Publié par Michel Garroté le 4 avril 2012

 

   

   

Michel Garroté – Les protestations se multiplient – enfin ! – suite à la déclaration du grand mufti halluciné d’Arabie Saoudite il y a une quinzaine de jours, demandant la destruction de tous les lieux de culte chrétiens dans la péninsule arabique (il y a même quelques évêques, ça et là, qui pour une fois, réagissent…). En Arabie Saoudite, où le nombre des chrétiens est estimé entre 800 000 et 1,5 million (sur les quelque 3,5 millions vivant dans le Golfe), l’islam est religion d’Etat et toute autre pratique religieuse, exercée en public comme en privé, est interdite et passible de prison (à l’exception des quartiers spéciaux réservés aux Occidentaux et encore…). La construction d’églises, l’importation d’ouvrages ou objets religieux non musulman ne sont pas non plus autorisées. Les chrétiens présents en Arabie Saoudite viennent majoritairement d’Inde et des Philippines qui fournissent la main d’œuvre de la péninsule, essentiellement des ouvriers et des employées de maison. Le royaume compte également de nombreux expatriés occidentaux ou indiens qui exercent des professions médicales, sont employés comme ingénieurs ou occupent des postes élevés dans les entreprises.

De par le monde, différents évêques et organisations de l’Eglise catholique (qui représente la majorité des chrétiens en Arabie Saoudite), mais aussi des responsables d’autres Eglises et communautés religieuses diverses ont condamné fermement ce décret « d’une intolérance alarmante ». Les Philippines, qui ont sur place une très forte communauté d’expatriés chrétiens et dont les démêlés avec l’Arabie Saoudite à ce sujet sont fréquents, ont demandé des explications au gouvernement saoudien, lequel demeure étrangement silencieux depuis les événements. En Europe, des évêques catholiques allemands, dont Mgr Robert Zollitsch, président de la Conférence des évêques, l’ensemble des prélats autrichiens mais aussi le responsable des chrétiens expatriés de l’Eglise orthodoxe russe, l’archevêque Mark de Yegoryevsk, ont fait part de leur consternation et de leur extrême préoccupation.

Mais c’est de la Conférence des évêques d’Autriche qu’est venue la manifestation d’indignation la plus vive, celle-ci rappelant qu’elle avait ouvert en octobre dernier à Vienne un centre interreligieux pour le dialogue entre l’islam et le christianisme, en collaboration avec l’Arabie Saoudite, qui en était le principal soutien financier – un aspect du projet à l’origine d’une importante polémique locale. Qualifiant le décret d’« inacceptable et incompréhensible », les évêques autrichiens ont souligné que les paroles du grand mufti mettaient en danger les chrétiens non seulement sur toute la péninsule arabique mais partout dans le monde. La Conférence épiscopale s’est déclaré également très étonnée de « la contradiction flagrante entre le dialogue initié par le roi saoudien et la prise de position de son grand mufti » et a réclamé des explications à Riyad. Cela dit, il fallait être particulièrement naïf pour ouvrir « à Vienne un centre interreligieux pour le dialogue entre l’islam et le christianisme »…

Au sein de l’Eglise catholique de l’Inde, qui compte un grand nombre de ses ressortissants en Arabie Saoudite, le Conseil pan-chrétien indien, le All India Christian Council (AICC), a publié une déclaration le 30 mars dernier, signée de son président Joseph D’Souza et de son secrétaire général John Dayal, dans laquelle il appelle New Delhi à intervenir de toute urgence.

On apprécierait que d’autres Conférences d’Evêques dans d’autres pays libres daignent manifester leur « indignation » (c’est tellement à la mode) au lieu de toujours nous la jouer « islamophile » et « israélophobe »…

http://eglasie.mepasie.org/divers-horizons/arabie-saoudite-inquietude-des-chretiens-apres-la-fatwa-contre-leurs-eglises-lancee-par-le-grand-mufti

Copyright Michel Garroté 2012 & Sources citées

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