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Michel Garroté – J’ai eu personnellement l’occasion de m’entretenir, longuement, à plusieurs reprises, avec des rescapés de la Shoah (l’écrivain Henri Kichka par exemple, auteur de « Une adolescence perdue dans la nuit des camps ») et avec des enfants juifs cachés durant la Seconde Guerre mondiale puis devenus adultes malgré tout (l’écrivain Herman Nowak par exemple, auteur de « Cyrille Berger, enfant caché »). La leçon que j’en retire, c’est que ne pas faire mémoire de la Shoah équivaut à une sorte de suicide collectif. En effet, sans mémoire historique et sans culture historique, aucun peuple ne peut survivre. La Mémoire de la Shoah n’est pas une affaire juive. La Mémoire de la Shoah est une démarche universelle. Il existe un homme qui semble avoir compris cela. C’est un Allemand élu pape malgré lui, alors qu’il rêvait de prendre une retraite bien méritée dans sa Bavière natale. Pour sa retraite paisible, c’est complètement râpé. Le pauvre est assis sur le trône et l’on ne cesse de dire du mal de lui.
A ce propos justement, je suis tombé sur quelques extraits de mots prononcés et de mots écrits – depuis le début de son pontificat – par Benoît XVI à propos de la Shoah et à propos du peuple juif. Extraits publiés par ZENIT.org. Extraits et où j’ai pu lire (extraits adaptés) : Benoît XVI au camp d’extermination Auschwitz-Birkenau, en 2006 a déclaré : « Le lieu où nous nous trouvons est un lieu de la mémoire, c’est le lieu de la Shoah. Le passé n’est jamais uniquement le passé. Il nous concerne et nous indique les chemins à ne pas suivre et ceux à suivre ». Au Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, en 2009, Benoît XVI évoque le nom des victimes, indélébile dans la mémoire de l’humanité, et, à l’occasion de la Journée Mondiale en Mémoire de la Shoah de 2009, il proclame sa condamnation du négationnisme et du réductionnisme. Dans sa réflexion sur les rapports entre Juifs et Catholiques, en clair son livre-entretien avec Peter Seewald, « Lumière du monde », Benoît XVI écrit préférer, pour désigner le rapport entre Juifs et Chrétiens, l’expression « nos pères dans la foi » à l’expression « frères aînés ».
Dans son allocution à Auschwitz-Birkenau, Benoît XVI explique qu’il préfère le silence aux discours en ce lieu : « Prendre la parole dans ce lieu d’horreur, d’accumulation de crimes contre Dieu et contre l’homme, lieu qui est sans égal au cours de l’histoire, est presque impossible, et, particulièrement difficile et opprimant pour un Chrétien, pour un pape qui vient d’Allemagne. Dans un lieu comme celui-ci, les paroles manquent ; en réalité, il ne peut y avoir qu’un silence effrayé, un silence qui est un cri intérieur vers Dieu : Pourquoi, Seigneur, es-tu resté silencieux ? Pourquoi as-tu pu tolérer tout cela ? C’est dans cette attitude de silence que nous nous inclinons au plus profond de notre être, face à l’innombrable foule de tous ceux qui ont souffert et qui ont été mis à mort ; toutefois, ce silence devient ensuite une demande de pardon et de réconciliation, formulée à haute voix, un cri au Dieu vivant, afin de ne plus jamais permettre une chose semblable ».
Benoît XVI insiste sur le sens de la visite du pape allemand (lui) après celle du pape polonais (Jean Paul II) : « Le Pape Jean-Paul II était venu ici comme un fils du peuple polonais. Aujourd’hui, je suis ici comme fils du peuple allemand, et, c’est précisément pourquoi je dois, et, je peux dire, comme lui : je ne pouvais pas ne pas venir ici. Je devais venir. C’était et c’est un devoir face à la vérité et au droit de ceux qui ont souffert, un devoir devant Dieu d’être ici, en tant que Successeur de Jean-Paul II et en tant que fils du peuple allemand – fils du peuple dans lequel un groupe de criminels arriva au pouvoir au moyen de promesses mensongères, au nom de perspectives de grandeur, au nom de l’honneur retrouvé de la Nation et de son importance, par des perspectives de bien-être, mais également par la force de la terreur et de l’intimidation. Non, je ne pouvais pas ne pas venir ici ».
Benoît XVI rappelle aussi sa présence aux côtés de Jean-Paul II et une autre visite (Auschwitz-Birkenau) : « Le 7 juin 1979, je me trouvais ici comme Archevêque de Munich-Freising parmi les nombreux Evêques qui accompagnaient le Pape (Jean-Paul II), qui l’écoutaient et qui priaient avec lui. En 1980, je suis ensuite revenu une fois de plus dans ce lieu de l’horreur (Auschwitz-Birkenau) avec une délégation d’Evêques allemands, bouleversé par tant de mal et plein de reconnaissance parce que sur ces ténèbres avait brillé l’étoile de la réconciliation ». « Telle est encore la raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui (26 mai 2006) : pour implorer la grâce de la réconciliation – avant tout de Dieu, qui seul peut ouvrir et purifier nos cœurs; puis des hommes qui ont souffert ». Benoît XVI, à Auschwitz-Birkenau, le 26 mai 2006, pose la question du silence de Dieu : « Combien de questions nous envahissent en ce lieu ! La même question revient toujours à nouveau : Où était Dieu en ces jours-là ? Pourquoi s’est-il tu ? Comment a-t-il pu tolérer cet excès de destruction, ce triomphe du mal ? ». Un mal que Benoît XVI exprime en ces termes : « Les potentats du Troisième Reich voulaient écraser le peuple juif tout entier ; l’éliminer du nombre des peuples de la terre. Alors, les paroles du Psaume : ‘On nous massacre tout le jour, on nous traite en moutons d’abattoir’ se vérifièrent de façon terrible. Nous pouvons ainsi espérer que du lieu de l’horreur naisse et croisse une réflexion constructive et que le souvenir aide à résister au mal et à faire triompher l’amour », a ajouté Benoît XVI.
Pour la Journée Mondiale de la Mémoire de la Shoah du 28 janvier 2009, Benoît a prononcé ces paroles : « En ces jours où nous rappelons la Shoah, me reviennent en mémoire les images recueillies lors de mes visites répétées à Auschwitz, l’un des camps dans lesquels a eu lieu le massacre atroce de millions de juifs, victimes innocentes d’une haine raciale et religieuse aveugle. Alors que je renouvelle avec affection l’expression de ma pleine et indiscutable solidarité avec nos frères destinataires de la Première Alliance, je souhaite que la mémoire de la Shoah incite l’humanité à réfléchir sur la puissance imprévisible du mal lorsqu’il conquiert le cœur de l’homme. Que la Shoah soit pour tous un avertissement contre l’oubli, contre la négation ou le réductionnisme ». Une violence que le jeune Joseph Ratzinger, devenu plus tard Benoît XVI a vécu, comme il l’évoque à l’angélus du 9 novembre 2008, pour le 70e anniversaire de la Nuit de Cristal (9-10 novembre 1938), appelant les catholiques à une « profonde solidarité avec le monde juif ». « C’est aujourd’hui le 70e anniversaire de ce triste événement qui a eu lieu dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, lorsque s’est déchaînée en Allemagne la furie nazie contre les Juifs. Les commerces, les bureaux, les habitations, et les synagogues furent attaqués et détruits et de nombreuses personnes furent également tuées, ce qui fut le début de la persécution violente et systématique des Juifs allemands qui déboucha sur la Shoah ».
Benoît XVI prononce un nouvel appel au « jamais plus », et insiste sur le devoir d’éduquer les jeunes dans le respect de l’autre. « Aujourd’hui encore, je ressens douloureusement ce qui est arrivé à cette tragique occasion, dont le souvenir doit servir à faire en sorte que des horreurs semblables ne se répètent jamais plus et que l’on s’engage, à tous les niveaux, contre toute forme d’antisémitisme et de discrimination, en éduquant surtout les jeunes générations au respect et à l’accueil réciproque ». Benoît XVI demande aux catholiques de manifester leur solidarité avec la communauté juive : « J’invite en outre, à prier pour les victimes d’alors et à vous unir à moi en manifestant une profonde solidarité avec le monde juif ». Dans une salutation en allemand, Benoît XVI évoque concrètement ces « terribles événements » qui ont eu lieu dans ce qui était « alors le Reich allemand », lorsque « les citoyens juifs » ainsi que leurs biens et leurs synagogues sont devenus « l’objectif d’actes de violence destructeurs et indignes ». Benoît XVI dit prier, « en souvenir des victimes ».
Lors d’une Journée de dialogue avec le Judaïsme, en Italie, le Benoît XVI s’est rendu à la Grande Synagogue de Rome où il a reconnu amèrement que de nombreux catholiques sont restés indifférents au drame de la Shoah. Il y a aussi rappelé le caractère irréversible du chemin d’amitié entre Juifs et Catholiques depuis notamment le concile Vatican II et le texte « Nostra Aetate ». Il a demandé pardon pour les souffrances infligées par les Chrétiens au peuple juif : « l’Eglise n’a pas manqué de déplorer les fautes de ses fils et de ses filles, en demandant pardon pour tout ce qui a pu favoriser d’une manière ou d’une autre les plaies de l’antisémitisme et de l’antijudaïsme » (cf. Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme, « Nous nous souvenons : une réflexion sur la Shoah », 16 mars 1998).
« Il me revient à l’esprit », a ajouté Benoît XVI, « la prière pleine de tristesse au Mur du Temple à Jérusalem du Pape Jean-Paul II, le 26 mars 2000, qui résonne avec vérité et sincérité au plus profond de notre cœur : Dieu de nos pères, tu as choisi Abraham et sa descendance pour que ton Nom soit apporté aux peuples : nous sommes profondément attristés par le comportement de ceux qui, au cours de l’histoire, les ont fait souffrir, eux qui sont tes fils, et, en te demandant pardon, nous voulons nous engager à vivre une fraternité authentique avec le peuple de l’Alliance ». Benoît XVI évoque sa formation théologique et le lien inextricable entre le Premier et le Deuxième Testament. Benoît XVI précise : « Nous avons été touchés en tant qu’Allemands par ce qui est arrivé sous le IIIe Reich et nous nous en sommes d’abord tenus à regarder le peuple d’Israël avec humilité et honte, et avec amour », avec un impact non-indifférent sur ma pensée théologique, insiste Benoît XVI. A propos des ‘frères aînés’, Benoît XVI fait observer : « Les Juifs n’aiment pas trop entendre les mots ‘frère aîné’, que le pape Jean XXIII employait déjà. Dans la tradition juive, le ‘frère aîné’, Ésaü, est aussi le frère réprouvé. On peut quand même employer ces mots parce qu’ils disent quelque chose d’important. Mais il est exact que les Juifs sont aussi nos ‘pères dans la foi’. Et ces mots rendent peut-être encore plus visible la manière dont nous sommes liés », concluait Benoît XVI.
Dès son arrivée, lundi 11 mai 2009, à l’aéroport Ben Gourion, près de la ville israélienne de Tel Aviv, Benoît XVI avait déclaré : « Le peuple juif a tragiquement fait l’expérience des terribles conséquences d’idéologies qui nient la dignité fondamentale de toute personne humaine. Il est juste et opportun que, pendant mon séjour en Israël, je puisse avoir la possibilité d’honorer la mémoire des six millions de Juifs victimes de la Shoah et de prier pour que l’humanité ne soit plus jamais témoin d’un crime d’une telle ampleur. Malheureusement, l’antisémitisme continue de relever la tête en beaucoup d’endroits de notre monde. Ceci est totalement inacceptable. Tous les efforts doivent être faits pour combattre l’antisémitisme où qu’il se manifeste ».
L’essentiel pour les Chrétiens devrait – normalement – se situer, d’une part, dans l’origine, et d’autre part, dans l’eschatologie, dans le sort ultime de la personne humaine et de l’Univers. Concernant l’origine, saint Bernard, parlant des Chrétiens par rapport au Judaïsme, a écrit que « les branches (les Chrétiens) ne doivent pas être ingrates envers la racine (les Juifs). Les branches ne disputeront pas à la racine la sève qu’elles tiennent d’elle ». Concrètement, l’Eglise catholique, à travers les écrits de l’un de ses plus grands saints, reconnaît le lien qui relie les Catholiques avec le Judaïsme. L’Eglise catholique reconnaît que les prémices de la foi catholique se trouvent dans les Patriarches, Moïse et les Prophètes (Nostra Aetate). Au temps du Christ, saint Jean évangéliste avait déjà écrit que « le salut vient des Juifs » (Jn 4, 22). J’aimerais mentionner à titre bibliographique deux catholiques, en plus de Jacques Maritain, de l’Abbé Alain-René Arbez et du journaliste Jean-Marie Allafort, que j’ai souvent cités dans mes articles, d’une part, Frère Ephraïm, auteur de ‘Jésus, Juif pratiquant’, paru chez Fayard. Et d’autre part, le Père Etienne Richer, auteur de ‘Aimer Israël: pourquoi ?’, paru chez Pneumathèque, Éditions des Béatitudes.
Dans ce contexte, pourquoi, malgré le fait que l’Eglise catholique affirme que les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus, pourquoi, malgré cela, certains membres de l’Eglise, passée et présente, ont-ils considéré et considèrent-ils encore, que les Juifs étaient – et demeurent – collectivement responsables de la mort de Jésus ? Revenons d’abord au fait que les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus. Cette affirmation – les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus – n’est pas aussi nouvelle que le croient certains.
En effet, le catéchisme de l’Eglise catholique, au point 597, stipule qu’en tenant compte de la complexité historique du procès de Jésus, complexité manifestée dans les récits évangéliques – et quel que puisse être le péché personnel des acteurs du procès, Judas, le Sanhédrin, Pilate, péché personnel que seul Dieu connaît – on ne peut en attribuer la responsabilité à l’ensemble des Juifs de Jérusalem, malgré les cris d’une foule manipulée (cf. Mc 15, 11) et les reproches globaux contenus dans les appels à la conversion après la Pentecôte (cf. Ac 2, 23. 36 ; 3, 13-14 ; 4, 10 ; 5, 30 ; 7, 52 ; 10, 39 ; 13, 27-28 ; 1 Th 2, 14-15).
Le catéchisme de l’Eglise catholique, toujours au point N° 597, précise que Jésus lui-même, en pardonnant sur la croix (cf. Lc 23, 34), et, Pierre, à sa suite, ont fait droit à « l’ignorance » (Ac 3, 17) des Juifs de Jérusalem et même de leurs chefs. Encore moins peut-on, à partir du cri du peuple « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants » (Mt 27, 25) qui signifie une formule de ratification (cf. Ac 5, 28 ; 18, 6), étendre la responsabilité aux autres Juifs dans l’espace et dans le temps. Voilà donc la vision défendue par le catéchisme de l’Eglise catholique au point N° 597. En fait, selon la vision de l’Eglise catholique, tous les pécheurs furent les auteurs de la passion du Christ. Le catéchisme de l’Eglise catholique, au point N° 599, stipule que la mort violente de Jésus n’a pas été le fruit du hasard dans un concours malheureux de circonstances. La mort de Jésus appartient au mystère du dessein de Dieu, comme saint Pierre l’explique aux Juifs de Jérusalem dès son premier discours de Pentecôte : » Il avait été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu » (Ac 2, 23).
Dans cet esprit, l’Église catholique a rappelé – au Concile Vatican II – que ce qui a été commis durant la passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. Les Juifs ne doivent pas être présentés comme réprouvés par Dieu, ni maudits comme si cela découlait de la Sainte Écriture (Document NA 4 du Concile Vatican II).
Revenons à la question qui est : pourquoi, malgré le fait que l’Eglise catholique affirme que les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus, pourquoi, malgré cela, certains membres de l’Eglise, passée et présente, ont-ils considéré et considèrent-ils encore, que les Juifs étaient – et demeurent – collectivement responsables de la mort de Jésus ? Le travail des idées, sur ce point précis, reste ardu. Car, certains catholiques, vont alléguer, que leur Eglise, n’a jamais été antisémite, vu que les textes, de cette même Eglise, n’ont jamais été antisémites. Ce à quoi les Juifs rétorqueront avec raison : mais alors, pourquoi certains membres de l’Eglise, passée et présente, ont-ils considéré et considèrent-ils encore, que les Juifs étaient – et demeurent – collectivement responsables de la mort de Jésus ?
Personnellement, je serais heureux, le jour où les historiens et les sociologues, parviendront, à répondre à cette question concernant l’Eglise catholique, sans toujours chercher, tantôt à accabler des coupables, tantôt à les absoudre. Je trouve, en effet, regrettable, que des historiens de l’Eglise catholique et des sociologues de l’Eglise catholique, portent un jugement, sur les acteurs d’événements passés ou présent. Car il est évident que certains membres de l’Eglise, passée et présente, ont considéré et considèrent encore, que les Juifs étaient – et demeurent – collectivement responsables de la mort de Jésus.
L’histoire en témoigne et personne ne peut nier cela. Le travail des historiens et des sociologues, n’est donc pas, de condamner les coupables ; ou de les acquitter. Pour nous éclairer sur ce qu’il faut acquitter ou condamner, il y a la philosophie, la morale et la justice. Ce que doivent accomplir les sociologues et les historiens, c’est un travail de recherche sur les raisons – temporelles et spirituelles – qui sont à l’origine, de l’antisémitisme et de la judéophobie, dans l’Eglise catholique, à travers les âges. A cet égard, deux faits ont profondément marqué l’histoire du siècle passé : d’abord la Shoah ; et ensuite, la renaissance, en terre d’Israël, de la Nation des Juifs.
La Shoah n’a pas eu lieu au Rwanda ou au Soudan. La Shoah a eu lieu en Europe. Et l’Europe était, au temps de la Shoah, un continent de culture judéo-chrétienne. La « création » de l’Etat d’Israël en 1948 n’était pas une « création ». On ne peut pas « créer » deux fois la même chose. Cette « création » était la renaissance, en terre d’Israël, de la Nation des Juifs. La Shoah n’est pas « la cause » de la « création » de l’Etat d’Israël, de la renaissance, en terre d’Israël, de la Nation des Juifs. La Shoah a, certes, contribué, à la prise de conscience, chez les Juifs, qu’il était temps de rentrer au pays, pour ceux d’entre eux qui le désiraient. Mais la Shoah n’est pas « la cause » de la renaissance, en terre d’Israël, de la Nation des Juifs.
C’est sous cet angle de vue, que les historiens de l’Eglise catholique et les sociologues de l’Eglise catholique parviendront, peut-être, un jour, à nous expliquer, pourquoi, certains membres de l’Eglise, passée et présente, ont considéré et considèrent encore, que les Juifs étaient – et demeurent – collectivement responsables de la mort de Jésus, alors que les Juifs n’en sont pas responsables.
Michel Garroté
Rédacteur en chef
Reproduction autorisée avec mention de www.dreuz.info
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A chaque fois que l’on parle de la shoah, je pense a la non-admission d’Hitler a l’aademie d’art de Vienne! 3 artistes demandaient leurs admissions, Aidan Shillar, Oscar Kotoshka, et Adolf Hitler a 18ans!!!!!!… Ca a du le foutre en petard ce refut (j’ignore a ma grande honte le nom du directeur) pour en arriver a faire ce qu’il a fait!
S’il vous plait, les deux immenses artistes à avoir intégré l’académie des beaux arts de Vienne en 1907 sont Oskar Kokoschka (et non pas Kotoshka) et Egon Schiele (et non pas Aidan Shillar). Pour mémoire, Hitler a été recalé en 1907 et en 1908.
Effectivement, l’on comprend encpre mal de nos jours cette forme d’antynomie ! Certes c’est CAIPHES, le grand prêtre de l’époque qui réclama la port de Jèsus à Pilate ! Celui-ci, occidental éminent aurait du s’y opposer mais la peur d’une révolte fit taire le Procurateur romain ! Dès lors ….
Très bon article de Michel GARROTE. En effet, la vision de BENOIT XVI est quasi inexistante dans les Médias ou parfois négative, et je ne pensais pas qu’il était aussi ouvert, notamment en ce qui concerne sa vision des Juifs. C’est tout en son Honneur !
Je suis pour le rapprochement et la fraternité entre les juifs et les chrétiens !!!
… surtout quand je vois une si jolie jeune femme ! Aaaaah, les militaires israéliennes (mazette, fouchtra, vertuchou !).
Aujourd’hui, c’est le 36ème anniversaire de l’Opération Thunderbold, autrement dit le raid d’Entebbe.
Le retour des Juifs en Terre Promise et les exploits qu’ils y ont accomplis depuis 1948 mettent du baume au cœur de tous ceux qui n’oublieront jamais la shoa.
L’humaniste athée se posera longtemps la question de savoir que faisait Dieu durant la Shoa? Il est significatif qu’il se pose cette question bien qu’il prétende ne pas croire en Dieu!
Dire que les juifs sont responsables de la mort de Jésus est une affirmation fausse et stupide. Elle émane de personnes qui faute d’utiliser leur cerveau trouvent valorisant de faire circuler des ragots.
Ceux qui font encore circuler ce genre d’ineptie ont du souci à se faire!
Haman, un précurseur en matière d’exterminateur des juifs nous montre d’où provient la haine du juif: de l’amour propre démesuré qui habite l’homme non régénéré quand il se prend pour Dieu. La Bible appelle cela le mystère de l’iniquité.
Il est à remarquer que les écritures parlent par la bouche de Paul en romain 11 v.25 du mystère d’Israël: « Je ne veux pas que vous ignoriez ce mystère! »
Zacharie (8 v.13) en parle également: « De même que vous avez été en malédiction parmi les nations (klalah bagoyim), maison de Juda et maison d’Israël, de même Je vous sauverai, et vous serez en bénédiction. Ne craignez pas, et que vos mains se fortifient ! »
Comment peut on être à la fois en malédiction et en bénédiction?
C’est à mettre en rapport avec Christ qui « nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois, afin que la bénédiction d’Abraham eût pour les païens son accomplissement en Jésus-Christ, et que nous reçussions par la foi l’Esprit qui avait été promis » Galates 3 v.13
Qu’en est-il pour Israël ? Le peuple juif qui incarne la Loi/Torah, est devenu malédiction dans les nations. En fait, la présence des Juifs dispersés hors d’Israël depuis 2000 ans, fait ressortir la haine envers Dieu dans les nations. Le peuple juif est le révélateur du mal.
On retrouve le constat de cette haine dans Ezéchiel 36 v.19 « Je les ai dispersés parmi les nations, et ils ont été répandus en divers pays; je les ai jugés selon leur conduite et selon leurs œuvres.
Ils sont arrivés chez les nations où ils allaient, et ils ont profané mon saint nom, en sorte qu’on disait d’eux: C’est le peuple de l’Eternel, c’est de son pays qu’ils sont sortis. »
« L’antisémitisme est une plaie qui s’apparente à la haine envers Dieu, et le Juif stigmatise, fait remonter à la surface cette haine… de la même façon que la Loi révèle le péché » écrit le Pasteur gerald-fruhinsholz
« Pourquoi la Loi ? Elle est intervenue afin de démasquer le péché et de mettre en évidence sa puissance » Paul aux Romains 5 v.20
« Mais Dieu a décidé de transformer le mal en bien, la malédiction en bénédiction. Le peuple juif (l’Israël d’aujourd’hui) est devenu une grande bénédiction pour le monde ! Dans tous les domaines – médical, scientifique, artistique, agricole, etc… Tant de « Nobélisés » sont juifs ! La civilisation judéo-chrétienne issue de la Bible a apporté au monde de belles valeurs constituant le fondement de l’humanité… Que dit Paul au sujet de ces deux peuples que sont l’Eglise et Israël ?… Il déclare que, de rebelles qu’ils étaient avant, capables tous deux d’encourir la colère de Dieu, ils ont obtenu la miséricorde divine par pure grâce, et ils connaissent dorénavant Sa bénédiction. La justice de Dieu a été satisfaite, et Sa colère apaisée – La Gloire n’en revient qu’à Dieu! »
http://www.michelledastier.com/index.php/2012/07/02/2363-la-colere-de-dieu-a-chavou-ot-par-le-pasteur-gerald-fruhinsholz
Dîtes M.Garroté, avez vous vu les 2 premiers épisodes d' »Inquisitio » sur FR2 ??…je n’aurai pas aimé vivre au temps de la « Sainte Inquisition »….le summum de l’obscurantisme et de l’arriération mentale…j’en suis toute retournée…
Ne voyez pas dans ce feuilleton grotesque quoi que se soit d’historique.
L’Inquisition est apparue au XIII° siècle pour lutter contre le Catharisme et, à l’époque, elle représentait un progrès par rapport aux systèmes judiciaires précédents.
En effet, l’inquisiteur recherchait la vérité (d’où son nom) et posait des questions : l’accusé pouvait se défendre et présenter des témoins à décharge. La torture n’était pas systématiquement utilisée alors qu’elle l’était toujours par la justice laïque.
Au XVI° siècle, en Espagne, Torquemada fut un inquisiteur fou dans des circonstances très particulières d’une Espagne se construisant après des siècles de domination musulmane. Cela n’excuse pas Torquemada mais explique le personnage. Il finit sa vie en prison, condamné pour ses excès.
Je pense que le summum « de l’obscurantisme et de l’arriération mentale », pour reprendre vos expressions, est atteint par les initiateurs de ce téléfilm : leur but est de démontrer que les religions sont obscurantistes. Alors, on monte ce film parce qu’il est plus facile (et moins dangereux) de dénoncer un obscurantisme catholique du XIV°-XV° siècle que l’obscurantisme des islamistes d’aujourd’hui.
Ce téléfilm n’est qu’un tissus d’âneries grand-guignolesques.
Qu’elle est belle cette représentante du peuple élu (et pourtant, je n’en fais pas parti)!!
Désolé pour le HS…
L’accusation de déicide n’ a été au cours des siècles et n’est de nos jours qu’un misérable et lamentable mensonge pour justifier l’antijudaïsme chrétien.
Celui qui se définit croyant et persiste dans ce mensonge est un hypocrite de la pire espèce. Il essaye simplement de se disculper d’avoir contribué, par ses péchés, aux souffrances du Christ en rejetant la faute sur d’autres. Un véritable croyant sait que le Christ s’est offert en sacrifice expiatoire pour le salut de l’humanité toute entière, car ce sont les péchés, la désobéissance et l’ orgueil de tous les hommes, de tous les temps, qui sont les seuls responsables de Son sacrifice sur la croix.
La mission de Jésus sur terre fut de réconcilier l’humanité pécheresse à Son Créateur par Son sacrifice librement consenti. Alors faire du peuple Juif le bouc émissaire et rejeter exclusivement sur lui la responsabilité du sacrifice du Christ est simplement abjecte et non conforme à la vérité biblique, car cela signifierait que seul le peuple Juif est pécheur, les autres étant tous des saints ???
Le Chrétien est celui qui croit en Christ, Fils de Dieu, le Verbe fait chair, il ne peut dès lors accuser quiconque de déicide, puisque nul être humain n’a le pouvoir de tuer Dieu, « Je suis l’Alpha et l’Omega, Celui qui est, était et qui vient »
Le Christ étant revenu d’entre les morts, il est Vivant, donc l’accusation de déicide est caduque.
Les catholiques qui persistent à affirmer ce mensonge n’ont rien compris au message du Christ, encore moins à Sa mission sur terre. Tout Chrétien qui continue à faire le mal, à ne pas respecter l’enseignement du Christ, Le crucifie à chaque fois.
Si des Juifs ont condamné Jésus à mort, si des Romains l’ont crucifié, ils n’étaient que les instruments de Dieu, par lesquels les Ecritures furent accomplies.
Quand Jésus parle de Son sacrifice, il se compare à un grain de blé, qui tombé sur le sol, doit mourir, pour germer et donner la vie à une nouvelle plante, qui portera des fruits. Jamais, Il n’a reproché à Son peuple de l’avoir condamné, car Il devait mourir, afin que nos péchés soient effacés et que nous recevions la vie éternelle.
Au lieu d’accuser le peuple Juif de déicide, l’église catholique aurait dû lui être éternellement reconnaissante, car le salut de l’humanité est venue de la Parole, incarnée en Jésus, Juif dans sa vie humaine, de la lignée de David. Les racines juives du christianisme doivent être mises en avant de façon explicite, afin de faire comprendre à ceux qui persistent dans leur aveuglement, que sans le Judaïsme, le Christianisme n’existerait pas.
La responsabilité de l’église catholique a été terrible, car l’antijudaïsme chrétien, fondé sur la fausse l’accusation de déicide, a fortement influencé l’antisémitisme nazi, qui a abouti à la shoah : le génocide des Juifs d’Europe, planifié et exécuté avec une effrayante perfection industrielle.
L’église catholique, par l’intermédiaire du pape Benoît XVI, a enfin reconnu que l’accusation de déicide n’était pas fondée. Dommage qu’il ait fallu près de 2000 ans et la Shoah pour faire repentance et laver le peuple Juif de cette fausse accusation, responsable de la persécution et de la mort atroce de millions d’innocents, seulement coupables d’être Juifs. Hélas, malgré cette reconnaissance officielle, certains « chrétiens » gardent ce mensonge, bien enraciné dans leur coeur.
J’ai passé huit ans dans un internant catholique entre 1952 et 1960.
Jamais nos professeurs ne nous ont parlé de « peuple déicide » à propos du peuple juif.
Quand ils nous parlaient du peuple juif, ils évoquaient le peuple qui nous avait montré le chemin, le peuple élu. Le christianisme ne peut être antisémite.
J’aime cette expression de Jean-Paul II : « nos ainés dans la foi ».
Moi aussi dans les années 60, j’ai passé 6 ans dans un internat catholique de Dominicaines, et jamais je n’ai entendu parler de « peuple déicide »! jamais !
Merci à Michel Garroté pour ce splendide exposé reprenant toutes les interventions de Benoît XVI en Israël et l’expression très émouvante de sa pensée de chrétien et d’Allemand vis-à-vis du Judaïsme.
Bravo à Rosaly pour cette saine mise au point.
Puisse ce message éclairer tous les ignorants!!!
ce n’est pas Benoît XVI qui a dénoncé comme obsolète l’accusation de déicide! (Ainsi d’ailleurs que la théorie non théologique de la substitution) C’est le concile Vatican II qui l’a fait dès 1962, malgré les pressions contraires des patriarches orientaux qui sont toujours marcionites.
Attention à votre utilisation trop générale de « l’Eglise catholique »…En tant que telle elle n’a jamais prononcé de dogme demandant de vroire au déicide ni même à la substitution! Ce sont des pères de l’Eglise, des personnalités individuelles qui ont créé cette coutume nalsaine de pensée, mais pas l’institution. j’ajoute qu’en Allemagne hitlérienne l’Eglise catholique était minoritaire. La puissante Eglise réformée a eu une influence considérable sur la prise de pouvoir des nazis: Hitler citait des phrases entières de Luther contre les juifs! Il n’a jamais pris « l’Eglise catholique » comme référence de son crime.
Merci pour cet article éclairé.
Donner les juifs comme collectivement responsables de la mort de Jésus, c’est nier le plan de Dieu pour l’humanité, c’est renoncer à ce qui fonde le catholicisme.
Et je vous approuve tout autant lorsque vous dites que la Shoah n’est pas la CAUSE de la renaissance de la nation juive. Cette renaissance était inscrite dans la Bible.
Surtout que les commanditaires de la capture de Jésus et les responsables de sa mort sont bien les Romains.
en effet, déjà le Concile de Trente, 16ème siècle! refusait clairement l’accusation contre les juifs dans la mort de Jésus.
l’Église catholique romaine, l’Église catholique religion d’état de l’empire romain, transforme cette religion chrétienne des catacombes en une organisation extrêmement efficace au service de Dieu mais aussi des hommes d’états qui comme les nôtres aujourd’hui évoluaient dans un monde à l’envers et déjà antisémite, marqué par la dispersion des Juifs rebelles, mais aussi des autres dans la foulée imposée par Rome… Les traces de ce « super exode » se retrouve sur tous les continents et pas seulement dans les villes importantes mais aussi dans des régions du monde presque inaccessibles comme au centre du Sahara ou dans des îles lointaines. Des Juifs lettrés, savants, géographes… qui facilitèrent les grandes épopées jusqu’à nos jours. Beaucoup de Catholiques ont du mal à lâcher l’appellation Romaine d’où cette réticence à accueillir cette réalité que nous défendons.
C’est très commode d’attribuer la renaissance d’Israël à la culpabilité due à la Shoah et d’arguer que l’état a été donné aux Juifs en compensation des crimes commis contre eux. C’est encore plus commode pour soutenir que pour les mêmes raisons, il convient de donner un état aux Palestiniens – leur Nakba n’est-elle pas l’équivalent de la Shoah des Juifs?
C’est une position commode, facile et équilibrée. Elle n’est pas très fidèle aux vérités historiques? Pas grave, elle est morale!
Sinon la photo est pas mal, la couleur du mur est vraiment plaisante
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à Emmanuel :
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voici ce que j’ai écris : « La Shoah n’a pas eu lieu au Rwanda ou au Soudan. La Shoah a eu lieu en Europe. Et l’Europe était, au temps de la Shoah, un continent de culture judéo-chrétienne. La « création » de l’Etat d’Israël en 1948 n’était pas une « création ». On ne peut pas « créer » deux fois la même chose. Cette « création » était la renaissance, en terre d’Israël, de la Nation des Juifs. La Shoah n’est pas « la cause » de la « création » de l’Etat d’Israël, de la renaissance, en terre d’Israël, de la Nation des Juifs. La Shoah a, certes, contribué, à la prise de conscience, chez les Juifs, qu’il était temps de rentrer au pays, pour ceux d’entre eux qui le désiraient. Mais la Shoah n’est pas « la cause » de la renaissance, en terre d’Israël, de la Nation des Juifs ».
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Mon commentaire prolongeait un peu votre texte, exposant la « logique » derrière des positions que vous critiquez.
Ces faux parallélismes et ces équivalences infondées sont trop souvent présents et présentés comme des avis impartiaux et modérés ou même savants, dans les médias et aux dîners en ville.