Ce sera le dernier article que j’enverrai au cours de ce séjour aux Etats Unis. J’ai passé quelques jours en Floride, en me tenant éloigné des endroits touristiques, et proche de la population.
Ce que j’ai pu constater correspond à ce que j’ai constaté ailleurs dans le pays. Toute une fraction de la population américaine vit très bien, et ne subit pas directement les effets de la politique Obama : les bobos, ceux qui travaillent dans les secteurs technologiques.
Ces gens voteront à nouveau pour Obama, car ils ont le sentiment que voter pour Obama les place du coté du progrès et de la justice. Une autre fraction de la population vit mal, s’est paupérisée, mais reçoit des subsides gouvernementaux : un fragment de cette fraction est en état de frustration et de déception vis à vis d’Obama, car ses espoirs de travail et d’élévation sociale sont déçus. Mais l’essentiel de cette fraction votera à nouveau Obama, ne serait-ce que pour toucher les subsides gouvernementaux, et on trouve dans cette catégorie la grande majorité des membres des minorités ethniques.
Il existe enfin la vaste classe moyenne et moyenne-supérieure qui travaille, discerne que la situation du pays s’aggrave et que l’économie va mal, et cette classe moyenne et moyenne-supérieure est furieuse contre Obama, mais sans réel enthousiasme pour Romney.
Tout cela explique pourquoi Obama peut gagner en novembre prochain, ce que les sondages indiquent.
La situation globale du pays observée de près devrait impliquer une défaite d’Obama, tout comme la situation internationale, tout comme la montée en puissance de scandales tels l’opération Fast and Furious, qui a débouché sur l’incrimination directe d’Eric Holder.
Mais la vision du monde des bobos et des acteurs du secteur technologique, celle des universitaires, artistes et journalistes aussi, fait que ces gens votent idéologiquement, et pas en regardant autour d’eux.
L’expansion de la strate des assistés constitue l’expansion d’une strate qui vote Obama sans regarder plus loin que le chèque qu’elle touche en fin de mois.
J’ai pensé longtemps qu’Obsma avait de nettes chances d’etre réélu, puis j’ai pensé que Romney avait toutes ses chances et que la campagne d’Obama montrait un homme aux abois.
Je pense maintenant que le résultat sera très serré, avec un léger avantage pour Obama. Et je ne le note pas de gaité de coeur, cela va sans dire, tant je considère qu’une réélection d’Obama serait une catastrophe.
Ce qui joue en faveur d’Obama est, outre ce que je viens de noter, que l’Amérique reste belle, opulente, et décline depuis une position très différente de celle des pays européens.
Les routes sont larges, bien entretenues, sans les coulées de béton qui transforment tant de routes européennes en univers carcéral. Les restaurants sont beaux, peu onéreux, de qualité. La plupart des logements ont un rapport qualité prix dont l’Européen moyen n’oserait rêver.
Nombre d’Américains peuvent se dire que cela peut encore durer indéfiniment et que le pire n’est pas à leur porte.
Le pire n’en serait pas moins proche si Obama devait être réélu, ce qui, je le répète n’est pas impossible.
Aimant profondément l’Amérique, j’aimerais pouvoir agir davantage pour contribuer à sauver le rêve américain, dont dépend aussi la paix du monde, mais je sais que je ne le peux.
Dès lors, je vais continuer à me plonger quelques jours dans l’Amérique profonde, pour me nourrir intérieurement de tout ce qu’elle m’apporte, et me souvenir de tout ce qu’elle m’a apporté depuis plusieurs décennies.
Je reviendrai ensuite sur les sujets qui fâchent, tels la décision de la Cour suprême de valider l’Obamacare.
Tout ce qui sépare désormais les Etats Unis du socialisme à l’européenne est l’élection du 6 novembre prochain. Ou Romney est élu, ou bien….
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Guy Millière pour www.Dreuz.info
FAILLE INTECTUELLE CHEZ GUY MILLIERE
Contrairement à ce mettent en avant des présentations hâtives, caricaturales ou dangereusement dogmatiques, les sociétés démocratiques d’aujourd’hui ne peuvent pas être purement “socialistes” ou purement “néoconservatrices”. Du fait précisément de leur nature démocratique et de la globalisation, elles ne peuvent être qu’alternativement le produit complexe de l’une et de l’autre, avec des degrés divers. Il faut avoir conscience que rêver d’une société purement “néoconservatrice”, comme le fait trop souvent Guy Millière, ou rêver d’une société purement “socialiste” comme le font d’autres, revient au bout du compte à espérer ni plus ni moins qu’à la réapparition d’une société sans divergences d’opinion ni alternances politiques. Or comment appelle t-on une société pure sans divergence ni alternances politiques ? Affirmer sans cesse qu’une (ré)election d’Obama (ou l’élection de n’importe quel candidat démocrate ou républicain) équivaudrait à vivre l’enfer sur terre et la fin de l’Amérique cela revient finalement à ne croire ni à l’Histoire, ni aux contre pouvoirs, ni au peuple, ni à la jeunesse, ni à la solidité des valeurs et des fondements mêmes de la société américaine en l’occurence, et de la démocratie en général. Voilà où est la principale contradiction et faille intellectuelle dans la pensée de Guy Millière.
NON. La faille intellectuelle et surtout morale que vous évoquez existe dans votre tête. Pourquoi? Parce que le néoconservatisme (NC) n’est d’application nulle part. Moi qui suis un partisan de GWB, je peux vous dire que ce dernier n’a appliqué les principes NC que partiellement (ce qui est mieux que rien). Le NC est pourtant ce dont nos sociétés occidentales ont le plus grand besoin en ce moment. Il ne s’agit pas ici de rêvasser à des pseudo-alternances de pouvoir. Il s’agit d’une question d’opinion ou de choix. En effet, vous vous tracassez pour l’alternance alors que le socialisme est décliné sous toutes ses formes et à toutes les sauces depuis plus de 60 ans en France. Par exemple, si vous croyez que CDG était de droite, alors là il faut que l’on me dise en quoi. C’est tout au plus un conservateur Vieille France, càd. un paléo-conservateur bien comme il faut et ce “grand homme” ne m’inspire d’ailleurs absolument aucune confiance, car tout comme Churchill l’avait décelé dans son caractère, il cache un tempérament faible et instable. CDG a été un “grand leader” vu qu’il n’y avait personne d’autre. Mais ça s’arrête là! La France ne produit plus de leader depuis au moins 200 ans. Le dernier vrai leader, c’était sans doute Napoléon Bonaparte, mais avec l’échec que l’on connaît. La démocratie telle que vous l’envisagez est la dictature de la majorité dans un état républicain, càd. un état qui règne en maître au nom d’une “laïcité” qui ne veut rien dire. Le républicanisme américain se fonde sur la constitution de Thomas Jefferson qui prône la république avec un gouvernement limité (“limited government”), donc où la dictature de la majorité se limite aux principes régaliens de l’état. C’est aussi un principe conservateur et néoconservateur que cela. De même que les principes de guerre préventive qui en découlent. Je vous invite à prendre connaissance de ce texte de F. Kagan, vu que ce sujet vous intéresse: “The Neo-Con Nation circa 1776”:
http://www.worldaffairsjournal.org/article/neocon-nation-neoconservatism-c-1776. Nous en avons parlé sur dreuz il y a quelques semaines.
@Werner
Soyons d’abord pragmatique, le reste ne sera que mauvaise littérature…
Vous avez théoriquement raison, mais pratiquement vous avez tort. Nous crevons du socialisme en Europe, le socialisme conduit au rejet des valeurs naturelles, de toutes les valeurs naturelles et il installe une clique de privilégiés, véritables oligarques, au pouvoir qui asphyxie le peuple et assèche les libertés. Ça c’est factuel !
J’ai été chef d’entreprise dans cette Europe pourrie par le gauchisme, j’ai créé des centaines et des centaines d’emplois pendant que les socialos (ou assimilés) idiots, stupides et incapables de produire leur moindre contribution à la croissance qu’ils applaudissent pourtant aujourd’hui étouffaient déjà les initiatives privées par le carcan de règles, de normes, de lois absurdes, de charges et d’impôts en tous genre. Le modèle qui serait « au centre » et que vous décrivez sans le dire, est un modèle théorique, démagogique qui, dans la pratique, punit, ceux qui bossent et encourage ceux qui carottent. Cliché, me direz-vous, non, c’est la réalité et ça aussi c’est factuel. Ce modèle du centre est un modèle de la mollesse, de la bêtise, de l’inefficacité, de l’échec et de la négation de l’exceptionnalisme humain que je défends et que je défendrai toujours. Pour votre information, ce que vous appelez le « néo-conservatisme » n’empêche ni la solidarité, ni l’amour de son prochain. Il ne pourrait y avoir de solidarité sans une société efficace parce que les richesses doivent d’abord être créées avant d’être partagées. Votre vision du monde est théorique aussi parce que « homo homini lupus est », ce qui veut dire que l’homme, loin d’être uniquement bon, profite aussi des choses, des autres ou des situations d’abord pour son seul bien. Je ne vais pas faire la liste de tous les avantages offerts par la sociale démocratie, qui sont simplement détournée par les hommes malveillants (abus du chômage, des prestations sociales diverses etc etc..). Alors, sachez que la dernière liberté qui nous reste, à nous, ceux qui entreprennent avec leur tête, leurs tripes, leur travail acharné et leurs économies (quand il en reste) est celle qui consiste à ne plus entreprendre et à ne plus créer d’emplois dans cette Europe de nuls, de ratés et de Klets (c’est du bruxellois – ça veut dire des zéros-, je suis belge, francophone et flamand…doux mélange). C’est ce que je fais, moi, comme d’autres, que je connais, nous en avons assez d’être « dirigés » par des opportunistes de dernières zones, ces ânes-alphabètes économiques qui prétendent conduire le monde. Ils le conduisent, certes, mais ils le conduisent au fond du trou. Vous pouvez me lire, si vous le souhaitez ici http://lautrevoie.org/docshtml/gugusse.html , vous pouvez aussi ne pas me lire, je suis un libéral, un vrai libéral et je vous laisse bien volontiers cette liberté-là, comme les autres d’ailleurs.
J’oubliais l’essentiel, également de formation universitaire en économie et en finances, je partage les vues du professeur Millière qui m’a sorti de mon isolement, après tant d’années à écouter et à subir les crétineries du keynésianisme éternellement ressassé qui occupe le centre de tous les médias et de tous les débats.
Guy Millière est un soutien et une référence intellectuelle pour moi et pour bien d’autres.
Tout ceci, bien cordialement dit, malgré un ton qui vous paraîtra un peu guerrier. J’écris « guerrier » avec le sourire et en plein contrôle de moi-même, je vous rassure parce que j’aime la vie avant les dogmes, surtout quand les dogmes contiennent en eux les principes de la dictature socialiste.
ATB
J’atteste de l’excellence du texte, Werner. C’est vraiment très bien.
Merci Mandrake…Que dire d’autre !
A bientôt
ATB
Je me permets de recopier votre texte afin de donner l’opportunité à un plus grand nombre de le déguster sans modération.
Monsieur Werner, bonjour.
Votre commentaire montre bien l’obscurantisme de notre bonne vielle
France. Comment ne pas voir, ou ne pas vouloir voir, ce qui se passe
aujourd’hui. Peut-être n’avez vous pas le recul de l’âge, je ne sais.
Vous pensez que l’on peut faire marche arrière dans notre pays? tous
les jours une abomination en remplace une autre sans marquer plus que
cela l’opinion publique. Et ce n’est pas leurs marches blanches et
autres larmes de crocodile qui changent la donne.
Alors si vous croyez que les USA pourront renverser la vapeur le jour
ou le mal sera fait…Je vous laisse à vos croyances.
Salutations et respect.
Il ne s’agit pas de parti politique ici mais bien d’idées.
Les idées socialistes sont hégémoniques car elles tracent un cadre en dehors duquel pratiquement plus personne ne parvient à penser. L’acte même de “penser” en mode “socialiste” a comme condition transcendantale de vouloir être du côté du bien, de la paix, du progrès, de l’équité, de la laïcité positive.
Mais le bien socialiste est souvent synonyme de soumission car il vise la suppression de l’effort et rend inaptes les récipiendaires. L’idée de paix de gauche emporte souvent la guerre car elle se veut à tout prix. L’idée de progrès au sens socialiste est absurde car la pensée socialiste évolue dans un cadre de données finies (et qui par conséquent connaît des limites). La notion d’équité ensuite tourne fréquemment en une forme d’égalitarisme détruisant toute forme de liberté au nom d’une prétendue justice. Enfin, la laïcité positive à la socialiste revient à servir la religion en laissant le champ à la plus revendicatrice, la plus violente tout en supprimant les anciens repères au nom du progrès.
Ce cocktail aboutit naturellement à la négation de l’homme, vidé de sa substance et de la potentialité pour devenir de plus en plus indistinct et insignifiant.
Et pourtant, cette idéologie est dominante. C’est elle qui gouverne le monde actuellement. Et tous les partis politiques en sont plus ou moins infectés.
@Werner
Le vide de vos propos le dispute à l’impudence de votre déclaration.
Vous faites dire à Millière ce qu’il ne dit pas et lui prêtez des pensées indigentes qu’il n’a bien sûr pas plus.
Le mélange simpliste de lieux communs et de vérités toutes faites comme démonstration “de la faille intellectuelle dans la pensée de Guy Millière” ? Vous avez de la chance, le ridicule ne tue pas.
…ou romney est est elu, ou bien…. la france d’aujourd’hui est l’amerique de demain, au secours!
Monsieur le professeur,
Merci pour l’écriture de cette page de votre carnet de voyage.
Ce que vous décrivez est simplement la marque de la décadence d’une civilisation (presque) à l’image de ce que nous connaissons en Europe et en Belgique en particulier. Vous le savez comme je le sais.
L’Etat social-démocrate ou socialiste, ce qui revient au même, organise la dépendance et l’entretient (mal) par l’application d’un modèle absurde et contre nature. Ce modèle, dont nos politiciens sont très fiers et très friands, détruit l’esprit d’entreprise et renverse également complètement l’échelle des valeurs. Vous le savez aussi.
Je ne vais pas m’étendre sur le sujet que vous connaissez parfaitement bien, mais la seule interrogation que vos remarques m’inspirent, est à mon sens, celle-ci : Quelle est la capacité de réaction de l’Amérique face à cette « bolchévisation/gauchisation » de leur société. En Europe, nous sommes pris au piège depuis longtemps (même si certains essaient péniblement d’inverser la vapeur – j’en suis-).
Je crois, pourtant, et espère surtout, que l’esprit pionnier et libre des citoyens américains arrivera à rejeter ces non-valeurs et qu’ils rebondiront de nouveau et demain vers une société de Liberté dont la flamme n’a jamais été véritablement éteinte. La gangrène ne les pas encore rongés tous, loin de là. Vous connaissez mieux les USA que moi, même si j’y ai séjourné souvent. Vos analyses et réflexions seront toujours attendues avec impatience.
Bon voyage, espérant que le vent de Liberté qui souffle encore là-bas, vous emplisse la tête et les poumons d’un air frais, revigorant et salvateur.
Cordialement
ATB
Bonjour ATB. J’aime votre comparaison avec la gangrène (un terme qui vient du “gang” sans doute), maladie infectieuse qui fonctionne en grignotant et pourissant tout ce qu’elle touche, petit à petit, sans la moindre opposition. D’un point de vue religieux, je dirai, comme Rosaly, que le socialisme, c’est Satan. Celui-ci tente l’Homme en l’attirant dans ses filets sous de belles promesses et des lendemains qui chantent (qui chantent faux, en fait) par le biais de pseudo-valeurs, de pseudo-justice, de pseudo-objectifs et de pseudo-idéaux. Et puis le résultat, c’est le règne de l’absurde, puis le chaos, la répression ou la coercition, la dictature et enfin le crime ou même le génocide. C’est systématique et on n’en sort pas car c’est à chaque fois la même chose.
Bonjour Mandrake, n’écoutant que notre coeur on a répondu presque en même temps au post de Werner, quand on se ressemble…ça se remarque.
A+ et d’accord avec vous
ATB
Article bien ecrit mais il precise “plusieurs jours en Floride” !!!!!! La Floride, c’est comme L.A! UN BORDEL MULTIULTI! Qu’il aille dans le centre, centre-sud des US!… La ou les conservateurs detestent Obama!… Il aurait eu une autre vision!
“Il” en vient. Faut suivre.
Toujours tres interessant de vous lire. Par rapport a ce que vous ecrivez concernant Obama, je regrette de ne pas voir, malgre tout, un parti Republicain plus combattif avec des candidats de plus grande qualite. Ainsi, j’aurai aime que quelqu’un comme l’ancien maire de NYC, Giuliani (qui a nettoye, lui, la ville au Karcher et qu’en mots seulement) prenne les rennes et montre bien que nos valeurs ne sont pas a brader. Pour rappelle, au lemdement du 11 sept. il avait dechire et rendu un “gros” cheque qu’un Prince Saoudien lui avait remis en guise de “bonne volonte” pour le traumatisme subit par la ville… Voila quelqu’un qui en “a”. Il y a tout de meme quelque chose qui me surprend depuis qu’Obama est la. Il y a tant de points d’interrogations au dessus de sa tete : Certificat de naissance, nationalite, religion, d’ou sort-il vraiment et la dessus les Republicains sont plutot bons enfants a l’encontre de ce qu’ils avaient fait a Bill Clinton et dont la raison me semblait bien plus futile que le mal reel qu’est en train de faire Obama au pays.
Je voulais ecrire : “Et pas qu’en mots seulement”
Tocqueville et les origines de la censure démocratique
http://www.les4verites.com/Tocqueville-et-les-origines-de-la-censure-democratique-4640.html
Bonnal Nicolas – vendredi 29 juin 2012
Certains croient que le politiquement correct ou la pensée unique de Bruxelles datent d’hier ; ou des années soixante ; ou du Traité de Rome ; ou de 1945. Pour corriger cette erreur propre aux temps sans mémoire, rien ne vaut de lire Tocqueville. En réalité, nous explique ce grand penseur que l’on dit libéral, rien n’est plus constitutif de l’intolérance et de la médiocrité que les temps démocratiques, avec leur tyrannie majoritaire et leur commun dénominateur intellectuel. Tocqueville prévoit – comme Poe ou Baudelaire – la chasse aux sorcières typique des démocraties de type anglo-saxon, et leur mise au silence des récalcitrants :
En Amérique, la majorité trace un cercle formidable autour de la pensée. Au-dedans de ces limites, l’écrivain est libre ; mais malheur à lui s’il ose en sortir. Ce n’est pas qu’il ait à craindre un autodafé, mais il est en butte à des dégoûts de tous genres et à des persécutions de tous les jours. La carrière politique lui est fermée : il a offensé la seule puissance qui ait la faculté de l’ouvrir. On lui refuse tout, jusqu’à la gloire.
Je dois dire qu’il faut l’aimer la gloire dans cette société… BHL ? Anelka ? Madonna ?
Très important, et comme s’il avait vu notre télévision, notre réseau, et ce besoin presque panique aujourd’hui de célébrer le satanisme sous toutes ses formes, les déviations et la nullité intellectuelle (voyez les jeux vidéo, les films pour gosses en 3D, MTV par exemple, c’est édifiant…), Tocqueville ajoute :
Sous le gouvernement absolu d’un seul, le despotisme, pour arriver à l’âme, frappait grossièrement le corps ; et l’âme, échappant à ces coups, s’élevait glorieuse au-dessus de lui ; mais dans les républiques démocratiques, ce n’est point ainsi que procède la tyrannie ; elle laisse le corps et va droit à l’âme.
Tocqueville rappelle que les régimes despotiques, dans l’Antiquité ou aux temps modernes, y compris l’URSS ou Vichy, d’ailleurs, ont finalement toujours favorisé ou protégé la culture et les écrivains. Le despotisme a besoin de protéger les arts, de les cultiver, de s’en décorer : Rousseau ne dira pas autre chose dans un discours célèbre, et c’est pourquoi il nous conseille de tourner le dos à la culture. On l’a bien écouté ! Depuis les années 60, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir, des deux côtés de l’Atlantique, pour liquider les humanités et pour promouvoir la puérilité, la culture de la mort ou le nihilisme intellectuel (coup d’envoi avec Sartre ou James Dean).
Plus provocant : Tocqueville dit en outre que les régimes autoritaires supportent une certaine forme de critique, plus que les nôtres en tout cas.
La Bruyère habitait le palais de Louis XIV quand il composa son chapitre sur les grands, et Molière critiquait la Cour dans des pièces qu’il faisait représenter devant les courtisans.
C’est très vrai : on peut rajouter Auguste, les rois d’Espagne à l’âge d’or, les tyranneaux de la Renaissance, Louis XV ou le tzar qui assistait en riant à la pièce de GogolLe Revizor. Et Tocqueville remarque que notre société si parfaite, comme disait Debord, ne supporte plus la critique ; ni sur l’Europe, ni sur la Libye, ni sur ses grotesques expos à Versailles… car la majorité vit en s’adorant elle-même !
Mais la puissance qui domine aux États-Unis n’entend point ainsi qu’on la joue. Le plus léger reproche la blesse, la moindre vérité piquante l’effarouche; et il faut qu’on loue depuis les formes de son langage jusqu’à ses plus solides vertus. Aucun écrivain, quelle que soit sa renommée, ne peut échapper à cette obligation d’encenser ses concitoyens. La majorité vit donc dans une perpétuelle adoration d’elle-même; il n’y a que les étrangers ou l’expérience qui puisse faire arriver certaines vérités jusqu’aux oreilles des Américains.
Comme dit Umberto Eco, nous sommes entrés dans le XXIème siècle à reculons, en observant une prolétarisation et un déclin des libertés dans tous les domaines, le tout au nom de la démocratie et des droits de l’homme. Mais pour s’habituer à une époque épouvantable, il faut que les gens soient à la hauteur ! Et nous y sommes : ils se sont habitués au néant culturel propre à l’ère post-démocratique que nous traversons.
L’Inquisition n’a jamais pu empêcher qu’il ne circulât en Espagne des livres contraires à la religion du plus grand nombre. L’empire de la majorité fait mieux aux États-Unis: elle a ôté jusqu’à la pensée d’en publier.
On en revient à son observation décrite plus haut : la démocratie ou le système terminal que nous connaissons s’attaque d’abord à l’âme, n’ayant plus besoin de briser les corps. C’est comme si on voulait remplir l’enfer, tout en n’y croyant plus, bien sûr !
Brève conclusion adaptée à ces temps : chaque fois en tout cas que je relis Tocqueville, je reste éberlué par ce qu’il a écrit et par ce qu’on en a fait. Il ne faut lire que les sources car les commentateurs en sciences humaines ont tout pollué comme ils pouvaient, sur ordre, en aval, dans leur terne citerne.
(*) Tome1, deuxième partie, effets de l’omnipotence de la majorité…
Très intéressant commentaire qui manifeste un claire compréhension du travail critique et mélancolique de Alexis de Tocqueville dont l’analyse est toujours aussi pertinente sur les maux inhérents à la démocratie.
Ce DREUZ est aussi intéressant dans ses post que dans ses articles
Vive la Liberté, la vraie, celle de penser !
non !il a raison ,je vis en floride et tout les jeunes ricains comme mon fils regardent les tv Show comme jon steward ou dave letterman Show,
enfin tout ce qui est anti droite pour bien faire et en plus tout le travail dans les colleges avec le fric de Soros l`enfoire et toutes les chaines tv CBS,NBC,ABC,CNN,PBS, sauf Fox News sans oubliez
Hollywood,ca va etre dur dur pour Romney.Priez pour les USA.
Moi aussi je vis une partie de l ‘annee dans le Nord de la Floride, c’est encore merveilleux malgre “caterina” le peuple américain, sauf quelques réalistes, pensent que cela durera encore longtemps malgré Obama et mon coeur pleure
Pour eux car la chute sera rude.Elie haroun
Thor: j’ai vu ce texte. C’est nul. C’est du Bonnal à chier. D’ailleurs, les 4 vérités deviennent un site médiocre de jour en jour. Affligeant. On nous cite Umberto Eco. Pourquoi pas Barbara Cartland ou JR Ewing? Le problème de Bonnal est qu’on ne sait jamais (à croire qu’il le fait exprès) où il veut en venir. Mais ce qu’il écrit sur les USA est FAUX. Ce type n’a rien compris. Décevant.
C’est Thot et non Thor qui est à l’origine du message. Et je rajoute qu’il est dommage que légion soient ceux qui ne comprennent pas Tocqueville. Ce n’est pas la faute de l’auteur.
Cordialement.
Thor, bonjour. On comprend Tocqueville, mais on ne comprend pas Bonnal, c’est là qu’est la question. Ce n’est pas la première fois qu’il produit un texte au contenu assez flou. Il suffit d’aller sur les 4 Verités. Les rapprochements qu’il fait ici sont inopérants parce que bien trop improbables. Et bien dites-moi, juste en quelques mots (en fournissant un bref exemple ou autre), où Bonnal veut en venir. En toute modestie, j’ai du mal, là. Pardon pour l’erreur de pseudo.
Thor: N. Bonnal vient d’écrire un billet élogieux sur Enoch Powell. C’est excellent. Remarque tout de même: il a critiqué M. Thatcher de manière éhontée pour son libéralisme économique, alors qu’elle a repris en gros les idées d’Enoch Powell (powellisme) en plus de celles de l’Ecole de Vienne. Ces derniers temps, Bonnal écrit bizarrement. Cela va du très bon au médiocre, médiocre non parce qu’il met en avant des vues différentes des miennes, mais parce qu’il se contredit d’une fois à l’autre et dès lors on ne comprend pas où il veut en venir, y compris à l’intérieur d’un même texte. Il y a un manque de cohérence flagrant depuis quelques semaines. Il nous a habitués à mieux. Certains auteurs des 4V, y compris bien entendu GM, sont excellents, d’autres ne produisent que des titres aguicheurs. Dois-je classer N. Bonnal dans cette deuxième catégorie?
@ Mandrake : Bonjour à vous. Il ne s’agit que d’une question de maturité dans la pensée. Bonnal n’a pas assez maturé (et sans doute comme beaucoup a t’il été en partie influencé par l’hégémonie des idées de gauche qui mâtine sa pensée). Il ne comprend pas bien les textes/penseurs auxquels il se réfère.
Je vous avoue suite à votre post m’être penché sur son article sur Enoch Powell et je le trouve assez médiocre. Il n’a pas compris Powell. Dire lapidairement que Powell était “contre l’immigration” est un énorme raccourci. C’est drastiquement réduire la vision de l’homme pour lui faire adopter une posture de principe qui n’était d’ailleurs pas la sienne. Le pragmatisme et la logique guidaient Powell et sa pensée était bien plus fondamentale.
Par ailleurs, citer Hitler et Staline à longueur de ligne déforce énormément une argumentation qui devrait pouvoir se suffire à elle-même sans recourir à des lieux communs ou, pire encore, des arguments d’autorité.
Personnellement, j’essaie de me nettoyer les neurones en lisant des pensées plus abouties exclusivement comme celles de Monsieur Millière qui n’a, jusqu’ici, jamais écrit de texte faible et qui dispose de grandes capacités.
Vous avez donc parfaitement raison sur Bonnal et je partage votre avis sur lui.
Pour ce qui est de Tocqueville, il reste, avec quelques-uns, l’un des plus grands penseurs de tous les temps et je mesure mes mots.
Cordialement.
Je n’ai pas lu tous les commentaires précédents et, si je fais une redite, je vous prie de m’en excuser.
Le problème que soulève Guy Millière à propos d’Obama n’est pas tellement qu’il soit de gauche ou de droite (même si c’est important) mais qu’il tue la substantifique moelle des USA. En effet, ce type, depuis qu’il est à la Maison Blanche, s’est acharné à casser les ressorts qui sont typiquement Américains, à savoir (entre autres):
La créativité et l’esprit entrepreneurial exceptionnels que l’on ne trouve qu’ici aux US. Exemples : les réussites fulgurantes et créatrices de Microsoft, Yahoo !, Intel, Facebook, Hewlett Packard, Google…j’en passe et des meilleures, n’ont jamais eu besoin « d’initiatives gouvernementales » ni de fonds publics. Toutes les entreprises à succès, connues ou non, ont prospérées sous des gouvernements Républicains ou Démocrates. Mais Obama est différent : il casse la machine. C’est pour cela qu’il est dangereux et que sa réélection serait catastrophique.
Le monde entier en pâtirait, comme il en a pâtit pendant la 2eme guerre mondiale lorsque les USA se sont repliés sur eux-mêmes dans les années 30. Même si je suis plus optimiste que Guy Millière sur l’élection de Mitt Romney, je peux d’abord me tromper, et ensuite son raisonnement est absolument rigoureux, pertinent et sans faille. De plus il va plus loin que mes quelques lignes mais je suis trop fainéant du clavier pour en rajouter. Ceci dit, j’achète en bloc.
Jacques, ce que vous dites est exact et même lumineux. Je crois qu’on sera nombreux à vous rejoindre. Cependant, vous affirmez que “Le problème que soulève Guy Millière à propos d’Obama n’est pas tellement qu’il soit de gauche ou de droite (même si c’est important) mais qu’il tue la substantifique moelle des USA”. Justement, c’est très important: BHO est de gauche et c’est pour ça qu’il bousille ce qui fait des Etats-Unis ce qu’ils sont, ce qu’ils défendent et ce qu’ils représentent dans leur âme et dans leur chair. Ensuite, vous écrivez avec une grande justesse et une grande lucidité: “Mais Obama est différent: il casse la machine”. Obama est une machine d’extrême-gauche prête à démolir tout ce qui tient debout et qui a du sens aux USA, d’autant plus s’il détient le pouvoir exécutif. Ce phénomène est sans précédent aux USA. Mais n’oubliez pas qu’il y a eu et qu’il y a aux USA les “mouvements progressistes” (c’est pire que le simple socialisme) dont Obama est, en quelques sortes, l’aboutissement. Et pour terminer, vous dites “je peux d’abord me tromper”. Ne soyez pas trop dur avec vous-même. Vous êtes aux premières loges et c’est très bien.
D’accord avec G. Millière. Je viens de passer 3 semaines aux USA et je confirme. Je suis peut-être plus optimiste sur l’élection de Mitt Romney.
A écouter, incroyable sans modération … L´élection d´Obama
http://www.ravdynovisz.tv/video.php?video_id=2459