Partons d’une question devenue rituelle: qu’est-ce que l’extrême droite? Dans sa formulation naïve, cette question suppose comme une évidence que « l’extrême droite » constitue un objet définissable, parce que doté d’une nature ou d’une essence, qu’elle représente une posture idéologique identifiable et prend place en conséquence dans le système des classifications idéologico-politiques modernes.
Or, une exploration, aussi lacunaire soit-elle, de la littérature savante ou semi-savante consacrée à « l’extrême droite » laisse penser que l’expression elle-même enveloppe une erreur conceptuelle ou témoigne d’une catégorisation confuse. On tombe en arrêt devant un « extrémisme » qui résiste aux tentatives de le définir, on s’interroge sur la référence à une « droite » étrangère aux droites. Car, pour définir « l’extrême droite », il faudrait pouvoir dire en quoi elle constitue une dérive antidémocratique de « la droite », dont la réalité observable présente deux pôles : le pôle conservateur et le pôle libéral. Mais ce qu’on appelle « la gauche » présente elle-même ces deux visages. Or, la gauche conservatrice et la gauche libérale sont l’une et l’autre aussi éloignées de l’extrême gauche révolutionnaire que les droites conservatrice et libérale de l’extrême droite. Au point qu’on pourrait dire que le véritable clivage se situe entre le camp démocratique (gauche et droite, libérales ou conservatrices) et le camp révolutionnaire, antidémocratique ou pseudo-démocratique (le camp des extrêmes dits incorrectement « de gauche » ou « de droite », ces frères ennemis). Ce qui reste, c’est quelque chose comme l’esprit de l’extrémisme, ou une mentalité extrémiste, dont on peut identifier la présence dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’extrême gauche », mais tout autant dans certaines formes contemporaines de politisation des croyances religieuses, notamment celles qu’offrent les diverses variétés de l’islamisme, si difficiles elles-mêmes à distinguer nettement et à définir clairement.
Ce qu’on appelle « l’extrême droite », dans la nuit médiatique où toutes les vaches sont noires, n’est pas le produit d’une droitisation de la droite, ni d’une extrémisation de l’esprit droitier. Ladite « extrême droite » est aussi étrangère à la droite libérale qu’à la gauche socialiste réformiste. Elle n’est pas une super-droite ni une hyper-droite. Elle ne se situe pas « à droite de la droite », selon l’expression convenue, dont l’intention polémique est aussi claire que la vacuité sémantique. Elle n’est ni extrêmement de droite ni radicalement de droite. C’est pourquoi l’expression « droite radicale » ne change rien au problème de catégorisation: remplacer « extrême » par « radicale » n’est qu’une coquetterie verbale. Il en va de même avec la distinction illusoire entre « droite extrême » et « extrême droite ». Toutes ces expressions ne sont que des étiquetages polémiques sans contenu conceptuel, présupposant une vision essentialiste de « la droite », censée être plus elle-même ou plus qu’elle-même dans ladite « extrême droite ». En guise de conceptualisation de l’objet, on ne trouve là qu’une méthode de diabolisation, d’abord de « la droite », ensuite de ses supposées extrémisations ou radicalisations. Oublions ces vains jeux de mots qui continuent d’éblouir les débatteurs « de gauche » et de tenir lieu de pensée à une historiographie de militants néo-antifascistes, occupés à recycler les restes de l’idéologie soviétique.
Considérée froidement, à partir des matériaux symboliques qui lui sont attribués (soit les données auxquelles il faut revenir, en deçà des clichés), l’extrême droite apparaît au contraire comme un produit de synthèse instable, né du mélange, selon divers dosages, de thèmes empruntés aux droites non libérales et à ce qu’il est convenu d’appeler l’extrême gauche, qui n’est pas non plus une gauche gauchisée ou extrémisée, mais une pseudo-gauche dont l’horizon n’est autre que la Révolution – destruction pratique et construction utopique. L’extrême droite mêle les contraires et les contradictoires : le conservatisme à l’esprit révolutionnaire, le nationalisme au racisme, l’esprit grégaire au culte de l’individualité, le conformisme et le dogmatisme à l’esprit subversif. Les configurations doctrinales dites « d’extrême droite » se présentent ainsi comme intrinsèquement contradictoires ou paradoxales. L’extrême droite n’est pas « plus à droite » que la droite (telle ou telle droite), elle l’est moins. Elle n’est pas plus démagogique (ou plus « populiste ») que l’extrême gauche. Sa dimension « réactionnaire » (restauratrice ou nostalgique) s’accompagne toujours d’un volontarisme « révolutionnaire » (instaurateur ou conquérant). On peut la dire « ni gauche ni droite » (comme le fascisme ou l’anarchisme). On peut aussi la caractériser comme « mi-gauche mi-droite ». Elle oscille ainsi entre le point neutre (ni l’un ni l’autre), et le point complexe (l’un et l’autre). D’où les expressions oxymoriques qui, avec beaucoup d’approximation, tentent de cerner le contenu paradoxal de la mal nommée « extrême droite »: « droite révolutionnaire », « gauche réactionnaire », « révolution conservatrice » ou « conservatisme révolutionnaire », « contre-révolution révolutionnaire ». Et l’on sait que, depuis les années 1920, les « nationaux-bolcheviks » ou les « nationalistes révolutionnaires » repoussent comme les champignons après la pluie. Peut-être faut-il en prendre son parti: il n’y a pas quelque chose comme une « essence » de « l’extrême droite », qui pourrait faire l’objet d’une définition claire et consensuelle.
À l’analyse, on constate que « l’extrême droite » a pour antithèse la droite libérale, soit le pluralisme de principe et la visée du compromis à travers la discussion publique. Son noyau dur, c’est l’autoritarisme dans la sphère de l’idéologie (doctrine et programme) et le recours à la violence dans la sphère de l’action. Ce sont là des traits qui ne suffisent pas à la spécifier, puisqu’on les rencontre aussi dans les courants révolutionnaires de type blanquiste, léniniste ou maoïste. Autour de ce noyau dur (qu’elle partage donc avec les « extrêmes gauches » non libertaires), on trouve d’abord l’intransigeance dogmatique et le rêve d’un grand « nettoyage » révolutionnaire, puis la volonté d’instaurer un « ordre nouveau ». C’est à l’extrême gauche que l’extrême droite ressemble le plus, et ce, d’abord parce qu’elles forment l’une et l’autre les deux interprétations possibles du projet révolutionnaire, impliquant à la fois destruction du vieux système, « purification » de l’ordre social et construction d’un avenir radieux ou d’une communauté parfaite (voire la fabrication de « l’Homme nouveau »), ensuite parce qu’elles sont l’une comme l’autre des ennemis de la démocratie libérale. Notons au passage que ces traits ne s’appliquent pas aux nouvelles droites populistes européennes qui, quant à elles, sont bien des formes dérivées d’une droite conservatrice, et non pas des figures du néo-fascisme. Le parti de Geert Wilders, aux Pays-Bas, ne saurait ainsi être inclus dans le paysage de l’extrémisme, quels que soient les excès de langage de son leader. En vertu du principe de rivalité mimétique, chaque extrémisme perçoit l’autre comme son ennemi principal. Les frères ennemis se combattent d’autant plus qu’ils se ressemblent, chacun cherchant à se faire passer pour l’incarnation de l’esprit démocratique. Bolcheviks et nazis naguère, néo-communistes et néo-fascistes aujourd’hui, et, en France, Front de gauche contre Front national.
Si la droite libérale est l’antithèse de l’extrême droite, elle ne saurait jouer pour cette dernière le rôle de l’ennemi principal, encore moins celui de l’ennemi absolu. Elle est trop « molle » pour être reconnue comme ennemi. L’ennemi doit ressembler à celui qui le désigne comme tel. Or, l’on sait que la gauche réformiste et la droite libérale partagent la vision irénique d’un « monde sans ennemis ». Elles acceptent d’avoir des rivaux, des concurrents, des adversaires. Mais elles sont saisies par la phobie de l’ennemi. Ce dernier représente pour elles le diable: un adversaire radical, intraitable, inflexible, inaccessible aux arguments rationnels, donc « fanatique », et incorruptible, donc hautement dangereux. L’extrême droite et l’extrême gauche, quant à elles, ont des ennemis, qui forment pour l’une et l’autre une condition nécessaire d’existence et la principale raison d’agir. Elles désignent l’une comme l’autre leurs ennemis absolus, et se désignent elles-mêmes comme les « pires ennemis » de leurs ennemis. Elles ont toutefois un grand ennemi en commun : le « nouvel ordre mondial », super-puissance cachée aux multiples visages.
Face à un tel ennemi sur-puissant, mélange de haute finance apatride, de capitalisme prédateur et d’impérialisme américain (ou « américano-sioniste »), la radicalité est de rigueur pour les extrémistes de tous bords, mus par l’idée-force d’une contestation globale et totale du « Système », peuplé de « puissants » et de « corrompus ». Ils ne mènent plus leur combat au nom de Dieu ou des dieux, mais au nom du « peuple » ou des « peuples », idoles post-religieuses empruntées à l’imaginaire de la démocratie moderne (qui se veut toujours plus « populaire »). Ils en viennent à transfigurer la lutte politique en une croisade purificatrice. C’est en quoi ils retrouvent une tradition européenne perdue : celle du combat sacré. C’est pourquoi aussi nombre d’entre eux se retrouvent, sans nécessairement le reconnaître, dans la doctrine et la pratique du jihad, dès lors que sa cible est le « nouvel ordre mondial » en tout ou en partie. La séduction peut dériver vers la fascination, et celle-ci se traduire par la conversion. On sait combien d’anciens nazis ayant trouvé refuge dans les pays arabo-musulmans, dans les années 1950 et 1960, se sont convertis à l’islam, pensant ainsi continuer leur combat contre les démocraties ploutocratiques et la « finance internationale » censée être aux mains des Juifs (et, désormais, des « sionistes »). Pour ne prendre qu’un exemple: Ludwig Heiden, ancien membre de l’Office central de sécurité du Reich et collaborateur du Weltdienst (« Service mondial », agence antisémite nazie), arriva en Égypte vers 1950, se convertit à l’islam et prit le nom de Louis al-Haj, pour travailler à la propagande « antisioniste » du régime nassérien (il publiera notamment une traduction en arabe de Mein Kampf). La vague récente des conversions de militants d’extrême droite et d’extrême gauche à l’islam, le plus souvent à une forme radicale d’islam politique, depuis les années 1990, témoigne de l’attrait exercé par l’islam dans les milieux de l’extrémisme politique occidental. L’itinéraire politique de l’un des plus célèbres néo-nazis britanniques, David William Myatt (né en 1952), fondateur du Mouvement national-socialiste britannique (British National Socialist Movement, NSM), illustre la fascination exercée par l’islamisme radical sur les milieux d’extrême droite racistes et antijuifs. En 1995, Myatt, alors même qu’il restait le chantre de « l’aryanisme » ou de la « religion national-socialiste », affirmait que « le nationalisme arabe et l’islam militant ont été, et sont, les seules menaces réellement sérieuses pour la tyrannie sioniste mondiale ». C’est un fait idéologico-politique hautement significatif que Myatt, au début des années 2000, se soit converti à l’islam d’obédience wahhabite-salafiste, comme s’il s’agissait d’une conclusion logique pour qui veut engager la lutte finale contre le « nouvel ordre mondial ».
Intransigeantisme, inclusion communautaire et esprit guerrier : les extrémistes occidentaux convertis à l’islam s’intègrent ainsi avec ferveur dans une communauté de croyants et de combattants. Quant aux autres, ceux qui veulent lutter à la fois contre les élites dirigeantes occidentales « décadentes » et contre « l’islamisation » du monde, ils s’engagent avec une ferveur comparable dans le contre-jihad, cherchant à construire une communauté de croyants et de combattants islamophobes, dans le cadre d’une nouvelle « défense de l’Occident ». À l’instar des jihadistes, les contre-jihadistes recourent au terrorisme : les attentats commis en Norvège par Anders Behring Breivik, le 22 juillet 2011, représentent une conclusion logique des principes de leur engagement.
Avec ces mobilisations inspirées par la doctrine de la guerre sacrée, c’est le plus précieux des héritages culturels de l’Europe qui est jeté aux poubelles de l’Histoire : la séparation des sphères (sécularisation ou laïcité), le pluralisme et la tolérance, le respect de l’adversaire, le sens du débat, la recherche du compromis. Voilà qui exalte moins les exaltés que l’esprit manichéen, l’engagement total dans un combat sacré et le désir d’anéantir l’ennemi absolu. La vision extrémiste du monde, pour autant qu’on puisse la définir en quelques mots, consiste à voir des ennemis partout, qu’ils soient ceux d’en haut (les « puissants ») ou ceux d’en face (les « envahisseurs »). C’est pourquoi l’extrémisme politique est inséparable d’une perception conspirationniste de la marche du monde.
À partir de cette analyse de l’extrémisme, il conviendrait de s’interroger sur les récentes évolutions du Front national, dont le discours s’est à la fois républicanisé (en intégrant la défense de la laïcité) et marxisé (par des emprunts à l’anticapitalisme révolutionnaire). Début d’une sortie de l’extrémisme, ou invention d’un nouvel extrémisme idéologiquement acceptable?
© Pierre-André Taguieff
L’article original, publié chez huffingtonpost.fr, est disponible ici
Quelques réflexions sur votre texte :
« qu’est-ce que l’extrême droite? » : aujourd’hui, tous ceux qui s’opposent à l’islam, et de plus en plus à l’islam radical, ainsi que les « sionistes », qui s’opposent donc au monde musulman : vous êtes considéré par les intellectuels de gauche (les seuls que l’on entend en France), comme d’extrême droite.
« Quant aux autres, ceux qui veulent lutter à la fois contre les élites dirigeantes occidentales « décadentes » et contre « l’islamisation » du monde, ils s’engagent avec une ferveur comparable dans le contre-jihad »
il n’y a pas en France et dans le monde d’organisations de contre-jihad comparables à celles du jihad qui a le soutien de courants de pensée structurés, avec des penseurs très écoutés, des réseaux de mosquées, des pays soutiens, des chaînes de télévision, de grosses ressources financières… Breivik a agi seul, et les intellectuels qu’il cite n’ont jamais appelé au terrorisme. Intellectuels qu’il méprise d’ailleurs pour leur refus d’inciter à la violence. Les démocrates qui sont contre l’islam n’acceptent la violence que dans le cadre légal, tradition occidentale avant le marxisme.
« Or, la gauche conservatrice et la gauche libérale sont l’une et l’autre aussi éloignées de l’extrême gauche révolutionnaire que les droites conservatrice et libérale de l’extrême droite. » : le socialisme était conçu à la base comme l’étape précédant le communisme. Les « socialistes » voulaient parvenir au communisme sans passer par l’étape de la révolution violente. Mais le but était le même, ce qui explique les différentes « unions des gauches » et autres « cartels des gauches » dans toute l’Europe incluant toujours des communistes, montrant que leur nature est fondamentalement la même : il n’y a que les moyens qui divergent. Le communisme a massacré entre 100 millions et 200 millions de personnes. Et il n’y a que les courants néocommunistes (trotskistes, maoïstes…) qui par leur idéologie en désaccord sur les moyens de la révolution s’écartent de la gauche.
Par son histoire, la droite française a toujours été ambigüe: à l’origine, elle descend des royalistes corporatistes, qui était catholiques et anti libéraux en économie. La « gauche », ie les révolutionnaires, étaient anticléricaux et libéraux (suppression des corporations et autres organisations ouvrières), avec un courant égalitariste divergeant selon les révolutionnaires entre un courant d’égalité devant la Loi, et un courant d’égalité absolue qui sont les ancêtres des communistes, mais aussi des socialistes d’aujourd’hui qui en France ne sont pas des sociaux-démocrates.
Une partie de la droite descend en fait des girondins qui étaient des Jacobins révolutionnaires.
Aujourd’hui, la droite est devenue libérale mais seulement en partie, puisque celle-ci est surtout sociale-démocrate. Il n’y a pas de droite en France au sens où on l’entend aux États-Unis.
La gauche est devenue antilibérale et corporatiste.
« Notons au passage que ces traits ne s’appliquent pas aux nouvelles droites populistes européennes qui, quant à elles, sont bien des formes dérivées d’une droite conservatrice, et non pas des figures du néo-fascisme. Le parti de Geert Wilders, aux Pays-Bas, ne saurait ainsi être inclus dans le paysage de l’extrémisme »
Geert Wilders en dehors de son opposition à l’islam, est un homme de gauche voir d’extrême gauche comme le regrettaient ses « alliés » libéraux de droite. Et il n’y a qu’à lire son programme économique, ou regarder son passé politique : en dehors de l’islam, il n’a pas changé d’idée depuis l’époque où il était dans un parti de gauche/centre-gauche. Il n’a rien en commun avec un conservateur, (avortement, mariage gay, adoption homosexuelle, liberté sexuelle, liberté d’expression totale… : son prédécesseur dans ce rôle, Pim Fortuit était un dandy homosexuel assumé et épicurien, Pim Fortuit, assassiné par un militant écologistes d’extrême gauche : très loin de l’image du rude gaillard stoïcien, frustre et spartiate qui est l’idéal du national-socialisme) ni avec un nationaliste qui fantasmerait la patrie. Il est considéré d’extrême droite uniquement du fait de son opposition à l’islam.
« L’extrême droite et l’extrême gauche, quant à elles, ont des ennemis, qui forment pour l’une et l’autre une condition nécessaire d’existence et la principale raison d’agir. Elles désignent l’une comme l’autre leurs ennemis absolus, et se désignent elles-mêmes comme les « pires ennemis » de leurs ennemis. Elles ont toutefois un grand ennemi en commun : le « nouvel ordre mondial », super-puissance cachée aux multiples visages.
Face à un tel ennemi sur-puissant, mélange de haute finance apatride, de capitalisme prédateur et d’impérialisme américain (ou « américano-sioniste »), la radicalité est de rigueur pour les extrémistes de tous bords, mus par l’idée-force d’une contestation globale et totale du « Système », peuplé de « puissants » et de « corrompus ». Ils ne mènent plus leur combat au nom de Dieu ou des dieux, mais au nom du « peuple » ou des « peuples » » : cela correspond au FN, FDG, Verts, mais aussi à un Montebourg, à ATTAC ! et autres alter mondialistes et alter divers, Dieudonné…, et la plupart des mouvements musulmans.
« « puissants » et de « corrompus » », cela ressemble assez aux milieux politiques, journalistiques, intellectuels, religieux, éducatifs… que l’on trouve en France : un des pires troupeaux de menteurs que l’on trouve sur terre. Entre un rabbin qui nous explique à propos de Merah que l’Islam n’est que paix et tolérance, ou un évêque qui vient de nous expliquer que le fait que des musulmans caillassent ses fidèles en pleine messe, ce n’est pas si grave que ça, le tout avec le soutien de tout ce qui pense en France, nous atteignons des sommets de lâcheté et de mensonges.
Enfin, une petite contradiction :
« l’on sait que la gauche réformiste et la droite libérale partagent la vision irénique d’un « monde sans ennemis ». »
« La vision extrémiste du monde, pour autant qu’on puisse la définir en quelques mots, consiste à voir des ennemis partout, qu’ils soient ceux d’en haut (les « puissants ») ou ceux d’en face (les « envahisseurs »). »
Avons-nous des ennemis ? Est-ce que ceux qui veulent nous détruire, ou détruire les gens qui pensent comme nous, ce qu’ils font dans les pays qu’ils contrôlent, sont des ennemis ?
Sun Zu recommande de connaître ses ennemis : comment le pourrions-nous puisque nous refusons d’admettre que nous en avons ?
Est-ce que les extrêmes se trompent sur tout ?
Churchill était-il un fasciste, quand on lit ce qu’il disait sur les ennemis potentiels de la Grande-Bretagne ?
La menace nouvelle qui plane sur l’Europe ne rentre plus dans les schémas du XIXe ou du XXe siècle.
Je crois que les cocos ont tué en fait un milliard de personnes!!!Chiffres à l’appui!!Ridicule avec 200 millions!!
« Quant aux autres, ceux qui veulent lutter à la fois contre les élites dirigeantes occidentales « décadentes » et contre « l’islamisation » du monde, ils s’engagent avec une ferveur comparable dans le contre-jihad, cherchant à construire une communauté de croyants et de combattants islamophobes, dans le cadre d’une nouvelle « défense de l’Occident ».
Je ne saisis pas très bien le sens de cette remarque. Le fait de vouloir défendre l’Occident contre l’offensive islamiste qui veut sa perte, la destruction de ses valeurs, l’éradication de sa civilisation judéo-chrétienne, l’effacement de son histoire et la substitution de sa population, est-ce critiquable ? Devrions-nous nous laisser éliminer le sourire aux lèvres ?
« À l’instar des jihadistes, les contre-jihadistes recourent au terrorisme : les attentats commis en Norvège par Anders Behring Breivik, le 22 juillet 2011, représentent une conclusion logique des principes de leur engagement. »
Pas d’accord avec votre réflexion ! Pour un seul acte terroriste, commis par un homme exalté, combien d’attentats islamistes meurtriers , sans oublier les tentatives avortées par les services secrets ? Vous semblez comparer les islamophobes aux djihadistes, je ne trouve pas cela très équitable. Les islamophobes éprouvent de la nausée envers l’idéologie islamo-nazie, la rejettent et la combattent par les idées afin de démontrer la nature dangereuse, suprémaciste, conquérante, castratrice de cette pseudo-religion que d’aucuns veulent nous imposer par la ruse, avant d’utiliser la violence. La société occidentale est encore beaucoup trop tolérante envers l’islam, soit par ignorance inconsciente soit par crainte, soit au nom de certains principes chrétiens, alors que cette idéologie malfaisante ne poursuit qu’un but celui de nous asservir, de nous soumettre ou de nous exterminer et utilise notre démocratie, notre liberté d’expression, notre liberté de culte, pour arriver à ses fins.
« La doctrine de la guerre sacrée » est actuellement le seul apanage des islamistes : guerre sacrée non seulement contre l’Occident décadent, dont ces combattants d’allah sont les premiers à en profiter, mais également contre Israël, et les germes de la haine qu’ils sèment envers l’Etat Juif se propagent et envahissent les esprits à une vitesse fulgurante, aidés en cela par leur macabre propagande mensongère télévisée diffusée partout en Occident.
Connaissez-vous le combat des islamistes du mouvement Hizb ut tahir pour imposer le califat mondial dont le « joyeux » programme est mentionné ci-dessous? Idem pour les Frères musulmans, les salafistes et autres belliqueux de l’idéologie islamique.
.Le remplacement de la démocratie laïque par un régime théocratique régi par la charia;
• La soumission et l’infériorisation des femmes et l’interdiction qu’elles occupent des postes de pouvoir;
• La supériorité des musulmans sur les non-musulmans, et le refus d’accorder les pleins droits et la pleine citoyenneté à ces derniers;
• L’interdiction des partis politiques non islamistes;
• La peine de mort pour les apostats de l’islam;
• La peine de mort en cas de blasphème de l’islam;
• La peine de mort pour les homosexuels et pour les femmes ayant des rapports sexuels hors mariage.
Très rassurante leur chanson: les musulmans en marche vers la victoire!
http://youtu.be/KRMGhasUlWc
Qui professe un esprit guerrier, conquérant, totalitaire, destructeur?
L’Occident a le droit et le devoir de se défendre, pas nécessairement par la violence, mais en imposant le respect de ses valeurs démocratiques contre le totalitarisme théocratique islamique, il en va de sa survie, de celle de ses peuples, de sa civilisation judéo-chrétienne.
Oui, Rosaly il est impossible de ne pas tomber d’accord avec vous lorsque vous dites : Devrions-nous nous laisser éliminer le sourire aux lèvres ?
Serait-il impossible de se défendre lorsqu’on vous assassine peu à peu et que ceux qui nous entourent laissent faire et sont pratiquement les instigateurs de ce meurtre qu’est la destruction de notre pays, de nos valeurs, de notre identité ?
Petite correction : M. Wilders se réclame du libertarianisme qui ne me semble pas se situer à l’extrême gauche…
Un article « extrêmement » pertinent !
Rosaly a raison.
Je sens depuis quelques temps ce grand penseur qu’est Taguieff perdre pied et tomber dans le relativisme trop facile.
Quel dommage!
Comment osez-vous comparer un Breivik (et son mouvement supposé) et le mouvement jihadiste? S’il est vrai qu’ils relèvent de la même extrémisation, l’un est l’exception (honnie) tandis que l’autre est foison (normalité).
Ce procédé est assez ignoble. On pourrait de la même façon renvoyer les « israéliens » dans leur ensemble à cause d’un ou deux ultra extrémistes dos-à-dos avec les terroristes palestiniens qui sont légions.
J’ai eu l’impression de lire « Le Monde ».
L’hyperbole doit être utilisée avec modération. Quelle triste conclusion quand les 3/4 de votre article respiraient l’intelligence…
En fait il faudrait définir « l’extrémisme »
– Extrême droite, extrême gauche : souvent qualifié par beaucoup pour discréditer telle personne ou telle idée : dès que la qualification « d’extrême » est dite, il n’y a même plus à discussion
– on a même eu il y a 6 ou 7 an « l’extrême centre »
– Il y a aussi « l’extrémisme laïcard », l’anti clérical classique, voulant même interdire les sapins de Noël (on l’a vu par certaines mairies en France)
– Il y a l’extrémisme religieux. Avec son corolaire le religieux « modéré »
– le raciste extrémiste … et l’antiraciste extrémiste
– l’anticolonialiste extrémiste : on n’a plus le droit de rendre hommage à Jules Ferry (Hollande a été qualifié d’avoir fait une faute impardonnable)
Malheureusement bien souvent cette notion « d’extrême » ne veut finalement rien et tout dire à la fois
Quand je suis rentré d’Algérie en 62 (entre la valise et le cercueil mes parents ont préféré la valise) j’avais 14 ans, et à l’école mes copains français métropolitains (pas racistes eux, mais le plus souvent de gauche ou gaullistes)me disaient « tu es pied noir donc tu es fasciste et nazi, tu es d’extrême droite ». J’ai donc voulu savoir ce que cela voulait dire, j’ai lu, cela ne m’a pas plut, mais un autre aurait pu être séduit. C’est bien connu, c’est la gauche qui a relancé l’extrême droite, comme un extrémiste anti religieux peut donner des envies de gouter à l’extrémisme religieux
Je suis pas vraiment d’accord. On peut qualifier l’oligarchie au pouvoir de véritable extrême droite.