Publié par Guy Millière le 28 mars 2012
 
 
L’assassinat de trois enfants juifs et d’un rabbin est désormais de l’histoire ancienne.
 
Ce n’étaient, après tout que des Juifs, me dira-t-on sans doute. Et leur famille a eu le mauvais goût de les faire enterrer dans cet Etat détesté de tous ou presque, Israël. En France aujourd’hui, on aime les Juifs lorsqu’ils sont morts il y a soixante cinq ou soixante dix ans. On les apprécie aussi s’ils sont discrets, s’ils baissent la tête, s’ils reçoivent des coups et gardent leur silence, s’ils adoptent une attitude de recueillement, comme dit Laurence Ferrari, s’ils ne s’affichent pas comme soutiens d’Israël, s’ils se conduisent en dhimmis et clament que l’islam est une religion de paix, d’amour et de fraternité. Sinon : tout peut arriver.
 
On apprécie aussi les Juifs quand ils ne portent pas de kippa, quand ils ne vont pas dans des écoles juives et ne fréquentent pas de synagogue. Sinon…
 
L’enfant agressé à Paris, ce mardi, ne s’est pas rendu appréciable, ou pas assez. Il s’est donc fait agresser. Les autres Juifs agressés ou insultés ces derniers jours ne se sont pas rendus appréciables non plus, ou pas assez eux aussi.
 
Les juifs qui n’ont pas vu de messages de paix, d’amour et de fraternité dans les graffitis antisémites tracés sur les murs des banlieues ces derniers jours ou dans les pages Facebook ouvertes à la gloire de Mohamed Merah ont, sans aucun doute, l’esprit tordu. Et les gens qui, comme moi ne sont même pas juifs et qui n’ont pas vu non plus, là, des messages de paix d’amour et de fraternité sont des pervers. Des islamophobes : ce qui, si on prend le mot selon sa signification veut dire des gens qui ont peur de l’islam, ce qui, comme dirait Sos racisme est un racisme. 
 
Comment une peur devient-elle un racisme ? Je demanderai aux gens de Sos Racisme. Poliment. Car ils peuvent aisément vous traîner en justice si vous n’êtes pas poli avec eux. De toute façon, il faut être très louche pour avoir peur de l’islam quand on a tous les jours des preuves d’amour, de paix et de fraternité islamique.
 
De toute façon, l’heure n’est plus à parler des Juifs. Les morts de Toulouse sont morts. Un adolescent est toujours à l’hôpital, gravement blessé. Mais qui va s’arrêter à des choses aussi infimes.
 
Le héros du jour s’appelle Mohamed. Merah. On ne cesse de parler de lui, de son enfance, de sa mère éplorée, de son père en colère contre la France, ce sale pays où il y a encore des Juifs, de son frère emprisonné, de ses films vidéos que la chaîne al Djazeera ne diffusera pas, de son état psychologique au moment où il a commis des actes qu’il faut tenter d’ « expliquer ». Comment un brave garçon condamné quinze fois par la justice, qui s’est entraîné au djihad et a posé des bombes en Afghanistan a-t-il pu devenir violent ? Le mystère est insondable.
 
Il y aura sans doute des images du transfert du corps de Mohamed Merah en Algérie, et d’autres images montrant son enterrement. Sa pauvre maman n’a pas voulu qu’il soit enterré en France, ce sale pays où il y a encore des Juifs et où les musulmans sont si persécutés qu’il finissent par tuer des Juifs.
 
Il y a des débats à la télévision où de bons musulmans expliquent que des êtres fragiles et tendres comme Mohamed Merah sont des victimes de l’abominable société française et que s’il y avait une grande mosquée sur la place du Capitole à Toulouse, des êtres fragiles et tendres comme Mohamed Merah se sentiraient moins frustrés.
 
Il y a des sites musulmans où on vous explique déjà que Mohamed Merah était un agent des services secrets français, et a été sacrifié par Nicolas Sarkozy, alors qu’il était innocent. Ces mêmes sites suggèrent que c’était un agent du Mossad et d’Israël.
 
Quand des Juifs sont tués par des musulmans quelque part sur la planète, attendez-vous à lire sur des sites musulmans que c’est la faute des Juifs et d’Israël. Ce qui, il faut en convenir, est un peu vrai, non ? Si Israël n’existait pas, il n’y aurait aucune raison de détester Israël. Et si les Juifs n’existaient pas, il n’y aurait plus de Juifs assassinés ou agressés. C’est l’évidence même.
 
Ne partageant pas ce genre d’évidence, j’aurais apprécié que le gouvernement français se débarrasse du corps de Mohamed Merah d’une manière plus convenable. Le jeter à la mer aurait risqué d’empoisonner les poissons, certes. Le mettre dans une décharge à ordures aurait souillé les ordures. Le jeter dans une fosse commune, je l’ai écrit hier, aurait eu un effet délétère sur la fosse commune. Mais il y a des gens qui disparaissent sans laisser de trace. Le gouvernement français a-t-il eu peur ? Sans doute. Peur de quoi ? De l’islam ? Serions-nous gouverné par des islamophobes ? Certains musulmans le pensent d’ors et déjà. Suis-je islamophobe pour imaginer que des musulmans considèrent que le gouvernement français st islamophobe ? Qui sait ?
 
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© Guy Millière pour www.Dreuz.info

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