Publié par Abbé Alain René Arbez le 13 juillet 2012

Abbé Alain René Arbez – Face aux tragédies multiples qui défraient chaque jour la chronique, un certain nombre d’intellectuels occidentaux s’évertuent à affirmer qu’islam et islamisme sont deux options différentes pour les musulmans, et que par conséquent, les Occidentaux ne doivent pas exagérer le danger de l’expansion de l’islam radical. L’islamisme nous effraie ? Alors considérons l’islam, qui en est la version originelle « extrêmement modérée ». En d’
autres termes, il faudrait travailler à promouvoir l’islam pour fragiliser l’islamisme… Devant ce débat piégé qui revient sans cesse dans les discussions, il vaut la peine de se mettre  à l’écoute d’un expert égyptien renommé, le prêtre copte catholique Henri Boulad. Pour analyser en connaissance de cause les enjeux de cette pseudo alternative aux effets redoutables. Lorsqu’il y a quelques années, un juriste, Saïd el Achmaoui, publie un ouvrage intitulé « L’islamisme contre l’islam », le père Boulad, résidant au Caire, réagit en affirmant : mais l’islamisme, c’est l’islam !

Simplement, parce que l’on n’a pas d’un côté l’islam, qui serait d’orientation religieuse, et de l’autre l’islamisme, qui en serait la déviation politique. Conscient de la variété des islams et arabisant fin connaisseur du coran et des hadiths, le père Boulad proteste en constatant la naïveté des Occidentaux qui au nom du dialogue et de la tolérance refusent de voir la réalité. Dès l’origine, l’islam se veut à la fois religion, état et société : din wa dawla. En islam, religion et politique sont indissolublement liées. Le père Boulad insiste : l’islamisme, c’est l’islam dans toute sa logique, l’islamisme est présent dans l’islam comme le poussin dans l’œuf, comme le fruit dans la fleur, comme l’arbre dans la graine. L’islam ne peut que déboucher sur un état théocratique avec la sharia comme inspiration juridique, seule loi légitime parce que consignée dans le coran et la sunna, révélation divine qui a réponse à tout.

Le père Boulad qui réside en Egypte, voit la montée des Frères musulmans comme une traduction locale, dans le berceau de leur confrérie, de l’appel à une reconquête du monde par l’islam. Projet que partagent d’ailleurs tous les islamistes, quel que soit leur particularisme. Il s’agit bien ici du véritable islam, dit le père Boulad, celui qui a été défini et formaté au Xème siècle, en refusant la position des mutazilites. Inspirés par la philosophie grecque incluant la raison, ces derniers croyaient en un coran créé et non pas incréé, ils désacralisaient par là-même les sourates
belliqueuses qui, selon le principe d’abrogation, remplacent les versets plus paisibles. Or la fermeture des portes de l’ijtihad a verrouillé définitivement le statut de la révélation coranique : tout ce qui y est énoncé vient d’Allah, y compris les appels à la guerre permanente contre les impies (kouffar), l’hostilité envers les juifs et les chrétiens.

Et le père Boulad mentionne le rôle de la taqqya dans les médias : La tradition musulmane la plus pure encourage la ruse, le mensonge si c’est pour la cause de l’islam. Ce n’est pas une possibilité occasionnelle, mais un devoir, surtout en cas de prise de pouvoir ou de pénétration en terre infidèle. Il voit actuellement cette stratégie se déployer, avec pour but de faire progresser l’islamisation du monde. Lorsque l’on demande au père Boulad pourquoi l’Occident est si perméable à ces stratégies, il répond que tout d’abord les Occidentaux sont culpabilisés par ce qu’on leur a inculqué idéologiquement de leur passé. Ils imaginent se racheter en faisant preuve de ce qu’ils croient être de la tolérance, et ils sont otages de l’accusation artificielle d’islamophobie. Face aux événements en cours et à la progression de l’islam sous ses formes diverses, l’Occident est totalement myope et naïf. Et le père Boulad avertit : n’écoutez pas ce que racontent les dialogueurs de plateaux de TV à Londres, à Washington, ou à Paris. Ecoutez plutôt ce que clament partout les imams dans les mosquées chaque vendredi, ce que diffusent à longueur de temps les chaînes et  radios islamiques : le projet des musulmans est de conquérir le monde par tous les moyens.

Le prêtre égyptien est clair : les proclamations de démocratie par certains politiciens islamiques ne sont qu’un leurre opportuniste, car cette forme de gouvernance est incompatible avec l’islam. Pour eux, il n’y a qu’une seule vraie gestion de la société,  c’est celle que contrôle l’islam, comme aux origines : inna-din ‘ind Allah al islam. Comme il l’écrivait à Alexandrie il y a quinze ans, le père Boulad souligne la détermination de l’islam à dominer le monde entier : rien ne l’arrêtera dans sa démarche, car il est comme le bédouin qui suit sa caravane, il a le temps, ça prendra le temps que ça prendra, mais il est persuadé qu’il arrivera à destination…

Abbé Alain René Arbez

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