Publié par Michel Garroté le 4 juillet 2012

Verbiage irritant…

Michel Garroté – Hier, le Premier ministre français, dans son allocution devant les députés de l’Assemblée nationale, s’est livré à un verbiage irritant et tragicomique à la fois. Verbiage dont le seul objectif était de masquer le côté ruineux de son pseudo-projet économique. L’hypocrisie du langage utilisé par l’individu était franchement pathétique et totalement ridicule. En France, certains mots sont interdits. Ne dites jamais “rigueur”. Sans quoi vous êtes inéligible pour 10 ans.

Tout cela me pousse à une petite réflexion. J’ai toujours eu, avec la France, une relation à la fois étroite et ambivalente ; un mélange d’amitié et d’irritation. De l’amitié, car l’amitié francophone gravite autour de l’amitié française, qui reste la source de notre langue commune. De l’irritation, car le fossé entre ce que les politiciens et les journalistes français sont aujourd’hui réellement devenus et ce qu’ils croient encore être, ce fossé est devenu abyssal. Je n’ai pas encore suffisamment avancé dans ma quête historique et sociologique pour parvenir à expliquer ce mal français qui confond idéologie et connaissance ;  qui confond verbe et action ;  qui confond paroles et actes. Au stade actuel, j’en suis à dater le début du déclin français lorsque son roi alla piétiner, à cheval, les vignobles de Rhénanie où il n’avait rien à faire, où il n’était pas à sa place. Ce roi qui ne représentait plus qu’une grandeur à la fois bouffonne et vaniteuse.

Ce roi qui se tapait des courtisanes, en fait des putes ; et qui faisait bombance après la chasse avec ses courtisans. Ce roi qui se poudrait mais ne se lavait pas. En quoi ce Louis XIV à perruque était-il encore Roi des Français ? En quoi la France de ce roi était-elle encore Fille aînée de l’Eglise ? J’ajouterais que la France chrétienne s’est pris quelques coups de massue spectaculaires avec la Réforme, la Révolution dite française, la Révolution bolchevique et la Révolte de Mai 68. Personnellement, je ne souhaite nullement que la France revienne en arrière, qu’elle redevienne monarchique et qu’elle redevienne la Fille aînée de l’Eglise. En revanche, je souhaiterais que la France daigne s’intéresser un peu moins à son nombril et un peu plus à ce qui fonctionne correctement ailleurs que chez elle. Pour la liberté, je pense aux USA. Pour le fédéralisme, je pense encore aux USA et aussi à l’Allemagne, à la Suisse.

Pour le christianisme, je pense de nouveau aux USA, à l’Allemagne et à la Suisse. Je souhaiterais, pour tout dire, que la France se reconnaisse dans une société libre et laïque de culture judéo-chrétienne ouverte à l’islam à condition que cet islam soit réformé. Je souhaiterais que la France soit catholique sans être islamophile, sans être judéophobe, et sans être christianophobe envers les chrétiens qui ne sont pas catholiques. Si en France des mahométans deviennent évangéliques c’est un motif de joie et non de jalousie pour les catholiques. Bref, je souhaiterais, pour finir, que la France se reconnaisse dans une anthropologie judéo-chrétienne, qu’elle cesse d’alterner, tantôt l’étatisme version UMP, tantôt le socialisme version PS. Si vraiment la France a besoin d’un Charlemagne ou d’une Jeanne d’Arc, alors que la France songe à ce qu’ont réalisé Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Il est vrai qu’en l’espèce, le travail des idées, côté France, se fait exclusivement sur Internet.

Du reste, à cet égard, depuis que le présent blog existe, nous essayons tous, au moins ici, d’améliorer le travail des idées. Et lorsque j’écris « travail des idées », je n’écris pas « débat des idées ». Car avant de prétendre à débattre, il faut d’abord travailler. A ce propos, j’aimerais saisir l’occasion pour écrire que le professeur Guy Millière est incontestablement celui qui m’a le plus éclairé sur l’urgence en France du travail des idées. Notre blog, sous l’impulsion de son directeur, Jean-Patrick Grumberg et avec l’engagement personnel du professeur Guy Millière commence à atteindre son objectif en terme de travail des idées. Les analyses de l’abbé A. R. Arbez et celles de l’historienne Bat Ye’or contribuent, elles aussi, à développer d’avantage ce travail des idées. En termes de lectorat, nous sommes à 500’000 lecteurs uniques par mois. A ce propos, je dis merci à Jean-Patrick Grumberg. Car avant qu’il ne fasse irruption sur dreuz.info, nous n’avions “que” 40’000 lecteurs uniques par mois.

Je serais très heureux de comprendre, un jour, depuis quand (historiquement) et pour quelles raisons (sociologiquement), la France est devenue une Nation où le verbe se substitue à l’action. Je serais très heureux de comprendre cela un jour, car en identifiant les raisons historiques et sociologiques de cet « anachronisme à la française », je serais, nous serons, en mesure de proposer des solutions concrètes. Nous serons en mesure de devenir un authentique think tank en France. Ce think tank sera en mesure de nourrir l’esprit des hommes politiques et des femmes politiques. Ces hommes politiques et ces femmes politiques seront en mesure de nourrir la réflexion au sein de leurs partis politiques. Notre travail des idées atteindrait ainsi son objectif : avoir un impact sur les personnes qui aspirent à gouverner la France.

On me dit que c’est, déjà, un peu, le cas.

Possible.

Mais notre travail ne fait que commencer.

Et le plus dur dans la vie, c’est de durer…

Michel Garroté

Rédacteur en chef

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