J’explique en détail, dans le dernier numéro d’Israel magazine (que je recommande vivement à ceux qui me lisent ici), ce qui se joue présentement au Proche-Orient : à savoir la montée d’un conflit entre islamistes sunnites et islamistes chiites.
J’explique en détail que ce conflit n’était pas vraiment au programme de l’administration Obama, qui avait, dès 2009, considéré que l’Iran allait être la puissance hégémonique de la région et qu’un équilibre serait trouvé pour compenser l’hégémonie iranienne par la livraison d’armes à l’Arabie Saoudite et par l’accession au pouvoir des Frères musulmans dans les pays du monde sunnite.
Les choses se sont passées au départ comme l’administration Obama l’avait prévu et accepté : l’Iran a effectivement accru son influence régionale, et la prise du pouvoir du Hezbollah au Liban et l’abandon de l’Irak par les Etats-Unis y ont contribué. L’Iran a continué à avancer sans obstacles majeurs vers l’arme nucléaire. Des armes ont été livrées en grande quantité à l’Arabie Saoudite. Il restait l’accession au pouvoir des Frères musulmans dans le monde sunnite, et celle-ci s’est enclenchée avec le renversement de Ben Ali, puis celui de Moubarak. Elle s’est poursuivie avec le renversement de Kadhafi en Libye et de Saleh au Yemen.
Ce que semblait n’avoir pas prévu l’administration Obama était que les monarques saoudiens se montreraient réticents, puis très mécontents, et iraient jusqu’à mettre en place une contre-offensive.
Celle-ci a reposé, d’abord, sur une reprise en main des Frères musulmans par l’intermédiaire du Qatar : reprise en main qui a elle-même conduit à une reprise en main partielle du Hamas par les Frères musulmans. Elle a reposé ensuite sur des aides financières à la Turquie, incitée à regarder beaucoup moins du côté de Téhéran et beaucoup plus du côté de Riyad. Elle se poursuit avec l’insurrection présente en Syrie, en laquelle se font face un allié majeur de l’Iran, le clan Assad, et des forces soutenues par le clan Saoud, le Qatar et la Turquie.
L’enjeu est crucial pour l’Iran, puisqu’il s’agit rien moins que de préserver la continuité chiite allant de Téhéran à Beyrouth, et qui semblait être acquise. L’enjeu est crucial pour les Saoudiens, puisqu’en brisant la continuité chiite, ils pourront mettre en place une continuité sunnite dominée par eux, les Frères musulmans et leurs alliés, allant d’Ankara aux émirats du Golfe en passant par la Jordanie (où le roi Abdallah se rapproche beaucoup, ces derniers temps, des Frères musulmans), et des émirats du Golfe au Caire et à Tripoli.
Placée devant cette situation, l’administration Obama oscille, tergiverse, hésite.
Après avoir continué à jouer la carte de l’hégémonie iranienne et conforté le régime Assad (qu’Obama lui-même appelait encore un réformiste trois mois après le début du soulèvement), elle a dû en venir à « réprouver » les massacres et à envisager une alternative sunnite, mais sans aller trop loin.
Elle voulait que la motion présentée à l’ONU soit votée, et pour être certaine qu’elle le soit, l’avait (voir mon article précédent sur la Syrie) totalement vidée de sa substance : la Russie et la Chine voteraient favorablement, pensait-elle. Il s’est avéré que non : la Russie et la Chine ont affiché ouvertement leur mépris pour l’occupant de la Maison Blanche.
L’administration Obama aujourd’hui, réfléchit, dit-on, à une action « humanitaire ».
Ce sont des mots, et les paramètres sont simples : l’administration Obama ne fera rien qui puisse fâcher la Russie et la Chine, et rien dans l’immédiat qui puisse la placer en conflit direct avec l’Iran. Elle doit et devra, en parallèle, ménager l’Arabie Saoudite, verbalement au moins.
Il semble qu’on souhaite à Washington que les promesses faites par Bashar al Assad à Sergei Lavrov, ministre des affaires étrangères russes, d’en finir rapidement soient tenues. La technique utilisée par Poutine pour en finir avec le soulèvement tchétchène semble être utilisée pour en finir avec le principal bastion sunnite en Syrie : Homs. Et la ville de Homs dans quelques jours pourrait bien ressembler à Grozny en 2003. Si Bashar al Assad ne tient pas ses promesses, une autre issue sera envisagée. Mais elle n’est pas sur la table pour le moment.
Placée devant cette situation, l’administration Obama voit aussi s’accroître des tensions avec l’Iran qu’elle n’avait pas prévu non plus.
Le programme était, disais-je, que l’Iran soit la puissance hégémonique de la région et qu’un équilibre soit trouvé par la livraison d’armes à l’Arabie Saoudite et l’accession au pouvoir des Frères musulmans dans les pays du monde sunnite. Ce programme prévoyait que l’Iran avance jusqu’à l’arme nucléaire et se voie proposer alors un marché susceptible de contenter tout le monde, ou presque : l’Iran renonce au nucléaire, et en échange, Israël renonce aussi au nucléaire. Le Proche-Orient devient une zone sans nucléaire. En supplément, un gouvernement israélien terrifié cède non seulement sur le nucléaire, mais aussi sur la question palestinienne, et accepte de retourner aux « frontières » de 1967, d’abandonner Jérusalem Est et la Vieille ville et qu’un Etat palestinien soit créé dans une Judée-Samarie épurée de toute présence juive, avec Jérusalem Est pour capitale.
La contre-offensive sunnite conduit non seulement à l’insurrection en Syrie, mais aussi aux tensions dans le détroit d’Ormuz qui (je l’explique aussi en détail dans Israel magazine) ont tout à voir avec le conflit sunnites-chiites et quasiment rien à voir avec les Etats-Unis : bloquer le détroit d’Ormuz serait un coup très dur pour les Saoudiens et les émirats. Elle conduit Khamenei à tenir des discours bien plus bellicistes, incendiaires et génocidaires et, pour préserver son prestige dans le monde musulman face à l’offensive sunnite, à menacer Israël d’une destruction prochaine et rapide.
Israël, dans ce contexte, songe très sérieusement à une intervention militaire contre l’Iran, intervention dont l’administration Obama ne veut à aucun prix.
L’administration Obama doit, dès lors, trouver des réponses et des parades. Tout comme elle souhaite, plutôt que les massacres s’arrêtent en Syrie et qu’Assad en finisse, elle entend ne pas se trouver impliquée dans un conflit dans le détroit d’Ormuz. Et elle entend empêcher Israël d’agir.
La présence de soldats américains sur le sol israélien était censée intimider Israël, qui, pensait-on à Washington, ne prendrait pas le risque d’impliquer les Etats-Unis et de subir des représailles susceptibles de faire des victimes américaines sans accord de l’administration Obama. Des manœuvres conjointes contraindraient l’armée israélienne à coordonner toute action avec l’armée américaine, et la coordination impliquait, de la part de l’administration Obama, un refus d’action contre l’Iran. Les manœuvres ont été annulées par Israël.
La présence de neuf mille hommes de troupes américains en Israël risquant de ne pas être suffisante pour intimider Israël, il fallait des réponses supplémentaires, et l’entretien donné par Leon Panetta au Washington Post la semaine dernière les a fournies.
En disant que l’administration Obama s’attendait à une intervention militaire israélienne contre Téhéran entre avril et juin, Panetta a, sous le couvert de « prévisions », révélé les projets éventuels des Israéliens, permis aux Iraniens d’anticiper, et donc détruit l’effet de surprise d’une opération militaire israélienne si elle était envisagée.
En disant que l’administration Obama réprouvait une intervention militaire contre l’Iran et pensait que les sanctions étaient à même de fonctionner, il prononçait un désaveu préventif d’une action israélienne potentielle, et indiquait que les Etats-Unis ne coopéreraient pas à cette action potentielle.
En ajoutant enfin, que si, dans le cadre d’une riposte, des centres urbains israéliens étaient touchés, les Etats-Unis défendraient la sécurité d’Israël, il se plaçait dans le cadre où la défense d’Israël par les Etats-Unis interviendrait, le cas échéant, après une frappe contre l’Iran et après une riposte de l’Iran.
Autrement dit, et le message a été répété clairement, nettement et explicitement : l’administration Obama ne veut pas de frappes israéliennes contre l’Iran, et elle fera tout pour les déjouer. Si des frappes ont lieu quand même, elle les réprouvera, et les entravera. Son intervention au côté d’Israël, si Israël est attaqué ensuite, sera tardive.
Israël peut-il agir dès lors ? Disons que ce sera très risqué et très compliqué, et que Binyamin Netanyahu préférerait sans doute attendre qu’il y ait un autre occupant à la Maison Blanche.
Disons aussi que s’il semble absolument imminent que l’Iran dispose de l’arme nucléaire, Israël agira, avec tous les dangers que cela implique.
Disons (je l’explique là encore en détail dans Israël magazine) qu’Israël bénéficiera de la mansuétude très implicite et très provisoire des dirigeants saoudiens.
Disons que, le cas échéant, l’administration Obama ne pourra faire autrement que se placer au côté d’Israël, car trahir Israël trop ouvertement serait inacceptable pour le peuple américain.
Disons que l’administration Obama n’interviendra pas militairement elle-même contre l’Iran, sauf si (ce qui semble très improbable), elle pense en avoir absolument besoin pour remporter les élections de novembre.
Disons en ce contexte que si Obama est réélu, le pire est à attendre.
Islamistes chiites et islamistes sunnites sont fondamentalement ennemis du monde occidental et, à moyen terme, également ennemis d’Israël.
Obama deux (2012-2016) envisagerait toujours que l’Iran avance jusqu’à l’arme nucléaire et se voie proposer alors un marché susceptible de contenter tout le monde, ou presque. Israël se verrait demander de renoncer au nucléaire au nom d’un Proche-Orient « dénucléarisé ». Israël se verrait demander aussi de « régler » la question palestinienne aux conditions demandées par Obama et l’Arabie Saoudite.
Je reviendrai sur ces points dans les deux livres que je publierai en 2012. L’un sera basé sur des entretiens avec mon ami Daniel Pipes. L’autre s’appellera « le désastre Obama ». Le titre sera en conformité avec le contenu.
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Guy Millière pour www.Dreuz.info
Chaque matin, je me réveille avec le souhait immense de lire dans la presse que ce singe c’est fait assassiné. Comme tout bon communiste, la liberté le répugne
Si par « singe » vous entendez M. Obama, ne souhaitez pas trop sa disparition. Parce que dans cette eventualité, tout candidat démocrate qui le remplacerait (Hillary Clinton peut-être) aurait beaucoup plus de chances que lui d’emporter les élections de novembre, surtout s’il/elle bénéficiait de l’auréole du martyre décernée au « président » actuel.
En dehors de toute considération humanitaire, cet assassinat serait un faux-pas. D’ci à ce que les medias inventent une tentative touchant à la vie de leur messie pour lui faire gagner des votes supplémentaires, il n’y a pas loin d’ailleurs.
C´est vrai! Tu as raison Atikva!
Qui aux States fait la même analyse de la situation ? Qui dans le landerneau politique et qui dans les médias ? Sait-on ce que pense la « grande muette » de toute cette stratégie mise en place par la Maison Blanche ?
Y a t’il une prise de conscience et une résistance identifiée à cette politique étrangère d’Obama. Hilary Clinton a t’elle voix au chapitre ? Obama a t’il les mains libres dans son propre camp ?
L’AIPAC ou d’autres organisations juives montent elles « au front » ?
Y a t’il une inquiétude sur le sujet dans le « peuple » américain ou seuls les soucis économiques et intérieurs le focalisent ?
Y a t’il un candidat à l’investiture républicaine qui y est sensible et en fait état ?
Nucléaire iranien: Washington et Jérusalem en conflit ouvert
Obama veut croire aux sanctions et à la diplomatie tandis que pour Netanyahou le président américain ne comprend rien au Moyen-Orient et met l’existence même d’Israël en danger.
Les Américains et les Israéliens font le même diagnostic depuis longtemps sur le problème du programme d’armement nucléaire iranien, il est dangereux et il faut l’arrêter, mais ils divergent de plus en plus sur les moyens à utiliser pour le stopper. Israël est convaincu que les sanctions occidentales ne donneront aucun résultat et s’étonne que Mahmoud Ahmadinejad puisse narguer les occidentaux en s’affichant à la télévision, le 15 février, en train de charger les barres de combustible de son réacteur nucléaire.
Le Président iranien répondait ainsi au premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui s’était exprimé à la Knesset en déclarant que : «si l’agression de l’Iran n’est pas stoppé, elle finira par se propager à d’autres pays». Au même moment, le porte-avions américain USS Abraham Lincoln et son escorte venait de traverser le le détroit d’Ormuz. Téhéran avait affirmé qu’il empêcherait les navires de guerre américains de traverser le détroit et s’est contenté de faire naviguer non loin de la flotille américaine ses navires de guerre et tournoyer ses hélicoptères.
Mahmoud Ahmadinejad a annoncé le remplacement des 9.000 centrifugeuses du centre de Natanz, détruites par le virus informatique Stuxnet, qui lui permettrait selon ses propos d’enrichir l’uranium à 20% et de se rapprocher du seuil de 90% nécessaire pour construire une bombe nucléaire. Il a dévoilé une quatrième génération de centrifugeuses, de fabrication locale, enfouies dans des bunkers inaccessibles à l’aviation israélienne. Cette mise en scène coïncide avec l’annonce des sanctions européennes visant à interdire l’importation de pétrole iranien. Mais les Iraniens se donnent les moyens de contourner ses sanctions puisque la Chine, l’Inde, la Russie, la Turquie et la Corée du Sud qui représentent 65% des exportations iraniennes continueront à s’approvisionner auprès de Téhéran et refusent l’offre saoudienne de se substituer à l’Iran.
La Grande-Bretagne a par ailleurs alerté ses alliés sur les liens qui se renforcent entre l’Iran et al-Qaida qui auraient conclu un pacte d’agression contre les Israéliens à l’étranger. Elle précise que le cerveau d’al-Qaida, Mustafa Setmariam Nasar, qui a combattu le régime syrien durant plus de trente ans et a été remis en liberté en décembre, s’est installé à Téhéran, le mettant ainsi à l’abri d’une opération des services secrets israéliens. Tout est réuni pour une confrontation, mais l’administration Obama et le gouvernement Netanyahou s’opposent sur la stratégie à suivre et ont des priorités très différentes de politique intérieure et extérieure.
Divergences stratégiques et politiques
Barack Obama n’a surtout pas l’intention de se laisser entraîner dans un conflit armé en pleine campagne présidentielle et a pour ambition de terminer les guerres engagées par son prédecesseur George Bush en Irak et en Aghanistan. Netanyahou est sur une toute autre trajectoire. Il joue son avenir politique sur l’affrontement avec Téhéran, considère qu’Israël ne peut pas prendre le pari, trop risqué pour son existence, d’une République Islamique disposant de l’armée nucléaire et enfin qu’Israël a besoin de faire la preuve de sa capacité de dissuasion.
Les divergences sont profondes. Le président Barack Obama est persuadé qu’il peut éviter la guerre grâce à la reprise de négociations internationales. Les services de renseignements font état de contacts secrets entre américains et turcs avec des envoyés spéciaux de l’Ayatollah Khamenei qui pourrait accepter d’ouvrir des négociations. Cette information semble confirmée par l’article de l’ancien conseiller américain Dennis Ross dans le New-York Times du 16 février dans lequel il révèle que «l’Iran est prêt à discuter». Cet article a eu le don d’exaspérer les Israéliens qui ne croient nullement dans la volonté de négociation des Iraniens. Ils y voient pour preuve les attentats attribués aux Iraniens, contre des cibles israéliennes à l’étranger, à New Delhi et dans la capitale géorgienne de Tbilissi. Pour autant, les services de renseignements ne sont pas convaincus que l’Iran ait pu autoriser des actions en territoire indien, allié de Téhéran. Ils attribuent donc les attentats à des extrémistes iraniens cherchant à saborder la coopération diplomatique avec les États-Unis et le leader iranien qui pourrait accepter de suspendre son programme nucléaire.
Benjamin Netanyahou n’a pas l’intention de laisser les occidentaux et les Américains tergiverser et permettre à Téhéran de devenir une menace mortelle pour son pays. Le premier ministre israélien ne croit pas du tout à l’efficacité des sanctions et a manifesté sa colère à l’occasion de sa visite à Chypre le 16 février. Il a affirmé que «jusqu’ici les sanctions n’ont pas marché et nous sommes face à un régime qui viole toutes les règles. La visite guidée du président iranien dans l’usine nucléaire est la preuve que les sanctions n’ont pas paralysé les efforts de l’Iran de développer des capacités nucléaires». Les Israéliens considèrent que Téhéran cherche à gagner du temps en feignant de négocier avec Barack Obama et qu’ils seront contraints à une action militaire pour stopper le programme nucléaire iranien tout en mesurant bien les conséquences imprévisibles d’une guerre au Moyen-Orient qui effrayent Washington.
Accusation de «trahison»
La tension est telle entre les deux alliés que le président Obama a estimé nécessaire d’envoyer d’urgence son conseiller à la Sécurité Nationale, Tom Donilon, pour une visite en Israël le 18 février. Ce dernier doit s’entretenir avec les dirigeants israéliens «sur les questions régionales, y compris la Syrie et l’Iran». La Maison Blanche a précisé qu’il s’agit «de la dernière d’une série de consultations périodiques, de haut niveau entre les États-Unis et Israël, conformément à notre partenariat bilatéral fort, et à notre engagement inébranlable envers la sécurité d’Israël». Une tentative claire pour tenter de calmer le jeu avec Benjamin Netanyahou. Mais il n’est pas sûr que cela soit suffisant.
Les Israéliens ont seulement appris par leurs services de renseignements l’existence de contacts secrets avec l’Iran et ont qualifié de «trahison» cette diplomatie clandestine. C’est un mot fort qui caractérise les liens actuels entre les deux alliés et qui tend à discréditer l’administration d’Obama aux yeux de l’État juif. Le lobby pro-israélien a été mis en alerte puisque des sénateurs des deux partis, démocrate et républicain, ont manifesté ouvertement leur opposition à ces négociations secrètes avec l’Iran. Dans une lettre signée par une douzaine de sénateurs des deux partis, ils craignent que l’Iran n’utilise une reprise des pourparlers avec les puissances mondiales sur son programme nucléaire pour gagner du temps et pour diminuer la pression internationale: «Ces manœuvres tactiques sont une distraction dangereuse et ne devraient pas être tolérées».
Du temps pour une opération militaire
Dans le même temps, les Israéliens ne semblent pas vouloir se hâter dans la prise de décision d’une frappe contre l’Iran, malgré les déclarations enflammées de certains chefs militaires ou politiques. Les experts sont formels: le danger n’est pas immédiat car les ingénieurs iraniens et leurs conseillers étrangers n’ont pas encore rétabli la totalité du fonctionnement des centrifugeuses de Natanz. Ils considèrent que l’Iran bluffe en soutenant qu’il a résolu les problèmes du virus Stuxnet. Par ailleurs, les éliminations de savants nucléaires ont désorganisé les usines et porté un coup à la crédibilité des services de sécurité iraniens.
Israël préfère, pour l’instant, utiliser des méthodes clandestines qui ont l’avantage de limiter les risques et les pertes civiles sans soulever d’opposition frontale de la part des occidentaux. Mais le travail de sape n’est pas terminé et il continue à utiliser ses sous-traitants à Téhéran pour semer le trouble. La NBC avait rapporté que l’organisation clandestine iranienne «Moudjahidine Halak» serait à l’origine de l’élimination en série des savants iraniens liés au programme nucléaire et aurait été financée et entraînée par les services secrets israéliens. Elle aurait aussi fourni des renseignements aux américains sur le programme nucléaire ce qui mesure le degré de coopération entre la CIA et le Mossad.
Risques militaires
Et puis l’opposition internationale a une attaque contre les sites nucléaires iraniens est considérable. «Une attaque israélienne contre l’Iran risque de déboucher sur un conflit nucléaire et sur une catastrophe globale», a estimé le président russe Dmitri Medvedev dans une interview à la chaîne de télévision américaine ABC News. Dans le même temps, Charles Krauthammer, chroniqueur politique américain au Washington Post proche des Républicains, est favorable à une attaque qu’il juge inévitable. Il estime par ailleurs qu’elle n’aura pas de conséquences catastrophiques et ne voit pas la Russie ou la Chine intervenir militairement en faveur de l’Iran, tant qu’Israël s’en prend uniquement aux usines nucléaires.
Les analystes israéliens estiment aussi qu’une frappe limitée contre les installations nucléaires ne conduirait à aucune guerre généralisée. En revanche, Israël ne minimise pas les difficultés et les risques d’une action militaire bien qu’il dispose de la capacité technologique pour la réaliser. Les experts ont persuadés qu’une intervention ponctuelle n’entrainerait pas de coup d’arrêt définitif du programme nucléaire de Téhéran. L’ancien secrétaire à la Défense, Robert Gates, avait abondé dans ce sens en précisant qu’une action de l’aviation militaire israélienne ne retarderait l’échéance que de trois ans.
Le chef d’état-major interarmées américain, le général Martin Dempsey, qui mesure avec inquiétude l’impatience des israéliens, estime dans une interview à la CNN, diffusée le 19 février, qu’une frappe israélienne contre les installations nucléaires iraniennes «déstabilisera la région et n’atteindra pas ses objectifs à long terme». Il a ajouté: «Je ne dirais pas que nous avons réussi à les convaincre que nous avons raison et qu’ils agissent suivant de mauvaises considérations».
Israël décidera si et quand il interviendra contre l’Iran mais recherchera l’appui des puissances occidentales avant d’agir. L’Iran a préparé les infrastructures nécessaires au fonctionnement des centrifugeuses de nouvelle génération dans le site souterrain de Fordo, près de Qom. Le nouveau dispositif permettra d’accélerer l’enrichissement d’uranium. Les infrastructures électriques, les canalisations et le matériel annexe, nécessaires à l’activation de ces nouvelles centrifugeuses, ont déjà été installés sur place, mais pas encore les centrifugeuses. Il reste un peu de temps.
Jacques Benillouche
http://www.slate.fr/story/50323/INTERNATIONAL-nucleaire-iranien-washington-jerusalem-conflit
L’hypothèse d’une attaque de l’Iran par Israël resurgit
Si l’Etat hébreu entend empêcher l’Iran qui le menace de destruction de se doter d’armes nucléaires, il n’a plus vraiment le temps ni le choix.
http://www.slate.fr/story/45845/israel-attaque-iran-nucleaire-resurgit
Jacques Benillouche
Ca expliquerait aussi pourquoi, comme par hasard, un drone américain performant et de dernière génération « s’est jeté » miraculeusement entier et sans encombres dans les bras des Iraniens… Un drone dont les systèmes anti-détournement ET d’autodestruction ont fort à propos foiré au bon moment. Petit cadeau d’Hussein Obama à ses frères ? Sacrifiant et dévoilant ainsi la seule arme techniquement capable (que les Israéliens allaient utiliser) pour attaquer les centrales iraniennes. N’exécute-t-on pas sur le champs pour ce genre de trahison ? Jusqu’où ira ce président islamobéat dans la traîtrise ?
pourqui Israël ne dénone-til pas Obama auprès ds américains? En refusat, par exemple, les 9000 soldats? Ou en adressant un message à la nation américaine?
Je suis persuadé que la plupart des américains n’ont pas cette lecture des choses. et, franchement, j’aimerais bien qu’elle soit un peu fausse.
Guy, Ne voyez pas rapport de causes à effets dans ce semble se déroulé sous ce mandat d'Obama, il n'a fait que légèrement secoué le dattier et son acte le dépasse complétement. Quant à la Russie, attendez-vous aussi à beaucoup de surprises, que cela vous déplaise ou non ! Les vacances républicaines ne serons pas éternelles et personnellement je ne serais pas franchement contre un deuxième mandat démocrate. Non Guy, l'Iran n'aura pas de bombe atomique et Israël ne sera pas gênée par ces brassages bruyants et colorés et où vous vous trompez, Israël n'a jamais ratifié aucune convention de non-prolifération nucléaire, et que si certains "spécialistes mondains" se fabrique des frayeurs avec le nucléaire iraniens, les chefs d'états majors militaires de la planète savent qu'il ne faut pas s'en prendre à Tsahal ! Non, Guy, ce à quoi nous assistons et une bataille de renseignements, et soyez convaincu d'une chose, les réserves de querelles musulmanes sont bien plus importantes que leurs réserves de pétrole, qu'il suffit d'un seul de ces atout dont le Mossad distille les retombées avec une habilité exemplaire pour que ces barbares s'entretuent pour un siècle !!! Guy, il va y en avoir des virevoltes chez les musulmans avant qu'un de ces débiles, sunnite ou chiite, n'arrivent ne serait-ce qu'a maitriser la fabrication des pétards du 14 juillet. Concernant les installations d'enrichissement isotopiques iraniennes, si cela se trouve, elles sont déjà en ruines et vous n'en savez rien, et si ça se trouve vous n'en saurez rien pour encore une bonne décennie, il ne faudra pas trop compter sur les discours des mollahs pour avouer une telle défaite !!! A votre place comme à la place de beaucoup de pseudos spécialistes des affaires liées au moyen-orient, je m'inquiéterais pour l'Europe et ses réseaux islamistes armés, Europe où les armes légères et moins légères aux mains des terroristes islamistes se décomptent par millions !!!