Publié par Guy Millière le 7 juin 2012


Un incident isolé n’est qu’un incident isolé, bien sûr. Mais un incident isolé extrêmement grave suivi d’un autre événement isolé extrêmement grave, ce n’est plus seulement un incident isolé, c’est une série qui s’enclenche. Quand ces incidents viennent s’ajouter à des centaines d’incidents moins graves, on peut parler d’une atmosphère. Et c’est ce que je fais.

Ce doit être dit : il existe en France aujourd’hui, mais aussi ailleurs en Europe, une atmosphère antisémite particulièrement nauséabonde.

Celle-ci s’est fortement accentuée depuis les crimes de l’ignoble Mohamed Merah.

Elle a débouché sur l’agression de trois jeunes hommes portant kippa à Lyon ce samedi. Elle est ponctuée d’insultes, de graffitis, d’agressions plus mineures, qui n’en sont pas moins des agressions.

Elle ne signifie pas que tous les Juifs, partout, sont menacés en France, non, tout au moins pas pour le moment.

Un Juif discret sur son appartenance au peuple juif courra beaucoup moins de risques. Un Juif qui ne portera pas de kippa et ne se rendra jamais la synagogue courra moins de risques aussi. Mais lorsque, pour continuer à vivre un peu plus tranquilles dans un pays, les Juifs doivent baisser la tête, raser les murs, se faire transparents, prêter attention aux mots qu’ils prononcent, ils peuvent en déduire que ce pays n’est plus un pays de liberté et qu’il s’y prépare pire encore.

Or, je le pense, il se prépare pire encore.

Je l’ai écrit dans mes derniers livres. La chasse aux Juifs a recommencé, et je le dis avec tristesse et colère, elle se poursuivra.

Elle se poursuivra d’autant plus aisément que rien ne viendra la freiner.

Les associations censées pratiquer la « vigilance » contre l’antisémitisme sont en réalité des association de police de la pensée au service du « politiquement correct ». Elles sont prêtes à se mobiliser contre l’antisémitisme d’extrême droite, seulement contre l’antisémitisme d’extrême droite qui, en Europe occidentale, est moribond. Si on leur parle d’antisémitisme islamique, elles passent à l’attaque : non pas contre les antisémites islamiques, mais contre ceux qui les dénoncent, et qui seraient racistes, « islamophobes ».

Les adeptes de l’antisémitisme islamique donneront d’autant plus aisément libre cours à leurs basses pulsions qu’outre la complicité de leurs compagnons de route, ils sont branchés en direct sur la vague islamique qui déferle sur le monde arabe et musulman, et que diverses chaînes satellitaires arabes déversent dans des centaines de milliers d’appartements en France. La haine des Juifs déversée quotidiennement par al Djazeera en arabe monte en puissance.

Les adeptes de l’antisémitisme islamique peuvent aussi compter, au-delà de la LICRA, de Sos Racisme, ou du Mrap, sur l’amitié active de l’extrême gauche et de la gauche bien pensante, qui clament haut et fort qu’elles ne sont pas antisémites, mais qui, dès qu’on leur parle d’Israël, commencent à laisser leur bouche se tordre sous l’effet d’un mépris insidieux qui, chez certains, aura tôt fait de se transformer en détestation bilieuse.

Pour ne pas courir de risque dès aujourd’hui, un Juif en France doit non seulement être discret, ne pas porter de kippa, ne pas se rendre à la synagogue, ou furtivement. Pour bien baisser la tête, raser les murs, se faire transparent, et pour bien prêter attention aux mots qu’il prononce, il doit parler aussi peu que possible d’Israël, ou ne le faire que de manière critique, distanciée, en se disant, par exemple « pro-Israélien et pro-Palestinien », hostile à Netanyahu et aux « colons ».

Ce pays n’est plus un pays de liberté, non.

Et il s’y prépare pire encore, oui.

La LICRA, Sos Racisme, le Mrap vont continuer à combattre un antisémitisme qui n’existe quasiment plus, à empêcher qu’on combatte un antisémitisme qui, lui, existe, tue des Juifs à l’arme de guerre ou les agresse en groupe à coups de marteau, et à dénoncer le « racisme islamophobe », la main dans la main avec des associations islamiques.

La vague islamique qui déferle sur le monde arabe et musulman va continuer à déferler, lourde d’imprécations antisémites que les chaînes de télévision françaises passent sous silence, mais que les chaînes satellitaires arabes déversent quotidiennement dans toute la Franc et toute l’Europe.

L’extrême gauche et la gauche bien pensante gagnent en importance, année après année, s’approchent, en France, d’une mainmise hégémonique et sans partage sur tous les pouvoirs : politique, économique, culturel, médiatique.

Au mieux, vraiment au mieux, on peu s’attendre à des propos tels que ceux de Manuel Valls qui a parlé d’ « attaque délibérée contre notre modèle républicain », mais n’a dénoncé ni l’antisémitisme de ces actes, ni, surtout, l’antisémitisme islamique.

Et nous sommes dans une période où le calme règne sur les frontières d’Israël….

La chasse physique aux Juifs s’accompagne, par ailleurs, d’une chasse aux produits juifs.

Plusieurs pays d’Europe (pas encore la France) ont décidé d’interdire à la vente les produits de la mer Morte, car ils sont fabriqués par des mains juives dans des territoires qui ont été islamisés à un moment donné et qui doivent donc, apparemment, l’être à jamais aux yeux de dirigeants européens soumis à l’islamiquement correct. D’autres produits suivront sans doute.

Des festivals de cinéma boycottent les films israéliens : on y voit des acteurs juifs qui parlent hébreu. Imaginez !

Soixante dix ans après la Shoah, les pays qui interdisent les produits juifs israéliens ne semblent pas se souvenir qu’un chancelier allemand a pris le même type de décision trois générations avant eux.

Mais ne leur dites pas qu’ils raisonnent comme ce chancelier allemand, ils pourraient se fâcher. Je pourrais par contre leur suggérer de continuer à vendre les produits concernés en apposant dessus une étoile jaune et la mention : « attention, produits juifs ! ». Ce serait plus clair.

Ne dîtes pas aux responsables des festivals de cinéma qu’il y a quelque chose de Joseph Goebbels chez eux.

Ils pourraient vous traiter de fasciste, ou de nazi. C’est ainsi qu’on procède chez ces gens-là. Les disciples de Goebbels aujourd’hui traitent ceux qui ne sont pas disciples de Goebbels de fasciste et de nazis. Nous vivons vraiment une époque extraordinaire. Je pourrais suggérer aux responsables de festivals de projeter les films en question en affichant à l’entrée des étoiles jaunes et en avertissant : « attention, film juif ! ». Ce serait plus clair là encore.

Au temps de Goebbels, certes, Israël n’existait pas. Le « peuple palestinien » n’avait pas encore été inventé par des adeptes vieillissants de la « solution finale » et des membres du KGB. Les antisémites européens agissaient directement et ne pouvaient pas instrumentaliser l’antisémitisme islamique pour tenter d’avancer vers leur objectif d’une Europe et d’un monde judenrein.

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© Guy Millière pour www.Dreuz.info

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