines. Un Mitt Romney ne l’est absolument pas et demain les américains et au moins ceux ne voulant plus des démocrates n’y retrouveront pas leurs comptes.
Avec le déficit public que nous connaissons aux Etats-Unis actuellement, quelle politique monétaire faudra-t-il appliquer pour mettre la sphère financière au pas et redonner la primeur à ceux qui produisent. Celle de Mitt Romney ou celle de Ron Paul quand on connaît le bilan d’Obama ? Pour éviter “l’iceberg” que vise le Titanic américain, la manœuvre devra être résolue et ferme et non faite par petites touches … létales.
Et tous ceux qui craignent un Ron Paul ne sont-ils pas davantage des défenseurs du statu quo que des amis de la liberté. Fusse-t-elle plus libertarienne que libérale.
et sur sa politique étrangère?
Mitt Romney ferait mieux qu Obama, car Obama est un ideologue gauchiste, mais je doute qu il ait le caractere suffisant pour redresser le pays. En raison de ses positions en politique etrangere et de son passe douteux, Ron Paul ne sera jamais elu. Il n ira sans doute meme pas au bout des primaires. Le danger est qu il puisse faire reelire Obama.
@amiral. Le Weekly Standard est introuvable a Paris. Mais on peut s abonner en ligne.
Je reviendrai, bien sur, sur les primaires.
@annika. Laisser chaque etat decider pour ce qui concerne les drogues serait neanmoins ouvrir la porte a leur legalisatoon dans certains Etats. Tout en respectsnt la liberte individuelle, l heroine ou la cocaine creent des addictions rapides et peuvent plus vite que l alcool transformer des gens en dangers pour les autres ou en epaves. Ce qui pose des questions sanitaires et des questions de securite.
amicalement.
Est-ce que la “guerre contre la drogue” a un bilan positif?
Qui a-t-elle protégé de la dépendance? Quels sont les effets nocifs de la légalisation de drogues? (le cas du cannabis ne sera pas superposable à celui de l’héroïne évidemment)
Et la question à un milliard :
Qu’est-ce qui pousse les individus vers l’addiction?
Comme tous les hommes qui apportent des solutions en rupture avec leur temps (Galilée par exemple) Ron paul est l’objet de moqueries et de tentative de discrédit. Notre société est tellement imprégné par le socialisme et depuis si longtemps que même la droite est incapable de reconnaître qu’elle fait elle même depuis des années une politique socialiste. En France et dans le monde occidental en général, le marxisme, le socialisme, le capitalisme de connivence règnent en maître. Comme toujours cela nous conduit à l’état de décrépitude qui est le notre. Les citoyen ont été largement transformé en zombies incapables de même imaginer survivre sans l’aide de l’état. Les grandes entreprises et les banques se vautrent dans le lit de l’état afin d’obtenir prébendes et juteux contrats. les hommes politiques jouent avec la sociétés comme une enfants jouerait avec de la pâte à modeler (avec le même succès d’ailleurs). Cette effondrement au ralentis à la fois morale et économique (l’un ne va d’ailleurs pas sans l’autre) n’est pas un hasard et avait été anticipé par les libéraux et les libertariens en particulier il y a des siècles (Frédéric Bastiat) mais nos hommes politiques n’ont jamais voulu entendre la voix de la raison et ont préféré lord Keynes et le blanc sein que celui ci leur octroyait en leur donnant tout pouvoir pour régir l’économie et la société, en un mot à faire enfler le rôle de l’état dans nos société jadis peuplés de gens fiers, autonome et responsables.
Arrive Ron Paul, nouvel apôtre libertarien. je dis bien apôtre car sa tâche s’apparente plus à prêcher dans le désert et son éventuelle réussite tiendra du miracle tant nos société se sont éloigné du réel pour pénétrer dans le monde fantaisiste du tout état. Tel un drogué ayant passé toutes les bornes de l’addiction, nous évoluons dans un monde si éloigné du bon sens qu’une personne honnête et raisonnable nous apparaît comme un fou furieux, un cinglés qu’il faut enfermer. Je plains de tout mon coeur Ron paul et admire sa constance dans l’effort sachant que celui ci à toute les chance d’être voué à l’échec. Le bon troupeau humain s’en remettra plus probablement au vieilles recettes qui ont fait leur preuves : autoritarisme et dictature. c’est tellement plus simple de remettre à d’autre les clefs de notre destin plutôt que d’accepter d’être responsable de son existence.
Il ne faut pas être trop pessimiste. Les choses ont une tendance naturelle à aller dans le bons sens et Lafontaine disait “tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle casse”. Cette fuite en avant du toujours plus d’Etat ne correspond pas à mon avis à la véritable nature humaine. Il y aura un retour de balancier économique de toujours plus de biberonnage et ce sera plus de libertarianisme que de libéralisme.
De plus et il ne faut pas oublier les économies des pays émergents qui existent aussi. La société chinoise par exemple est-elle plus près du libertarianisme ou du libéralisme où l’Etat va se contenter d’avoir des fonctions régaliennes fortes ? Et ces fameux dirigeants “communistes” chinois, ne me semblent pas prêts de vouloir lâcher la proie qu’est leur réussite économique pour l’ombre d’une gouvernance plus “état providence” qui asservirait à l’Etat leur population.
Mais dans moins d’un an nous serons départagés par les élections américaines. Dans le secret de l’isoloir, le monde verra bien si la majorité de la population sera pro-Obama ou pro-Ron Paul, encore faudra-t-il pour cela que cette option puisse être laissée aux électeurs et non comme en France où il n’y a pas d’option libérale et encore moins libertarienne.
je pense que guy milliere a raison et je pense aussi qu’il a raison sur certains courants des libéraux – pour ma part, avec nombre de nos amis j’ai toujours eu l’impression de faire partie du libéralisme classique “teinté de conservatisme” et même beaucoup plus que du conservatisme, si on veut remonter à l’origine des idées liberales
si en France on a l’impression qu’il ‘manque à l’horizon” ce n’est certainement pas parce qu’il n’existe pas, mais pour des raisons très précises particulières à ce pays
quant au “dogme libertarien” , pour ma part, si certains veulent s’en inspirer, libre à eux, mais ce n’est pas cela qui décrédibilise ou condamne le libéralisme français à rester confidentiel c’est bien pire que ça et n’a rien à voir avec les qualités et les vertus du libéralisme
http://unnouveaumondelibre.ning.com/group/gouvernance/page/la-genese-des-idees-liberales-cora-de-paillette
Puisqu’il s’agit de mon article dans le monde.fr qui est évoqué ici, je voudrais préciser quelques points.
D’abord, il ne s’agit pas d’être d’accord à 100% avec Ron Paul. Ron Paul peut dire des bêtises et des vraies. Il n’y a aucun culte de la personnalité à avoir pour quiconque.
Maintenant à ma connaissance, il n’a jamais dit des bêtises qui l’excluait de la sphère du libéralisme classique. le terme libertarian me semble d’ailleurs très flou, je ne connais pas un libertarian qui ait la même défintion. Il me semble que des étiquettes comme anarcho-capitaliste ou minarchiste ou libéral classique sont plus précises. Et Ron Paul ne défend pas une vision anarcho-capitaliste.
Sur la politique étrangère, je ne partage pas une partie de sa vision non-interventionniste, ni certains propos sur les dirigeants iraniens mais il n’a jamais proposé l’abolition de l’armée américaine. Il considère que l’intérêt stratégique et de défense des USA est de strictement protéger les frontières, pas d’ouvrir des bases partout, de faire des guerres préventives ou d’un soutien indéfectible à Israël, assez puissant pour se défendre tout seul. C’est discutable, mais c’est parfaitement compatible avec le libéralisme classique -y compris d’ailleurs M. Millière de votre définition par ailleurs exacte du libéralisme classique.
Compte tenu de vos positions néo-conservatrices, que vous n’aimiez pas sa politique étrangère, est somme tout à fait logique, mais ce n’est pas un problème libéral, mais de stratégie géopolitique sur lesquels le libéralisme classique en tant que tel n’a pas grand chose à dire.
Sur la drogue, je ne vous savais pas partisan de théories hygiénistes socialistes ayant émergées à la fin du XIX ème siècle.
Concernant l’Iran, ce sont plus que des propos: ce sont des positions politiques. Je n’ai jamais dit que Ron Paul voulait abolir l’armée. Parler de défense des frontières seulement au sein des frontières géographiques des Etats-Unis est une position stratégiquement inepte au vingt-et-unième siècle. Soutenir ses alliés, et dissuader ses ennemis fait partie de toute politique étrangère minimalement logique.
Mes positions sur la politique étrangère de Ron Paul ne sont pas une question de goût, mais d’analyse. Etant l’un des traducteurs de Hayek en France, je connais la pensée libérale, merci. Dans La constitution de la liberté, qui n’est pas un ouvrage socialiste à ma connaissance, Hayek dit que l’une des tâches du gouvernement est de se donner les “moyens de la défense contre les ennemis extérieurs”. Dans le discours de Ron Paul, il n’y a pas d’ennemis, mais seulement des gens en colère contre l’impérialisme américain. On est plus près de Noam Chomsky que de Friedrich Hayek.
M. Millière, je suis surpris par votre hostilité manifeste à l’égard de Mitt Romney. Je pense que sa candidature présente des avantages certains:
– de par son profil moins clivant, il peut rassembler large
– son parcours personnel (homme d’affaires ayant connu de multiples succès et qui connaît donc l’économie réelle, organisateur et sauveur des Jeux Olympiques ce qui montre qu’il sait redresser une situation désespérée, ancien gouverneur ayant donc une expérience de la gestion d’un exécutif) lui confère une réelle crédibilité
– les journalistes ont cherché depuis 5 ans et ne lui ont trouvé aucune casserole particulière, ce qui est très avantageux quand on connaît la stratégie de diffamation des démocrates
Donc considérer Romney uniquement comme le mormon-RINO me semble être une erreur, il mérite davantage de considération.
Je ne considere pas que Romney est hors jeu. Il a de fortes chances d etre le candidat republicain, et il peut gagner, ce qui serait beaucoup mieux qu Obama. Je n ai rien contre Romney. Il me semble trop modere pour vraiment redresser le pays, mais je serai pret a le soutenir s il est choisi. Je prefere Newt Gingricht, meme s il a des defauts. C est un homme plus determine, et plus solide intellectuellement que Romney. Mais il a l establishment republicain contrevlui, car l establishment a choisi Romney. Ron Paul n a aucune chance. Il peut juste faire reelire Obama. Il attire des jeunes par ses tendances anarco capitalistes et libertaires, les pacifistes de gauche decus par Obama, qui n a pas ete assez pacifiste a leur gout, mais ses liens antisemites, son pacifisme (precisement), et son discours sur les drogues et sur la defense sont des repoussoirs pour les conservateurs et pour les adeptes du liberalisme economique qui pensent aussi a l existence du fanatisme et du totalitarisme, et qui, a la difference de Ron Paul, pensent qu il fallait combattre Hitler.
Je n ai pas besoin de lecons de liberalisme economique. J ai eu le prix du livre liberal pour l ensemble de mon oeuvre. J ai traduit et co traduit plusieurs livres de friedrich hayek, milton friedman, peter berger, james buchanan, thomas sowell. Si les etats unis avaient ete gouvernes par un ron paul a l epoque ( c est impensable, bien sur), ni hayek ni mises n auraient survecu, l Europe parlerait russe ou allemand, les Etats Unis n existeraient sans doute plus, l extermination des juifs aurait ete menee jusqu au bout. Franklin Roosevelt etait socialiste, et il aurait pu se debarasser de staline aussi, mais j echange volontiers un roosevelt contre un ron paul. Je prefere un reagan, bien sur. Jai aussi traduit et preface les ecrits de ronald reagan, dont. Ron paul se reclame de facon absolument abusive.
Il est temps de DEMASQUER Ron Paul, qui est un ANARCHISTE d’ EXTREME DROITE , porte-flingue du courant Ultra-Fasciste de Lyndon La Rouche, du courant isolationniste et antijuif de Pat Buchanan. Son domaine est lì elucubration complotiste, la recherche d’ une 3eme voie entre liberalisme et socialisme. Aux USA il prètend retrouver le ” papradis perdu ” des pères fondateurs de 1776, donc tres peu d’ Etat, tres peu de lois,ignorant la complexitè de la vie moderne.A l’ exterieur il est totale,ment isolationniste. Pour sèduire les DOUX REVEURS de ce RETOUR a UN EDEN PERDU , il a soin de jeter une bonne couche de fumèe d’ haschich t autres drogues totalement libres.Enfin il voit des complots partout , et bien entendu le plus actif et dangereux serait le complot judeo-sioniste.Ron Paul sèduit les marginaux de la technologie les nerds qui revent d’ un monde sans responsabilitès , ou les americains seraient protègès de la contagion etatiste-socialiste et d’ aitre part les perdants de la compètition economique , les vrais pauvres sans assistance , sans espoir .Donc l’ invocation bien illusoire aux libertariens d’ Ayn Rand ( lisez Atlas Shriugged )lui sert a soigner son aile anarchiste tandis que son capitalisme pur et dur est l’ invocation contre le BIG MONEY, la big corporation .Pour faire neanmoins serieux il annonce un retour a un capitalisme a ” visage humain ” une fois debarassè des juifs, des sionistes et autres mafias malfaisantes. Ron Paul est un lunatique , anarchiste d’ extreme droite, rien d’ autre. Ron Paul n’ aucune chance de vaincre Obama, car il deploie une partition de gauche au niveau des valeurs sociales qu’ Obama incarne bien mieux ue lui, car noir, ancien activiste social , etc..Ron Paul sert surtout a fragmenter la droite republicaine .Seul Newt Gingrich peut defaire et vaincre Obama, il est un orateur et un debatteur brillant et percutant, un deuxieme Ronald Reagan et les USA oont besoin d’ un leader , pas d’ un lunatique a la Ron Paul ni d’ un gestionnaire du Big Money comme Mitt Romney.
républicains us, socialistes français même combat.
ils vont avoir bo 4 ans de plus et nous ns 5 ans.
Ne soyez pas trop pessimiste: Obama aura du mal à gagner.
Il y a une chose que je ne comprends pas ,ily aurait donc 2 candidats Paul et Romney . Or ,Gingrich me paraissait le meilleur , est-ce qu’il est vrai qu’il n’a pas obtenu les signatures nécessaires et est-il vraiment hors du coup? Une réponse de Guy serait la bienvenue.
c’est uniquement dans un des Etats que Gingrich et Perry n’ont pas réuni les 10 000 signatures.
Effectivement, c’est en Virginie. Et la décision du Parti républicain de Virginie est présentement contestée.
Dommage que Lady Gaga ne se présente pas car elle aurait toutes ses chances je crois !
Je partage très largement l’avis de Guy et voterai probablement pour Newt G. au premier tour. Romneycare est l’antithèse du Tea-Party, et parmi les trois candidats républicains capables de gagner, aucun n’est parfait. Intéressant d’observer que Ron Paul attise les passions même sur Dreuz… et en français s’il vous plait ! Il a ‘relevé la barre’ sur de nombreux éléments de politique intérieure (liberté individuelle, Constitution, omniprésence de l’état, immigration, etc.) ce qui entraine débat et discussion en ces matières – et c’est bien. Il veut mettre fin à l’aide américaine internationale, dont celle pour Israël – et dit « je veux qu’Israël soit un pays ami. Qu’Israël ait sa propre souveraineté et ne dépende pas de l’Amérique, ce n’est pas à nous de leur dire comment rédiger leurs Traités de Paix, ou comment mener une patrouille sur leurs propres frontières ». Fair enough. Mais que se passerait-il si l’on n’apaisait pas le Pakistan (entre autres) a coup de milliards de $ ? Ron Paul veut auditer la Banque Fédérale (Feds). Good, very good. Mais avec un retour à l’étalon or – on limiterait alors l’investissement suivant les quantités de lingots a Fort Knox ? The man is nuts, Guy is right.
Un bon 50% des partisans de Ron Paul ne sont pas républicains, et même eux pensent qu’il est peu probable que Paul puisse gagner contre un Obama. N’est-ce pas là le but premier de la bataille ?
On imagine un débat Obama-Gingrich – Obama serait K.O. au premier round. Go Newt !
Chère Annika, quel que soit le candidat GOP retenu, y aura t-il un débat avec Obama ?
Absolument ! Le finalist republicain devra debatre avec Obama – teleprompteurs et souffleurs… interdits
🙂
Combien de fois, sur quels thèmes, préparés et connus à l’avance ou présentés lors du débat ? Débat pendant combien de temps, avec quel modérateur, et combien de temps avant les élections ?
Dernière question : quel influence a ce débat sur l’opinion des votants ?
Merci, chère Annika. Tu as raison pour ce qui concerne le Pakistan, mais il n’y a pas que le Pakistan: les propos de Ron Paul sur l’Iran sont totalement délirants. Et en Egypte, si l’aide américaine disparaît, plus rien ne retiendra les Frères musulmans. Le retour à l’étalon or dans le contexte actuel serait la catastrophe assurée. You’re right: the man is nuts. Dans les primaires ouvertes, Paul peut faire de bons scores, là où seuls es registered Republicans peuvent voter, c’est beaucoup moins sur: Paul attire beaucoup de membres de la gauche “pacifiste” déçue par Obama. Et c’est évident, Obama ne tiendrait pas un round dans un débat avec Gingrich sans l’aide de téléprompteurs.
Bonjour JPG, mes commentaires ne passent pas : y a-t-il un filtre pour le site dont je parle ?
Pardonnez moi… quel site ? je n’ai aucun message qui soit parti par erreur dans la boîte anti-spam…
je mets un texte x : il passe
je mets le lien sur le site en question : il ne passe pas : test sur la prochaine “réponse”
cqfd : le lien du site n’est pas passé
C’est bien dommage : il montre la détestation de Ron Paul pour Israël. Or c’est ce qui m’importe avant tout quant à ces élections américaines.
Gingrich au moins a dénoncé cette escroquerie intellectuelle et historique du “peuple palestinien” pour ce qu’elle était : une invention (cf. le livre de Millière et Horowitz)..
Hello JPG!
Pour repondre a vos questions, Newt Gingrich a déjà défié Obama à sept (7) débats… suivant le style Lincoln-Douglas (de 1858) qui dura trois heures sans modérateur. « Je lui concèderai l’utilisation d’un téléprompteur » nous dit Gingrich en parlant d’Obama. C’est du Gingrich tout craché !
Sinon, et aux dernières nouvelles, il y aurait trois débats prévus entre le nominé républicain et Obama.
1)Mercredi 3 octobre à Denver University
2)Mardi 16 octobre – Hofstra University a Hempstead, N.Y.
3)Lundi 22 octobre a Lynn University, Boca Raton (Floride).
Ce dernier débat aurait donc lieu 15 jours avant les élections.
Prévu également, un débat entre vice-président Biden et le candidat colistier GOP – le 11 octobre, Centre College a Danville (Kentucky).
La Commission ‘in charge’ annoncera en début d’année le format des débats à venir. Les modérateurs seront choisis durant l’été.
http://www.politico.com/news/stories/1011/67281.html
Pour répondre à votre dernière question JP, ces débats sont extrêmement importants pour la décision finale de l’électorat – on a observé les hésitations jusqu’à présent – Bachman, Perry, Gingrich, Paul, Romney sont tous montés ou descendus dans les sondages aux lendemains des débats. Ces courbes ressemblent plus à un Grand 8 qu’a des décisions réfléchies, car nul candidat n’est parfait. Les quatre débats listés ci-dessus influenceront non pas les républicains – mais surtout les démocrates et électeurs qui n’appartiennent à aucun des partis (independants + no-party affiliation).
Voila. Happy New Year to you!