Dans l’art de la guerre, la démoralisation de l’ennemi est une arme essentielle.
Elle consiste à convaincre l’ennemi qu’on lui est tellement supérieur, qu’il est inutile qu’il continue à lutter, et qu’il ferait mieux de se rendre et d’abandonner le combat.
C’est exactement ce que font les sondages : faire croire au Français que François Hollande va écraser Nicolas Sarkozy, et qu’il est donc inutile, pour ceux qui votent pour lui, qu’ils fassent même l’effort de se déplacer jusqu’aux urnes, la cause étant entendu.
Ainsi, au premier tour de la présidentielle, les médias – qui penchent à gauche, et lorsqu’ils ne penchent pas à gauche, comme le Figaro, emploient des journalistes de gauche, ont-ils commandé des sondages qui, comme par hasard, ont gonflé les chiffres de tous les partis de gauche, et diminué ceux des partis de droite. Le tableau que voici, emprunté à h16free.com, est explicite, le sondage le plus anti-Sarkozy le plombe de 2.2%, et aucun sondage n’approcha son résultat réel. Pour Hollande, c’est l’inverse : deux sondeurs lui donnaient un résultat au dessus de son score.
Ne parlons même pas de Mélenchon et Marine Le Pen, pour qui les chiffres sont encore plus caricaturaux, car ils servaient d’épouvantails stratégiques.
C’est avec la perspective de cette guerre psychologique qu’il faut évaluer l’honnêteté des grands écarts des présents sondages.
En ce qui concerne mes propres estimations, j’arrive, en utilisant les intentions de votes rapportées par les sondeurs – et qu’il faut prendre avec une pincette, aux résultats suivants :
Si 18% des électeurs de Marine Le Pen votent pour Hollande, 43% pour Sarkozy, et 39 % s’abstiennent, François Hollande sera élu avec 53.48% des voix.
Pour que Nicolas Sarkozy soit élu avec 50.13%, il faudra que 10% votent pour Hollande, 70% pour Sarkozy, et 20% s’abstiennent,
Ou encore que 12% votent Hollande, 73% votent Sarkozy, et 15% s’abstiennent, ce qui donne à Sarkozy la victoire avec 50.23% des voix.
Tout est entre les mains des électeurs du Front National, et donc des priorités de Marine Le Pen : faire barrage à la gauche, ou punir Sarkozy.
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
Elle a fait son choix : punir Sarkozy … Que ses électeurs s’en souviennent et la punissent en juin !!
« …et donc des priorités de Marine Le Pen : faire barrage à la gauche, ou punir Sarkozy. »
Ni l’un ni l’autre : elle ne donne aucune consigne à ses électeurs et annonce qu’elle votera blanc.
http://www.dailymotion.com/video/xqigxk_marine-le-pen-votera-blanc-au-second-tour-de-la-presidentielle_news#
Je suis d’accord avec vous pour dire que les sondages influencent le vote, et que chaque camp s’en saisit, lorsqu’ils lui sont favorables, pour tenter d’en écraser l’autre. Ça ne me dérangerait pas trop d’ailleurs que les sondages soient à peu près interdits pour laisser chacun se prononcer en son âme et conscience. Cela d’autant plus qu’ils sont rarement publiés avec leurs marges d’erreur, qui sont pourtant importantes.
Par contre, vos conclusions me semblent un peu hâtives. Si l’on regarde bien les moyennes, on s’aperçoit que Sarkozy et Hollande ont tous deux été sous-évalués, et ce presque dans les mêmes proportions (0,7% et 0,9%). Parmi les autres candidats, beaucoup ont été évalués avec assez de justesse (0,1% à 0,2% d’écart). Restent Bayrou, légèrement surévalué, Marine Le Pen, sous-évaluée, mais c’est systématique en ce qui concerne le FN (à l’exception de 2007), et Mélenchon, surévalué.
Les sondeurs utilisent des outils de redressement des données qui sont fortement affinés en fonction des résultats antérieurs des candidats et des partis, et je suppose que c’est principalement pour cette raison que Mélenchon a été aussi mal estimé (il se présentait pour la première fois, en tant que candidat d’un parti lui aussi nouveau venu).
Bref, je ne crois pas à la moindre conspiration, ni dans un sens, ni dans l’autre, et ce pour deux raisons principales :
1) Si les journalistes sont principalement de gauche (c’est une évidence), les instituts de sondages sont au contraire plutôt proches de la droite. Ifop appartient pour plus de moitié à Laurence Parisot qui en est vice-présidente, Bolloré est actionnaire majoritaire de BVA et actionnaire unique de CSA, Ipsos compte dans son conseil d’administration un témoin de mariage de Sarkozy, et est dirigé par Truchot et Lech qui en sont des proches également, de même que Sorrell qui détient TNS.
Pour autant, je ne crois pas du tout à une quelconque conspiration de ces grands patrons, malgré leurs proximités politiques. Après tout, ils ont avant tout intérêt à ce que leurs sondages soient les plus exacts possible, et je les vois mal coller leurs statisticiens contre un mur pour les forcer à orienter leurs calculs. Par contre, je vois encore moins comment des journalistes pourraient influer sur les résultats de sondages qu’ils commandent.
2) On sait que des écarts importants ont aussi un effet démobilisateur sur les électeurs de celui qui est donné gagnant. Si Hollande est donné à 54% contre 46% à Sarkozy, cela découragera des électeurs de Sarkozy de voter puisque « tout est perdu de toute façon », mais aussi des électeurs de Hollande, qui auraient surtout voté contre Sarkozy, de ne pas faire l’effort de se déplacer puisque « de toute façon ce n’est même pas nécessaire ». Bref, c’est un jeu dangereux que d’essayer de jouer sur l’effet des sondages en comptant pouvoir prédire leur degré d’influence…
Enfin, vos estimations sont intéressantes, mais vous n’avez pas indiqué ce que vous avez compté comme reports de voix pour les autres candidats, Mélanchon et Bayrou en particulier ; pourriez vous apporter cette précision ? (et désolé pour la longueur du commentaire)
Je ne suis pas sûr qu’on puisse dire que Laurence Parisot est de droite, tous ses engagements personnels, son mode de vie sont bien ceux de la gauche molle , bobos du 16e et la gauche caviar…
OK JE TWITTE !!!!!!!!!!
comme l’électeur est c.., pardon, influençable, je considère que les sondages devraient être interdits au moins un mois avant tout scrutin !
et les temps de paroles équitables sur l’ensemble des merdias trois mois avant tout scrutin !
le sondage est un outil de plus à la disposition de l’oligarchie pour influencer les électeurs.
on pourrait aussi fermer sa télé, car les commentaires des journaleux et autres « experts » , ont aussi une influence sur le populo.
hollande et sarko sont de gauche,ideologiquement et economiquement pour hollande,economiquement pour le naboleon
Envers Israel,sarko est moins hostile …………
Purée,quel choix peu ragoutant entre le cancer terminal hollandien ou la tuberculose floride sarkozienne:seule diffère l’heure de la mort .
Pour en revenir aux moutons (ou au veaux), je pense qu’il y a une certaine propension dans ce pays à suivre celui qui beugle le plus fort. Hollande l’a bien compris et comme la cloche des sondages est là pour indiquer la direction de pâturages plus verts et abondants, il a malheureusement beaucoup de chances de l’emporter. Ce que les moutons ne voient pas, c’est qu’on les mène tout droit, en haut du Mont Olympe pour mieux les jeter dans le gouffre athénien ; 3 semaines ou 3 mois tout au plus, pour atteindre les sommets de la récession… et ensuite advienne que pourra ! Sale temps pour les riches qui gagnent plus d’1 smic et demi par mois… C’est la lutteeuu finaaaale !