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Michel Garroté – Or donc, il n’y a toujours pas de parti de droite en France. Il n’y a toujours pas de parti libéral conservateur. Et il n’y a toujours pas de démocratie chrétienne conservatrice. Il y a un Front National dont le programme économique est dirigiste, étatiste et protectionniste. Il y a l’UMP qui théoriquement incarne la droite, mais qui concrètement demeure un parti dirigé essentiellement par une clique de centristes opportunistes et médiocres. Nous sommes en juillet 2012. Et il y a déjà douze candidates et candidats UMP, déclarés et non déclarés, aux présidentielles d’avril et mai 2017. Non seulement, il n’y a toujours pas, de parti de droite en France ; mais en plus, celles et ceux qui théoriquement incarnent la droite, ont une culture, politique et historique, digne d’un élève de 16 ans. J’ignore s’il existe déjà un livre intitulé « L’UMP pour les nuls ». Je note, en revanche, que les récents propos tenus par les candidates et candidats UMP – à la direction de ce parti en automne prochain et à la présidence du pays en 2017 – donneraient largement matière, à la rédaction, d’un tel livre, par des nuls, pour les nuls.
Jean-François Copé, actuel secrétaire général de l’UMP, n’est pas – officiellement – candidat à sa succession (extraits adaptés ; voir lien en bas de page). Mais ce faux suspense ne trompe personne. Même la date de sa déclaration de candidature ne semble pas faire de doute : ce devrait être le week-end du 25 août, à l’occasion d’un rassemblement de son club Génération France, à Maussane-les-Alpilles, dans les Bouches-du-Rhône. Très populaire au sein de l’appareil du parti, Jean-François Copé a multiplié les déplacements ces derniers temps, provoquant la colère de ses adversaires, qui l’accusent de faire campagne sans le dire. Le site officiel de l’UMP fait d’ailleurs mention d’un CPCJFC, auquel les militants peuvent envoyer leur parrainage. Derrière ce sigle barbare, lire : « Comité pour la candidature de Jean-François Copé ».
François Fillon, candidat à la présidence de l’UMP, veut rassembler « très largement, pas seulement les adhérents de l’UMP » et refuse « un parti qui exclut, qui rejette », dans un entretien à paraître jeudi dans Nice Matin (extraits adaptés ; voir lien en bas de page). Lors du congrès de novembre, durant lequel les militants de l’UMP vont élire leur président, « il faut rassembler très largement », déclare l’ancien Premier ministre. « Mon option, ce n’est pas de rassembler seulement les adhérents de l’UMP » car « je veux qu’elle soit le moteur d’un rassemblement des Français » et « non pas un parti qui exclut, qui ferme, qui rejette », insiste-t-il.
Se félicitant des sondages qui lui sont « assez favorables », Fillon estime que le fait d’avoir « dirigé la majorité pendant cinq ans » à Matignon et d’avoir « assez bien réussi » à maintenir « sa cohésion, puisque aucune voix ne (lui) a jamais manqué », peut constituer « un brevet d’aptitude pour diriger un parti ». François Fillon mène sa campagne sur son “projet”, « sans jamais (s’) exprimer sur les autres, qui sont des amis de (sa) famille politique et qu’il faudra forcément retrouver ». Confiant dans ses chances de gagner, il fera “tout pour” que ce match avec notamment son rival Jean-François Copé ne laisse pas de cicatrices.
« Mais les Français ont aussi besoin de savoir ce que les hommes et les femmes qui, demain, ambitionnent de gouverner le pays ont dans les tripes », ajoute Fillon en allusion à une candidature à la présidentielle de 2017. Sur le fait de savoir s’il sera candidat aux primaires ouvertes, prévues en 2016, pour désigner le candidat de la droite à l’Élysée en 2017, François Fillon botte en touche : « Ce n’est pas la question qui est posée aujourd’hui ».
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L’ex-ministre Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), qui brigue la présidence de l’UMP, dit s’inscrire « dans la filiation de Nicolas Sarkozy » (extraits adaptés ; voir lien en bas de page). NKM qui s’est lancée dans la course à la présidence de l’UMP, assure aujourd’hui jeudi que son action s’inscrit dans le cadre d’une droite « pas conservatrice » et susceptible de « casser les codes ». « Je m’inscris clairement dans la filiation de l’action de Nicolas Sarkozy », basée sur des « valeurs de droite, travail, autorité, responsabilité, mais (avec un) esprit de réformes », dit-elle sur France 2.
« Ma droite à moi, elle n’est pas conservatrice, ajoute NKM. On est là pour produire des idées nouvelles, éventuellement aussi (pour) casser les codes, aller à l’encontre de la pensée unique. Je souhaite par exemple que l’on continue à défricher les nouveaux champs comme le numérique, l’écologie. Ça n’a pas toujours été la position des leaders de ma famille politique », poursuit-elle.
Répétant que l’UMP devait être « sans concession » avec le Parti socialiste et « sans compromission » avec le Front national, Nathalie Kosciusko-Morizet souhaite que son parti procède à une « décentralisation » et à un « réinvestissement dans les territoires » en prévision des municipales de 2014. Elle balaye, légèrement agacée, l’image de « bo-bo » qui lui est accolée, selon le journaliste qui l’interrogeait. « Souvent, ceux qui disent cela et jettent ces anathèmes vivent en plein cœur de Paris et n’ont jamais mis les pieds dans une banlieue comme la mienne », dit-elle. Nathalie Kosciusko-Morizet est députée-maire de Longjumeau, une « ville populaire », dit-elle.
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En arrière-plan du duel qui tient l’affiche, plusieurs seconds rôles tentent de faire entendre leur voix (extraits adaptés ; voir lien en bas de page). C’est le moment de se lâcher : il n’y a pas de chef incontesté à la tête du parti et le combat Copé-Fillon, qui ne fera vraiment rage qu’à l’automne, leur laisse encore un peu d’espace médiatique. Les seconds rôles ont chacun indiqué être « à la recherche des parrainages ». Ce qui – subtilité de ce nouveau jargon UMP – ne signifie pas forcément « être candidat ». Une distinction que s’emploie à souligner Bruno Le Maire.
Pour Nathalie Kosciusko-Morizet et Christian Estrosi, l’objectif est de promouvoir les chapelles qu’ils viennent respectivement de créer : « la France droite » pour NKM et « l’Association des amis de Nicolas Sarkozy », qu’Estrosi, député-maire de Nice, dans les Alpes-Maritimes a cofondée avec Brice Hortefeux. Et de tester leur succès auprès des militants. Les outsiders ont un point commun : chacun d’eux raconte avoir l’oreille attentive de Nicolas Sarkozy et lui avoir exposé sa démarche. Un argument de campagne ?
Il y a aussi Dominique Dord, qui n’est pas tout à fait un inconnu, puisqu’il est député-maire d’Aix-les-Bains, en Savoie et trésorier de l’UMP. Mais son manque de notoriété nationale pourrait bien lui barrer la route de cette compétition interne. Les 8’000 parrainages doivent en effet provenir de dix départements différents. L’intéressé s’est empressé de demander un assouplissement de la règle des parrainages. Sans succès.
Sur la page de l’UMP répertoriant les différents candidats figurent en revanche deux militants dont on n’a jamais entendu parler : Philippe Herlin, un libéral-conservateur pro-européen qui prône des alliances locales avec le FN ; et Dominique Hamdad-Vitré, un militant issu de la fédération de Paris. Iront, iront pas ? Cataloguée comme pro-Copé (en fait, elle est surtout anti-Fillon), Rachida Dati a évoqué la possible candidature d’un “trio” de femmes issues d’un collectif de 120 élues UMP qui pourrait s’appeler “A droite…toutes !”. Xavier Bertrand, lui non plus, n’exclut pas de se présenter sous son propre nom. Il est en tout cas courtisé par les deux principaux prétendants qui se sont entretenus avec lui en fin de semaine dernière.
Quant à Henri Guaino, il réfléchirait lui aussi à une candidature. Selon une journaliste du Figaro, il aurait demandé à NKM d’être son numéro 2. Autre interrogation qui agite les esprits à l’UMP : le devenir du groupe des “mousquetaires” jadis regroupé autour de Jean-François Copé et de son fidèle lieutenant Christian Jacob. Ayant rejoint François Fillon, Valérie Pécresse n’en fait plus partie. Les velléités de Bruno Le Maire ont achevé de saper la cohésion de ce petit cercle auquel appartiennent aussi François Baroin et Luc Chatel, qui n’ont pas encore pris clairement position. Le dîner qui devait les réunir hier mercredi a été reporté à la rentrée.
Michel Garroté
Rédacteur en chef
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Reproduction autorisée avec mention de www.dreuz.info
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http://www.lepoint.fr/politique/fillon-je-ne-veux-pas-une-ump-qui-exclut-26-07-2012-1489484_20.php
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http://www.liberation.fr/politiques/2012/07/26/nkm-ma-droite-n-est-pas-conservatrice_835679
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http://www.francetvinfo.fr/pour-y-voir-clair-dans-la-guerre-de-succession-a-l-ump_122695.html
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Philippe Herlin est un pote à moi, et il a les mêmes idées que dreuz dont il est un lecteur …
Philippe, sors de cette liste de tarés !
Joke : )
Nuls, nuls et plus que nuls !
tout l’echiquier politique français est décalé vers la gauche:
le PS correspond au Linke allemand, l’UMP au PSD
le FN propose de nationaliser Peugeot
Pauvre France…..
Personnellement, j’aime bien Jacques Myard. Où est-il ?
Excellent article, avec les illustrations qui vont bien, si un de ceux qui sont cités dans cet article pouvait vous lire, ça pourrait lui donner un électrochoc, on peut rêver…
Pour le moment, je ne me sens représentée par aucun de ceux là, qui n’ont que de l’ambition personnelle mais aucune vision pour mon pays.
Le salut viendra-t’il avec la nouvelle génération (Guillaume Peltier, pourquoi pas)…
Pourquoi pas Ségolène Royal à la tête de l’UMP.
Ca l’occupera un peu en ces temps de disette.
“Il y a un Front National dont le programme économique est dirigiste, étatiste et protectionniste”. Mais il est aussi anti islam et anti racaille !
Non, pas tant que ça! Il faut se méfier des apparences…
Et maintenant les amis de l’islam et de la racaille sont au pouvoir!
tout ça pour avoir 2 députés qui ne serviront strictement à rien
belle stratégie!
il fallait faire passer l’interet de la France avant celui du parti
Ça continue, on recommence, ça continue, on recommence ! Toujours la droite la plus c…. ou pas de droite du tout !
Excepté M. Herlin, c’est la cour des miracles… affligeant! Comment peut-on être aussi aveugles au cours des événements?
NOS PAUVRES CANDIDATS NE SAVENT PAS EUX-MËME CE QU’ILS VEULENT. ILS N’ONT AUCUNE PUDEUR APRES TOUTES CES ANNEES DE GOUVERNEMENT.
Et Alain Juppé, on n’en parle pas ?
vous n’ignorez pas que cette droite au pouvoir a perdu avec 48% des voix et… sans les voix des muzzs…elle n’était donc pas si mauvaise en ces temps de crises majeures : tous nos fonctionnaires ont été payés, nos retraités également et nos salariés n’ont pas eu leurs salaires diminués..il ne faut pas exagérer et les traiter de “nuls”… si c’est par dépit ” qu’ils aient perdu”… OK…mais il ne faut pas recommencer à semer des germes nocifs et négatifs car les esprits “faibles ” les veaux comme certains les décrivent prennent tout pour argent comptant !!!
Tout à fait d’accord. La droite a tout simplement été victime d’un “hallali ” des socialistes, des médias et d’étrangers dans un seul but commun : l’intérêt de supprimer Nicolas SARKOZY.
Mais l’histoire n’est pas terminée, elle suit un parcours et bien de surprises à voir surgir qui mettront beaucoup de pendules à l’heure qui trainent en désordre dans l’esprit de chaque Français.
Une telle situation sera reconnue pour avoir été bénéfique de l’avenir.
Ce que la droite a fait n’était pas entièrement mauvais et allait dans le bon sens, quoique insuffisamment
la preuve, c’est que les socialistes détricotent minutieusement tout ce qu’elle a fait
@ Schmitt: cette droite, si brillante selon vous, a également perdu les municipales de 2008, les régionales de 2010, les cantonales de 2008 et 2011, les sénatoriales de 2011 et les législatives de 2012 …
Et je vous rappelle qu’après 10 ans de pouvoir de cette “droite”, les dépenses publiques étaient plus élevées que sous l’ère Jospin (ce qui faisait de la France le 3è pays au monde pour le niveau des dépenses publiques après … Cuba et le Zimbabwé !), l’immigration était plus élevée que sous l’ère Jospin (200.000 entrées légales par an contre 125.000) et que le nombre de bandes armées sévissant dans les banlieues françaises avait doublé.
Sans oublier le principal fait de gloire de Sarkozy en politique étrangère: avoir aidé les islamistes à prendre le pouvoir en Libye, on en voit aujourd’hui les conséquences dans le Sahel.