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Michel Garroté – La sortie de la Grèce de la zone euro n’est plus un sujet tabou. Du reste, que ce pays demeure dans la zone euro ou pas, de toute façon, il y aura de la casse pour tout le monde. Personnellement, je suis hostile aux demi-mesures. Je préfère les décisions à la fois nettes et courageuses. En clair, je ne vois que deux alternatives. Soit la Grèce – et peut-être d’autres pays – quittent la zone euro (auquel cas ces pays ne sont soumis à aucun contrôle extérieur). Soit l’on donne aux institutions européennes des moyens de contrôle – mais cette fois réels et concrets – pour scruter et si nécessaire corriger, efficacement, les finances des pays membres de la zone euro (auquel cas l’on instaure un « fédéralisme budgétaire » pour l’ensemble des pays membres de la zone euro).
Au-delà de la dette, je vois un autre risque dont il faudra bien tenir compte. Il s’agit du risque de guerre. Depuis 1945, l’Europe n’a plus connu de guerres. Mais la guerre de 1939-1945 a fait 50 millions de morts. L’une des causes – mais pas la seule – de cette épouvantable guerre fut la crise économique dite « crise de 1929 ». Mais revenons aux Grecs. J’ai écrit plus haut que la sortie de la Grèce – de la zone euro – n’est plus un sujet tabou.
Ainsi, je lis dans un quotidien français de centre-gauche se faisant passer pour un journal de droite (extraits adaptés ; lien en bas de page) : « ‘Pour de nombreux experts, pour mon parti et pour moi, une sortie de la Grèce de la zone euro a perdu de son horreur il y a longtemps’, déclare le vice-chancelier allemand et leader du parti libéral, Philipp Roessler. Cette déclaration s’apparente à une menace envers le gouvernement grec (Note de Michel Garroté – C’est du bon sens au service du bien commun et non pas une « menace »). Le gouvernement grec veut négocier avec ses partenaires pour obtenir un délai de deux ans supplémentaires afin de redresser ses finances publiques. Berlin s’y oppose. Même si ce dirigeant allemand est depuis longtemps hostile à l’aide grecque, il exprime ce que certains pensent tout bas. Alors même que le risque de voir la Grèce quitter la monnaie unique n’a jamais été aussi élevé, selon les économistes de Citigroup ».
« Dans une note, ces économistes estiment que cette éventualité a 90% de chances de se réaliser, contre 50% à 75% auparavant. Jusqu’au début de 2012, une sortie de la Grèce – ou ‘Grexit’, comme le nomme les Anglo-Saxons en contractant les mots ‘Grèce’ et ‘exit’ – faisait en effet craindre de très lourdes pertes pour les banques et, par ricochet, menaçait l’économie européenne. Ce risque semble désormais revu à la baisse. D’abord, les banques ont rapatrié les trois cinquièmes des fonds placés en Grèce depuis fin septembre 2009 selon les chiffres de la Banque des règlements internationaux (Note de Michel Garroté – Peut-on faire confiance à cette banque et aux chiffres qu’elle avance ?). La restructuration de la dette de l’État grec, opérée en mars 2012 a, ensuite, permis aux marchés de réduire encore plus, moyennant l’effacement de 100 milliards d’euros, leur exposition à la dette » (Note de Michel Garroté – Et quelles sont les victimes de cet « effacement » miraculeux de 100 milliards d’euros ?).
« ‘Il y a un an, une grande partie de la dette publique était encore détenue par le secteur privé. Ce n’est plus le cas’, explique Fabrice Montagné, économiste à Barclays. ‘Moins exposés, les marchés ont moins peur d’une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro’. La dette publique grecque, qui s’élevait à 337 milliards d’euros début 2012, selon UBS, était détenue presque aux deux tiers par des créanciers privés. Leur part a fondu à moins d’un tiers. Ce sont les institutions européennes et les pays membres de la zone euro qui ont pris le relais. Via les aides versées depuis plus de deux ans, ils réunissent désormais 73% de la dette et des risques de pertes en cas d’une faillite qui ne manquerait pas d’être provoquée par la sortie du pays » (Note de Michel Garroté – Perdre 73% de 337 milliards d’euros, ce n’est point une mince affaire pour les contribuables, n’est-il pas ? Mais continuer à donner des centaines de milliards d’euros aux Grecs ne serait pas non plus une mince affaire…).
« Outre les coûts financiers directs, les risques de contagion générés par une éventuel ‘Grexit’ ont longtemps fait craindre le pire. Seraient-ils moins élevés que prévu grâce à la mise en place, bien que retardée, du pare-feu financier de la zone euro qu’est le Mécanisme européen de stabilité ? Pas sûr. ‘La possibilité d’organiser la sortie de la Grèce de la zone euro ramène à la question de savoir si le pare-feu européen est suffisamment solide pour contenir le choc’, analyse Michala Marcussen, chef économiste de la Société générale CIB : ‘notre avis ? Il ne l’est pas’. Pour la Grèce elle-même, quitter la zone euro se traduirait par une récession accrue à court terme. Les économistes du groupe de réflexion bruxellois CEPS estiment que ‘la richesse produite par le pays retrouverait seulement au bout de 10 ans son niveau d’avant-crise’ » (Note de Michel Garroté – Le « pare-feu financier de la zone euro qu’est le Mécanisme européen de stabilité » est-il vraiment un pare-feu et peut-il réellement apporter de la stabilité ?).
Michel Garroté
Rédacteur en chef
Reproduction autorisée avec mention de www.dreuz.info
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On s’en fout.
le plus tôt sera le mieux..
quand on voit qu’il fraudent aux impôts et sont nourris par les notres…
cela devait arriver a force de faire rentrer dans l’europe des pays qui viennent chercher les aides mais n’apportent rien…
quand un membre est gangréné, il faut le couper !
Vous écrivez, cher Michel que depuis 45 l’Europe n’a pas été confrontée à une guerre.
Certes pas inter-états, mais la ” civile ” celle qui suivit la partition de l’ex Yougoslavie en était bien une, effroyable et impitoyable. Et la participation des forces armées de ” l’ouest contre celles de la Serbie, notre fidèle alliée , une erreur tragique et un non sens politique dramatique.
En réponse à claranne, je crois savoir que la Grèce donne un apport immense et important à la communauté européenne et même mondiale……… le Ouzzo.
A part cet alcool, l’infâme et imbuvable Retzina et les olives kalamatas, je ne vois pas l’apport économique de ce pays. “yassou” !
personnellement, je préfère le bon vieux Ricard français.. !! :))
Ce n’est pas d’hier que tous les spécialistes ont compris que la Grèce allait sortir de l’euro, et la politique des trois dernières années n’a consisté, autour des rodomontades des gouvernants, à créer les conditions d’une sortie amortissable en douceur pour les autres.
Quant au MES, il faut arrêter de se moquer de nous !
Qu’est-ce que le MES en définitive, sinon une bourse commune alimentée par les états membres (143 milliards pour la France quand même…), et destinée, en cas de nouvelle crise, à intervenir sur fonds propres et sur fonds empruntés auprès des pays concernés.
En d’autres termes, un nouveau “machin”, très technique, bien entendu doté d’une structure de fonctionnement (au fait, ça coûte combien ?), qui consiste à mutualiser les dettes. C’est une fois de plus un prélude au supra-ministère des finances européen ; c’est en outre une aberration : du fait des disparités profondes entre les pays de la zone, les difficultés toucheront bien entendu d’autres pays : Italie, Espagne, Portugal Irlande…le MES interviendra en empruntant sur les marchés financiers, et on pourra se féliciter : “c’est le MES qui a joué son rôle, la France n’a pas accru ses contributions ni son endettement” ! Evidemment, puisque c’est un autre organisme qui le fait à notre place. Sauf que c’est nous qui l’alimentons…
Ce genre de structure peut évidemment se concevoir, mais la condition sine qua non devrait être d’avoir préalablement défini les modalités et le calendrier d’un réel redressement de la situation des pays les plus fragiles. lorsque je prévois de m’endetter pour restructurer ma dette, je dois produire des comptes prévisionnels, c’est aussi simple que cela. Où en est-on sur ce point qui est en fait le plus important ? Motus, motus, motus.
Comme de bien entendu, les suivants sur la liste sortiront donc un par un de l’euro, avec les mêmes techniques. Peut-être est-ce finalement une façon imaginée par les édiles européens pour tuer petit à petit l’euro sans en avoir l’air, ça évite d’avoir à reconnaître que l’idée était mauvaise au départ…
Il est hors de question, à mon sens, de perdre encore plus d’autonomie vis à vis de l’europe. Un contrôle financier, JAMAIS!
Ben, en fait, ce serait la meilleure chose pour tout le monde, à commencer par les Grecs. Bien sûr, les deux premières années seraient horribles pour la population mais le salut viendrait tout de suite après.
Tandis qu’en restant dans la zone Euro ces gens vont végéter et souffrir pendant 20 ans. Quant aux préteurs ils ne rêveront jamais les aides, qui, ne l’oublions pas, sont l’argent des contribuables pas forcément fortunés.
J’aime beaucoup la Grèce et y suis allé en vacances 3 fois. Qu’elle sorte ou pas de la zone euro, je ne suis pas assez qualifié pour donner mon avis.
En revanche, ce que je dirais c’est qu’en mettant en place l’euro on a mis la charrue avant les boeufs. Il aurait fallu d’abord uniformiser tous les systèmes d’imposition, sur les revenus, sur les diverses taxes, sur les salaires et les prélèvements sociaux, etc…
Il y a trop de disparités d’un pays à l’autre et bien que j’en profite en allant faire mes courses en Espagne, je ne trouve pas celà normal !
Vive la Grèce, à bas l’europe et l’euro qui sont les vrais parasites!
N’étant pas un pro de la finance au delà de mes devoirs de gestion “en bon père de famille”, je me pose de naïves questions.
L’explication du MES donnée par Thierry plus haut répond à l’une: c’est la planche à billets, donc les contribuables en bout de chaîne qui paient, ce dont on pouvait se douter.
Une autre me turlupine, quand on me présente le “fédéralisme”, en d’autres mot une dictature eurocrate, comme solution pour empêcher les pays cigales de faire des dettes sans fin et d’en “mutualiser” les charges.
Par ce que, dites-moi si je me trompe, les US sont bien un pays fédéral? Et pourtant personne n’a empêché la Californie socialiste de devenir insolvable, et de continuer d’engager récemment des dépenses pharaoniques pour un tgv “to nowhere”.
L’Espagne est bien fédérale? Pourtant personne n’a eu les moyens d’empêcher la Catalogne, Murcie et tutti quanti de bouffer la grenouille. Et chez nous, quel est l’état des finances des collectivités locales, Régions, grandes villes?
Comment par quelle magie, ce fédéralisme installé à Bruxelles serait-il plus efficace sur ce point?
Ne s’agirait-il pas d’un enfumage de circonstance, prenant prétexte de cette crise pour réussir un coup d’Etat “Européiste” en douceur?
Sur la poterie de l’illustration, qui ne doit pas être toute jeune, je constate que l’artiste d’alors avait prévu que quelqu’un allait se faire mettre …
C’était un mauvais plan pour les européens, pas pour les banquiers.
Nous sommes tous perdants dans cette histoire, sauf les gros sous et ceux qui les détiennent.
Que la Grèce sorte de la zone euro sera un bien – à terme – pour les grecs et pour les autres européens qui ne tarderont pas à faire comme eux.
Pour l’instant il n’y a que les financiers qui tirent leur épingle du “jeu”. Les financiers et les politiques. Ceux-là sont tous à piler ou à pendre haut et court.
Qu’ils soient de gauche ou de droite, ils ont à bien manger en nous faisant cracher au bassinet.
Avant que la “guerre civile européenne” n’éclate, comme après la crise financière de 29, nous devrions commencer d’abord par éliminer cette “race” d’européens qui nous a menés à la déroute.
Quand j’entends accuser les grecs de mauvaise foi ou de mauvaise gestion, je ne peux m’empêcher de penser à tous ces pauvres gens là-bas qui se contentent de bouffer une poignée d’olives, un oignon, et un morceau de pain. Sont-ce là, ceux qui nous ont trompés ????
Non. Comme en France, ce sont ceux qui gèrent notre pays qui trompent, qui grugent, qui volent leurs concitoyens d’abord et s’entendent à merveille avec ceux qui “prêtent” pour en récolter les dividendes.
Sortons vite de cette mouise. Avec, avant ou après les Grecs. Peu importe mais il y va de notre salut.
La Grèce est un boulet pour l’Europe d’un point de vu financier mais je crains fort que ça ne cache d’autres boulets que sont les pays de l’est nouvellement accepter dans l’UE.
En fait c’est l’éclatement de l’UE qui est à souhaiter, pour éventuellement revenir à une union à 6 pays comme à l’époque de la CEE.
50 millions de morts ça me parait vraiment peu il y a deja 20M de russes et 23M d’allemands alors avec les japonais les americains les allies en general je crois que l’on frise les 150Millions.reprenez moi si je me trompe
Non, les chiffres les plus sérieux oscillent entre 50 et 55 millions de morts. En effet, il n’y a, sans aucun doute, pas eu jusqu’à 20 millions de morts en Russie, où les communistes ont arrondi le bilan de manière excessive, par propagande et surtout en vue d’accentuer la terreur et surtout l’austérité, car ils avaient besoin de financer le coût phénoménal de leur arsenal nucléaire, et encore moins 23 millions de morts en Allemagne, qui dans ce dernier cas constituent des chiffres hautement fantaisistes. L’Allemagne ne se serait pas relevée aussi vite si elle avait connu une telle saignée.