Israël est resté très discret concernant la révolution syrienne. D’un coté du conflit, les Frères musulmans, déjà au pouvoir en Egypte où ils veulent rompre le traité de paix avec Israël, et les islamistes, et de l’autre, al Assad, soutenu par l’Iran, dont il fait le relais pour livrer le Hezbollah en armement.
Mais la stabilité toute chancelante du Moyen-Orient est en train de redistribuer les cartes.
D’un coté, le Hamas vient de quitter Damas en claquant la porte, et a fait une déclaration de soutien à la résistance anti-gouvernementale syrienne, dans un mosquée d’Egypte vendredi dernier. La grogne contre l’Iran et le Hezbollah est montée des protestations des fidèles, dans l’indifférence du leader du mouvement terroriste palestinien (voir nos articles d’hier) qui pourrait ainsi se retrouvé coupé des ressources financières iraniennes, au profit de l’aide des Frères Musulmans.
Par ailleurs, les discussions sur le gouvernement d’union Fatah/ Hamas battent toujours de l’aile, les deux partis rivaux ayant un passif trop profond à combler. « Hamas empêche la commission électorale d’enregistrer les électeurs de Gaza » a déclaré un responsable du Fatah, le parti terroriste d’Abu Mazen, pour expliquer ce nouveau report qui traîne depuis près de quatre ans.
La réunion de Doha entre les deux mouvements palestiniens rivaux laissait supposer que les différences étaient aplanies, jusqu’à ce que Mechaal refuse d’entériner la candidature de Abu Mazen au poste de premier ministre du gouvernent provisoire, après avoir rejeté la candidature de Fayyad, considéré par le Hamas comme trop proche des occidentaux pour avoir travaillé à la Banque Mondiale.
L’Iran, qui détient l’arme atomique depuis plusieurs années mais ne dispose pas encore du vecteur pour en assurer le lancement, vit sous la menace imminente d’une attaque d’Israël, tandis qu’au nord, le Hezbollah dont les bases sont toutes cachées au milieu des populations, pourrait déclencher à tout moment une attaque chimique sur l’ensemble du territoire israélien.
C’est dans ce contexte mouvant que Dan Meridor, le Ministre du renseignement israélien a déclaré ce matin dimanche 26 février au micro de la radio de l’armée israélienne que « la chute du président syrien al-Assad va briser l’axe Iran-Syrie. Il y a un axe Assad-Ahmadinejad, un axe Teheran-Damas, a t-il ajouté, et briser cet axe serait une bonne chose pour Israël », a conclu Meridor, qui se situe plutôt au centre gauche de l’échiquier politique, en forme de soutien à la lutte du peuple syrien.
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© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
Une fois Assad mis dehors les freres musulmans prendront le pouvoir et trouveront bien un terrain d’entente avec les Iraniens et chiites de tout poil pour se lier contre l’ennemi commun : Israël. Je ne vois rien de bon dans cette chute qui reporte à plus tard une coaltion arabe contre Israël.Sans compter l’appui des occidentaux ( Europe et USA)qui aux cotés des “révolutionnaires” vont réclamer la restitution du golan… à la Syrie.
fort heureusement assad n’est pas encore parti, il va lâcher un peu de lest et il restera en place pour le moment.
Je ne suis pas jour après jour la crise du nucléaire iranien, mais je crois que c’est la première fois que j’entends dire avec certitude que l’Iran a déjà la bombe, et qu’il ne lui manque que les vecteurs. Sur quoi vous fondez-vous pour l’affirmer?
En effet, presque aucun média ne diffuse cette information, et cela mérite en effet de ma part un article plus approfondi.
Très volontiers alors. Mais dans ce cas d’ailleurs – mais peut-être le traiterez-vous dans ce futur article -, pourquoi des frappes israéliennes sont-elles pressenties ? Si l’Iran a déjà fabriqué (et non acheté à la Corée du Nord par exemple) la bombe – en tout cas quelques unes -, à quoi des bombardements d’usines serviraient-ils donc ? Il est assez facile de produire quelques bombes lorsqu’on l’a déjà fait, et rien n’est plus facile à cacher et à rendre inatteignables que ces quelques bombes…
Dans l’attente de votre article !
Je me pose aussi une question sur Israël au sujet de la maîtrise nucléaire. Quelles sont – et ont été – les possibilités pour Israël au territoire si exigu de tester leur capacité nucléaire ? Est-ce un sujet convenable à traiter ici ? Si oui, je suis intéressé par avoir des réponses à cette interrogation. Comment Israël procède t’il pour faire des essais. Uniquement virtuel ? Ou… ?
si ma mémoire est bonne tout cela a été fait en collaboration avec l’afrique du sud au temps où Israël et ce pays étaient au banc des nations. de plus je crois me souvenir qu’en ce qui concerna la france qui n’avait pas les calculateurs nécessaires c’est Israêl qui les a fait; les américains de voulant pas.
Nous attendons toujours l’article avec impatience!
J’ai fait le même constat que vous et bien sûr j’en ai été “déstabilisé” !
J’espère donc que JPG nous proposera un complément d’information sur le sujet puisque par sa réponse à votre commentaire il confirme son information initiale.
Mais si l’Iran possède déjà une bombe A, il ne me semble pas qu’elle ait procédé déjà a un essai nucléaire qui devrait valider la maîtrise de cet engin et surtout officialisé son statut de puissance nucléaire. Vis-à-vis des autres nations arabes se dernier point est capital et pour Téhéran. le temps presse.
Je partage l’avis de Dan Meridor que la chute d’Assad sera une bonne chose pour Israël. Contrairement à Mardochée (voir commentaire ci-avant), je ne pense pas que les Sunnites trouveront rapidement un terrain d’entente pour s’unir aux Chiites contre Israël. Quelques gesticulations et déclarations communes peut-être en diverses occasions sensibles où ils balayeront leurs désaccords sous le tapis mais en réalité ils sont en pleine guerre et c’est loin d’être terminé. La défaite des Alaouites en Syrie ne va pas arranger leurs profondes fractures. Les “printemps” égyptiens, tunisiens, libyens sont autant de défaites cuisantes pour les Chiites. Ils essaient de se venger et de faire contre-poids en Irak, au Yemen, dans certains émirats du Golf.
Cette guerre là – Chiites-Sunnites – pour le leadership en Dar al Islam ne fait que commencée et elle sera longue. On risque même d’avoir quelques surprises sur le terrain et peut-être même au Liban assez rapidement.
L’ Iran aurait dèjà une bombe nucleaire ? Quelle est la source ? En tout cas le vecteur iranien existe puisque ils ont mis en satellite en orbite.Donc vous annonceriez le bord du goufre..Quant aux discussions entre assassins de l’OLP et assassins du hamas , la bombe iranienne permettrait aussi d’ en neutraliser quelques uns…(clin d’ oeuil bien sur ).De mon rècent voyage en Israel, j’ ai observè que les arabes commençaient eux aussi à admettre que leur sort ètait bien meilleur au cotè des israeliens , qu’ inclus dans une ènième dictature arabe fut-elle palestinienne .Il y a une autre rèalitè que celle des communiquès ronflants de pseudo initiatives ou unitè palestinienne.C’ est la rèalitè des arabes qui vivent bien mieux qu’ailleurs car au contact d’israel.
Residant a 2km de la ligne de demarcation entre Israel et la Syrie, je ne partage pas l’optimisme de Mr Meridor.
Quand notre region se trouvera sous le feu des Islamistes qui ne manqueront pas de prendre le pouvoir en Syrie, le reve du Grand Califat de Rabat a Baghdad sera presque complet.
M. Grumberg, j’attends avec impatience votre article affirmant que l’Iran possède la bombe depuis plusieurs années! A vrai dire, je suis assez sceptique quant à vos propos.
En effet, les mollahs possèdent déjà ces vecteurs: les shahab III. Les questions de jeanpierre sont pertinentes et tout comme lui, j’attends avec impatience les sources et bases qui reposent sur une telle affirmation.
Autrement, très bon article, comme la plupart du temps!
Bachar ou les Islamistes, la donne va changer mais le résultat sera identique, entre temps tout ce qui nuisible aux ennemis d’Israel est bon à prendre.