Michel Garroté – On me dit que la Syrie aurait accepté, aujourd’hui, lundi 19 décembre, de recevoir des observateurs de la Ligue arabe. Un protocole aurait été entériné par écrit, par le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal al-Maqdad et par Ahmed Ven Helli, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe. C’est un peu comme si le dictateur iranien ou le (tout nouveau) dictateur nord-coréen avait fait signer, par l’un de ses vice-ministres, un protocole de l’ONU ou de l’UE. D’abord, un protocole n’est pas un accord. En suite, la signature d’un protocole par un vice-ministre à la botte d’un dictateur n’a aucune valeur concrète sur le terrain.
Enfin, et c’est la cerise sur le gâteau, le régime syrien précise, primo, qu’une commission nationale syrienne sera le trait d'union entre la délégation des observateurs arabes et le gouvernement syrien, et secundo, que les observateurs arabes pourront accéder aux points chauds, mais pas aux points militaires sensibles. En somme, on accueille des observateurs arabes en Syrie, certes, mais on les accueille à coups de pied au cul. Du reste, côté opposition syrienne, Burhan Ghalioun, chef du Conseil National Syrien, estime que le protocole signé est une tromperie qui vise à couvrir l'échec du régime syrien.
© Michel Garroté Rédacteur en chef de www.dreuz.info
Monsieur Garroté,
Que pensez-vous de ce contre documentaire sur la Syrie – qui convient certes à L’antisémite Alain Soral, mais qui somme toute nous éclaire, je trouve objectivement, sur cette opposition citoyenne qui ne semble pas vraiment démocratique, morale : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Documentaire-ARTE-sur-la-Syrie-erreur-ou-manipulation-9268.html
Assad est un danger pour Israël et les pays environnants, j’en conviens évidemment, mais cette opposition : porte t-elle un espoir de paix ?
Vous citez Burhan Ghalioun, cela signifie t-il que vous croyez en quelque chose qui pourrait tendre vers le mieux du coté du Conseil National Syrien ?
“Selon des sources diplomatiques à Damas, la montée en puissance du CNS, découlerait d’un accord entre Américains, Turcs et Frères musulmans, permettant de fédérer les trois principales tendances de l’opposition: «nationalistes», «libéraux» et «islamistes».”
http://www.lefigaro.fr/international/2011/10/02/01003-20111002ARTFIG00110-syrie-l-opposition-forme-un-conseil-national.php
Sur Wikipédia c’est dans cet ordre : “Ce conseil regroupe plusieurs membres d’opposants comme les Frères musulmans, des libéraux mais aussi des partis kurdes et assyriens.”
Enfin, peut-être pensez-vous que les américains – qui reconnaissent ce conseil – vont pouvoir peser sur la politique du pays ? Cela ne semble pas le cas en Libye je crois ; pourquoi en serait-il autrement pour la Syrie ?
Merci d’avance pour votre éclairage.
Très cordialement,
Lionel