Publié par Jean-Patrick Grumberg le 7 juillet 2012

Juif, né en France, étudiant en droit à Paris en 1970, j’ai vu de près l’antisémitisme des enfants de ceux qui dénonçaient mes parents pendant la guerre. Leur antisémitisme ? Des grosses blagues baveuses sur les camps, les fours et le caractère de ces youpins. Je n’ai jamais été témoin de violences contre les juifs, pourtant, nous étions visibles.

Aucun journaliste, et c’est très symptomatique de l’inconscient collectif que cache leurs reportages, n’a émis l’idée que la tuerie barbare du djihadiste Merah, à Toulouse, contre trois enfants juifs et l’un de leur père, déclencherait une prise de conscience dans la communauté musulmane, et entraînerait une décision de reprise en main urgente de sa jeunesse par ses responsables.

Il s’est produit tout le contraire, et je pense avoir été probablement le premier à oser prédire que l’acte terroriste de Toulouse allait libérer les énergies de la mort. J’écrivais, déjà le 27 mars 2012, que les Français Juifs vont payer la tuerie dont ils ont été victimes (1).

François Hollande a juré que le terrorisme serait combattu. Son ministre aussi. Ont-ils fait quelque chose ? Il vaut mieux, pour éviter de mesurer l’efficacité de leurs actions, qu’ils n’aient, comme je le crois, rien fait du tout.

Que s’est-il produit ? Des jeunes musulmans, qui ont souvent déjà eu à faire à la police, se sont acharnés sur les Juifs, égayant pour le coup les soirées des antisémites verbaux de ma jeunesse.

Les « jeunes » des banlieues, si prompts à venger un des leurs, n’ont brûlé aucune voiture pour les 15 000 morts syriens. Ils n’ont même pas allumé une bougie.

Après Toulouse, l’énergie diabolique de membres de la communauté maghrébine et sub-saharienne s’est libérée. Et qu’on ne vienne pas me dire que le conflit arabo-israélien en est la cause unique : que je sache, les officiels syriens ne vivent pas cachés dans les caves parce que 500 enfants syriens ont été massacrés et d’autres ont été torturés. Les « jeunes » des banlieues, si prompts à venger un des leurs, n’ont brûlé aucune voiture pour les 15 000 morts syriens. Ils n’ont même pas allumé une bougie.

Depuis mars et le massacre de Merah à fin mai, le cancer antisémite Franco-maghrébin s’est méthastasé dans tout le pays. 268 actes antisémites, des violences, des menaces et des intimidations se sont produits en France. Presque la moitié que durant toute l’année 2011. Y a t-il eu une nouvelle intifada à Gaza pour l’expliquer ? Même pas.

100% de ces attaques viennent des musulmans. Hier vendredi, Gilles William Goldnadel (2) posait la question : « quand finira-t-on par prendre conscience de l’origine “islamique” de l’antisémitisme actuel ? »

Les mathématiques n’allant pas au delà de 100%, la question mérite d’être posée.

Cette semaine qui se termine :

– Le 27 juin, un dentiste de Drancy a déposé plainte contre un client qui l’a traité de Sale Juif.

– Le 4 juillet, le rabbin d’une commune du Val de Marne a été insulté, puis frappé, alors qu’il était dans le bus 281 près de la commun de Creteil. Son agresseur a injurié l’épouse du rabbin, puis il a giflé le rabbin, devant sa fillette, qui a été traumatisée. Il lui a fait sauter ses lunettes, et l’a frappé à la tête.

– Une résidente de Sarcelles s’est plainte d’avoir découvert, sur son palier, des excréments qui ont recouvert sa porte et sa “mezouza”.

– Dans la nuit du 3 au 4 juillet, la Synagogue de Noisy le Grand a été saccagée. La communauté est traumatisée.

– Le 5 juillet, le rabbin Asher Idan a été agressé dans le métro à Paris. Il était en compagnie d’un élève quand deux jeunes, deux maghrébins, deux arabes, deux musulmans, deux Vladimir – appelez les comme vous voudrez car les faits sont là, l’ont interpelé en lançant : « juif puant », l’ont agressé, coincé contre un mur, et lui ont volé 600 euros.

– Le 4 juillet, un jeune homme Juif de 37 ans, T. B., a disparu. On a retrouvé son véhicule, son téléphone, ses affaires et sa carte bleue. La famille est très inquiète, la police a déployé d’importants moyens.

Une seule de ces agressions a été médiatisée. Cela ne servira pas plus que celle de Villeurbanne le mois dernier, très médiatisée aussi, ou celle du métro parisien en mai, oubliée par les médias.

Le 4 juillet 2012, dans le train Montpellier Lyon, une agression violente a été commise contre Lior, un jeune juif de 17 ans. Les enquêteurs cherchent encore à clarifier le caractère antisémite de cette agression.

Nous venons d’apprendre (3) que non seulement ce jeune juif avait tenté de porter secours à Gabriel et Arieh Sandler, deux des petits enfants victimes de Mohamed Merah, et qu’il avait fait du bouche à bouche à l’un des enfants pendant de longues minutes avant l’arrivée des secours à l’école Ozar-Hatorah à Toulouse, le 19 mars, mais qu’en plus son ami d’internat est Bryan Bijaoui, l’adolescent de 15 ans laissé pour mort par Merah ce jour-là. Nous savons de la longue conversation que Lior a eu avec Richard Prasquier, président du Crif (4) que ce dernier a déclaré : « De part mes entretiens avec la victime, je puis dire en toute certitude qu’il y a eu un élément antisémite dans cette agression »

Si un acte antisémite, un seul, est un jour commis par un type d’extrême droite, la classe politique d’une seule voix réclamera une commission d’enquête

Et cela continuera la semaine prochaine, et la semaine suivante, et la suivante encore, et cela ne s’arrêtera plus. Tantôt les médias en parleront, tantôt ils le cacheront. Si un acte antisémite, un seul, est un jour commis par un type d’extrême droite, la classe politique d’une seule voix réclamera une commission d’enquête sur la stigmatisation de la haine par le FN et les identitaires. Les médias et les intellectuels se déchaineront contre Marine Le Pen. On demandera l’interdiction de son parti.

Le Nouvel Observateur, dans son dossier sur le nouvel antisémitisme (5), ne cache pas la provenance musulmane. Comme tout média superficiel, il s’abstient soigneusement d’approfondir les causes réelles et s’arrête aux Palestiniens pour ne pas parler de l’islam et du coran.

Un don de 500 000 euros !

Hier vendredi 6 juin, la mairie du Puy-en-Velay (Haute Loire) a reçu un don de 499 488 euros d’une personne dont tout le monde ignorait l’existence.

La donatrice s’appelait Madame Picard.

A sa mort, en octobre 2011, elle a légué presque tout ce qu’elle possédait à cette ville, qui l’avait cachée pendant la guerre, lui permettant, comme les 5000 autres enfants juifs qui furent cachés, d’échapper aux policiers Français et à la déportation.

Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

(1) http://www.dreuz.info/2012/03/les-francais-juifs-commencent-a-payer-la-tuerie-dont-ils-ont-ete-victimes/
(2) http://www.atlantico.fr/decryptage/mais-quand-finira-on-prendre-conscience-origine-islamique-antisemitisme-actuel-gilles-william-goldnadel-411547.html
(3) http://www.leparisien.fr/faits-divers/le-jeune-juif-agresse-avait-porte-secours-aux-victimes-de-merah-06-07-2012-2079711.php
(4) http://fr.ejpress.org/article/45536
(5) http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20120703.OBS5907/la-france-n-en-a-pas-fini-avec-l-antisemitisme.html
(6) http://www.lepoint.fr/insolite/une-vieille-dame-legue-500-000-euros-a-la-ville-du-puy-06-07-2012-1481750_48.php

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