Publié par Guy Millière le 28 février 2012
 
J’offre ici aux lecteurs de dreuz. Toujours en exclusivité, un extrait d’un livre sur la présidence Obama que je suis en train d’achever, et qui paraîtra fin août 2012. Cet extrait porte sur un aspect crucial, la « crise » dans le contexte de laquelle Obama a été élu en 2008, « crise » sur laquelle quasiment toutes les analyses qui circulent en France sont fausses.
 
Guy Millière 
 
« La crise » a reposé sur des techniques et procédés expliqués par deux autres disciples de Saul Alinsky, Richard Cloward et Frances Fox Piven dans un article appelé The Weight of the Poor, paru en 1966 dans le mensuel d’extrême-gauche The Nation.
 
Doit-on le souligner ?
 
Ce sont des agitateurs sociaux en tout point semblables à Obama qui ont œuvré pour que les engrenages se mettent en place. Dès 1977 sous Jimmy Carter, puisque c’est à l’époque qu’est adopté le Community Reinvestment Act, la loi qui allait tout enclencher. Plus tard en 1995, lorsque, sous Bill Clinton, des membres du Congrès ont décidé de réactiver la loi.
 
Il faut l’écrire : la stratégie était de pousser les banques à accorder des prêts immobiliers à des gens insolvables ou à la limite de l’insolvabilité, qui n’auraient jamais obtenu de prêts sans cela. Et c’est ainsi que sont nés les subprime. Le prétexte invoqué était l’accès de tous à la propriété. Les banques ont été menacées, et elles ont cédé aux menaces. Elles ont reçu des injonctions de la part de représentants et de sénateurs. Celles qui ne cédaient pas se faisaient accuser de discrimination raciale et sociale, et qui veut être accusé de discrimination raciale et sociale ? 
 
Les banques, leur disait-on au Congrès, n’avaient rien à craindre: les prêts subprime étaient, de fait, rachetés par deux firmes adossées au gouvernement fédéral et garanties par celui-ci, la Federal National Mortgage Association (Fannie Mae) et la Federal Home Loan Mortgage Corporation (Freddie Mac). Fannie Mae et Freddie Mac injectaient ensuite ces prêts dans des produits financiers que les banques revendaient en considérant qu’il n’y avait toujours rien à craindre puisque Fannie Mae et Freddie Mac bénéficiaient de la garantie gouvernementale. La demande immobilière a explosé, l’offre a suivi, les prix ont monté, le nombre de propriétaires insolvables aussi. Une bulle s’est constituée qui, comme toutes les bulles, a fini par crever. La chute a alors été brutale.
 
Il faut l’écrire : on a accusé et l’on accuse encore la finance et les financiers. On n’accuse jamais les politiciens qui ont placé le ver qui allait ronger le fruit alors que sans l’action des politiciens, rien ne se serait passé. On n’accuse jamais les agitateurs sociaux, alors que sans les pressions et les chantages qu’ils ont exercés, les politiciens n’auraient sans doute pas placé le ver qui allait ronger le fruit.
 
Comme l’a écrit Thomas Sowell dans un livre qui explique magistralement ce que je viens d’énoncer en quelques lignes, The Housing Boom and Bust : « Le prêt immobilier a été l’une des activités les plus sûres parmi toutes celles pratiquées par le secteur bancaire, jusqu’à ce que des intrusions politiques ne viennent y introduire les ferments de la destruction ».
 
Il faut l’ajouter : les produits financier qu’on persiste à appeler toxiques ont été en réalité des produits financiers intoxiqués par l’action des politiciens et les pressions des agitateurs sociaux qui ont contraint les banques à des pratiques dangereuses contre lesquelles elles ont tenté ensuite de se couvrir. En vain.
 
C’est un fait : la crise manufacturée a éclaté en 2008 et s’est accentuée à l’automne. Un très heureux hasard pour son principal bénéficiaire.
 
Elle a connu une accélération décisive avec le bank run, le mouvement de retrait massif de fonds survenu, ô providence, le 15 septembre, six semaines avant l’élection.
 
Cinq cent cinquante milliards de dollars retirés en deux heures du système financier américain. La faillite de Lehman Brothers puis, dans la panique, la décision, par Hank Paulson, dernier Secrétaire au Trésor de George Bush, de faire voter le Troubled Asset Relief Program (TARP) aux fins d’éviter l’effondrement du système financier. Les modalités du bank run n’étant pas élucidées, on dira, et je dirai : encore un très heureux hasard, puisque c’est à partir du bank run que les sondages placeront Barack Obama en tête, jusqu’au moment de l’élection. 
 
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© Guy Millière pour www.Dreuz.info

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