Alors que les Romains avaient su admirablement mettre en valeur la terre africaine, celle-ci, après l’invasion arabe, était redevenue inculte et improductive (Pananti)
En 1826, parait le livre posthume de Guillaume Thomas Raynal (1713-1796), où il explique dans quel état est la région qui deviendra l’Algérie grâce aux Français (extraits) :
L’industrie est et doit être nulle chez des peuples plongés dans des ténèbres aussi épaisses. On y connaît aucun art agréable, et ceux de nécessité première y sont très imparfaits.
Le plus important de tous, l’agriculture, est encore dans l’enfance. Les trois-quarts du terrain sont en friche, et le peu qui est labouré l’est sans intelligence.
Relation d’un séjour à Alger, Filippo Pananti, 1820 :
Avec le sol le plus beau de la terre, il est impossible de trouver une contrée qui soit plus négligée que l’Etat d’Alger.
Il est à peine besoin de dire que là où les trois-quarts du territoire ne sont pas cultivés, l’agriculture doit être dans le dernier degré d’abandon.
A peine le soc de la charrue laisse-t-il une trace sur les terres labourées ; les prairies et les champs réservés pour la pâture sont à la vérité assez bien arrosés ; mais les habitants ignorent absolument l’art d’élever et de nourrir les moutons et les bêtes à cernes.
Les jardins sont remplis d’arbres à fruits, mais plantés sans goût et sans aucun ordre.
Dans l’Etat d’Alger il se fait une grande quantité d’huile d’olives qui en général n’est pas d’une bonne qualité, parce qu’on ne sait pas la bien préparer. On laisse croître l’olivier sans le jamais tailler, et son fruit en souffre beaucoup.
Le vin qui est fait par des esclaves chrétiens (JPG : en 1820…) est aussi bon que celui des Roses, en Espagne; mais il perd aisément son goût et se conserve peu.
On fait le beurre en mettant le lait dans une peau de chèvre qui est suspendue et qu’en frappe de chaque côté avec des bâtons, jusqu’à ce que le beurre puisse être foulé par la main. Ces procédés donnent un mauvais goût au beurre, qui de plus se trouve rempli de poils.
On mout le blé dans des moulins que trois chameaux font tourner.
Les cultivateurs ne connaissent point les engrais des terres, et se bornent à mettre le feu au chaume et aux herbes sauvages, usage qui produit quelquefois de graves accidents ; les flammes s’étendent plus loin qu’on ne voudrait ; elles créent dans l’atmosphère une chaleur étouffante qui se répand avec une affreuse rapidité. Las hommes ainsi que les animaux ont de la peine à se soustraire à ce torrent enflammé.
Histoire du Royaume d’Alger, Laugier de Tassy, 1725 :
On ne voit pas un seul médecin à Alger, ni dans le reste du royaume. Les bigots mahométans en censurent l’usage. Ils prétendent que c’est tenter Dieu que de prendre dans les maladies internes des remèdes prescrits par l’art de l’homme.
Pananti, 1820 :
Il est facile de concevoir que la médecine n’est pas à Alger dans un état brillant. On donne aux docteurs le nom de thibid; et toute leur science est tirée d’une traduction espagnole de Dioscoride.
Il n’y a point de code civil en Barbarie; il est suppléé par le Coran, de manière que toute la doctrine de la jurisprudence algérienne repose sur l’interprétation du divin livre et de ses saints commentateurs.
William Schaller, consul général des Etats Unis à Alger, Esquisse sur l’Etat d’Alger, 1826 :
Le châtiment réservé aux Juifs est le feu, le décollement, la pendaison et les crocs, et le dernier supplice pour les femmes est d’être noyées.
Le nombre et la richesse des Juifs vont toujours s’affaiblissant et je crois qu’aujourd’hui les Juifs d’Alger sont peut-être les plus malheureux d’Israël.
Un musulman ou un chrétien qui va dans les rues quand il est nuit, doit avoir une lanterne allumée ; mais un Juif doit porter une lumière sans lanterne ; car, dans toutes occasions les Juifs sont frappés de distinctions humiliantes.
Les malheureux enfants d’Israël, traités avec tant de rigueur dans les autres contrées, ne devaient attendre des Barbaresques que bien peu d’indulgence ; et, certes, il n’est aucune espèce d’outrage, aucune espèce de vexation auxquelles ils ne soient exposés. On leur défend d’écrire ou de parler l’arabe, dans la crainte qu’ils ne deviennent capables de lire le divin Coran. Ils ne peuvent monter à cheval, et sont obligés de se servir de mulets et d’ânes, le premier de ces animaux étant regardé comme d’une trop belle espèce pour eux. Quand ils passent devant une mosquée, il leur faut marcher pieds nus ; et ils n’osent point s’approcher d’un puits ou d’une fontaine pendant tout le temps qu’un Maure y boit : il leur est également interdit de s’asseoir devant un mahométan.
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© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info, inspiré d’un commentaire de Pierre Louis ANDRE
Les Français, une chance pour l’Amérique?
Les Français, une chance pour l’Europe?
On en a de la chance!!!
Bein oui, une chance pour l’Amérique, le rénovateur du Corps des Marinees, celui qui l’a orienté vers les débarquements (ce qui est venu à point pendant le 2ème guerre mondiale), celui qui est appelé “le plus grand des Marines” et “le Marine des Marines” était d’origine française: Général John A Lejeune
Lafayette et Rochambaut aussi. N’y voyons aucun intérêt politique, bien entendu.
J’avais oublié: La France, une chance pour Israël?
Attention Mandrake, il ne faut plus confondre civilisation française et France désormais, l’un et l’autre ont pris des chemins différents.
Les Français, tu les aimes ou tu les quittes !
C’est à dire? Il faut tenir ce genre d’argument à ceux qui font grève: “Si t’es pas content, tu dégages”. Mais là il n’y a plus personne bien entendu. Sinon, l’Alexa
ndre volerait la tronche dans la Seine.
et les deux ensemble c’est possible?
Dans 1 siècle ou 2 on dira : Les Français ont disparu avec l’€uro ?
Certainement avant l’euro …
La prospérité, même modérée, l’instruction, même modérée, ne sont pas bien reçues s’ils proviennent d’un peuple étranger et conquérant. D’autant moins bien reçues que le peuple conquis est adepte d’une doctrine qui fait d’eux des êtres supérieurs. En colonisant l’Algérie, les Français se sont trouvés dans cette situation, différente de celle que la Rome antique a connue. Les Gaulois ont fini par accepter Rome, ont abandonné leur langue pour le latin (dont j’écris en ce moment une forme modifiée appelée “français”). Les Gaulois n’étaient pas adeptes d’une conception qui les destinait à être les maîtres du monde. Les musulmans, si. Au moins du côté maternel, saint Augustin était d’origine berbère, mais était latinisé. C’est pourquoi certains Algérens le tiennent pour un “vendu” :
http://www.setif.info/article3343.html
Ou est la place des 600.000 juifs de France ? c’est à dire à peine 1% de la population ?
– Israel qui est considéré comme une terre qui ne leur appartient pas ?
– les cimetières qui sont vandalisés ?
– Encore la France où ils se font insulter et molester ?
Quelle doit être la réaction des juifs de France face à des pouvoirs publics qui palabrent tous les jours ?
– se battre ? comment être plus fort que ces lâches qui attaquent toujours en meute ?
– partir aux US, au Canada, en Israel ?
– continuer à vivre en France en espérant ne pas être une victime – coupable d’être juif ?
hé bé, ça a pas évolué à grands pas depuis…
Si entre 1830 et 1940 ça allait beaucoup mieux.
Infrastructures, valeurs et pensée moderne, éducation, progrès scientifique et prospérité économique furent apportés par la France dans cette terre qui fut jadis un des coeurs de l’Occident et qui tomba dans la nuit de l’islam.
Et à partir de 1962 quand à nouveau les valeurs de l’islam furent appliquées ce travail fut anéanti.
Maintenant la question;
la civilisation française existe t-elle toujours en France?
J’aurai tendance à dire que non, que les Etats-Unis, le Canada, Israël sont plus français que la France elle-même aujourd’hui.
Au sujet de l’article lui-même, rien à ajouter, on ne dira jamais assez à quel point la colonisation fut une chance pour ces terres et les populations y habitant.
“Alors que les Romains avaient su admirablement mettre en valeur la terre africaine, celle-ci, après l’invasion arabe, était redevenue inculte et improductive”.
Et pour cause…
“En voyant un soc de charrue et quelque autre instrument de labour, Abou Omâma el Bahili dit:
J’ai entendu l’envoyé d’Allah (à lui les prières d’Allah et ses bénédictions) prononcer ces paroles:
“Ceci n’entrera pas dans la demeure d’une famille sans que Allah y fasse entrer aussi l’avilissement”.
Boukhari L’authentique Tradition musulmane page 208 n°36
Un rappel :
“Pendant que l’on s’occupe des moyens d’abolir la traite des noirs et que l’Europe civilisée s’efforce d’étendre les bienfaits du commerce sur la côte occidentale de l’Afrique, ceux de la sécurité des personnes et des propriétés dans l’intérieur de ce vaste continent, il est étonnant qu’on ne fasse aucune attention à la côte septentrionale de cette même contrée, habitée par des pirates qui, non seulement oppriment les naturels de leur voisinage, mais les enlèvent et les achètent comme esclaves pour les employer dans les bâtiments armés en course. Ce honteux brigandage ne révolte pas seulement l’humanité mais il entrave le commerce de la manière la plus nuisible puisqu’un marin ne peut naviguer aujourd’hui dans la Méditerranée, ni même dans l’Atlantique, sur un bâtiment marchand sans éprouver la crainte d’être enlevé par ces pirates et conduit esclave en Afrique.” (Mémoire sur la nécessité et les mesures à prendre pour détruire les pirateries par Sir Sydney Smith, envoyé de l’Angleterre au Congrès de Vienne, daté de Londres, 30 août 1814, cité par Raynal)
Si la colonisation était si horrible, pourquoi tous les algériens font tout ce qu’ils peuvent pour venir vers ces « pourris de colonisateurs. »
Bande de crétins vous avez colonisé un peuple vivant chez lui en paix! Ce peuple de résistants qui a résisté &ux autreenvahisseurs,a bien mobilisé ses esprits pendant plus de 132 ans pour vous faire sortir sans gloire! vous parlez entre vous sans accepter d’autres ? Vous vivez de mensonges et de sangs d’autrui, suceurs de sangs!
Un peuple vivant en paix ? Et ça : “Le vin qui est fait par des esclaves chrétiens”. Ce sont des esclaves bénévoles probablement.
Le pire c’est que je suis prêt à parier que ce n’est pas un maghrébin mais un googochiste français depuis avant Vercingétorix.
Peuple?? c`est un bien grand mot pour un ramassis de bouseux qui font secher leurs vieille carcasse au soleil…Lew peu de culture et d`industrie qui reste dans ce pays a ete implante par les francais…
Ca m’amuse toujours de lire les commentaires de personne avec le niveau de connaissance et de réflexion d’un CE2 qui viennent critiquer la stupidité d’autrui.
Un petit côté décalé.
décodeur, svp !
DEVOIR DE MEMOIRE
Ce qui va se passer ce 5 juillet à Oran, sera insoutenable à voir. Toutes les limites de l’horreur seront franchies. Des centaines d’Européens seront enlevés ; on égorgera, on émasculera, on mutilera pour le plaisir, on arrachera les tripes des suppliciés, on remplira les ventres de terre et de pierraille, des têtes d’enfants éclateront contre les murs comme des noix, des hommes seront crucifiés, brûlés vifs ; des femmes seront violées puis livrées à la prostitution ; le sang se répandra en nappes tandis qu’au village nègre, les Européens encore vivants seront suspendus par le palais aux crochets d’abattoir.
Comment pardonner, 50 ans après l’horreur de ce sang pleurant des viandes… ces bouts de cadavres que l’étal tenait suspendu à ses crochets ? Le crime est bien trop grand pour que nous n’en perdions jamais le souvenir !
Très vite, les Européens qui ne s’attendaient pas à ce déferlement de violence furent pris en chasse et bientôt ce ne fut qu’horreurs et abominations. Les cris de terreur trouvaient leur écho dans toutes les gorges des victimes pourchassées. Il ne subsistait plus le moindre sang froid, plus le moindre germe d’humanité… Ce n’était plus qu’une avalanche de démence et de terreur. Le carnage était sans précédent. La puanteur uniforme de la mort avait remplacé les odeurs multiples de la vie.
Pendant ce temps, l’armée française se barricadait dans les postes de garde en position de surveillance. Un hélicoptère survola la ville. A son bord, le Général Katz essayait d’apprécier la situation. D’après le rapport des sentinelles, sur la seule place d’Armes, il y avait au moins vingt cadavres d’Européens affreusement mutilés. Mais du haut de son appareil, le « boucher d’Oran » – ainsi l’avaient surnommé les Oranais – crut pouvoir conclure que la ville semblait calme (!). Tout était, apparemment, rentré dans l’ordre ! Il valait mieux éviter un affrontement avec le FLN, pensa-t-il !… et le drapeau français fut amené pour ne pas exciter davantage la multitude.
Chaque Européen était devenu proie, gibier face à la foule terrible, acharnée à sa joie, déchaînée, et quand ils apercevaient des véhicules de l’armée française, en proie à la terreur, tentaient d’y grimper… ils y étaient la plupart du temps repoussés à coups de crosse. C’était l’épouvante parmi eux. « Mais que fait l’armée, que fait l’armée ? » disaient-ils. Ils entendaient encore les hauts parleurs des camions militaires promener dans toute la ville, le lancinant et rassurant appel : « Oranais, Oranaises, n’écoutez pas ceux qui vous mentent (sous-entendu, l’OAS). L’armée est ici et restera pendant trois ans pour vous protéger. ». C’était, les 26, 27 et 28 juin 1962 !
Des hommes en tenue de combat, rutilantes de neuf, « les valeureux soldats de la libération », et d’autres civils armés se déversaient dans les immeubles et en ressortaient des files d’Européens, hommes, femmes, enfants, vieillards. Ces malheureux « convois de la mort » prenaient la direction d’Eckmuhl, du Petit Lac et de la Ville Nouvelle, mains sur la tête, sous les sarcasmes, les crachats, les injures, les coups et les huées de la populace. Pour eux, c’était la fin, ils le savaient et ils priaient pour que la mort vînt les prendre le plus vite possible et les arracher aux supplices qui les attendaient. Avec amertume ils se remémoraient les paroles de Fouchet : « La France n’oubliera jamais l’Algérie. Sa main sera toujours là pour l’aider»… « Comment pouvez-vous croire que la France puisse vous abandonner ? Vous avez la garantie d’un traitement privilégié ». Il est vrai que le Ministre n’avait pas précisé de quel traitement il s’agirait !… Et aujourd’hui, la ville toute entière leur paraissait une tombe : la leur. Aucune aide de personne à attendre. Crier, appeler au secours, tout était inutile. C’était le colonialisme et la génération nouvelle qu’on allait détruire, voilà tout. Alors, qu’importait qu’on saignât les enfants et qu’on ouvrît le ventre des mères, qu’on arrachât les tripes des suppliciés et qu’on les pendît par les pieds au-dessus de braises incandescentes…
A dix sept heures, enfin, le bruit caractéristique d’un convoi de camions se fit entendre. C’était la gendarmerie mobile, l’âme damnée du Général Katz qui prenait position. Dès cet instant, comme par miracle, la manifestation prit fin et la populace disparut… mais il était trop tard.
Des centaines de cadavres jonchaient les rues, le sang avait maculé trottoirs et rigoles, les appartements étaient dévastés, les magasins pillés, les disparitions ne se comptaient plus, la ville avait pris le visage de l’apocalypse.
Pourquoi cette intervention s’était-elle produite si tardivement ? Avait-on décidé de faire payer aux Oranais leur folie, leur passion pour l’Algérie française, leur trop grande fidélité à l’OAS ?
Où était passé le Capitaine Bakhti, l’homme fort, l’homme de confiance de Katz, qui avait déclaré le 3 juillet qu’il n’était pas question d’égorgement ?
La réponse est simple : Paris, qui, grâce à ses renseignements, s’attendait à cette explosion de folie furieuse, avait ordonné à Katz « de ne pas bouger, de laisser faire ». Et Katz, grosse brute bornée qui tirait vanité de sa servilité – même quand il s’agissait d’assassiner ou de laisser assassiner des Français ! – à la recherche constante d’une nouvelle étoile, obtempéra aveuglément. Ceci est une certitude. Les preuves matérielles foisonnent en ce sens. Ce qui est incontestable, c’est que l’ordre de Paris, capté à la poste centrale vers 16 h 30, de faire cesser la tuerie eut instantanément son effet. A 17 heures, tout était fini et la ville abasourdie était plongée dans un silence de mort, de cette mort qui pendant six heures s’était abattue sur elle. Katz quant à lui, pouvait être fier : Il avait obéi aux ordres et une quatrième étoile allait récompenser sa fidélité.
Mon Dieu, qui parle de ça, jamais personne. J’ignore si la lecture de ces lignes m’a procuré plus de tristesse ou de compassion pour les victimes que de colère. Merci Siruguet pour ce cruel rappel de la vérité cachée.
“Les victimes de cette journée meurtrière avaient été évaluées officiellement à trois mille personnes, disparus inclus, et quand on sait avec quelle parcimonie le gouvernement diffusait ses informations, on tremble à l’idée de ce que pourrait être le véritable bilan de ce génocide. On ne connaîtra jamais le nombre exact des morts, des blessés et des disparus ; la France ne le dira probablement pas… en admettant qu’elle ne le connaisse jamais.
Ces morts, les Français ne les ont guère pleurés. Il est vrai qu’ils ne surent pas grand chose de leur fin tant les organes d’information, et les responsables politiques, heureux d’avoir retrouvé « enfin » la paix, se gardèrent bien d’assombrir les multiples réjouissances. Après tout, il ne s’agissait là que de victimes Pieds-Noirs, de colonialistes et de sueurs de burnous. On leur avait tant répété durant sept ans que la guerre d’Algérie n’était rien d’autre que la révolte des pauvres indigènes opprimés contre les « gros colons« , qu’ils ne pouvaient éprouver la moindre compassion à l’égard de ce million de nantis européens. Ils méritaient leur sort, voilà tout!… Et la France, Patrie des droits de l’homme, ferma les yeux et tourna la page”
par Jose Castano http://lesamisdalgerianie.unblog.fr/2010/08/08/oran-5-juillet-1962-le-genocide/
ATB
Il faut reconnaître que l’information ne devait pas beaucoup circuler en métropole à l’époque. Ma belle-mère, rapatriée d’ algérie me contait qu’arrivée à Amiens, les personnes du cru lui demandait si là-bas, ils mangeaient par terre avec les doigts ou à table avec des couverts et une assiette comme ici… vous voyez ici la connaissance qu’avait la métropole de la vie des Français d’algérie.
De là a ce qu’un blocus de l’information ai été décidé par le pouvoir en place de l’époque…
D’autre part il faut se rendre compte à quel point la repentance est présente dans l’esprit des gens aujourd’hui. Il y a peu mon épouse née là-bas a du renouveler sa carte d’identité Française. Sur le document à compléter était demandée le lieu de naissance. Nous avons noté Alger, pays : France (c’était le cas à l’époque). Le fonctionnaire territorial l’a modifié pour faire apparaitre Algérie en nous indiquant que le contraire aurait essuyé un refus en préfecture…
L’ennemi est intérieur….
J’ai voulu savoir quel avait été le sort du général Katz et ce afin de savoir s’il s’est agi d’une monstrueuse bavure de sa part ou si passer en pertes et profits plusieurs milliers de Français faisait vraiment partie des ordres. Et bien un mois plus tard le général Katz a été décoré “pour son action de maintien de l’ordre public en Algérie”. Dix huit mois plus tard il a reçu sa quatrième étoile et en 68, un an avant sa retraie, la cinquième (ce qui a pas mal augmenté le montant de ladite retraite). Quand au lieutenant Rabah Kheliff (kabyle et musulman) seul officier de l’armée française a tenter de sauver ceux qui se fesaient massacrer sa carrière a été fichue.
Autrement dit, il ne s’agissait pas de Katz mais de De Gaulle. Quel dommage qu’ils n’aient pas su que pour lui ils n’étaient que des untermenchen italiens ou espagnols qund il leur demandait d’aller se battre à Cassino à la place des « vrais français ».
Le général Katz sort de trois années de « mise au placard » pour avoir déplu au pouvoir politique94. Rentré en grâce l’année précédente, il a obtenu sa troisième étoile. De son propre aveu, il est venu à Oran pour prouver qu’il la mérite.
Il commande le GAOR (Groupement autonome d’Oran) et, à titre provisoire, le XXIVe corps d’armée96. Il est donc à la tête des 18 000 soldats français présents à Oran97. Si les instructions qu’il a reçues sont déclarées « incompréhensibles » par Gérard Israël98 et « ineptes » par Jean Monneret99, son attitude est qualifiée d’« atterrante » par Georges-Marc Benamou100. Le général Katz tarde en effet à réagir (plusieurs heures s’écoulent entre le début du carnage et l’intervention des forces françaises101).
Le JMO (journal de marche et d’opérations) du Groupement autonome d’Oran rappelle à 12 h 15 (un des moments les plus intenses du massacre) que les troupes sont consignées ce 5 juillet102. Les témoins, tant civils que militaires, tant pieds-noirs que métropolitains, « confirment unanimement qu’il était interdit aux forces françaises d’intervenir »103.
Le général Katz dit qu’il était privé de téléphone. Il dit n’avoir été informé de l’existence de troubles que vers midi, par le capitaine Bakhti, qui s’était déplacé45.
« S’il y a eu cette malheureuse journée, dit le général Katz, la faute en incombe au gouvernement français, qui m’a retiré le maintien de l’ordre. Il a été passé au FLN qui était incapable de l’assumer. » 104 105 Le gouvernement français « a agi avec légèreté en donnant le maintien de l’ordre à des gens qui ne pouvaient pas l’assumer. Il y aurait dû y avoir une période de transition de je ne sais combien, quinze jours, un mois où [ou], en tout cas, il aurait fallu qu’on puisse l’assumer avec eux »106.
Les soldats français restent dans les casernes. Les initiatives participant d’un sentiment humain sont isolées107, comme l’acte de désobéissance du lieutenant Kheliff, qui intervient avec son unité de chasseurs du 30e BCP, loin de sa base, pour faire libérer des centaines de prisonniers européens, regroupés devant la préfecture108.
Article détaillé : Rabah Kheliff.
Autre officier enfreignant les ordres : le capitaine Croguennec109, commandant la 2e compagnie du 2e Zouaves. Peu après 14 heures, il fait libérer plus de 400 personnes du commissariat central, et les accueille dans son cantonnement de l’école Jules-Ferry110.
Les chronologies relatives à l’intervention française ne s’accordent pas toujours.
Le Général Katz dit qu’il donne l’ordre d’intervenir à « midi et quart, midi et demi »111. Il donne cet ordre « aux gendarmes. Pas aux chefs de corps que je ne pouvais toucher » (des problèmes de transmission l’empêchent de joindre les forces de troisième catégorie). Les gendarmes sortent « tout de suite » pour patrouiller112.
Geneviève de Ternant parle d’une sortie des gendarmes mobiles à 17 heures seulement, avec retour au calme immédiat40.
Jean Monneret parle d’une mise en place de gendarmes mobiles et de leurs blindés à 15 heures, de calme qui revient uniquement sur les lieux de leur présence, et du retrait des blindés à 15 h 30113. Il ne détaille pas la suite de l’intervention française, et ne fait pas état d’un déploiement des forces de troisième catégorie.
Georges-Marc Benamou évoque une intervention en deux temps : les « premiers gendarmes mobiles » ne sont « opérationnels qu’à 15 h 30 » ; puis, à 17 heures, « l’armée » (par ce terme, Benamou entend les forces de troisième catégorie) est « déployée » et le calme revient114.
Jean-Jacques Jordi parle d’une intervention en trois temps : les blindés de la gendarmerie mobile se positionnent vers 15 h 45115 ; puis « il faut attendre 18 h 45 pour que le général Katz demande aux gendarmes mobiles de patrouiller uniquement dans les quartiers européens »116 ; enfin, les forces de troisième catégorie se déploient (Jordi estime qu’elles ne sont pas encore déployées à 18 h 50117).
Si l’on se fie au journal de marche et d’opérations du Groupement autonome d’Oran, c’est à 14 h 20 que l’ordre est donné de mettre en place des gendarmes mobiles « pour 15 heures » en six endroits du centre où ont eu lieu des troubles : square Garbé, devant le palais de justice, place Karguentah, devant le cercle militaire (où les gendarmes mobiles arrivent à 15 h 30118), devant la poste centrale et place Sébastopol119. Les gendarmes mobiles sont les « forces de deuxième catégorie » dont la note du général Fourquet en date du 19 juin (citée ci-avant) autorise l’emploi en cas de risque grave couru par les nationaux. Pour ce qui concerne l’intervention des « forces de troisième catégorie » (ce que les civils entendent communément par « l’armée »), la note dit qu’elle ne peut se faire que « sur demande expresse des autorités civiles »120. Le maintien de l’ordre dans les quartiers périphériques — et notamment musulmans, où ont été emmenées le plus grand nombre des personnes enlevées — reste du ressort de l’ALN121. À 15 heures, l’intervention des gendarmes mobiles est « statique »122 (pas de déploiement, pas de patrouilles). Leur présence a un effet apaisant sur les lieux même. Dans le reste de la ville, l’insécurité persiste. Des Européens sont enlevés à l’intérieur même de leur logis. Les patrouilles de l’ALN et des ATO tirent sans sommation sur piétons et automobilistes123. Une demi-heure plus tard, à 15 h 30, ordre est donné aux blindés de « rentrer à leurs cantonnements »124.
On ignore tout des palabres qui pourraient expliquer le retard pris dans l’intervention française. Le général Katz a peut-être négocié à la fois du côté français et du côté algérien.
Beaucoup de choses ont été dites au sujet d’un ordre téléphonique de non-intervention qu’aurait reçu de Paris, ce jour-là, le général Katz125. Lequel dément catégoriquement : « Non, je n’avais pas d’ordres de Paris à avoir […] Le maintien de l’ordre m’est retiré, je ne l’ai plus et puis c’est tout. »126 Les instructions sont là depuis la fin du mois de juin, il doit s’y plier : « Je ne pouvais intervenir que sur demande du préfet algérien. »105
La négociation avec l’autorité civile algérienne porte-t-elle bien sur le seul recours aux forces de troisième catégorie ? ou faut-il négocier aussi le déploiement des gendarmes mobiles ? Le général est muet sur les éventuelles tractations121. Il déclare seulement avoir rencontré le préfet algérien, Souiyah El Houari, à 16 h 30127.
Néanmoins, enlèvements et assassinats se poursuivent jusqu’à la tombée de la nuit128. Jean Monneret suggère que la négociation du général Katz avec le préfet algérien a pu être longue et ardue, et n’aboutir le 5 juillet qu’à des « mesures d’urgence ». En effet, selon le rapport du général Katz129, il faut attendre le 6 pour que le préfet accepte que les gendarmes mobiles soient chargés en permanence du maintien de l’ordre dans les quartiers européens130.
D’après Jean Monneret, dans les quartiers musulmans, l’ALN, qui a pris une part prépondérante au massacre et aux rapts, va se retourner avec un zèle féroce contre ceux qui l’ont accompagnée dans ces exactions : ATO et civils en armes. [Pourquoi ?] Ce qui pourrait expliquer un certain nombre des victimes musulmanes131. D’après Jean Jacques Jordi, il n’y eut qu’une mise en scène destinée à la presse internationale: le nouveau préfet Lahouari Souyah et Bakhti annoncent que les responsables des troubles, qu’ils disent connaître parfaitement, seront châtiés sans pitié. Le 10 juillet, Bakhti réunit la presse et désigne comme principaux responsables une bande de tueurs commandée par un certain Attou, que l’armée venait de liquider, et exhibe quelques dizaines de personnes les mains liées au dos, dans l’attente de leur procès. Mais Attou ne fut jamais « liquidé », finissant sa vie à Oran, bien après l’indépendance, après avoir travaillé aux abattoirs de la ville132.
Mon plus grand respect à ceux qui ont tenté voir réussi à faire quelque chose pour sauver ces pauvres populations en péril.
Je ne vais pas vous rassurer mais il est fort possible qu’aujourd’hui encore le même type d’évènement entraine les mêmes erreurs et lâchetés.
nous l’avons encore vu il y a peu :
Les larmes du drapeau
J’ai longuement flotté sur les champs de bataille,
Résistant bravement aux coups de la mitraille ;
Maintes fois ma voilure épongea dans le vent
Le sang des soldats morts, les pleurs des survivants.
Au sommet du pays je dressais mes couleurs,
Témoignage vibrant de la Foi, de l’Honneur.
Les anciens devant moi soulevaient leur chapeau,
Qu’y a-t-il de plus beau que l’amour d’un drapeau ?
Mais la honte survint par un soir gris d’hiver :
Ma hampe fut brisée par des mains étrangères.
Lacérés, mes beaux plis sanglotaient en silence
En voyant que ces doigts s’attaquaient à la France.
Devant la foule haineuse, on me jeta à terre.
Un instant je pensais : « nous sommes donc en guerre ! »
Mais en guerre un étendard a ses défenseurs,
Ici nul n’accourut pour calmer ma douleur !
Les uniformes bleus trépignaient de colère,
Mais leur chef, tout là-haut, préservant sa carrière,
Me laissa sans mot dire aux mains de mes bourreaux :
Je mourus sans qu’une arme quitte son fourreau.
Ce soir je regrettais de porter ces couleurs,
Car une part de la France est morte dans mes pleurs.
Quand mon pays me laisse ainsi succomber, seul,
Je ne suis plus drapeau, mais je deviens linceul.
Signé : Lieutenant-colonel Michel BRAULT
Exposé des faits :
Place du Capitole à Toulouse, le 18 novembre 2009, des hordes
d’Algériens (pardon, de Français d’origine algérienne) prennent
prétexte d’un match de football de leur pays (pardon, de leur pays
d’origine) pour arracher le drapeau tricolore, le brûler et le
remplacer par leur torchon croissanté.
Les autorités interdisent à la police d’intervenir pour ne pas « créer de désordre »…
Si je parlais ici en tant que Joyeux Rebelle, ce n’est pas ma plume que je saisirais mais une arme de guerre. Pour ne pas « créer de désordre », je laisserai le drapeau exprimer lui-même son amertume de n’être plus
défendu sur son propre sol.
(Le Lieutenant-colonel Michel BRAULT est ancien élève de l’École
spéciale militaire de Saint-Cyr, Chevalier de la légion d’honneur,
Officier de l’ordre national du mérite, Citation à l’ordre de la
division avec attribution de la croix de guerre des théâtres
d’opérations extérieurs avec étoile d’argent, Médaille outre-mer agrafe
Tchad, Médaille outre-mer agrafe vermeil Moyen-Orient, Médaille
d’argent de la défense nationale, Médaille saoudienne de libération du
Koweït)
@ sala.
“Un peuple qui vivait en paix chez lui ” ? Vous vous moquez de qui ?
Une province Turque, qui foutait le souk sur le pourtour de la mer qui nous séparait et qui se livrait à la piraterie et au trafic d’esclaves
Des enclaves de pillards, voilà ce qu’était votre pays.
“Un peuple de résistants “. Quelle blague.
Un peuple placé entre le marteau et l’enclume, voilà la vérité.
Grosso modo. 1/ 5 d’ Algériens, qui du FLN qui du MNA.
1/5 d’Algériens qui voulaient demeurer Français.
3/5 d’Algériens pris entre deux feux
Qui a résisté aux envahisseurs ? Les Kabyles colonisés par les Arabes ?
L’ensemble qui payait tribut à Istamboul ?
En tout cas ce n’est pas VOUS qui nous avaient sortis, mais seulement la décision de la grande Zhora.
Militairement vous l’aviez dans le fion et bien profond.
Colonisé où pas je me demande ce que vous faites chez nous, si la France vous débecte tant…Ichti il bled
Et si vous y êtes… surtout restez-y.
A bon entendeur.
Oups…
Lire qui “nous avez” Voici que j’ écris comme ce jobastre .
merci monsieur Grumberg pour cette collation de textes qui n’ayant rien à voir avec le débarquement de 1830 et le précédant, montre ce qu’était la régence d’Alger.
C’est un Oranais qui vous en remercie.
A ceux (ou celui) qui parle de “peuple algérien” en 1830, il faudrait lui faire souvenance qu’il y en avait autant que de tribus. Que ceux du maghsen d’Oran luttèrent dés 1830 contre la confrérie de’Abd el Kader et que leur caïd, le général de division Mustapha, fut à la prise de la smala puis tué par les Flittas alliés de l’émir.
De plus, je peux vous apprendre que dans l’Oran espagnole il y avait un camp de cavalerie berbère, les Almogatze, appelés par les espagnols “Moros de la paz”. Et que donc, jamais il n’y eut d’unité entre tribus, ni donc d’unité nationale en Algérie. cela continue d’ailleurs, n’est-ce pas?
Mr sala,vous critiquez les colonisateurs !!!!alors que vous vivez peut-etre en France…beaucoup d’Algeriens vivant en Algerie prennent d’assaut les consulats pour reprendre la nationalité française qu’ont eu leurs ancetres!!!!!
Devoir de mémoire :
C’est quelques heures seulement après le génocide du 5 juillet 1962 qui, rappelons-le, fit plus de trois mille victimes parmi la population civile européenne, que de Gaulle prit sa décision de faire fusiller le lieutenant Roger DEGUELDRE qui, fidèle à son engagement « La mort plutôt que le déshonneur! », avait justifié son action dans l’OAS par ces mots : « Mon serment, je l’ai fait sur le cercueil du Colonel Jeanpierre. Plutôt mourir, Mon Colonel, que de laisser l’Algérie aux mains du FLN, je vous le jure ! »
Le lendemain, 6 juillet 1962, à l’aube, au fort d’Ivry, Degueldre se présenta devant le peloton d’exécution en tenue de parachutiste, le drapeau tricolore sur la poitrine, drapeau auquel il avait tout sacrifié et qu’il avait choisi comme linceul. Autour de son cou, il avait noué un foulard de la légion. Dans la poche intérieure de sa vareuse, il y avait la photo d’un bébé, son fils qu’il n’avait jamais vu. Il avait conçu cet enfant dans la clandestinité. Le bébé était venu au monde alors que le père se trouvait dans sa cellule de condamné à mort.
« Dites que je suis mort pour la France ! » s’écria-t-il à l’adresse de son défenseur. Puis il refusa qu’on lui bande les yeux et, au poteau cria : « Messieurs, Vive la France ! » avant d’entonner la Marseillaise. Les soldats qui devaient l’exécuter, émus par son courage, hésitèrent à tirer. La première salve le blessa seulement : Une seule balle l’atteignit sur les douze qui furent tirées : au ventre dirent certains… au bras affirmèrent d’autres. Quoiqu’il en soit, le fait certain c’est que Degueldre ne fut pas atteint de manière décisive.
L’adjudant chargé de donner le coup de grâce se précipita, l’arme à la main, pour accomplir sa sinistre besogne et se rendit compte que le condamné était toujours en vie. Sa tâche ne consistait désormais plus à achever un quasi-mort censé avoir reçu douze bouts de métal… mais bel et bien de tuer un vivant. Et ce sont là deux choses bien différentes… Il en eut si terriblement conscience, que sa main pourtant préparée à cette macabre mission trembla, et que le revolver se déchargea dans le vide.
Parmi l’assistance, c’était la stupéfaction. Cette situation eut pour effet d’agacer le procureur qui, réveillé un peu tard, n’avait pas eu le temps de prendre son petit déjeuner. Et son estomac gargouillait. Mécontent, il fit signe à l’adjudant de se dépêcher. Pensant ce temps, Degueldre, à demi recroquevillé souffrait. Les coups de feu résonnaient encore à ses oreilles et il se demandait quand son calvaire prendrait fin.
L’adjudant, toujours tremblant, pointa une nouvelle fois son arme sur la tête de l’officier parachutiste, ferma les yeux et appuya sur la détente. Stupeur ! Rien ne se produisit. L’arme s’était enrayé. Une rumeur monta de l’assistance. Degueldre tourna la tête vers son exécuteur comme pour l’interroger. Aucune haine dans son regard… juste de l’incompréhension.
Exaspéré par cette situation –unique dans les annales de l’exécution- le procureur ordonna qu’une nouvelle arme soit amenée. Mais personne parmi les militaires présents n’en possédaient. Il fallait courir en chercher une… Et pendant ce temps, Degueldre était toujours vivant… et il souffrait.
A partir de ce moment là, tous les juristes s’accordent à dire que la sentence ayant été exécutée, puisque le condamné étant encore en vie, il fallait le détacher du poteau et lui donner les soins nécessaires. Autrement dit, on n’avait pas le droit d’achever le blessé. Mais les ordres étaient formels ; Il fallait que Degueldre soit tué ! Il incarnait à lui seul, l’OAS, cette puissance qui avait fait trembler les Etats Majors, le FLN et l’Elysée… Il fallait exorciser jusqu’à son souvenir.
Et pendant que l’on s’affairait à se procurer une arme, celui qui, à cet instant, aurait pu changer le cours des événements ne réagit point. Pétrifié par la scène, glacé d’effroi, le défenseur du condamné demeurait inerte. Pourtant, il lui appartenait de tenter quelque chose, de courir jusqu’au supplicié, de le prendre dans ses bras et de le couvrir de son corps en invoquant la justice, en appelant à l’amour, en exigeant au nom de toutes les traditions humaines et chrétiennes qu’on fît grâce qu condamné. Cela s’était déjà produit dans l’Histoire quand la corde du pendu avait cassé et que la grâce lui avait été accordée. Mais non, l’avocat demeurait prostré, sans voix, mort… alors que Degueldre, lui, était vivant et qu’il le regardait.
Enfin on remit un pistolet à l’adjudant qui, blanc comme un linge, écoeuré par cette boucherie… mais servile au commandement de tuer, devait en finir puisque tels étaient les ordres et que le défenseur du condamné qui, seul avait qualité pour tenter quelque chose, se taisait.
Un nouveau coup de feu claqua. Stupeur ! Celui-ci fut tiré, non pas au-dessus de l’oreille comme l’exige le règlement, mais dans l’omoplate… Une douleur atroce irradia le corps du supplicié. Il regarda vers le ciel et ouvrit grand ses yeux. Peut-être perçut-il à cet instant que son calvaire prenait fin. Il était tout illuminé des illusions radieuses de ceux qui vont mourir et il lui sembla entendre, là haut, les voix des martyrs du 5 juillet lui murmurer : « Roger… Roger… dès aujourd’hui tu seras avec nous dans le Paradis ».
Puis une nouvelle détonation retentit… et ce fut la fin.
C’est ainsi qu’après Claude PIEGTS et Albert DOVECAR, Sergent au 1er Régiment Etranger de Parachutistes, mourut, assassiné, le lieutenant Roger DEGUELDRE, également du 1er R.E.P, Chevalier de la Légion d’honneur… Et les salves du peloton couvrirent un instant les plaintes et les râles qui montaient d’Oran, tandis que la France, en vacances, n’entendit rien. Et nous nous devons de ne jamais oublier son ultime message adressé au petit peuple d’Algérie : « Si je ne suis pas de leur race, ni né sur leur sol, je les ai beaucoup aimés et je les aime toujours ! »
Huit mois plus tard, le 11 mars 1963, le Colonel Jean BASTIEN-THIRY, Polytechnicien, tombait à son tour à 35 ans, sous les salves du peloton.
Décidément, le crime était profondément enraciné !…
José CASTANO