Publié par Guy Millière le 8 juin 2012

C’est entendu, Barack Obama est le Président le plus intelligent que les Etats-Unis aient eu dans leur histoire. Il l’a dit lui-même, et qui oserait dire le contraire !

Il a des cheveux « mythiques », comme l’extatique Véronique Saint Geours l’écrit dans le blog le plus ridicule de France, l’Obamazoom. Il a des yeux de braise et un menton mussolinien qui fait que les dames, murmure-t-on, lui trouvent un charme irrésistible.

Il est tellement extraordinaire que même les jours où je voudrais ne rien écrire le concernant, il parvient néanmoins à attirer mon attention.

Il y a un an, il était le « premier Président juif », et une photo le montrait avec une kippa sur la tête en couverture de New York Magazine.

Il y a trois semaines, il était, comme je l’ai raconté ici, le « premier Président gay », et la kippa avait été remplacée par une auréole multicolore aux allures de frisbee à envoyer en l’air un jour de gay pride au dessus de Castro Street à San Francisco.

Il n’y a pas besoin de répéter qu’il est le premier Président noir, même s’il est simplement métis, qu’il est le premier Président à cacher son passé universitaire comme s’il s’agissait d’un dossier « confidentiel défense » (sans doute ses notes feraient-elles pâlir d’envie tous les diplômés de toutes les universités américaines), ou qu’il est le premier Président à avoir été un musulman pratiquant jusqu’à l’âge de vingt ans.

Barack Obama est aussi, on doit le noter, le premier Président à savoir que les Autrichiens parlent l’autrichien et à avoir l’humilité de reconnaître qu’il ne parle pas l’autrichien : ses prédécesseurs, ces ignares, pensaient stupidement que les Autrichiens parlaient allemand.

Il est le premier Président à avoir découvert que les Etats-Unis comptaient cinquante sept Etats : ses prédécesseurs, très myopes, n’en voyaient que cinquante.

Il est le premier Président à avoir eu la lucidité de dire que les troupes américaines avaient libéré Auschwitz : on imaginait jusque là que cela avait été l’oeuvre des Soviétiques.

Parmi ses autres qualités, qui montrent son génie, il a endetté à lui tout seul les Etats-Unis davantage que ses quarante-trois prédécesseurs réunis, ce qui n’est pas un mince exploit. Et je pense que le peuple américain s’en souviendra en novembre.

Il lit aussi remarquablement bien les discours qu’on lui écrit lorsqu’ils défilent sur un téléprompteur, et il y met tellement de conviction qu’on pourrait croire parfois qu’il pense, ce qui montre ses qualités de comédien.

Il sait dénoncer quand il faut dénoncer, et il a ainsi cette semaine accusé les entreprises capitalistes de prendre des décisions basées sur la recherche du profit : il n’a pas ajouté que s’il était Président jusqu’en 2016, tous les profits seraient transformés en pertes, mais c’est lorsqu’il passe sous silence ce qui devient soudain évident pour celui qui l’écoute que l’homme montre sa fulgurance.

En proclamant l’ouverture du mois de l’héritage Juif américain voici quelques jours, il a glissé dans la liste des Juifs américains à qui il voulait rendre hommage le nom de Gertrude Stein, née juive effectivement, mais collaborationniste active et admiratrice fervente de Hitler pendant la Seconde Guerre Mondiale : c’était pour montrer son humour au vingtième degré, sans aucun doute.

Parce que son génie était partout dans l’histoire américaine, bien longtemps avant sa naissance, il a fait réécrire la biographie de ses prédécesseurs sur le site de la Maison Blanche de façon à ce que sous la présidence de chacun d’entre eux, on voie enfin ce que chacun d’eux devait à lui, Barack Obama.

Le dernier éclair de lucidité pénétrante tombé des lèvres d’Obama date de la semaine dernière.

Dans un discours censé rendre hommage à Jan Karski, héros de la résistance anti-nazie en Pologne, Barack Obama a évoqué les « camps de la mort polonais ». C’est ainsi toute une page du passé qui doit se trouver réécrite. On imaginait jusque là que les camps de la mort avaient été l’invention monstrueuse du régime nazi aux fins de perpétrer la shoah. Grâce à Obama, on sait désormais que ces camps étaient polonais. On aurait pu s’en douter puisqu’Auschwitz est sur le sol polonais. Les Polonais ont toujours appelé la ville Oswiecim, et elle n’a eu son nom allemand d’Auschwitz que pendant les années où se trouvait perpétré le Crime. Mais sans doute est-ce les Polonais qui ont pris le nom allemand pour tromper tout le monde. Sans doute Hitler, Himmler, Goebbels étaient polonais. Sans doute le gouvernement polonais en exil n’était-il pas polonais.

S’il y avait un prix Nobel d’histoire, Obama pourrait être candidat, et, après avoir Obtenu le prix Nobel de la paix, en obtenir un deuxième.

Au lieu de rendre hommage à l’aptitude d’Obama de révolutionner l’histoire, les dirigeants polonais se sont déclarés outragés et insultés. Radek Sikorski, ministre des Affaires étrangères a même parlé d’ « ignorance et d’incompétence ». Comment a-t-il pu employer de pareils mots ? Comment a-t-il pu parler ainsi de Barack Obama ? Ignorant et incompétent, lui ? Comment peut-il ne pas savoir que Barack Obama est le plus intelligent ? Comment peut-il ignorer que Barack Obama est le plus cultivé ? Sait-il, lui, Radek Sikorski que les Autrichiens parlent autrichien ? Non, sans doute. Alors qu’il se taise et cesse de demander des excuses à la Maison Blanche.

Un peu plus tard dans la même journée, pour tourner la page, il a réuni à la Maison blanche les principaux dirigeants d’associations juives américaines, et il leur a dit ce qu’il avait à leur dire : en l’occurrence, qu’il en sait plus sur le judaïsme que tous ses prédécesseurs réunis. Qui pourrait en douter ? Ni celui qu’il a considéré comme son « guide spirituel » pendant vingt ans, Jeremiah Wright, fondateur de la Trinity United Church of Christ, qui, dans ses sermons du dimanche, évoquait régulièrement les « hymies », « youpins », et souhaitait qu’ils « brûlent en enfer. Ni Rashid Khalidi, ancien représentant de l’OLP aux Etats-Unis , et qui fut l’un de ses plus proches amis jusqu’en 2008. Ni Ali Abunimah, le fondateur d’Electronic Intifada, qu’il a si ardemment soutenu.

Les dirigeants d’associations juives américaines ne l’ont pas contredit et sont, semble-t-il, repartis convaincus. Ils voteront Obama en novembre. N’est-il pas le « premier Président juif » ? N’a-t-il pas, en supplément de membres des Frères musulmans, recruté quelques Juifs d’extrême-gauche pour le servir à la Maison Blanche ?

Si, comme c’est très possible, Barack Obama n’est pas réélu, il pourra dire que les Américains sont racistes, qu’ils sont antisémites et qu’ils ne méritaient pas un Président de sa qualité.

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© Guy Millière pour www.Dreuz.info

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