Les élections primaires de mardi, le « Super Tuesday », n’ont fait que confirmer ce que je pensais et que j’ai écrit dans mon précédent article sur les élections américaines. Mitt Romney a fait un pas supplémentaire vers la nomination, qui ne devrait sans doute pas lui échapper, mais il apparaît comme un candidat faible, très faible, dont on peut sérieusement douter qu’il soit susceptible de m’emporter en novembre prochain, quel que soit le choix du candidat à la vice-présidence.
Certes, Mitt Romney l’a emporté dans le Massachusetts (aucune surprise, c’est l’Etat dont il a été le gouverneur), dans le Vermont (état très modéré et plutôt à gauche comme le Massachusetts), en Virginie (où, faute d’avoir pu concourir, ni Newt Gingrich ni Rick Santorum n’étaient présents), dans l’Idaho et, à l’arraché, en Ohio. Mais il ne remporte nulle part un score qui montre qu’il remporte l’assentiment massif et sans conditions de l’électorat républicain. Si Newt Gingrich ne remporte qu’un seul Etat, la Georgia dont il est originaire, et semble en perdition, ce n’est pas le cas de Rick Santorum, qui gagne l’Oklahoma, le North Dakota et le Tennessee, et qui n’a perdu l’Ohio que de justesse.
Mardi prochain, les élections primaires du Kansas, d’Alabama et du Mississippi auront lieu, et Rick Santorum devrait s’y imposer. Sauf si, cas très improbable, Gingrich se redressait. Mais Romney semble n’y avoir aucune chance.
Mitt Romney n’est dans la position de vraisemblable candidat, je l’ai dit, que grâce au fait qu’il a été présélectionné par le parti républicain et par la majorité des commentateurs conservateurs, en ce qu’il semblait incarner la sécurité par la modération. Ce type de choix a conduit le parti républicain à la défaite un grand nombre de fois : George Herbert Walker Bush a été élu en 1988 comme l’hériter de Reagan, les électeurs l’ont rejeté en 1992 lorsqu’il est apparu être une forme d’ancêtre politique de Mitt Romney, Bob Dole a été battu en 1996, John McCain a été battu en 2008. Bush père, Dole et McCain soutiennent Mitt Romney aujourd’hui, très logiquement.
Mitt Romney n’est dans la position où il est que parce qu’il est en campagne, en réalité, depuis cinq ans, et parce qu’il dispose de moyens financiers considérablement supérieurs à ses opposants et a pu, jusqu’à présent mener des campagnes de publicité négative qui les ont fait tomber les uns après les autres (en Ohio, il a, une fois encore, dépensé des sommes considérables pour dénigrer Rick Santorum).
Il ne disposera pas de ces avantages face à Obama, qui est en campagne continuelle depuis aussi longtemps que lui, tout en disposant du fait qu’il est Président sortant, qui dispose de sommes bien plus importantes que celles dont disposera Romney, et qui, en matière de publicité négative, est, avec la complicité de son ami David Axelrod, formé comme lui aux méthodes de Saul Alinsky, un maître qui n’a pas d’équivalent sur la scène politique américaine. Comme l’écrivait récemment mon ami David Horowitz : si Bill Clinton était un menteur professionnel, Obama a porté la profession de menteur vers des niveaux insoupçonnés jusqu’alors.
En cinq ans, Mitt Romney n’a pas convaincu les conservateurs, et il l’est devenu très tard pour qu’il puisse les convaincre : il en résulte et en résultera un déficit d’enthousiasme qui peut peser lourd. Si Romney avait désavoué le système d’assurance santé qu’il a mis en place dans le Massachusetts, peut-être en aurait-il été autrement, mais il ne l’a pas fait, et il ne le fera pas : ce qui l’empêchera de critiquer le système de santé mis en place par Obama, qui est pourtant au centre des préoccupations de millions d’Américains.
Mitt Romney est, par ailleurs, mormon, et il est très clair, au vu des résultats de mardi, que cela compte pour les électeurs chrétiens conservateurs, quand bien même certains diront le contraire. Et si on imagine que la campagne d’Obama ne va pas utiliser l’argument (de manière feutrée, bien sûr), on se trompe.
Mitt Romney a fait campagne sur deux thèmes : le fait qu’il était plus éligible que ses opposants, et le fait qu’il connaissait mieux l’économie qu’Obama. Le critère de l’éligibilité tombera sitôt il sera candidat. Ses compétences économiques peuvent fort bien ne pas paraître constituer un argument suffisant si une reprise, même asthénique, se dessine aux Etats-Unis, et si un toilettage des chiffres du chômage parvient à faire illusion. Romney vient, par ailleurs, du monde de la finance, qui, depuis quatre ans, n’est pas le secteur capitaliste préféré des foules américaines. Le mouvement Occupy Wall Street a été formaté par des gens de l’entourage d’Obama pour déstabiliser un candidat tel que Romney, et cela n’a été sans doute qu’un début.
Mitt Romney, enfin, s’est refusé à faire campagne sur d’autres thèmes et l’a encore répété ces jours derniers. On peut compter sur la campagne Obama pour user de ces autres thèmes et faire son possible pour mettre Romney en difficulté. Romney, en supplément, n’a jamais attaqué frontalement Obama : Obama, lui, n’hésitera pas un seul instant. La posture de Romney sur ce plan est exactement celle qu’avait adopté McCain : elle a tellement bien réussi à McCain que Romney aurait vraiment tort de ne pas la reprendre à son compte.
Ce qui a favorisé Romney, lors du Super Tuesday une fois encore, est que ses opposants sont divisés. Si Gingrich se retirait au profit de Santorum, une dynamique pourrait s’enclencher. Si les voix de Gingrich et de Santorum s’étaient additionnées mardi, Mitt Romney aurait été défait de manière écrasante en Ohio, la victoire de Santorum dans l’Oklahoma, le Tennessee et le North Dakota aurait été si imposante qu’elle aurait montré que Mitt Romney, dans nombre d’Etats, ne parvient pas à atteindre la barre des trente pour cent.
J’aimerais ne pas être pessimiste, et j’aimerais plus encore voir mon pessimisme démenti : pour l’heure, je vois mon pessimisme confirmé. Hélas.
Pour un homme qui a le bilan d’Obama, disposer encore de plus de quarante huit pour cent d’opinions favorables est une prouesse de mauvais augure pour les Républicains.
Pour un homme comme Mitt Romney, faire quasiment partout des scores qui oscillent entre 24 pour cent et 40 pour cent est un signe inquiétant.
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Guy Millière pour www.Dreuz.info
Gingrich doit sortir des primaires et soutenir Santorum qui est, aujourd’hui, le mieux placé des candidats conservateur. C’est la seule solution pour faire obstacle à Romney.
Le report des voix des électeurs de Gingrich sur Santorum auront raison de Romney.
Mêmes causes, mêmes effets ! La propagande est entre les mains des “anti occidentaux”, aux USA, comme en Europe.
En effet, le parallèle entre le mollasson ROMNEY et le mou Mc CAIN est frappant. Il est à craindre que les Américains boivent le calice jusqu’à la lie et réélisent le squatteur illégal de la Maison Blanche.
Ce faisant, ils se puniront durement eux mêmes, de leur profonde stupidité. Mais hélas, ils renforceront aussi le nazislamisme dans le monde.
Car n’en doutons pas, le semi musulman élu fera le maximum possible pour l’extension du dar el islam, pendant les quatre ans que les abrutis lui auront accordés.
Tout ça est consternant, en pleine crise économique, sociale et financière, face à Obama, le GOP ne trouve rien de mieux que de proposer aux Américains de 2012 le choix entre un multimillionnaire de Wall strett et un évangéliste du 16e siècle. L’abstention va établir un record historique.
1 Américain sur 2 ne vote pas, c’est malheureusement grâce aux millions d’abstentionnistes républicains qu’Obama va être réélu.
autant voter pour Sylvester Stallone a la presidence des USA !
C’est maintenant que Bibi, devrait agir pour couler le candidat obamuz.
@ Guy :
Georges Bush junior qui était quand même nettement mieux que son père, soutient-il lui aussi Romney ?
N’est-il pas dommage que Gingrich soit aujourd’hui quasi éliminé alors qu’il est quand même nettement plus solide que Santorum, en économie par exemple ? Doit-il vraiment se désister ?
Un bémol à tout cela: Romney a fait de bonnes performances dans les primaires de plusieurs swing states: New Hampshire, Floride, Nevada, Ohio, Michigan.
Ce sont ces états, hésitants entre GOP et démocrates, qui feront la différence en novembre.
Même si la mobilisation des électeurs conservateurs du Sud et de l’Amérique intérieure est moindre en raison du profil de Romney, l’avance du GOP dans ces états est telle qu’il paraît difficilement envisageable de les voir basculer.
En revanche, il sera important de faire basculer des swing states, car les voix des grands électeurs du Sud et de l’Ouest ne suffiront pas à atteindre les 270 nécessaires.
Et pour cela, le succès de Romney dans les swing states est probant.
Bonjour Mr Millière. Vous avez des contacts haut placés dans l’appareil républicain et conservateur. Essayez d’influer sur Gingrich pour qu’il se retire au profit de Santorum…s’il vous plait…pour les Etats Unis
@Wang. Gorge W. Bush ne s’est prononcé pour personne. Je serais étonné qu’il soutienne Romney. Pour c qui concerne Gingrich, je regrette ses mauvaises performances, mais les faits sont là, et il sera difficile, très difficile pour lui de remonter la pente. Je doute même qu’il soit encore candidat dans quelques semaines.
@Benax. Vous reprenez, en fait, la thèse de l’éligibilité de Romney. Ce que Romney peut gagner chez les modérés, il peut le perdre, et c’est un risque très réel, en termes déficit d’enthousiasme chez les conservateurs et de réticence chez les évangéliques. Décider de faire campagne essentiellement sur l’économie est très dangereux face à un Président sortant qui agit comme agit Obama.
Je conseillerai à tous ceux qui pensent que Mitt Romney st un bon candidat de lire cet article: “Mitt Romney, The Unconvincing Convert”
http://www.redstate.com/dan_mclaughlin/2012/03/05/mitt-romney-the-unconvincing-convert/
Well, Monsieur Millière, vous n’aimez pas Mitt Romney et c’est votre droit. Ceci dit, si MR a des faiblesses, Rick Santorum c’est ridiculisé avec ses propos moyenâgeux sur la contraception (en 2012) et sur… le rôle de Satan dans la vie sociale Américaine. De plus il est bordélique au possible au point de perdre des délégués pour de simples problèmes de paperasse.
Romney manque de charisme, c’est vrai, mais il a un excellent sens de la stratégie et un don particulier pour l’organisation. Et puis, en bon manager, il prend les problèmes les uns après les autres. Sa campagne de Novembre n’aura probablement rien à voir avec celle qu’il fait aujourd’hui.
Dire que MR ne doit sa nomination qu’au fait d’avoir le support du GOP et de son pognon est partiellement vrai mais un peu réducteur aussi. Et puis ce que l’on reproche le plus à MR sont ses pubs négatives : Well, ça marche et ce sera bien utile en novembre car Obama a de sacrés mauvaises affaires sur les bras. Je suis sûr que MR saura bien les exploiter.
Tout n’est pas perdu.
Je ne comprends pas bien pourquoi monsieur millière qui milite pour le rayonnement des USA soutiant par ailleurs un candidat aux positions aussi archaïques (notamment sur l’égalité homme/femme) que Santorum. Comment pourrait-il représenter les hommes et les femmes américains aujourd’hui, au 21e ?
@jacques. Esperons que vous aurez raison. Un commentateur sur pjmedia ecrivait hier que Romney se presentait comme manager alors que le probleme aujourd hui est l entreprise elle meme. Romney a declare hier qu il n attaquerait jamais Obama sur son passe, ce qui n est pas bon signe. Il a reitere aussi des propos sur le rechauffement global qui ne me disent rien qui vaille.
@ delphine. Santorum tient sur les questions sociales des propos qui ne sont pas plus archaiques que ceux tenus par Reagan en son temps, et qui paraissent tels depuis l Europe surtout, ou depuis les positions de la gauche smericaine. Sur un plan economique, ses propositions sont globalement solides, en geopolitique aussi. Je pense, cela dit, je l ecris, que le candidat sera Mitt Romney.
Je partage aussi certains de vos doutes mais, bon, nous n’avons pas le candidat idéal ce coup là. De toute façon je ne prétends pas détenir la vérité, je dis simplement ce que je ressens. Et puis la seule joie de voir Obama partir de la Maison Blanche fera ma journée quel que soit le candidat.
J’ai pas dit qu’il fallait supprimer mes 3 messages, j’ai dit qu’il fallait supprimer celui qui était parti de façon intempestive …
J’avoue avoir peu de moyen pour savoir quel message est parti de façon intempestive…
@Guy milliere,
Je partage l’avis de Delphine. Si il est vrai que Reagan, en son temps, défendait des positions conservatrices, il n’en reste pas moins qu’il ne faisait pas figure de repoussoir comme Santorum actuellement. La saillie de ce dernier concernant JFK était d’un goût extrêmement douteux.
Reagan, à l’inverse, y compris dans ses mémoires (An American Life) n’avait que des éloges vis-à-vis de Kennedy. Certes, on peut penser ce que l’on voudra de JFK (qui était bien loin des démocrates d’aujourd’hui et aurait certainement été du côté de George W. Bush) mais cette sortie n’était à pas l’honneur de Santorum.
Ce dernier a toujours refusé d’être un républican réaganien. Il le dit lui-même ici. Santorum a également vivement critiqué Reagan sur la Social Security.
Et pour finir, il a vertement tancé les caciques du GOP. Si il n’a pas tort sur le fond, cette guerre ouverte n’a fait qu’accentuer l’impression d’une division au sein du parti républicain. Il est des choses qui ne se font pas en public à une heure où il faut rassembler la base. Même si encore une fois son diagnostic était juste.
“L’économie vaudou” de Bush senior en 1980 n’a pas empêché Reagan de le nommer vice-président. Reagan avait surtout en tête d’unir le parti.
Vous avez raison concernant les choix de candidats : Bush senior, Dole, McCain. Mais si Romney n’a pas vraiment ma faveur, Santorum ne saurait gagner contre Obama. Le précédent Goldwater est encore dans les mémoires.
En outre, tout catholique qu’il est, Santorum a tout de même perdu son électorat de base catholique dans l’Ohio au profit de Romney… le Mormon.
Je ne suis pas persuadé qu’Obama sera réélu. Je crois que les révélations de feu Andrew Breitbart n’ont pas fini de nous en apprendre sur Obama.
Rasmussen Poll: Romney and Santorum Ahead of Obama
Rasmussen Tracking Poll Puts Romney Up 5, Santorum Up 1 Over Obama
by Ed Morrissey
Rasmussen’s daily tracking poll has good news for Republicans, and two of the Republican candidates. The ongoing daily survey of 500 likely voters shows Barack Obama’s job approval at 44/54, the lowest since the end of December in this series, and both Mitt Romney and Rick Santorum have leads in head-to-head matchups: Looking at Tuesday’s upcoming primaries, the GOP race in Alabama is essentially a three-way tie, while Mitt Romney leads by eight in Mississippi. Nationally, Romney now leads Rick Santorum by 12 points. Regardless of who they want to win, 80% of Republican Primary Voters nationwide believe Romney will be the party’s nominee.
With the perception growing that he will be the GOP nominee, Romney leads President Obama by five points in a hypothetical 2012 matchup. Today’s numbers show Romney at 48%, Obama at 43%. That’s Romney’s largest lead since December. If Santorum is the Republican nominee, he is up by one point over the president, 46% to 45%. This is the second time since polling began in 2011 that Santorum has had a slight lead over Obama. Romney is the only other candidate to lead the president more than one time in the polls.
Read more: http://nation.foxnews.com/2012-presidnetial-race/2012/03/10/rasmussen-poll-romney-and-santorum-ahead-obama#ixzz1omPSjqUR
Une petite lueur d’espoir;) D’accord, les sondages montent et descendent mais c’est un signe plutôt encourageant. En revanche je suis navré de constater que l’écart entre Santorum et Obama ne soit pas plus important…, et que Mitt Romney soit si loin devant Santorum.
L’élection de Santorum en Novembre, à elle seule, laverait l’affront des 4 années d’Obama à la Maison Blanche.
J’ai horreur de ce que je vais écrire, mais je ne peux le dissimuler :
J’ai publié deux liens, le premier pour suivre l’intégralité des sondages, le second pour suivre les résultats des votes et des caucus. Pas une seule fois les résultats des premiers n’ont valider les seconds.
Apologies for this comment being in English. I feel very strongly that President Obama will not be reelected in November, 2012. If one spends time in NY, LA, SF, Chicago or one of our other big coastal cities, it is hard to believe that Obama won’t be reelected. One will get this same impression from our media.
If one leaves the big coastal cities the feeling is totally different. I am 59 years old and I have never seen this much anger and frustration aimed at our president. It is not racial (well, I’m sure a small bit is)and it is very widespread.
In brief, President Obama campaigned as a “moderate” and as a “uniter”. He has proven to be an “extremist” and a ‘divider”. More and more will be revealed about President Obama’s past over the next seven months and, by November 6th, Santorum, Gingrich or Romney will beat him by at least 5% of the popular vote. It might be 10% of the popular vote.
Mercredi 11 avril 2012
Etats-Unis : Rick Santorum se retire de la course à l’investiture républicaine