Mieux vaut tard que jamais : dans son éditorial du 8 juin, le rédacteur du Monde vient de faire une découverte : le programme de François Hollande serait « d’un flou inquiétant » sur la question cruciale de la dette et des moyens de maîtriser le déficit public. Et d’ajouter, d’un air impérieux : «La zone euro est en feu. Non seulement ce flou persistant n’aide pas à maitriser l’incendie mais les électeurs français seraient en droit de connaître, au moment de retourner aux urnes, les véritables intentions du gouvernement. »
Belle clairvoyance, somptueuse exigence démocratique. Peut-être, tout de même, qu’à un mois près, il n’aurait pas été inutile de sommer celui qui n’était encore que le candidat à la magistrature suprême, de bien vouloir sortir de ce flou soudain déplorable et soudainement déploré.
Le mariage de la carpe socialiste et des lapins extrémistes
Mieux vaut, très, très tard que jamais : Jean-François Copé (Libération du 9 juin) demande à François Hollande « comment il ne « rougit pas de honte » lorsqu’il envisage une « alliance scélérate » avec « le trotskiste » Jean-Luc Mélenchon, l’homme qui « préfère le drapeau rouge au drapeau tricolore », ne tient pas Castro pour un dictateur et « déroule le tapis rouge devant l’antisémite grec Mikis Théodorakis ». Et Copé, de promettre « qu’il ne lâchera plus les socialistes ».
Est-il besoin de préciser dans ces colonnes que cette soudaine découverte, j’invite la droite libérale de bien vouloir la faire depuis des lustres ? En tout état de cause, il n’aurait pas été inutile de l’exploiter le mois dernier.
Certes, plusieurs obstacles vont se dresser devant cette exploitation de l’évidence obscène du mariage de la carpe socialiste et des lapins extrémistes, parmi lesquels la droite – toujours aussi ignorante en zoologie politique – serait moralement bien inspirée de ranger le parti des Verts.
Tout d’abord, le parti pris médiatique, dont il n’est pas nécessaire ici de préciser les tropismes et strabismes, et qui a d’ores et déjà commencé à tenter une contre-attaque.
C’est ainsi que dans l’article précité de Libération, le journaliste sanctionne ainsi la« diatribe anti bolchévique » de Copé : « elle risque de désinhiber ceux qui sont tentés de parler avec Marine Le Pen » sans être apparemment conscient de l’asymétrie de son objection réversible.
Dans un registre encore plus croquignolet, mais dans le même esprit, Pascale Clark avait invité, ce lundi matin, l’ombrageux Patrick Devedjian pour lui faire dire tout le mal qu’elle pensait qu’il pensait du « ni Front National, ni Parti Socialiste ».
Las, à la grande déception de la radio nationale, le député d’Antony, non seulement n’en fit rien, mais encore dénonça les rouges alliances du parti rose. Ce qui nous valu ce savoureux échange : Clark : « vous êtes bizarre ce matin ». Devedjian : « c’est sans doute, par ce que je ne vous ai pas fait la réponse que vous espériez … »
L’intimidation n’est plus ce qu’elle était.
Dans cette partie capitale qui s’engage, il est clair, compte tenu de ce qui précède, que Jean-François Copé est le plus déterminé à voir l’inhibition changer de camp, ou tout au moins à créer enfin au sein de la gauche modérée un surmoi dont elle s’était jusqu’à présent allègrement affranchi, au regard de l’étrange morale ambiante.
On peut certes faire confiance à la classe médiatique pour tenter de favoriser un François Fillon, plus timoré sur le sujet.
C’est déjà chose faite, lorsqu’est rappelée la préférence de l’opinion pour l’ancien Premier ministre.
Fort heureusement, dans les primaires à venir qui départageront les rivaux, il ne sera demandé ni à la gauche, ni aux médias, leur avis. Il n’est pas sur qu’un François Fillon, qui morigénait hier encore la courageuse Jeannette Bougrab pour avoir osé nier la réalité d’un islamisme modéré, recueille une adhésion très enthousiaste .
Mais l’un des obstacles les plus redoutables à cette re-création d’un surmoi de gauche, est sans doute qu’au catéchisme antifasciste fantasmatique rabâché quotidiennement, n’a jamais correspondu un anticommunisme toujours aussi malséant.
Pour mesurer l’insoutenable légèreté française sur la question, on quittera, pour une fois l’être artistique pour se pencher sur la futilité de la finance internationaliste. C’est ainsi, par exemple, qu’un quotidien vantait récemment « l’anticonformisme » d’Edouard Carmignac, fondateur du fonds de placement éponyme pour oser arborer derrière son bureau des portraits d’Andy Warhol célébrant Lénine et Mao…
Un antisémitisme maghrébin ?
Le peintre Gerhard Richter, né à Dresde en 1932 et éduqué sous le nazisme puis le stalinisme a confié qu’il avait fondé sa peinture sur l’expérience qu’il avait d’avoir « grandi dans des systèmes politiques où on savait très précisément ce qu’il fallait dire et ce qu’il ne fallait pas dire. »
Il n’est pas sûr que les censés nous informer aient fondé leur manière de dire ou de dissimuler la réalité sur une expérience bien différente.
Etait-il si difficile au lendemain de l’agression à coups de marteau et de barres de fer sur trois jeunes juifs de Villeurbanne portant la kippa, de dire les choses sans fard et pour autant sans haine ni passion ?
Etait-il si malaisé de dire sans trop de circonlocutions ou de circonvolutions, qu’une fois encore cet antisémitisme venait de la communauté maghrébine ? Etait-il si inconfortable d’affirmer, après le massacre de Toulouse et, au lendemain de nouvelles démonstrations anti-juives, que si, la plus grande partie de cette communauté était sans nul doute pacifique, il n’en demeurait pas moins qu’à l’intérieur y résidait également une minorité – non négligeable – qui continuait de manière violente à manifester un fort racisme dans lequel marinait depuis longtemps l’antisémitisme, mais aussi la détestation de tout ce qui est blanc, occidental ou simplement français.
C’est bien au contraire, cette survivance de l’euphémisation de cette réalité trop longtemps tue qui a fait qu’elle soit devenue si vigoureuse et pérenne.
Et ce n’est pas l’abstention de toute la presse française devant la décision « d’apaisement » (dixit les avocats des trois antisémites) de mettre en liberté les trois agresseurs – apaisement dont je préviens mon lecteur à longueur d’éditoriaux – qui est de nature à détourner le flot de haine qui désormais coule régulièrement dans le Rhône et ailleurs.
C’est dans ce paysage sinistre et sinistré que l’on peut, néanmoins, discerner quelques lueurs vacillantes :
Un ministre de l’Intérieur qui semble se décider à appeler un antisémite, un antisémite, quand bien même il ne correspondait pas au portrait-robot idéal, rêvé par ses amis, rompant ainsi avec la politique apaisée de M. Jospin et Vaillant.
Un Imam courageux, n’hésitant pas à se rendre au mémorial Yad Vashem de Jérusalem au grand dam de ses contempteurs vociférant d’Oumma.com.
Regrettons tout de même que pour rendre hommage à M. Chalgoumi, Caroline Fourest (Le Monde du 9 juin 2012) se soit sentie obligée de renvoyer dos à dos arabes antisémites et juifs anti-arabes dans une symétrie que la litanie de massacres et agressions unilatéraux rend malheureusement, incongrue.
Cette incongruité indigne de l’intelligence de son auteur – et peut-être de la nôtre – en dit long sur le chemin qui reste à parcourir pour qu’on sorte un jour du monde de Richter.
© Gilles William Goldnadel
L’article original peut être consulté sur le Blognadel
Madame Fourest est une grande spécialiste du renvoi dos à dos des extrémistes musulmans et chrétiens.
Sur le dos de chrétiens fantasmés, elle offre à chaque fois une virginité toute neuve aux enragés du coran.
ce n’est pas un hasard si c’est elle qu’on invite sur les plateaux à côté de faux spécialistes de l’islam qui anesthésient le public à heute dose!
En effet. Et mieux vaudrait ne pas compter sur une Caroline Fourest pour faire “le chemin qui reste à parcourir”.
La “droite la plus bête du monde” tenterait-elle de se débarrasser de son surmoi de gauche?
En ce qui concerne la deuxième partie de votre article, je suis assez préoccupé par la tentative de réconciliation avec les musulmans (pourquoi pas?) que mène Alain Soral sur le dos des juifs (plus problématique). Il y a toujours un bouc émissaire au bout du compte.
Je pense hélas que certains représentant auto-proclamés des juifs de France (Licra, Crif , Uejf) en se trompant systématiquement d’ennemi donnent de l’eau au moulin Soralien.
Attention je ne suis pas en train de justifier l’agressivité croissante à l’égard de la population juive qui se diffuse dans certains milieu. Je pense simplement qu’il est dans l’intérêt des juifs de France qu’ils fassent taire certains de leurs représentants (comme l’inénarrable BHL) afin de ne pas fournir de munitions à leurs ennemis.
Je peux me tromper, mais j’espère au moins avoir été clair dans mes propos.
J’aimerais bien que quelqu’un m’explique pourquoi BHL est systématiquement jeter aux lions. Je ne le suis que de loin, dc je dois louper quelque chose!! Ils ne dit pas QUE des co….s!
Bon, son égo surdimensionné est légendaire (d’où son film!) et sa solution de “2 états pr 2 peuples” m’hérisse le poil… mais je trouve qu’il n’utilise pas la langue de bois, pr changer.
Voilà ce que j’ai lu : “Il est dans ce deux poids et deux mesures qui voit les mêmes « amis du genre humain » ne pas verser une larme sur le sort des enfants massacrés de Houla, en Syrie, ne rien trouver à redire à la sauvagerie de Bachar al-Assad pilonnant ses villes à l’arme lourde, voire regretter que l’on ait mis hors d’état de nuire un dictateur qui, comme Mouammar Kadhafi, avait sur la conscience la mort de dizaines de milliers d’Arabes innocents – et, quand c’est Israël qui frappe (c’est-à-dire, pour être précis, quand c’est Israël qui se défend et, de manière plus ou moins proportionnée, donc plus ou moins critiquable, riposte à des tirs le visant), estimer que les morts qui s’ensuivent sont autant de crimes contre l’humanité dont le sang doit retomber sur la tête de tous les Juifs du monde.”
C’est pas idiot…
Le lien est à copier/coller, de mon travail, je ne px pas faire mieux.
Je suppose que le début de l’article est contestable, mais la fin est plutôt juste.
http://www.harissa.com/news/article/marine-le-pen-google-l%E2%80%99antisionisme-et-%C3%A0-l%E2%80%99arriv%C3%A9e-villeurbanne-par-bernard-henri-l%C3%A9vy
je vois que le lien marche, tant mieux.
L’article est caractéristique du personnage.
Le fait de ramener, totalement artificiellement, Marine Le Pen, au milieu et surtout dans le titre de l’article relève d’une honteuse malhonnêteté intellectuelle.
L’histoire de google n’est pas contestable, elle est grotesque.
Les phrases creuses sur la Lybie et la Syrie ne le sont pas moins.
Seuls les derniers paragraphes sont à peu près justes. Mais le refus d’y voir le lien entre antisémitisme et islam radical décrédibilise la démarche.
Mais bon, à part ça, il ne dit pas QUE des c…….s…
Bon BHL ne va pas jusqu’au bout de son raisonnement parce qu’il est formaté par les politicards Français mais je compare ses propos avec ceux des autres faux c…, je me dis qu’il y a un début de quelque chose.
Il défend systématiquement Israel, contrairement aux autres pseudo philosophes ou aux artistes.
Pour l’analyse sur la Lybie, je m’incline, je n’y connais pas grand chose. Parler devant une foule d’arabes en tant que Juifs (alors que selon notre loi il ne l’est pas) me fait qd même doucement sourire!
Bon, je commence à comprendre l’hostilité ambiante à son égard… méa culpa, comme une midinette j’ai tjrs pensé qu’il parlait bien, ça doit être les restes de mon bac Philo!! lol
Pourquoi s’en prendre à BHL. ? Je pense qu’il a nui aux intérêts français de par son action en Lybie. Le printemps arabe a été déclenché par les américains via des ong subventionnées. Il y a eu un très bon numéro d’un œil sur la planète à ce sujet. Voir aussi :
http://fr.ossin.org/analyses-et-interventions/george-soros-usa-organismes-exportation-democratie.html
Il est difficile de comprendre le jeu des américains (taper Zbigniew Brzezinski dans Google pour quelques pistes sur la doctrine US actuelle ) mais plus facile de voir en quoi cela nous nuit.
La destabilisation soudaine de l’arc musulman n’est pas dans l’interêt de l’Europe et de la France en raison du risque migratoire et du risque islamique. Khadafi était devenu un partenaire des européens : en échange de quelques milliards on avait accès à son pétrole et il refoulait les immigrés du sud du continent à ses frontières. Sarkozy et BHL ont entrainé la France dans une guerre américaine. Résultat des courses : des islamistes au pouvoir en cyrénaiques, des chasses à l’homme noir que l’on parque dans des zoos, des armes disséminées un peu partout et une déstabilisation de toute la région.
Maintenant que nous dit BHL : qu’il l’a fait pour Israël !
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/20/97001-20111120FILWWW00182-libye-bhl-s-est-engage-en-tant-que-juif.php
Il nous explique donc qu’il a poussé la France à une guerre contraire à ses intérêts pour aider Israël. Est-ce que vous vous rendez compte à quel point ce genre de déclaration est dangereuse pour les juifs de France ?
Et il veut remettre ça en Syrie ! La politique actuelle des américains est de déclencher des révolutions et d’appeler à l’ingérence humanitaire au nom des droits de l’homme. C’est de la manipulation. Les américains n’ont rien à faire des droits de l’homme, ils veulent surtout nuire à la Russie et remodeler le Moyen Orient.
Les gouvernements israeliens ont fait alliance avec les apprentis sorciers néoconservateurs et leur successeurs encore plus machiavéliques inspirés par Brzezinski. Est-ce que c’est dans leur intérêt à long terme ? L’avenir le dira.
En tous cas BHL est un manipulateur égocentrique qui nuit aux intérêt des français et notamment à ceux des français juifs qui n’ont pas l’intention de faire leur.alia, soit la grande majorité.
L’attitude de la gauche et de la droite françaises est honteuse depuis maintenant plusieurs décennies.
Elle est évidemment assise sur cette fiction issue de la guerre, qui voulait que puisque les communistes faisaient partie du camp des vainqueurs, leur intégrité et leur attachement aux grandes valeurs humanistes n’étaient pas discutable. Et si certains se risquaient à les discuter, l’épithète de “fasciste” leur coupait le sifflet aussi vite.
Et la droite, ne sachant que faire chaque jour pour être plus bête que le jour précédent, d’obtempérer en tremblant, tant elle s’était elle-même persuadée que fascisme, nazisme, antisémitisme, et plus généralement toutes les dictatures, ne pouvaient être que de honteuses maladies qu’elle couvait en son sein.
Nous savions, nous qui étions de la droite nationale, ce qu’il en était ; nous avions, nous, touché du doigt ceux d’entre nous qui avaient flirté avec les limites, voire les avaient franchies ; et, connaissant ces limites, nous avons été et sommes aujourd’hui les mieux à même de discerner le bon grain de l’ivraie, dans notre camp comme dans l’autre.
La droite dite “républicaine” ou “parlementaire”, elle, fait seulement l’apprentissage de la distinction. Il faut voir d’ailleurs la maladresse avec laquelle elle a tenté, dans un passé récent, de chasser sur nos terres, la loi imbécile sur la burqa en est un exemple frappant. Par son extrémisme, cette loi a été pour quelque chose dans l’arrivée au pouvoir des socialistes ; qui plus est, elle a rassemblé dans un réflexe communautariste, sur un exemple somme toute marginal, des gens qui n’avaient besoin que de cela pour se liguer.
Manuel Valls semble effectivement prendre quelques orientations intéressantes ; mais il demeure englué dans les sables mouvants de sa famille politique : sa récente présence au chevet de délinquants en témoigne. Et puis, sera-t-il encore ministre la semaine prochaine ?
Quant à Caroline Fourest, elle est un exemple type de ces idéologues dont les dictatures usent et abusent. Mise devant l’évidence, elle criera encore à l’extrême-droite. Nul doute que si le pouvoir lui en était donné, elle prendrait, “au nom de la démocratie”, des mesures dictatoriales pour faire taire les “ennemis de la liberté”.
N’en doutons pas : la plus efficace dénonciation des collusions avec le socialo-trotskisme, mais aussi la seule véritable dénonciation des racismes musulmans, se trouvent aujourd’hui du côté de la Droite Nationale.
Et j’allais oublier : Le Monde qui se prétend un véritable journal d’information, feint de découvrir les évidentes faiblesses du pseudo-programme socialiste. Bravo ! Si ce torchon vient à disparaître lors d’une énième tourmente financière, je ne le pleurerai pas.
Vous parlez de la droite libérale ? Vous plaisantez, j’espère.
L’UMP ne représente pas et ne représentera jamais la droite libérale. C’est bien mal connaître ce qu’est la droite (cf parti républicain aux US, Tories en GB, CDU ou CSU en Allemagne, Likud en Israël,…). L’UMP, que ce soit Copé ou Fillon, est au mieux un parti de centre droit, au pire un parti du centre.
je fréquente dans mon Lot et Garonne, beaucoup d’anglais, dans l’ensemble ils pensent que la gauche Hollandaise est l’équivalent de celle de Tony Blair d’où un certain nombre de frottements avec ma position droite libérale qu’ils assimilent à l’extrême droite mais sont incapables d’imaginer qu’il puisse y avoir en France un parti socialiste plutôt proche du Trotskysme
Faites de la pédagogie !