Michel Garroté – Il est rare, en France, qu’un journaliste se permette de signaler que Sarkozy, depuis cinq ans, multiplie des mesures économiques de gauche. Hors de France, des journalistes écrivent cela sur Sarkozy, tous les jours, dans les médias anglophones, germanophones, hispanophones, etc. Mais pas en France. Ou pratiquement pas. Ainsi, Philippe Mabille, dans le quotidien économique français ‘La Tribune’ a le courage d’écrire la vérité, sur la dimension – fondamentalement socialiste – de la politique économique de Sarkozy, depuis 2007 (extraits adaptés ; lien en bas de page) : « Avec la hausse de deux points de la CSG sur les revenus financiers, Nicolas Sarkozy porte au niveau record de 39,5% la taxation de l'épargne. Soit onze points de mieux en cinq ans… De quoi faire fuir les capitaux et dissuader les Français de financer l'économie. Retour critique sur les annonces fiscales du président-candidat. Jamais l'épargnant n'aura subi une telle curée ».
« C'est donc sous Nicolas Sarkozy et une majorité de droite que la taxation des revenus financiers aura le plus fortement augmenté au cours de notre histoire, subissant un choc fiscal sans précédent, même quand la gauche était au pouvoir. En annonçant son intention de relever de 2 points la CSG sur les produits financiers, en complément de la hausse de 1,6 point du taux normal de TVA (à 22,1%), pour financer la baisse de 13 milliards d'euros des cotisations patronale de la branche Famille, le chef de l'Etat fait mentir son engagement de ne pas augmenter les impôts. Il procède surtout à un tour de passe-passe improvisé et dangereux pour le financement de l'économie française, de la façon la plus injuste qui soit de surcroît ».
« Cette hausse de la CSGI concernera en effet la quasi-totalité des placements (dividendes, intérêts d'obligations, y compris celles émises par l'Etat, assurance-vie, sicav et FCP, épargne salariale, livrets et comptes sur livrets et autres comptes à terme) et donc tous les épargnants, les gros comme les petits, notamment les retraités aux revenus modestes qui vivent des revenus de leur épargne. Seuls le Livret A et le Livret de Développement Durable y échapperont. Au total, sur l'ensemble du quinquennat, Nicolas Sarkozy aura augmenté les prélèvements sociaux sur l'épargne de 3,4 points, les faisant passer de 12,1% à 15,5%. ils s'ajoutent à une fiscalité d'État qui a porté le niveau du prélèvement libératoire de 16% à 24% au cours du quinquennat (21% pour les dividendes) ».
« En clair, un placement qui était imposé à 16% de prélèvement libératoire plus 12,1% de prélèvements sociaux en 2007 (soit 28,1%) le sera désormais à presque 40% 11,4 points de hausse en cinq ans. Avec un taux de TVA passant de 19,6% à 22,1% (contre 19% en Allemagne), une taxation de l'épargne de 39,5% (contre 25% outre-Rhin) et enfin, un taux de prélèvements obligatoires qui va remonter au- dessus de 45% (contre 39,5% outre-Rhin), la France est en train de s'éloigner à grande vitesse du modèle allemand dont le président nous a tant vanté les mérites dimanche soir », conclut Philippe Mabille dans La Tribune (fin des extraits adaptés ; lien en bas de page).
Pour ce qui me concerne, je ne vois pas de grandes différences, entre les propositions économiques, des divers candidats et candidates, aux présidentielles françaises d’avril et mai. Peut-être Sarkozy est-il un peu moins étatiste que Hollande et Bayrou. Qui eux sont peut-être un peu moins étatistes que Mélenchon, Montebourg, Marine Le Pen et Christine Boutin. Il y a, entre leurs propositions, des différences de degré. Mais des différences de nature. La France est un pays farouchement anti-libéral et anticapitaliste. L’appareil de l’Etat français est une sorte de monarchie républicaine dont les fonctionnaires sont les seigneurs. Sarkozy avait annoncé la République irréprochable. C’était vraiment prendre les Françaises et les Français pour des demeurés. Du reste, sur ce point, rien n’a changé.
Michel Garroté pour www.dreuz.info
Augmenter la TVA et reduire les charges patronales en France peut aussi etre vu comme un avantage. Un produit importe sera plus cher (il est soumis a la TVA plus elevee), alors qu’un produit francais fabrique sur place aura un cout de production plus faible (grace a la reduction des charges patronales), et devient des lors plus competitif.
Quel produit français deviendrait plus compétitif que les produits d’importation avec une baisse de 3% de son coût de production ?
Encore faudrait-il savoir ce que vous appelez « produit francais »… Il y a des produits fabriqués en France avec des matières premières non européennes (sur lesquelles ne sont payés aucun droit à ce moment) dans des usines appartenant à l’étranger avec des ouvriers pas forcément français. Sur le papier, pour l’union européenne, il s’agit pourtant d’un produit français.
C’est à cela que vous faites référence?
A partir de quand un produit devient-il français selon vous?
Ok, mon « produit francais » etait imprecis, il s’agit de valeur ajoutee en France par des entreprises payant des cotisation patronales en France, ayant donc des employes en France sur des produits en les transformant.
Il y a des produits sur lesquels les fabriquants ont moins de 20% de marge beneficiaire, et la 3% ca peut faire beaucoup.
Exemple: Procter&Gamble: marge beneficiaire en 2011: 14.3%. L’usine PG d’Amiens emploie presque 1000 personnes, 85% des produits a l’export, ces 3% de difference rendront l’usine plus competitive (par rapport aux autres usines du groupe) lors des etudes de sourcing (quand la direction decide quelle usine produit quoi).
Il s’agissait, initialement, de rendre un produit plus compétitif, c’est à dire de le rendre moins cher, à l’achat par le consommateur, que le produit importé. La question reste donc : quel(s) produit(s) d’importation sont 3% moins cher que les produits fabriqués localement ?
Tout cela est, hélas, parfaitement exact.
Quelles alternatives pour ces élections ? Le national-socialisme de Marine ? Le socialisme-marxiste-tiers-mondiste-prodiversitaires de Hollande ? la sociale-démocratie sarkoziste ?
Où va t’on ?
Cela me fait penser aux pays « socialistes », où on peut voter uniquement pour des candidats choisis par le parti.
Ici on peut voter pareillement, pour des candidats choisis par la caste au pouvoir depuis si longtemps et qui ne « nous » représentent plus.
Que faire ?
@à la Rédaction de Dreuz.info
PS 1/ Un peu plus d’article sur Hollande, Mélanchon et autre Eva Joly, plutôt que sur Sarkozy, ne ferait pas de mal.
PS 2/ Pouvez-vous publier la photo de Hollande à côté de sa porte parole Najat Belkacem avec son keffieh autour du cou. Il faut que nous puissions la diffuser d’abondance sur Internet.
Fournissez moi la photo.
C’était ma question. vous m’avez répondu.
M. Garroté dit :
[ Peut-être Sarkozy est-il un peu moins étatiste que Hollande et Bayrou ]… [ La France est un pays farouchement anti-libéral et anticapitaliste.]
Je partage v/opinion « la FRANCE anti….. ».
Nos braves français moyens (forts en gueule, pourrait-on souvent ajouter) ont contribué à la construire, cette mentalité finalement assez obtuse! Ils partagent cette conviction avec beaucoup d’autres à travers le monde. Là où la bêtise humaine et l’ignorance remplacent souvent la faculté de nous interroger avec suffisamment de recul. Dès que l’instantanéité de pensée remplace un jugement profond, les gens courent à leur perte. En ce cas, il ne leur reste qu’à implorer le Seigneur. Comme la supplique ne trouve plus d’écho, la voie facile consiste à s’en remettre à un suzerain jadis doté de richesse publique: l’Etat Providence.
Plusieurss fois dans l’histoire, nos caisses se sont vidées. Souvent à cause de guerres et d’abus de la part des nantis. Aujourd’hui vidées par l’excès de générosité étatique envers ceux qui ne le méritent pas nécessairement. Effort personnel et goût du travail, ces armes de nos pères ont fait place à des mentalités d’assistanat et sens exclusif du ludique. L’arrosage politicien à concouru au reste, nos gens d’Europe aiment ça!
Ma logique de citoyen à qui on ne la fait pas facilement dit elle:
– le chef de l’Etat est le président de TOUS les français
– or nos médias affidés aux gauches plurielles ne cessent de reprocher au « chef » une inclination exagérée envers les « riches »
– d’autres presses et politiciens retors, hauts « manipulateurs des niais et des crétins assemblés » argumentent eux sans cesse sur un chef « manquant de considération » à l’égard des masses. DREUZ partage parfois cette déformation!
Question : où se situe la juste mesure entre 65 millions d’opinions et la tendance au chacun pour soi?
Par dessus une Nation France désormais mal embarquée sur nombre de critères socio-économiques, nous constatons que la mentalité moyenne d’U.E. ne contraste guère d’avec celle de nos français moyens. La tâche de gouvernance par le chef et son gouvernement s’en trouve drôlement compliquée.
Les sociologues, cette « race » fort prisée par les médias ne cessent de hurler à la protection du « contrat social ».
Alors; devant tous ces courants d’opinions contradictoires, comment vivre horss les débordements des bruits de la rue?
Si quelqu’un se considère assez futé pour répondre, je le lirai volontiers. :o)
J’adore la banniere « muslim Girls » sur le cote de l’article….LOL
Je sais je grogne : il n’y a pas moyen de contrôler ce que Google place comme publicité.
Du moment qu’il ne fait pas de la pub pour le Hamas.
D.J
Cela donne une indication non? Google ne fait pas de références croisées par hasard.
Sans doute y a t’il de nombreux musulmans qui suivent
dreuz.
Bonsoir, Mr Garroté,
« L’appareil de l’Etat français est une sorte de monarchie républicaine dont les fonctionnaires sont les seigneurs. »
Tout le monde s’en aperçoit, il n’y a qu’à leur demander quelque chose, dans n’importe quelle administration : ils condescendent, ils nous méprisent, ils n’ont pas le même vocabulaire que nous, ils nous rectifient sans cesse, ils inventent des règles que nous ignorons, ils ne gèrent rien car ils sont sur plusieurs niveaux de responsabilités et on fait la queue partout pour être renvoyés de service en service.
Il y en a marre de cette Caste de » privilégiés » incompétents, qui se prend pour une classe sociale. A quand un candidat qui fasse sauter le statut de fonctionnaire ? A quand des fonctionnaires correctement habillés, propres et polis. Payer pour un service qui n’est plus public, non! C’est le public, nous, qui sommes à leur service, qui attendons leur bon vouloir, qui supportons leur rythme de travail bloqué au XIX siècle.
Non seulement L’Etat échoue dans toutes ses missions mais en plus, il nous spolie.
On meurt à petit feu de cette bureaucratie totalitariste. Laissons faire le marché et le capitalisme, le vrai. Laissons faire, en toute liberté c’est-à-dire en toute responsabilité et autodiscipline.
C’est le monde à l’envers : les administratifs s’imposent face aux producteurs, les élèves face aux profs, ceux qui dépensent face à ceux qui investissent et les étrangers viennent chez nous nous faire la leçon et nous imposer leur mode de vie, qu’ils ont fui !!!
Heureusement, depuis quelques temps, grâce à des sites comme le vôtre, on se sent moins seul.
On vit une époque formidable.
Eric W.
Malgré la crise et les déficits publics, les favoris du pouvoir continuent à décrocher des jobs tranquilles et bien payés.
Un diplôme d’infirmière permet rarement de décrocher une sinécure. Sauf, bien sûr, quand on est une militante politique dévouée comme Isabelle Deleu. Cette femme dynamique de 48 ans, qui a débuté sa carrière au très chic Hôpital Américain de Neuilly, a été bombardée par décret, en avril dernier, «contrôleuse générale économique et financière de première classe», l’un des postes les plus convoités de la haute fonction publique, attribué à vie, et rémunéré 8 000 euros par mois.
Il est vrai que cette militante RPR depuis 1983 avait depuis longtemps abandonné sa blouse blanche et ses seringues pour être nommée chargée de mission auprès de Nicolas Sarkozy, alors secrétaire national à la jeunesse du parti. Devenue plus tard attachée de presse, puis conseillère parlementaire, Isabelle Deleu était ces derniers temps en poste au cabinet de Christine Lagarde, à Bercy. Son agenda est aujourd’hui nettement moins chargé : début juillet, elle ne s’était toujours pas installée dans son nouveau bureau et le standard indiquait ignorer sa date d’arrivée.
Bah ! Cette chanceuse n’est pas la première à trouver refuge dans une planque de la République : voilà des lustres qu’amis et obligés du pouvoir se font offrir des jobs pas trop harassants et souvent très bien payés. Avec, en prime, la garantie de l’emploi et une retraite aux petits oignons. Dans un contexte de crise et de chasse aux déficits publics, ce favoritisme passe de plus en plus mal dans l’opinion, comme l’a montré l’affaire Ferry. Certes, en signant à tour de bras des décrets nommant ses protégés dans la haute fonction publique, Nicolas Sarkozy ne fait que perpétuer la pratique du «tour extérieur», largement répandue sous Mitterrand et Chirac. «Après tout, il est normal d’ouvrir les grands corps à d’autres profils que les énarques, commente le député socialiste René Dosière, grand pourfendeur des gaspillages de l’Etat. Mais encore faudrait-il que les personnalités choisies possèdent les compétences requises.»
Ce n’est pas toujours le cas… Ainsi, en dépit de l’avis défavorable émis le 10 janvier par une commission d’aptitude, Dominique Tiberi, le fils de l’ancien maire de ¬Paris, a été catapulté contrôleur général économique et financier, comme notre infirmière. A en croire les mauvaises langues, François Fillon, qui rêve de conquérir la mairie de Paris aux prochaines municipales, aurait ainsi voulu se ménager le soutien de Jean Tiberi.
Encore faudrait-il aussi que les emplois publics généreusement distribués ne soient pas fictifs. Agacé par de fréquentes dérives, Didier Migaud, le président de la Cour des comptes, n’a pas hésité à écrire à François Fillon, il y a quelques mois, pour s’interroger sur la réalité du travail fourni par deux inspecteurs généraux de l’Education nationale nommés au tour extérieur. En dix-huit ans, Jean Germain, actuel maire PS de Tours, n’a pondu que dix courtes lettres manuscrites et un mince rapport.
Quant à l’élu UMP guyanais Léon Bertrand, ex-ministre du Tourisme sous la présidence Chirac, il a attendu dix-huit mois pour se rendre à une réunion de travail de son corps d’inspection, en 2009. Il était temps : quelques jours plus tard, il était mis en examen pour «délit de favoritisme et corruption passive». Le coup de semonce de la Cour des comptes n’y changera sans doute rien : dans les allées du pouvoir, de multiples occasions permettent d’obtenir de belles planques.