Publié par Michel Garroté le 14 mai 2012

Michel Garroté – Cela s’est produit, il y a très exactement un an, jour pour jour, le 14 mai 2011, au soir. La police newyorkaise, monte dans un avion  – devant se rendre à Paris –, pour en extraire un certain Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI et titulaire d’un laissez-passer diplomatique. Le lendemain soir, le 15 mai, le même DSK, qui vient de passer vingt-quatre heures au poste de police, est transféré ailleurs, sous les caméras d’une centaine de journalistes, qui ont été conviés, à l’avance, par la police elle-même, à ce transfert.

Pendant exactement trente-trois secondes, les journalistes – conviés à ce spectacle par la police – filment sous toutes les coutures un homme mal rasé et épuisé. La police reconnaît par la suite que – normalement – elle ne convie pas les médias à ce genre de transfert, notamment en vertu de la présomption d’innocence (sans compter l’immunité diplomatique conférée à DSK en vertu du droit international public).

Plus tard, au tribunal, même scénario. La juge newyorkaise convie les médias. La salle d’audience est pleine à craquer de journalistes. Par la suite, la juge, comme la police, reconnaît que – normalement – elle ne convie pas les médias à ce genre d’audience.

Côté Sofitel aussi, des anomalies se produisent. Normalement, lorsqu’un client est soupçonné de harcèlement sexuel sur une employée, l’hôtel obtient un discret arrangement financier à l’amiable. Mais dans l’affaire DSK, le Sofitel applique une toute autre règle que ni le Sofitel ni aucun hôtel ne pratique dans ce genre de situation : en effet, le Sofitel prévient la police, ce qui revient à se faire à lui-même, le Sofitel, la pire publicité que l’on puisse imaginer.

Côté plaignante, les mensonges et les déclarations contradictoires s’accumulent. Les relevés des cartes magnétiques ouvrant les portes de chambres et les bandes des caméras vidéo surveillant les corridors démontrent que rien ne s’est déroulé comme l’avait allégué la plaignante. Du reste, son avocat newyorkais ne parle plus de viol, mais de harcèlement sexuel et de tentative avortée de viol. Il s’agit bien d’un délit. Mais pas de celui que nous avions d’abord pensé.

Puis surgit mademoiselle Banon. En fait, c’est surtout sa maman qui resurgit. Là encore, les déclarations contradictoires s’accumulent.

Par la suite, c’est l’hôtel Carlton de Lille qui entre dans la danse des Sioux. Côté prostituées, une fois de plus, les mensonges et les déclarations contradictoires s’accumulent.

Hier soir, sur la chaîne télévisée M6, dans l’émission ‘Zone Interdite’, ces faits ont été traités, pendant deux heures, de façon plutôt correcte, c’est à dire, ni totalement à charge, ni totalement à décharge, ce qui n’est déjà pas mal. A la fin de l’émission, j’ai eu le sentiment que mes doutes sur cette affaire étaient – et demeurent –, des doutes fondés.

DSK avait lui-même reconnu sur TF1 qu’il avait commis au Sofitel, je cite DSK, « une faute morale » ; et ce malgré le fait que l’avocat de la plaignante ne parle plus de viol, mais de harcèlement sexuel et de tentative avortée de viol. L’émission ‘Zone Interdite’ que j’ai suivie hier soir sur M6 n’est pas parvenue à expliquer – ce n’est pas un reproche que je lui fais –, comment et pourquoi l’affaire DSK a pris une telle dimension planétaire, avec une plus grande couverture médiatique que les attentats du 11 septembre 2001 et que le tsunami et l’explosion de Fukushima.

Je ne pense pas qu’il y ait eu « complot » contre DSK, car le terme « complot » me semble trop fort. L’on n’a pas ourdit un complot contre DSK. L’on a simplement tendu un piège à DSK. Il est tombé dedans à pieds joints et depuis c’est toute sa vie, toute sa famille et tout son avenir qui ont basculés avec lui. Après avoir regardé, hier soir, ‘Zone Interdite’, je continue de penser qu’il y a eu piège. Et je continue de penser que la campagne électorale des présidentielles françaises de 2012 a débuté le 14 mai 2011 dans la Suite 2806 du Sofitel à Manhattan.

Copyright Michel Garroté

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