Publié par Michel Garroté le 14 juin 2012

Michel Garroté – Hier soir, sur les chaînes françaises de télévision, des femmes journalistes de la presse écrite et de la radio, proches de Mme Trierweiler, sont venues défendre celle-ci : Mme Trierweiler serait affectée ; Mme Trierweiler n’aurait pas imaginé une seule seconde les secousses sismiques déclenchées par son touïte alakon ; Mme Trierweiler serait une femme libre ; Mme Trierweiler se serait livrée à un geste privé ; et gnagnagna. Sauf que ce n’était pas par SMS mais sur Twitter. Si j’ai bien compris, les sottises et les états d’âmes de Mme Trierweiler méritaient une mobilisation audiovisuelle nationale de plusieurs jours. J’avais dit hier après-midi au téléphone à Jean-Patrick Grumberg que nous laisserions de côté le sujet Trierweiler jusqu’à lundi. Mais entre-temps, le sujet est devenu une affaire, que dis-je, la plus grande affaire traitée par l’audiovisuel hexagonal. Et là, j’avoue que je peine à suivre. Mme Trierweiler a donc mobilisé une copine journaliste de RTL et une copine journaliste de Paris Match pour aller raconter à toutes les chaînes de télévision qu’elle ne s’y attendait pas et qu’elle en est affectée.

Vraiment, je peine à suivre. Car franchement, qu’en ont-ils à cirer, les Françaises et les Français, de la chochotte Trierweiler ? En quoi seraient-ils intéressés par la ridicule saga de la Dame de Pique ? Les Françaises et les Français ont-ils élu Hollande pour que sa compagne fiche en l’air sa campagne ? La perversion narcissique de la Dame de Pique devait-elle devenir le thème central, que dis-je, le cœur du second tour des législatives ? Cette dame au nom imprononçable (Valou Rottweiler ou je ne sais quoi) a-t-elle sérieusement imaginé qu’avec son concubin installé à l’Elysée, elle allait devenir la méga-star internationale et ce au nom de l’égalité des sexes et la liberté de la femme ? C’est ce que ses copines nunuches nous ont expliqué hier soir à la téloche. Ont-elles seulement imaginé, ne serait-ce qu’une seule petite seconde, que 99,99% du peuple français s’en tape complètement et que la France est une fois encore en train de se couvrir de ridicule dans le monde entier ? Ce n’est même plus de la gauche caviar qui est au menu. C’est de la pissotterie de cours de récréation. Pour la cause des femmes, c’est un désastre, un de plus. Pour l’image du président français dans le monde, c’est plutôt gênant.

Ce matin, je lis avec amusement sur leparisien.fr que hier soir, Ségolène Royal a répondu au « coup très violent » de Valérie Trierweiler, lors d’un meeting à La Rochelle. Dans le duel qui l’oppose au dissident socialiste Olivier Falorni, le touïte de la Première dame a provoqué une tempête politico-médiatique. Sur fond de rivalité avec Royal, la compagne du chef de l’Etat a encouragé mardi l’opposant en dépit des consignes du PS. Et du soutien du président apporté à la présidente de la région Poitou-Charentes. « Je n’ai pas voulu volontairement réagir hier (mardi) car le coup était trop violent, ça ne veut pas dire que je ne suis pas meurtrie, je ne suis pas un robot », a lancé Ségolène Royal lors d’une réunion électorale à La Rochelle. « Je demande le respect par rapport à une mère de famille dont les enfants entendent ce qui se dit », a ajouté l’ancienne candidate à la présidentielle (Note de Michel Garroté : on ne voit pas bien ce que les gosses viennent faire dans cette lamentable querelle de bonnes femmes).

Dans un entretien jeudi à ‘Libération’, elle explique à nouveau : « Face à la violence du coup, je n’ai pas voulu réagir à chaud, car je mène un combat politique difficile et je me dois de tenir bon. En tant que femme politique, je demande à être respectée tout comme doit être respecté le soutien politique que m’apporte le président de la République en tant qu’unique candidate de la majorité présidentielle », ajoute Ségolène Royal dans ce matin dans ‘Libération’. Au cours de ce même entretien, la candidate du PS soutenue par tous les partis de gauche dans la 1ère circonscription de Charente-Maritime, compare « la trahison politique » du dissident Olivier Falorni « à celle d’Eric Besson en 2007 ». Alors membre de la direction du PS, Besson avait démissionné du parti en pleine campagne présidentielle, pour apporter quelques semaines plus tard son soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy.

Cette « trahison » est « intolérable », insiste Ségolène Royal. « C’est accepter de faire perdre une candidate de gauche avec les voix de la droite et de l’extrême droite », explicite la présidente de la région Poitou-Charentes. Selon une étude Ifop/Fiducial réalisée lundi et mardi, avant et après le tweet de soutien à Olivier Falorni posté par Valérie Trierweiler, Ségolène Royal serait largement battue dimanche par le dissident socialiste. La candidate relève que, selon ce sondage, son adversaire « récupère 83% des voix de Nicolas Sarkozy et 55% des voix de Marine Le Pen » à la dernière présidentielle. Preuve, selon elle, qu’il n’est « pas l’homme de la majorité présidentielle, mais bien l’instrument du tout sauf Ségolène ». Il bénéficie aussi, affirme-t-elle, « de certaines vieilles complicités d’appareil » parmi les « revanchards qui n’ont jamais accepté qu’une femme assume un destin politique au plus haut niveau ». Ségolène Royal lance un appel aux électeurs de gauche : « Beaucoup, je l’espère, ne voudront pas participer à cette opération de déshonneur politique ».

Pour ce qui est d’éviter le déshonneur, je crains qu’il ne soit trop tard.

Michel Garroté

Rédacteur en chef

Reproduction autorisée avec mention de ce blog

Source :

http://www.leparisien.fr/elections-legislatives-2012/royal-repond-a-trierweiler-je-demande-le-respect-14-06-2012-2048297.php

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