Publié par Michel Garroté le 3 juillet 2012

Michel Garroté – Un homme reconnait 18 enfants pour permettre aux mères d’avoir un titre de séjour. En effet, souvenez-vous, la préfecture de police de Paris avait évoqué 16 reconnaissances frauduleuses de paternité imputables à un homme de 47 ans. Les enquêteurs avaient établi qu’entre 2002 et 2009, l’homme avait reconnu 16 enfants nés en France de 15 mères différentes, en situation irrégulière, permettant à ces dernières d’obtenir un titre de séjour. En échange de cette prodigalité il avait perçu des cadeaux dont la nature était restée imprécise. La poursuite des investigations a permis de révéler une fraude supplémentaire concernant la reconnaissance de deux enfants issus de la même mère portant à 18 le nombre d’enfants reconnus par ce père. Le montant total des prestations sociales indûment versées aux mères s’élève à plus de 416’000 €.

Ainsi, l’Europe en général et la France en particulier creusent leur propre tombe. C’est d’autant plus affligeant qu’il suffirait de peu de chose pour mettre fin à ce suicide collectif. Face à ce qui est devenu une colonisation mahométane de peuplement, les pays européens seraient parfaitement capables, s’ils le voulaient vraiment, de prendre des mesures efficaces qui n’ont strictement rien à voir avec le racisme, l’ostracisme et l’exclusion. Mais avant prendre de telles mesures, encore faudrait-il avoir une vision globale à long terme de l’Europe. Cette vision globale présuppose que l’on ne saucissonne pas la réalité en tranches séparées les unes des autres. La réalité forme un tout. En clair, il s’agit de relier entre eux divers points, jusqu’à obtenir un ensemble qui corresponde à quelque chose de concret.

Ainsi, l’économie, la démographie et la culture doivent être conjuguées pour que se dessine une vision concrète et globale de l’Europe de demain. Le principal problème économique, c’est le niveau de déficit et d’endettement des pays membres de l’Union Européenne, et non pas, les banques, la finance et la spéculation. Le principal problème démographique, c’est la quasi-absence de natalité européenne, et non pas, l’immigration en elle-même. Le principal problème culturel, c’est la lente agonie de la culture judéo-chrétienne vécue dans une société libre et laïque, et non pas, l’islam en tant que tel. Pour être tout à fait précis, j’entends par là qu’il ne suffit pas d’être « anti » quelque chose.

Encore faut-il proposer quelque chose, autre chose, quelque chose de mieux que ce qui se déroule en ce moment. Hélas, force est de constater, que de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, en passant par la gauche, le centre et la droite, rien n’est proposé. En tout cas rien qui ne relève du bon sens mis au service du bien commun. La totalité des discours politiques trahissent un terrible manque de culture politique et de culture historique. Les débats télévisés entre journalistes et politiciens sont d’une pauvreté intellectuelle désespérante. C’est tellement vrai, que des politiciens qui jadis nous semblaient médiocres, nous paraissent aujourd’hui brillants, tellement la nouvelle génération politique est pauvre d’esprit.

Fait intéressant, les USA, en raison de la forte immigration de latino-américains catholiques, devenus citoyens américains, sont devenus, un pays, où la majorité de la population est désormais favorable à la vie, au choix de la vie et au droit à la vie.

Du fait de cette immigration de latino-américains catholiques et du fait que les USA sont majoritairement pro-vie, la minorité musulmane dans ce pays restera une minorité dans dix ans, dans vingt ans et au-delà. En Europe, la situation est à l’inverse. La majorité des immigrés sont des musulmans. Leur croissance démographique est supérieure à celle des Européens d’origine juive et d’origine chrétienne.

En 2030, les musulmans vont constituer 26,4% de la population mondiale, soit plus de deux milliards de musulmans. Et toujours en 2030, L’Europe comptera 58,2 millions de musulmans, soit 8% de la population européenne totale. Encore une fois, j’affirme que ce chiffre est minimal et ceci pour plusieurs raisons. Primo, ce chiffre n’inclut certainement pas les clandestins musulmans. Secundo, ce chiffre n’inclut apparemment pas l’intégration de la Turquie à l’Union Européenne. Tertio, au-delà des chiffres projetés sur 2030, il demeure la réalité des faits en 2012, ici et maintenant.

Cette réalité des faits, c’est que l’Europe en 2012 ne fait pas le poids, au plan économique et démographique, face aux unions douanières et aux espaces uniques qui se sont constitués ailleurs. En 2012, l’économie réelle se joue sur des espaces qui totalisent chacun un milliard de consommateurs potentiels en moyenne. C’est loin d’être le cas en Europe. Ajoutez à cela le fait qu’au-delà de 5% de la population, la présence musulmane crée des problèmes d’intégration et de cohabitation. Et ce faisant, vous aurez une idée assez précise de ce qui nous attend bien avant 2030.

Il faut relever à cet égard que les Eglises catholiques d’Europe en général et l’Eglise catholique de France en particulier, ont énormément de peine, pour des raisons historiques bien précises, à admettre que le nombre de prêtres ordonnés dans le monde – hors d’Europe – continue d’augmenter. Alors que ce nombre continue de diminuer en Europe ; et continue notamment de diminuer en France.

Les statistiques les plus récentes indiquent que l’Eglise catholique – dans l’ensemble du monde – compte plus de 410’000 prêtres, dont plus de 280’000 prêtres membres du clergé diocésain (paroisses) et plus de 135’000 prêtres du clergé religieux (congrégations). Une baisse de –9% du nombre de prêtres est à relever en Europe.

En revanche, les prêtres diocésains africains ont augmenté de +38%, les prêtres diocésains asiatiques ont augmenté de +30% et les prêtres diocésains d’Amérique centrale et du Sud ont également augmenté. Autrement dit, l’Eglise catholique continue de décliner en Europe, notamment en France. Et elle continue de progresser en Afrique, en Asie,  en Amérique centrale, en Amérique du Sud.

J’ai écrit plus haut que les Eglises catholiques d’Europe en général et l’Eglise catholique de France en particulier, ont énormément de peine, pour des raisons historiques bien précises, à admettre cela. Ces raisons historiques bien précises, sont, selon moi, faciles à expliquer. D’abord, le Saint-Siège de l’Eglise catholique demeure en Europe. Ensuite, la France a porté, à une époque désormais révolue, le double titre de « Fille aînée de l’Eglise » et de «  Educatrice des peuples ».

Il faut donc ici se mettre – ne serait-ce qu’un bref instant – à la place des catholiques de France ; et tenter de s’imaginer, ce que cela signifie aujourd’hui pour eux, de devoir assumer le déclin spirituel de leur pays ; et ce que cela signifie aujourd’hui pour eux, de n’être plus qu’un espace à très grande majorité athée, laïque et sécularisée, avec seulement 4% de la population – peut-être même moins de 4% – se rendant à l’Eglise le dimanche. Et ce, tandis qu’en Afrique et en Asie, le nombre de prêtres augmente respectivement de +38% +30%. Il faut bien reconnaître que la quasi-absence des catholiques français dans le paysage chrétien universel, cette quasi-absence provoque, parfois, chez eux, des réactions anachroniques dans lesquelles un complexe de supériorité maladroitement affiché cache un réel complexe d’infériorité.

A propos d’islam, je me souviens que lors d’un colloque sur les Chrétiens d’Orient, à Lille, Annie Laurent avait évoqué la dhimmitude : “L’Islam, rappelait-elle, est un système politico-socio-religieux. Un tout globalisant, sans distinction des domaines. La laïcité y est un principe inconnu, y compris la distinction entre le pouvoir temporel et spirituel. Un Dieu transcendant, inaccessible même au Paradis, qui ne peut recevoir en aucun cas le nom de Père. Le Coran, parole de Dieu incréée préexistante au monde, consubstantielle à Dieu, ne peut donc en aucun cas être critiqué. C’est ce même Coran qui indique la position à tenir quant aux autres religions. “Vous êtes certes la meilleure communauté suscitée pour les hommes,” indique la sourate 3 au verset 10. Le juif ou le chrétien, croyant en Dieu mais accusé d’avoir falsifié sa religion, reçoit un statut de dhimma, entre protection et assujettissement. En ce sens, l’Islam est tolérant – c’est à dire condescendant.

C’est un contrat par lequel l’Oumma – la communauté musulmane – accorde l’hospitalité aux dhimmi, à condition qu’ils acceptent la suprématie de l’Islam. Contrat léonin : en effet, il est totalement imposé par une partie à une autre, pour en faire des citoyens de seconde catégorie. Il s’agit en fait d’une pression indirecte pour adhérer à l’Islam. Si la dhimmitude est officiellement interdite par l’Empire ottoman à la fin du 19e siècle, elle est encore appliquée de facto dans la plupart des pays musulmans : blocages administratifs, interdiction d’évangéliser, interdiction d’épouser une musulmane etc.. Les chrétiens, regrettait Annie Laurent, ont “parfois intériorisé leur situation de dhimmitude : ils mentent sur leurs conditions en disant que tout va bien, mais dès qu’ils peuvent parler en privé, montrent un autre discours”.

Toujours lors de ce colloque, le Père Samir Khalil Samir avait témoigné qu’au cours d’un voyage à Marrakech, 3 jeunes marocains entrent dans l’église un vendredi saint. Les trois jeunes commencent à interroger, il répond à leur question ; le franciscain en charge de l’église arrive sur ces entrefaites, chasse les trois jeunes et récrimine contre le jésuite copte, l’accusant de prosélytisme. “Mais je répondais juste à leur question”, fait remarquer Père Samir. Voilà ce qui peut être considéré comme prosélytisme en Orient.

Joseph Fadelle (passé de l’islam au christianisme) en a fait la douloureuse expérience : “J’ai été repoussé de partout, je ne pouvais pas raconter mon histoire. J’ai fini par nouer des liens avec des chrétiens. Ce n’est qu’après trois ans, qu’un ami chrétien a réussi à me présenter à un prêtre”. Un franciscain de Damas indique : “quand un musulman veut se convertir, je lui dis d’aller chercher en dehors de la Syrie”. Quant à convertir les musulmans au christianisme, Joseph Fadelle (lui-même passé de l’islam au christianisme) indique qu’il faut permettre aux musulmans de voir et de comprendre leur religion. “Il m’a fallu cinq mois pour comprendre que le Coran n’était pas, ne pouvait pas être parole de Dieu. Quand je demandais des explications à mon ayatollah, c’était encore pire”.

A suivre certains médias, on a l’impression que les émeutiers en terres arabo-musulmanes sont tous sans exception de gentils démocrates épris de liberté. Je serais, quant à moi, absolument ravi, si 1,3 milliard de musulmans décidaient réellement de s’affranchir du totalitarisme obscurantiste qui les écrase sous sa chape de plomb. Seulement voilà, je ne suis pas du tout certain que tel serait le cas. Je signale tout de même – à cet égard – que sur les chaînes de télévisions allemandes et américaines (pour ce qui me concerne, c’est sur SAT1 et sur CNBC), l’on voit clairement des hommes barbus enturbannés et des femmes couvertes de la tête aux pieds brandir des pancartes qui n’ont strictement rien à voir avec la liberté et la démocratie. Des pancartes, je peux l’écrire puisque je les ai vues sur le petit écran allemand et américain, intégristes et judéophobes. Mais visiblement, le néo-nazisme islamique ne choque personne ou presque. Bien au contraire, certains semblent même y trouver plaisir. Et ils nous annoncent – encore – la fin imminente d’Israël. Les médias nous avaient déjà fait le coup avec l’Ayatollah Khomeyni (un million de mort rien qu’avec la guerre contre l’Irak de 1980 à 1988), avec Mao (40 millions de victimes rien qu’entre 1949 et 1976) et avec le Khmer rouge Pol Pot (1,8 million de victimes rien qu’entre 1975 et 1979). A croire que certains journalistes étaient – demeurent et resteront – des ‘Robespierre’ férus de régimes génocidaires. Au nom de quels Droits de l’Homme déjà ?

Conclusion ?

Primo, il faut cesser d’appréhender, d’une part, l’islam en terre d’islam ; et d’autre part, l’islam en Occident. Car il s’agit, dans les deux cas, du même islam et du même coran. Le discours islamophile ne changera rien à cette réalité.

Secundo, en Occident, l’islam doit respecter l’ordre constitutionnel et laïc. Les zones de non-droit sont à remettre au pas, par la force légale et par le droit.

Tertio, l’alliance de l’Occident avec tel ou tel pays musulman, cette alliance doit être considérée comme une alliance tactique à court terme, même si elle est renouvelable pendant un certain laps de temps.

Quarto, l’Occident doit admettre, une bonne fois pour toutes, que l’islam est imprévisible ; et que par conséquent, la stratégie globale à moyen et long terme de l’Occident, face à l’islam, reste, essentiellement, un ensemble de tactiques à court terme, modifiables à tout instant.

Quinto, l’Occident a tout intérêt à maintenir un équilibre des forces entre islam sunnite et islam chiite. Et si les deux branches de l’islam, la branche sunnite et la branche chiite sont en guerre, l’Occident doit apprendre à en tirer profit.

Car le temps que ces deux branches consacrent à se combattre signifie un temps de répit pour l’Occident. Cette stratégie en cinq points ne poserait aucun problème à l’Occident, s’il s’agissait de l’appliquer à une forme contemporaine de fascisme ou de national-socialisme. Il n’y a donc aucune raison de ne pas appliquer cette stratégie au monde musulman, aussi longtemps que celui-ci restera un obscur voile islamique qui recouvre notre 21e siècle.

Je reviendrai sur ces cinq points dans une analyse  à paraître.

Michel Garroté

Rédacteur en chef

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