Publié par Jean-Patrick Grumberg le 27 février 2012
 
Ils sont 1.500 à être employés épisodiquement dans les tribunaux sans être déclarés, et sans cotiser aux organismes sociaux, révèle Pierre Rancé sur Europe1.fr ce matin.
 
Ces collaborateurs temporaires, qui s’occupent de tutelle, de traduction et même de médiation ou de rappel à la loi s’ils sont délégués du procureur, sont payés avec un simple chèque du Trésor public sans aucune autre formalité, précise Pierre Rancé.
 
Certains d’entre eux sont des retraités de la gendarmerie, de la police ou de la magistrature, d’autres sont encore salariés et quelques uns ne vivent qu'avec ces frais de justice. S'ils devaient être déclarés, leur rémunération serait diminuée de 17% à 20%, conclut le journaliste, qui s’arrête à mi chemin de son constat, et ne s’aperçoit pas que le Ministère a fait les bons calculs.
 
Car il convient de compléter le raisonnement :
 
Déclarés, ces employés recevraient certes 20% de revenus en moins, peut être qu'ils perdraient une partie de leurs avantages sociaux, mais surtout, le Ministère, lui, devrait payer 50% de cotisations sociales.
 
Imaginons qu’un de ces employés au noir reçoit 500 euros par mois. Aujourd’hui, il coûte au Ministère 500 euros, il encaisse 500 euros, et il injecte probablement toute la somme dans la consommation : 500 euros.
 
Par comparaison, s’il était déclaré, l'employé coûterait 750 euros en incluant les charges patronales (50% environ sur le brut), il encaisserait près de 400 euros, sur lesquels il devrait payer l’impôt, 10% par hypothèse : il lui resterait 360 euros.
 
750 euros dépensés par le Ministère, 360 encaissés : près de 400 euros ont disparu dans la nature, ponctionnés par l’Etat providence.
 
Mais il y a pire.
 
Si le Ministère peut embaucher 1500 employés au noir, le calcul précédent montre que son budget ne lui permet plus que de payer 1000 personnes, si elles sont déclarées.
 
Résultat : la déclaration des salariés fera 500 chômeurs, qui devront être pris en charge par l’Etat… au moyen de l’argent, entre autres, que le Ministère et l’employé paieront avec les 400 euros de cotisations salariales et patronales et divers impôts.
 
Le Ministère n’a pas hésité, et il a eu raison. C’est illégal, mais tant qu’il n’est pas pris la main dans le sac, tout va bien.
 
Le Sénat et l’Assemblée nationale ont mis les pieds dans le plat et vont se pencher sur le sujet, nous dit Europe1.fr. Parions qu'ils ne vont pas s'apercevoir qu'au lieu de sanctionner le Ministère, ils feraient mieux d'étendre le procédé à toutes les entreprises françaises.
 
500 personnes qui avaient grand besoin de cet appoint vont perdre leur emploi et se serrer la ceinture, sans que personne ne comprenne que cette affaire renvoie à une des causes de la faillite de la France, en voie de "grécisation".
 
Reproduction autorisée et vivement encouragée, avec la mention suivante et le lien ci dessous :
© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
 
http://www.europe1.fr/Politique/INFO-E1-Ils-travaillent-au-noir-au-ministere-964679/

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