Maxime Bernier est Ministre de la Petite Entreprise et du Tourisme Canadien. Dans un discours présenté le 3 février devant la Chambre de Commerce de Toronto, il explique pourquoi l’Europe va à sa perte (et pourquoi la santé économique du Canada est bonne).
Extraits.
« Je voudrais aujourd’hui vous parler d’un sujet qui me fascine depuis quelques années : comment sortir de la crise économique globale qui a débuté en 2007.
La plupart des gouvernements ont réagi en adoptant d’ambitieux plans de relance qui ont alourdi les dettes déjà élevées qu’ils avaient. Elle s’est maintenant transformée en crise de la dette publique et en crise budgétaire, en particulier en Europe et aux États-Unis.
Certains pays européens, comme la Grèce, doivent maintenant être sauvés de la faillite. D’autres, comme l’Italie et l’Espagne, ont des problèmes sérieux. Certains seront de nouveau en récession cette année. Plusieurs analystes prévoient que tout cela pourrait entraîner l’effondrement de l’union monétaire européenne. De leur côté, les États-Unis accumulent depuis plusieurs années des déficits gigantesques qui mettent en danger l’économie américaine à moyen terme.
Au contraire, la situation est sous contrôle au Canada.
Notre économie a créé plus d’emplois depuis la récession que nous en avons perdus durant la récession. Le Canada n’a pas trop souffert, en partie parce que nous avions des finances publiques saines avant la crise.
Pourquoi le Canada se retrouve-t-il dans une situation économique relativement enviable, alors que nos partenaires connaissent toujours de sérieuses difficultés ? Parce que nos partenaires appliquent les préceptes d’une école de pensée économique qui s’appelle le keynésianisme. Cette théorie a été développée par l’économiste britannique John Maynard Keynes.
Keynes avait très peu confiance dans les entrepreneurs et le libre marché. Il était un fervent défenseur de l’intervention du gouvernement dans l’économie. L’une des principales idées de Keynes est qu’en période de crise ou de récession, la meilleure façon d’en sortir est d’augmenter les dépenses du gouvernement. Même si le gouvernement a déjà un déficit élevé et une grosse dette accumulée, ce n’est pas grave. Il faut emprunter et dépenser.
C’est l’un des paradoxes proposés par Keynes : la solution à trop de dépenses est de dépenser encore plus. La solution à des niveaux élevés de déficit et de dettes est encore plus de déficit et de dettes.
Les économistes keynésiens prétendent que si l’économie américaine ne s’est toujours pas complètement remise de la crise, c’est parce que le gouvernement ne dépense pas suffisamment. Pour eux, des déficits budgétaires annuels correspondant à 10% du PIB, ça ne suffit pas. Il souhaite des déficits encore plus importants. Pour vous donner une idée, le déficit budgétaire du Canada cette année correspond à un peu moins que 2% du PIB.
Il y a quelque chose de fondamental qui cloche dans cette explication. La question centrale qu’on doit se poser est celle-ci : d’où vient l’argent que le gouvernement dépense ? Il doit bien venir de quelque part. Un gouvernement ne peut pas injecter des ressources dans l’économie à moins de les avoir d’abord retiré du secteur privé par des taxes et des impôts ; ou de nous avoir endettés davantage en empruntant l’argent.
Chaque fois que le gouvernement prend un dollar additionnel dans la poche de quelqu’un, c’est un dollar que cette personne ne pourra pas dépenser ou investir.
Les emprunts du gouvernement ont le même effet. Les investisseurs privés qui prêtent l’argent au gouvernement auront eux aussi moins d’argent à (…) à prêter à des entrepreneurs du secteur privé.
(Et donc) les emprunts et les dépenses publics augmentent ; les emprunts et les dépenses privés diminuent. Il n’y a aucun effet net, aucune augmentation dans la demande globale.
Nos amis keynésiens (…) les néo-démocrates et les gens de gauche, devraient comprendre ça.
Quand il dépense, le gouvernement fait toujours concurrence au secteur privé (en mettant) la main sur des ressources rares (l’argent). Lorsqu’on détourne des ressources de l’utilisation la plus productive (le secteur privé, les entrepreneurs créateurs d’emplois et de richesses), pour les utiliser à des fins moins productives dans le secteur public, on ne voit pas beaucoup de croissance.
Pour relancer l’économie, il faut donner aux entrepreneurs les moyens de créer de la richesse. Cela signifie, en premier lieu, de contenir les dépenses (de l’Etat). Dans le prochain budget, notre gouvernement annoncera des compressions de 5 à 10% dans les dépenses d’opération de l’État. Voilà une façon concrète de cesser de concurrencer le secteur privé.
Nous devons également réduire les impôts. Depuis le 1er janvier, l’impôt sur les sociétés au Canada est passé à 15%, le plus bas niveau parmi les pays du G7.
Enfin, il nous faut moins de réglementation. La paperasse inutile est une taxe cachée sur le travail des entrepreneurs qui touchent surtout ceux qui sont le moins capables de la supporter : les petites entreprises.
Il est impossible d’atteindre une croissance durable avec plus de dépenses publiques, plus de dettes, et plus de taxes et d’impôt. Ça, c’est la solution keynésienne.
C’est ce que l’opposition à Ottawa n’arrête pas de demander (Note de JPG : et c’est ce que tous les candidats à l’élection Présidentielle Française promettent de faire, retirant aux Français le moindre choix en matière économique autre que les taxer toujours plus). Leur seule solution pour n’importe quel problème, c’est plus de dépenses, plus de taxes, plus de stimulus artificiel et plus de dettes. Ils ne se rendent pas compte que trop de stimulus agit comme un sédatif économique plutôt que comme un stimulant. On ne peut pas retrouver le chemin de la prospérité simplement en dépensant toujours plus.
Les solutions keynésiennes ont échoué. Ce qu’il nous faut, c’est une approche conservatrice, qui met l’accent sur le rôle primordial du secteur privé pour créer de la richesse et soutenir la croissance économique.
La libre entreprise a fait du Canada un pays prospère. C’est la libre entreprise qui va nous sortir de cette crise. »
En ce qui me concerne, je désespère de constater que tant de Français, dont le bon sens populaire ne peut être facilement mis en doute, ne comprennent pas des règles aussi simples et se choisissent des gouvernements qui ponctionnent aussi violemment le fruit de leur travail.
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
@JPG: un super grand merci pour ce texte venant de la sphère publique « mainstream ». C’est le premier texte de cette provenance, enfin empli de bon sens, qu’il m’a été donné de lire concernant l’économie occidentale depuis plus de 20 ans. Voilà qui va à l’encontre de l’inversion des valeurs et qui remet celles-ci à l’endroit. Bien sûr, l’auteur n’est pas n’importe qui puisqu’il fait partie du gouvernement de Stephen Harper, un Conservateur allié de G.W. Bush en son temps. C’est très bien vu. Il y a quelques temps, je discutais d’une solution à la crise avec un ami libéral auteur de deux excellents opus sur la Liberté. La conclusion en est qu’effectivement la seule solution rapide, réaliste et efficace à la crise que nous connaissons est de diminuer les charges fiscales d’au moins 50% (pas moins, sinon c’est peine perdue) et de dégraisser les administrations publiques fromagères et leurs affiliés, les « brols » comme on dit en Belgique: pseudo-ONGs, associations sans but lucratif (ASBL) qui ne sont rien que des boutiques généralement tenues par nos bons Profiteurs Socialistes qui nous veulent tant de bien (la charge de l’impôt étant évidemment pour les autres), les observatoires divers, les ANPE (le ForEm et ses avatars), l’Union des Classes Moyennes (nom poli pour machine à créer du pauvre qu’est ce collecteur des impôts déguisés que sont les prélèvements obligatoires au prétexte de « lois sociales » et autres « acquis » socialo-débiles), les cabinets ministériels pléthoriques (qui font souvent doublons avec la vraie administration, celle qui est respectable), le Sénat, les Régions et Communautés, les provinces, la constellation des agences et sous-agences pararégionales souvent très « brolleuses », la Fédération des Entreprises de Belgique (sorte de Medef ulra-étatiste), stopper le financement public des syndicats et des mutualités, liquidation de la monarchie (Monsieur Albert Cobourg ne me gène pas mais lui et sa nombreuse famille coûtent fort cher) et instauration d’une république, etc. Sans oublier la privatisation des agences parapubliques et des intercommunales, le refinancement des retraites par capitalisation privée (mise en concurrence avec le régime étatiste « si honnête et si efficace ») et la privatisation des soins de santé, ceux-ci étant un business comme un autre (demandez à votre chirurgien pourquoi il a sacrifié sa belle jeunesse aux études si c’est pour être l’ « éégôôw » de Monsieur le Chauffeur de Bus des TEC (Les « TEC – T’es con », c’est la RATP wallonne). Encore une fois, l’Europe socialiste veut faire tout le contraire. C’est donc l’option du suicide collectif qui est privilégiée. A moins que la faillite complète ne les empêche de réaliser la débâcle finale et irréversible. Il est temps de créer la rupture avec le système de 1945 qui est désormais périmé dans ce monde globalisé. On n’a pas le choix! A moins que d’aller à fond vers l’unionsoviétisation de l’Occident genre « Partageons, partageons… ». Elles ont beau haïr les riches et le capitalisme: je ne crois pas un instant que nos populations de « drogués du fascistanat (assistanat forcé) » soient prêtes à la privation permanente. Si c’était le cas, elles ne savent pas du tout vers quel désert elles s’engagent.
Mandrake serait-il possible selon vous d’établir un seuil fiscal unique viable autour des 8-9%, tout en dégraissant littéralement l’Etat en le recentrant autour de trois missions; sécurité intérieure, sécurité extérieure, justice, avec peut-être une petite (toute petite) intervention dans la sphère de l’éducation pour donner une trame aux programmes scolaires.
Ajoutons à cela une décentralisation au niveau de la région pour les quelques missions principales restantes (éducation maternelle-primaire, gestion des infrastructures publiques(elles aussi réduites au minimum).
Alors serait-il possible d’envisager un tel seuil pour les particuliers et les entreprises (pour celles-ci il faudrait revenir à un code du travail réduit lui aussi au strict minimum)
Oui, exactement. Quant à l’impôt unique, il est en réalité plus juste au sens où tous les citoyens sont alors réllement égaux devant la loi et non devant le revenu, ce qui a pour effet de dynamiser la société: je travaille plus ou mieux et donc je gagne plus mais ne suis pas pénalisé par la fiscalité. C’est le juste retour tout simplement!!! Alors qu’aujourd’hui, on entend dire que la société est bloquée. Elle s’est autobloquée elle-même en voulant mettre l’état dans tout et à toutes les sauces sous prétext de protection. Mais protection contre quoi au juste? Appliquons aussi le principe de la subsidiarité: ce que le privé ne peut pas faire, c’est à l’état de le faire que ce soit pour des raisons objectivement économiques ou de principe éthique d’équité. Prenez l’exemple de la sûreté alimentaire ou encore de l’eau. Celle-ci n’est et ne peut être la propriété de personne. C’est un bien public (au bon sens du terme) de première nécessité et de survie. On peut vivre sans électricité, mais pas sans eau. Quant à l’enseignement et ses programmes, ils ne doivent pas être du ressort de l’état en tant que monopole. L’état n’est pas un critère de qualité. De plus, on sait bien comment l’état organise les programmes qui font office bien plus de propagande que de transmission réelle et objective du savoir. Comment peut-on avoir plus confiance dans un haut fonctionnaire (ex. Hollande ou Juppé) que dans un chef d’entreprise (ex. Bolloré ou Pinault)? Mon « choix » est vite fait, à condition toutefois que le jeu de la concurrence opère évidemment, sinon on retombe dans le monopole et donc le désastre à terme pour le portefeuille et la qualité de vie.
Tout à fait d’accord avec vous.
La question qui me turlupine est: serait-il possible à l’heure actuelle dans nos Etats européens de mettre ceci en place sans provoquer leur destruction au passage.
Pour ma part je pense que non.
Le totalitarisme est trop imbriqué dans l’Etat et l’Etat dans la société (du moins en France) pour que celle-ci tienne le choc d’un tel revirement.
On en reviendrait donc au même, l’Europe serait perdue.
Je ne suis pas d’accord avec vous du tout sur votre conclusion. On n’en reviendrait pas au même. Il faut frapper fort. Bien sûr que ce genre de grandes réformes ne peut réussir que s’il est un peu étaler dans le temps, l’objectif n’étant pas de mettre de créer encore plus de difficultés pour la population qui n’a pas besoin de cela en ce moment. Mais nous n’avons plus beaucoup de temps, sauf miracle. Votre message sonne comme « Surtout ne changeons donc rien ». Et donc finalement la relance ne peut passer que par le keynésianisme càd. encore plus de socialisme liberticide, encore plus d’étatisme, encore plus de dépenses, encore plus d’impôts et encore plus de dettes. On ne résout pas les problèmes ave ceux qui les ont créés. De toute façon, je l’ai déjà dit, le système croulera bien tout seul. Et alors là, que direz-vous? Qu’il faut doper la croissance par encore plus de dépenses, encore plus de dettes, encore plus de socialisme étatiste « bienveillant »? Que proposez-vous? Je vous suis tout ouï.
En fait je ne sais que répondre Mandrake…
vous le savez je suis contre toute forme d’interventionnisme de l’Etat dans la société au-delà du strict nécessaire, du vitale.
Pour avoir été élevé dans une famille orientée vers le socialisme, tout en étant passionné d’Histoire (je suis un passionné de curiosité en fait), je suis également complètement opposé à l’idéologie socialiste, et déplore d’ailleurs qu’on fasse la différence entre elle et le communisme, qu’on ne parle pas de des crimes qui découlent de cette idéologie ni de sa vocation totalitaire.
Quand à Keynes, je parle en amateur mais l’Histoire a montré les limites de sa doctrine, son aspect irréaliste et surtout en s’appuyant sur l’Etat elle plante les graines de la tyrannie.
Ma crainte quand à l’effondrement est la suivante, que les islamistes récupèrent la situation pour la tourner à leur avantage et prennent le pouvoir d’ici une vingtaine d’année.
Voilà pourquoi j’hésite entre survie d’un système qui s’enfonce dans le totalitarisme, un totalitarisme de plus ne plus apparent et fort (qui nous amènera sans doute lui aussi peut-être à pus long terme vers l’islamisation) et sa destruction dont je crains la récupération par les mêmes islamistes.
J’ai l’impression que la situation est bloquée…
Le jour où un candidat défendre une telle pensée économique accompagnée d’une conduite responsable en politique étrangère, en particulier un soutien inconditionnel à Israël et la lutte conte les totalitarisme (et donc l’Islam), je vote pour lui.
défendra* totalitarismes*
D’accord sur les dépenses publiques (le Canada est en bonne santé financière notamment grâce à des mesures d’austérité appliquées dès les années 90).
Il y a cependant deux points qui me sont encore obscurs :
– vous récusez l’intervention de l’état dans l’économie comme quelque chose d’inutile et malsain. Or, même s’il est vrai que le budget canadien est quasiment à l’équilibre, le gouvernement a mis sur pied un plan de relance d’environ 30Mds d’euros en 2009, ce qui représente 2,34% du PIB. En France, le plan de relance a été de 26 Mds (1,23% du PIB).
Je ne suis pas spécialiste et ce sont des chiffres glanés un peu vite sur internet, mais si ce n’est pas une intervention massive de l’état dans l’économie, et de l’argent pris dans la poche du contribuable, qu’est-ce donc?
– vous parlez de l’impôt sur les sociétés au Canada, qui a été ramené à 15%, et qui serait le plus bas des pays du G7. Mais de quel impôt sur les sociétés s’agit-il? Car au Canada, l’impôt sur les sociétés n’est pas perçu uniquement au niveau fédéral, mais est doublé d’une imposition à un niveau plus local. Ces 15% représentent-ils donc le taux total, ou bien n’est-ce que le taux fédéral? Et dans ce cas, la comparaison avec d’autres pays a-t-elle encore un sens?
Maxime Bernier, je rêve ?……Ici, en Beauce Chaudière Appalaches, c’est le nono qui, alors Ministre de la Défense, a oublié des documents top secret chez sa « distinguée« maîtresse. Celui, qui sans son papa Gilles ne serait qu’un avocaillon de banlieu. Celui qui a dernièrement proposé pour désengorger la paperasse bureaucratique de purement et simplement supprimer une loi chaque fois qu’on en voterait une nouvelle. Comme si faire l’exact opposé d’une mauvaise chose pouvait en produire une bonne !….
Au lieu d’apparaître compulsivement sur toutes les photos des événements locaux et le faire savoir aux citoyens à leurs frais, il aurait pu se demander pourquoi les Québecois ont un taux d’endettement de 150%, un service de santé scandaleux et une corruption à tous les étages qu’il ferait mieux de combattre au lieu de comparer des idéologies économiques censées sauver le monde….
Le Québec, c’est l’affaire de Jeannot la Charette. Et puis, vive le Québec libre, qu’ils disaient. Vive le Québec socialiste donc. Maxime Bernier est ministre fédéral. Quant à ses excès (ego, maîtresse, hérédité), oui, et puis après? C’est son discours qui nous a intéressé. Ceci, dit, votre post est aussi très intéressant: pourriez-vous nous expliquer en quelques mots pourquoi le système de santé de la Belle Province est scandaleux. Merci d’avance.
Bien le bonsoir du Québec (Canada), chers cousins français!
En tant que Québécois, j’ai toujours honte quand quelqu’un d’un autre pays (Mandrake dans ce cas-ci) sache qui est la crapule corrompue (tapez «Charest, corruption, collusion» sur Google) qui dirige ma province. Le Maclean’s en avait fait un bel article en 2010. Ce type est la honte du Québec et, pire, il a des chances d’être réélu, puisque les alternatives sont encore plus mauvaises que lui, ce qui n’est pas une mince prouesse.
Continuez votre excellent blogue! C’est la première fois que je commente et je le ferai sans doute peu souvent, mais je vous visite quasiment à chaque jour.
Ah et, message à Gil Alkirnoff: Maxime Bernier était ministre des Affaires étrangères, pas de la Défense. À chaque fois c’est toujours comme ça. Dès que Bernier ouvre la bouche, il y a toujours un séparatiste pour lui cracher dessus en nous rappelant cette histoire de maîtresse et le passé tumultueux (que je ne nie pas) de la dite maîtresse. Si Bernier est si «nono» que ça, pourquoi a-t-il été réélu à deux reprises avec des majorités écrasantes depuis ce temps? Les Beaucerons n’ont pas compris?
Majestic: Je vous salue, vous les Nord-Américains francophones. Vous ne devez pas avoir honte. Si vous avez honte, que devons-nous dire de ce côté-ci de l’Atlantique? Je vois le problème différemment et me demande chaque jour que Dieu fait pourquoi les pays francophones, y compris une bonne partie de la Suisse romande, sont souvent de gôôche, comme si le socialisme et ses avatars pouvaient proposer un projet de société intelligent, dynamique et capable de s’adapter à des défis nouveaux sans spolier la société en imposant une pensée unique qui va systématiquement à l’encontre des valeurs ultimes, de la logique économique et du bon sens commun. Il s’agit d’un phénomène bien francophone. Bien que je sois anglophone et francophone, c’est quand même là qu’est MA honte. Il ne s’agit donc pas de stigmatiser le Québec ou le Canada en particulier. Bien loin de moi cette façon de faire car je connais trop mal votre pays pour vous taper la honte. Mais comme Jeannot la Charette est socialo, ça peut pas être bon, ça c’est bien vrai.
@JPG: il est consternant de voir qu’il n’y a que trois intervenants pour cet article. Que faut-il en conclure? Que les lecteurs ne comprennent rien à l’économie? Que, dans le fond, le système en vigueur depuis 1945 les arrange? Ou encore que l’économie, sujet pourtant crucial s’il en est, ne les intéresse pas. A mon avis, c’est les trois à la fois. On est en France, et donc on y reste.
Guy Millière et moi-même constatons régulièrement ce que vous avez constaté : les articles sur l’économie n’intéressent pas nos lecteurs. Et je réponds à vos trois questions par : oui, oui et oui.
J’ajoute que selon moi, les Français, sur ce coup là, ne sont pas à blâmer : l’économie n’est pas, ou très mal, enseignée aux collège/lycée.
D’un autre coté si l’économie était correctement enseigné a tous,
ce serais une révolution en moins de 15 jours …
quand on voit comme on nous prend pour des cons (pardon), et que les politiques mise en place depuis 30 ans ne suivent ni les préceptes keynésiens (et je vous interdit de dire le contraire), ni ceux libéraux …
on comprend que la catastrophe est proche, vue la bouillie infâme qui nous est servie.
Même s’il était appliqué correctement, cela ne change pas au fait que Keynes s’est trompé.
puis-je me permettre de donner à Mandrake l’un de mes derniers textes. Tout à fait d’accord avec vous.
ATB
http://lautrevoie.org/docshtml/europederive.html
Très intéressant débat sauf comme l’a vu le donneur de leçons( le ministre canadien ) n’a pas sa culotte très propre et dans ce cas là il est déconseillé de grimper au cocotier. Et puis une petite restriction, car la santé n’est vraiment pas un business comme un autre, car elle concerne la vie des gens et dans les systèmes de santé privatisée on n’hésite pas, parfois, à envisager avec un grand cynisme la mort de personnes encore jeunes, et chargées de famille, avec beaucoup de cynisme. Ce sont les abus et la mauvaise gestion du système public de santé qui creusent son déficit.La preuve est sous nos yeux avec le système de santé, dérogatoire au droit commun français, tel qu’il fonctionne en Alsace et Moselle où il s’avère bénéficiaire alors qu’il ponctionne moins de cotisations et, que de surcroît il ne prévoit en cas de congé maladie qu’un seul jour de carence, dans le versement des prestations compensatoires, alors que le système français hexagonal en compte quatre.
En fait JPG, en France, comme vous le savez, nous sommes attachés à nos acquis sociaux et notre fonction publique est très puissante. Vous êtes dans un pays ou la remise en cause est très très difficile. Revenir à une retraite à 62 ans est mal vu, alors que c’est un tout petit pas vers le bon sens par exemple. On est tous attaché à notre sécurité sociale mais on ne comprend pas que le système ne peut pas tenir éternellement, on n’accepte pas de dépenser un centime de plus pour se soigner. Donc oui, quelque part, les gens préfèrent ignorer la réalité et laisser le fardeau à la génération suivante.
Il faut réduire les dépenses de l’Etat (il y a beaucoup de gâchis et l’ensemble de notre classe politique se donne le droit de dépenser à tout va, il va vraiment falloir changer cet état d’esprit, gauche comme droite sont identiques sur ce point), d’une part en arrêtant de gâcher l’argent en frais de cigare, en ipad offerts à des élèves (merci M. Hollande), en rentrant en jet privé le week end à 7000 euros l’heure de vol (merci Fillon), en arrêtant de dépenser n’importe comment dans les collectivités etc etc etc
et d’autre part, en rendant plus efficace et moins coûteuse notre fonction publique. Notre éducation ne fonctionne plus, c’est le premier budget de l’Etat, ça ne fonctionne pas mais le moindre changement entraîne d’immenses manifestations, on défend un système couteux qui ne fonctionne pas, pire, qui ne reflète pas du tout l’égalité à laquelle nous sommes attachés, mais on le défend quand même. Bref, les exemples sont nombreux.
Il est pourtant évident que face au pouvoir de la finance aujourd’hui, à savoir que la moindre crise qui touche un pays entraine une déferlante de boue sur les autres pays du monde, face à cette économie mondialisée (et si je suis d’accord avec l’article, j’ajoute qu’il me semble qu’un peu plus de morale est indispensable), le seul vrai pouvoir dont dispose les Etats, c’est un compte en banque bien garni. Et quand le compte en banque est dans le rouge (et on a dépassé le rouge vu la taille des dettes…), la finance est toute puissante. Paradoxalement, elle est si puissante qu’elle risque de se faire du tord à elle-même. Si nous ne remboursons pas notre dette, il est évident que ça ne peut pas profiter à ceux qui nous ont prêté.
Bref, si la France avait, comme la Suisse, comme le Canada, un solde positif, elle affronterait bien mieux la crise. Mais pour ça, il faut dépenser moins et donc, revenir sur des avantages qui nous coûtent beaucoup…
L’article est particulièrement intéressant et je suis totalement d’accord avec. En fait, il y a un équilibre à trouver et il est logique de penser que mieux on gère son argent, plus on à le pouvoir pour faire face et gérer les problèmes. Vivre à crédit n’est pas possible… Plus on s’endette, plus on est dépendant des crédits, plus on est dépendant des crédits, plus on s’endette, et faire le pari qu’en dépensant plus, on aura un retour positif sur son investissement, comme c’est si simplement marqué dans ma phrase, c’est justement, un pari et bien souvent, un mauvais pari…
Bonsoir,
Bravo pour cet article et peu importe qui l’a écrit, il n’en reste pas moins vrai.
Face à Keynes, il y avait Hayek mais bon, il n’a pas été retenu.
Avant, il y avait eu Bastiat. L’Etat est un spoliateur et il faut le réduire au plus, comme les minarchistes le préconisent.
Je serais d’avis que Mr Millière nous éclaire plus sur ce point économique car de toute évidence, si l’économie ne passionne pas c’est par manque de connaissance. En même temps, travailler jusqu’en juillet ou septembre pour la communauté nous prouve bien que la saine gestion de son patrimoine n’est pas à l’ordre du jour et là, pour le coup, c’est Marx qui doit se retourner dans sa tombe, notre époque est pire que le monde féodal, proche de l’esclavagisme de l’Angleterre du XIX ; Vive la société industrielle, Vive la société de consommation, Vive le collectivisme mais pour combien de temps encore ?
Merci pour vos infos, bonne continuation
La pensée dominante des 40 dernières années a abouti à lobotomiser
la majorité des citoyens français;il est cependant évident que l’inclination naturelle
de l’individu est la facilité et que seule l’éducation à l’autonomie et à la responsabilité peut
contrecarrer ce penchant;or tout est fait depuis un demi-siécle en faveur de l’assistanat, de l’excuse, du laxisme,et de la prise en charge à crédit par la collectivité !
on ne peut donc s’étonner du résultat;
Je crains malheureusement qu’il ne faille toucher le fonds avant d’assister à une refondation des mentalités et de nos sociétés.
Déjà le début de l’article est truffer d’erreur, de simplification excessive, et de clichés de libéraux sur le keynésianisme …
c’est déprimant en soit.
je vais tacher de répondre sur deux points que je juge essentiel:
1) La solution a plus de dette et de dépense N’EST PAS PLUS DE DETTE ET DE DÉPENSE !!!
En lisant Keynes la première chose qu’on comprend est sa méfiance pour la finance dérégulé et l’endettement excessif (si les banques sont resté régulé jusque dans les années 90 je vous pose la question de savoir qui en était à l’origine)
Keynes a donnée ses pratiques a un moment ou l’on était en crise de surproduction, et vue qu’il fallait bien passé la production quelque part il a juste indiqué que l’état pouvait s’y coller.
2) sur l’effet d’éviction des dépenses publiques
Il faut comprendre une chose: les méthodes de Keynes ne sont valable QU’EN CAS (et uniquement dans ce cas) DE CRISE ÉCONOMIQUE !
et pas a un autre moment.
Pourquoi ? parce qu’il se passe une chose particulière: l’épargne de précaution (kézako ?), j’explique:
Dans des difficultés, lorsqu’on entre en crise, les gens voient l’avenir de manière bien plus sombre (chômage qui augmente, perspective en berne …), et donc il font une chose: ils épargnent d’avantage « au cas ou » (perte d’emplois, baisse de salaire …).
Cela a deux effets: moins de consommations (perte de débouchés pour les entreprises et donc aggravation de la crise mais passons).
Et surtout HAUSSE DE LA QUANTITÉ D’ÉPARGNE DISPONIBLE !
Pour ceux qui n’ont toujours pas compris je fais le dessin:
les entreprises investissent moins (oui oui c’est la crise souvenez vous) donc pas de besoin de financement de ce coté
hausse de la quantité d’épargne disponible.
(logiquement chute du taux d’intérêt aussi)
mais c’est pour cela qu’en cas de crise il n’y a PAS d’effet d’éviction.
PARTIE POUR LES LIBÉRAUX ^^ (si vous n’en êtes pas sautez le passage)
Je parle uniquement en cas de crise !
Car n’importe quel (vrai) économiste keynésiens va dire la même chose que vous sur l’endettement des états européens sur les 30 dernières années:
c’est stupides, imbéciles, dangereux et j’ajoute CRIMINEL !
pourquoi ?
simplement parce que cela détruit les marges de manœuvres en cas de crise …
et comme le disais Keynes lui même: « le meilleur moment pour faire de l’austérité au trésor, c’est en période de croissance ».
Donc maintenir des déficits en période de croissance est stupide … … et … !
Bonne soirée à tous.
Très bon article sur un sujet brûlant ! Bravo aux différents intervenants pour leurs commentaires. Mandrake en particulier (qui au passage donne une leçon de vocabulaire belge).
Voilà un petit texte de vulgarisation économique clair et compréhensible pour tous. « Ce qui se conçoit bien s’exprime clairement et les mots pour le dire arrivent aisément » !
Je vais bien sûr l’enregistrer et le conserver pour mon usage personnel !
J’oubliais, bravo aux intervenants, soit, mais bravo à Dreuz.info et JPG.
Une question encore. La dérégulation du système bancaire a t-elle été une très bonne chose ? Le résultat obtenu permet quelque peu d’en douter.
Comme le dit très bien le professeur Guy Millière http://www.dreuz.info/2012/02/obama-et-la-crise-manufacturee/ , le problème de la crise dite financière est due à un excès de dirigisme, non à un excès de libéralisme. Cela n’a pas été dit en Europe, et finalement peu soutenu aux USA. Nous vivons dans une société du nivellement par le bas où des politiciens ignares et incompétents sont arrivés au pouvoir et font n’importe quoi. Comme je l’ai écris moi-même:
« Le débat politique ne s’élève jamais, il est fait de guerres de clans, de propos niais, de mini-problèmes et uniquement de « ôte-toi de là que je m’y mette ». La politique est seulement une guerre entre minables, ils ne connaissent que la stratégie pour la possession et la conservation du pouvoir, ils sont très loin des idées, des connaissances et de la sagesse. »
http://lautrevoie.org/docshtml/combat.html
Jean François Kahn vient d’ailleurs d’écrire un bouquin dont le titre est « Menteur », je ne l’ai pas lu, mais je l’ai entendu en parler sur Télématin,il parlerait ( à confirmer par la lecture) du mensonge politique et de la guerre que se livre les politiciens. C’est ce que je dis aussi (mais je suis un anonyme).
La gauche extrême est sortie victorieuse de la guerre 40/45, on en paie encore le prix aujourd’hui.On connait la chanson, la gauche est généreuse,elle est démocratique,elle est pour le peuple…la droite est toujours ennemie du peuple, elle favorise les riches et les injustices et bla bla bla…
Il y a 30 ans que je suis écoeuré par notre Europe « à gauche toute », il serait temps de changer de braquet, mais pour cela il faudra suivre des gens en dehors du sérail et sortir de sa torpeur.
Cher ATB, Merci pour vos posts et les liens vers l’Autre Voie/l’Autre Voix. Ils sont très utiles et l’on gagne à vous connaître. A recommander. Je continuerai de vous lire sur les affaires belgicaines. Vous êtes très au fait, on dirait. Continuez. A plus. M.
Merci, vous pouvez me contacter en direct via mon site, j’en serais heureux (rubrique contact sur mon site). Dreuz est pour moi un véritable soutien, Millière un professeur. Par ma formation , mon expérience, je suis un libéral économique dans le vrai sens du terme. On est souvent seul tant les médias soutiennent les « pseudos » économistes gauchistes et opportunistes. Je suis un ANTI Keynes depuis toujours. J’aime tant la forme que le fond sur Dreuz et j’en remercie JPG et Garroté les fondateurs du site. Avec vous tous on se sent soutenu, moins seul et porté par ses convictions,ses connaissances partagées. Il y a des sujets sur lesquels je ne connais rien (pas l’économie évidemment), je fais confiance à Dreuz pour m’informer. Par discrétion je n’ai jamais mis mon site dans mes commentaitres, je l’ai fait une première fois hier et aujourd’hui, cela me semblait opportun, Dreuz pub a publié, merci pour cette confiance.
A bientôt
Lisez le dernier livre de Philippe NEMO et vous y verrez certaines des raisons de l’apathie intellectuelle des pseudo élites françaises