Michel Garroté – Le moins que l’on puise dire, c’est qu’en Orient, rien ne se déroule tel qu’on se l’imagine en Occident. A cet égard, je peux m’imaginer que les déclarations – citées ci-dessous – vont encore créer la polémique. Ainsi, en Syrie, l'archevêque catholique melkite d'Alep, Jean-Clément Jeanbart, redoute un renversement du régime alaouite Assad avec la possible domination d'un parti islamiste sunnite. Il se dit très préoccupé par les conséquences d'un renversement du régime pour les chrétiens de Syrie. Et il affirme qu'il faut encore donner sa chance à Bachar al Assad, lors d’un entretien publié mercredi 11 janvier 2012, par le quotidien français ‘Le Figaro’. Mgr Jeanbart déclare : « Nous sommes très préoccupés par les conséquences d'un renversement du régime, qui pousserait beaucoup de fidèles (ndmg – fidèles chrétiens) à émigrer, comme en Irak depuis la chute de Saddam Hussein. Les chrétiens n'ont pas confiance dans un pouvoir sunnite extrémiste. Nous redoutons la domination de Frères musulmans dogmatiques. Malgré les violences, il faut encore donner sa chance à Assad. Bachar al-Assad est en train de persuader le parti Baas d'accepter les réformes ».
Mgr Jeanbart signale que la nouvelle Constitution annoncée par Assad comporte « des points intéressants en matière de maintien de la laïcité, par exemple ». Bachar el-Assad a annoncé qu'un référendum sur une nouvelle Constitution aurait lieu la première semaine de mars. Assad a aussi accusé des pays étrangers de comploter contre son pays. Mais selon Mgr Jeanbart, le régime Assad bénéficie de l'appui des minorités. En additionnant alaouites, chrétiens, kurdes, druzes, et ismaéliens aux membres du parti Baas et aux commerçants sunnites de Damas et d'Alep, « vous dépassez probablement les 50% derrière Bachar », estime Mgr Jeanbart. « On ne veut pas ressembler à l'Irak », ajoute Mgr Jeanbart. L’évêque déclare : « Et puis l'évolution des transitions en Libye et en Égypte ne nous rassure pas. Tout cela renforce le pouvoir, même s'il réprime beaucoup trop ». Mgr Jeanbart accuse l'opposition syrienne de refuser tout dialogue avec le pouvoir et assure que la représentativité de cette opposition est faible.
Par ailleurs, le patriarche catholique maronite libanais Béchara Boutros Raï, a souhaité que l'on donne à Bachar el-Assad ses chances pour faire des réformes politiques. Le patriarche Béchara Boutros Raï a dit redouter que la chute de « régimes décrits comme dictatoriaux ne conduise à la guerre civile, dont les chrétiens pourraient être les principales victimes ».
En cas de période agitée dans les pays musulmans, les minorités non-musulmanes trinquent. Les chrétiens sont de bons boucs émissaires et les périodes agitées de bonnes occasions pour faire des pogromes.
En Occident (en France en particulier) nous avons quand même tendance à soutenir « les rebelles » (terme romantique s’il en est) sans voir plus loin que le bout de notre nez.
A mon avis le XIX siècle (1848 en particulier) n’y est pas pour rien.
regardons la situation en Syrie.
Le régime Assad est arbitraire, dictatorial, autocratique.
Mais tant qu’elle ne se mêlait pas de politique la population n’entrait pas dans la ligne de mire du régime.
La stabilité politique, géopolitique et économique était aussi garantie.
Si un régime islamique se met en place on risque fort d’avoir; un Etat totalitaire, tyrannique, phagocytant en permanence sa population, arbitraire, dictatorial, autocratique.
De plus la Syrie connaître « le Grand Bon en Arrière » cher aux islamistes, qui déstabiliseront à loisir la région et enterreront définitivement l’espoir de voir émerger un Moyen-Orient « moderne ».
Enfin sur un plan stratégique global on verra apparaître un axe Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth (accès à la Méditerranée pour l’Iran) qui personnellement me donnerait des sueurs froides.
Je pense sincèrement que la survie d’Israël se joue là-bas.
Si un régime islamiste s’installe j’aurai vraiment peur pour l’existence du pays à moyen terme
Cet archevêque tient un discours tout à fait raisonnable, qui semble cohérent. Je ne suis pas fan d’Assad, mais s’il revoit sa « copie », on peut tous y gagner.
Le problème avec ce genre de discours, c’est que ça plait pas trop à l’audimat…et encore moins aux journalistes.