Publié par Jean-Patrick Grumberg le 11 décembre 2011
La Turquie a prévenu la France de ne pas prendre de décision « irréparable », alors qu’une proposition de loi de Valérie Boyer, visant à punir pénalement la négation du génocide arménien vient d’être adoptée par l'Assemblée nationale.
 
La proposition, adoptée mercredi 7 décembre par la commission des Lois de l'Assemblée, et soutenue par des députés de la majorité, prévoit une peine d'un an de prison et une amende de 45.000 euros en cas de négation du génocide perpétré par les Turcs en 1894-1896 et 1915-1916.
 
« Alors que la France et la Turquie entrent dans une période de stabilité qui va permettre de renforcer nos capacités de coopération au niveau bilatéral et international, nous espérons qu'aucune mesure cette fois-ci irréparable ne sera adoptée », a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé vendredi soir.
 
« Ce que nous attendons de la France, c'est qu'elle joue un rôle constructif dans une approche fondée sur le dialogue du différend concernant l'histoire qui oppose la Turquie et l'Arménie », ajoute t-il.
 
La France doit « se tenir éloignée des approches injustes et infondées sur le plan scientifique », poursuit le ministère, soulignant que les démarches françaises concernant la question arménienne ont en général lieu « en période électorale ».
 
La Turquie reconnaît que 300 000 à 500 000 Arméniens ont péri dans l'Anatolie ottomane au cours de la première guerre mondiale, mais, selon elle, elles n'ont pas été victimes d'une campagne d'extermination mais du chaos des dernières années de l'Empire ottoman.
 
Pour les Arméniens, il s'agit d'un génocide qui a fait plus d'un million et demi de morts.
 
Avant son élection en 2007, le président français Nicolas Sarkozy avait promis aux représentants de la forte communauté arménienne de France, estimée à 500 000 personnes, de soutenir le vote d'un texte de loi spécifique réprimant la négation du génocide de 1915.
 
Mais ce texte a été enterré en mai faute d'une majorité au Sénat, et surtout faute du soutien du gouvernement, suscitant l'amertume des Arméniens de France et de leurs partisans. 
 
Le 22 novembre dernier, une proposition identique a été déposée par le socialiste Philippe Kaltenbach au Sénat, devenu majoritairement à gauche.
 
Nicolas Sarkozy avait froissé la Turquie, début octobre, en lui donnait un ultimatum de quelques mois pour reconnaître le génocide arménien, faute de quoi la France, avait-il indiqué, pourrait légiférer sur la question.
 
Vingt pays et quarante deux Etats Américains ont adopté des résolutions reconnaissant le génocide arménien comme un fait historique. En mai 2010, le Congrès américain votait une résolution établissant que l’incident était bien un génocide. A ce jour, le Président Obama refuse toujours d’utiliser le terme génocide pour décrire le drame arménien.
 
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et le lien ci dessous : 
© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
 
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE7B60C220111207
http://fr.canoe.ca/infos/international/archives/2011/12/20111210-095535.html

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