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Michel Garroté – Contrairement à une idée très répandue, une part importante de l’activité des services secrets n’est pas secrète du tout. Contrairement à une deuxième idée très répandue, les agents secrets en savent parfois moins que certains journalistes et que certains hommes d’affaires. Et contrairement à une troisième idée très répandue, le premier contact avec le monde du renseignement n’est pas forcément prémédité et planifié. Ce sont ces trois réalités-là que j’ai expérimentées dès la fin des années 1970, comme d’ailleurs d’autres journalistes les ont expérimentées aussi. Or, il se trouve que l’histoire passée éclaire l’histoire présente. Et il se trouve aussi que l’histoire passée aide à préparer l’histoire de demain. C’est dans cet esprit – très concret et très simple – que je mets quelques anecdotes sur le papier, ci-dessous, sans la moindre prétention, et sans la moindre gêne. Pour les faits énoncés ici, je n’ai pas jugé utile de changer les noms des lieux et les noms des personnes (à l’exception de « Cedar » pour des raisons que le lecteur comprendra de lui-même). D’abord, car il n’y avait là rien d’illégal. Et en suite, car en l’écrivant ainsi, mon récit reste d’autant plus réaliste et d’autant plus crédible. Plutôt que de livrer aux lecteurs le récit qui débute ici en le limitant aux réalités que j’ai personnellement et directement expérimentées, j’ai préféré y insérer quelques éléments de l’histoire, notamment de l’histoire de la Guerre froide et de l’histoire de la Guerre contre la Terreur. C’est du reste en cela que mon récit – du moins je le souhaite – éclaire l’histoire présente et aide, peut-être, à préparer l’histoire de demain.
Le premier contact avec le monde du renseignement – je l’ai écrit ci-dessus – n’est pas forcément prémédité et planifié. Et par conséquent, ce premier contact n’est pas forcément une expérience extraordinaire. Je reconnais volontiers que des personnes ont été et sont encore intentionnellement recrutées lors d’un premier contact effectué par un service de renseignement. Mais j’affirme que cela n’a jamais été mon cas. Le premier contact est parfois le résultat de circonstances que personne, pas même un agent du renseignement, n’a orchestrées dans l’ombre. Ainsi, pour ce qui me concerne, les contacts avec les femmes et les hommes du renseignement furent et restent beaucoup moins exaltant qu’un film de James Bond ou que les activités passées de Tsipi Livni au Kidon (à ce propos, le 29 juillet 2008, l’agent spécial brieli67, sur Agoravox, a écrit, que drzz, donc Daniel Zillevic, et moi-même, ne serions qu’une seule et même personne, ce qui est faux ; brieli67 a en outre écrit que je suis un retraité militaire, ce qui encore faux ; que je suis un kidon, ce qui est toujours faux ; et que j’agis à partir de la Suisse, ce qui est parfaitement exact). La première fois que je suis entré dans le jeu du renseignement, de l’information, de la désinformation, de l’agitation et de la propagande, j’avais 21 ans et j’étais aux études universitaires, en science politique, à Genève (Suisse). A cette époque, non seulement je n’étais pas un ami d’Israël. Mais bien au contraire, je soutenais la révolution palestinienne. Une révolution concoctée par les éléments de la tendance marxiste au sein de l’OLP, avec le KGB soviétique et avec la Stasi est-allemande, notamment le brillant espion communiste Markus Wolf (cf. le documentaire « La Guerre des Loups », France 3).
La première fois, c’était en 1977 dans un appartement à Saint-Julien-en-Genevois en France près de Genève (ville où j’habitais, en Suisse) ; un appartement à Saint-Julien-en-Genevois occupé par des Libanais totalement acquis à la révolution palestinienne, totalement acquis à Arafat et totalement acquis à l’OLP. Je fis l’aller-retour Genève / Saint-Julien-en-Genevois en passant tout naturellement la frontière. Les Libanais me remirent une série de documents que je ramenai en Suisse. Sur la page de couverture de chacun de ces documents figurait, en grand, le sigle de l’ONU. Le contenu de ces documents portait de graves accusations contre Israël. Ce que je n’avais pas saisis à l’époque – naïveté juvénile ? – c’est que ces documents étaient imprimés et diffusés, non pas par l’ONU, mais par la Ligue arabe. En ce temps-là, mon père était diplomate dans une organisation internationale à Genève, et comme d’autres, je portais sottement crédit à tout texte qui arborait le sigle de l’ONU (du fait de l’activité de mon père, je bénéficiais, par extension, de l’immunité diplomatique, ce qui me mettais très à l’aise lorsqu’il fallait passer la frontière). Les documents en question n’avaient strictement rien de secret. C’était même un peu grotesque d’avoir été en France voisine depuis Genève pour les réceptionner. En revanche, ils demeuraient un fantastique outil de propagande au service de la révolution palestinienne. A cette même époque, je fis la connaissance, à Genève, de Lea Tsemel et de Eytan Grossfeld, qui travaillaient, officiellement, pour une organisation israélienne des droits de l’homme. Ils travaillaient aussi, mais ça, c’était beaucoup moins officiel, pour un mouvement israélien d’extrême-gauche qui prônait la transformation de l’Etat d’Israël en une Confédération israélo-palestinienne où les Juifs et les Arabes étaient supposés s’embrasser sur la bouche, chanter quelque chose comme cumbaya je crois et manger des mochemaloe (j’écris ce mot en phonétique française car c’est plus drôle), des mochemaloe passés au barbecue, de la barbe au cul comme l’on disait jadis en vieux français.
Toujours à cette même époque, à Genève, je fis la connaissance d’un étudiant en psychologie, Georges Hoefflin, qui était membre d’un groupe clandestin ultragauchiste, le Centre de Liaison Politique (CLP), groupe qui diffusait Le Militant, un journal faisant l’apologie du terrorisme palestinien (le FPLP etc.) et allemand (la Rote Armee Fraktion, la bande à Baader). C’était en 1977 (cf. le documentaire « Détournement d’avion pour la bande à Baader », Arte). Je faisais partie d’une jeunesse universitaire qui trouvait dans le soutient à la lutte armée, en clair au terrorisme, un motif d’exister, et un motif de participer, soi-disant, au cours de l’histoire. Le fait qu’à la même époque, des millions et des millions de personnes humaines souffraient terriblement – et en silence – de l’autre côté du rideau de fer, rideau tiré de la mer Baltique à la mer Adriatique, ce fait-là ne semblait pas nous émouvoir le moins du monde (cf. le documentaire « Radio Free Europe : la guerre des ondes », Arte). Nous voulions notre petite révolution à nous, quitte à faire le jeu du KGB. Nous ne songions pas à la Guerre froide. Nous rêvions de guerre anti-impérialiste. Les jeunes occidentaux qui aujourd’hui se convertissent à l’islam radical et adhèrent à Al-Qaïda sont à peu près aussi crétins que nous-mêmes étions crétins à l’époque.
Avant que je n’oublie, je tiens à ouvrir ici une parenthèse : le titre du présent article – « Je n’ai jamais été agent sioniste » – ce titre est volontairement provocateur, puisqu’à gauche, on a écrit que j’étais un agent du Mossad (or je n’ai pas eu cet honneur) et toujours à gauche, on écrit aussi que j’ai travaille pour l’ambassade israélienne en Suisse (or je n’ai pas non plus eu cet honneur-là). En réalité, je ne suis pas un agent sioniste. Je diffuse sur Israël des informations vraies que les médias européens ne diffusent pas. Je suis ouvertement ami du peuple juif et ouvertement ami d’Israël. Mais je ne suis pas un agent sioniste. Car si quelqu’un comme moi est soi-disant un « agent sioniste », alors dans ce cas, les journaleux de l’Agence subventionnée France Presse sont tous des « agents palestinnistes », des « agents fatahistes » et même des « agents hamassistes ». Or donc, j’étais en train d’écrire que j’ai eu une courte période ultragauchiste (1977) résumée ci-dessus. De 1978 à 1979, je suis progressivement sorti des arcannes ultragauchistes. Les incessantes dissensions internes et les incessantes querelles internes entre tout ces ultragauchistes, ainsi que leur affolante médiocrité intellectuelle, m’avaient suffisamment irrité pour que je prenne peu à peu mes distances (Je garde cependant un excellent souvenir du sociologue Blaise Galland qui lui au moins avait, et, possède toujours, un cerveau). Je tombais en ce temps-là, je ne sais plus trop comment d’ailleurs et peu importe, sur un livre de l’avocat péruvien, également chroniqueur au quotidien El Comercio, Alfonso Baella Tuesta. Le livre de Alfonso Baella Tuesta est intitulé « El poder invisible » – en français cela signifie le pouvoir invisible – et ce livre a été publié, en espagnol, en 1977 aux éditions Andina.
Ce livre constitua à l’époque une magistrale et accablante investigation, avec pièces à conviction à l’appui, sur l’infiltration de la gauche latino-américaine par les services secrets cubains et donc aussi – par la force des choses – l’infiltration de la gauche latino américaine par les agents des services secrets soviétiques et est-allemands qui téléguidaient les réseaux castristes. Le livre d’investigation de l’avocat journaliste Alfonso Baella Tuesta m’avait retourné, dans tout les sens du terme. Et dans la gauche universitaire genevoise, avec ses nombreux « réfugiés politiques » latino-américains, en clair des militants d’extrême-gauche pas très démocrates, on m’en voulut à mort. Non seulement je n’étais plus vraiment ultragauchiste. Mais en plus j’étais en passe de devenir un anticommuniste convaincu. Je mis du temps à sortir des idéologies ultragauchistes et anarchistes, mais cela ne m’empêcha pas de mener jusqu’au diplôme (1979) mes études en Science politique, d’une part, à l’Université de Genève ; et d’autre part, à l’Institut Universitaire de Hautes Etudes Internationales (IUHEI), également à Genève. En 1980, les événements se précipitèrent, c’est le moins qu’on puisse dire.
En 1980, d’une part, le responsable de la Mission des Forces Libanaises pour l’Europe, Mission basée à Lausanne, en Suisse (à l’époque, cette mission avait plus de poids que n’importe quelle ambassade libanaise), responsable que je nommerai ici Cedar (car dans ce cas bien précis je ne puis révéler la véritable identité), Cedar me demanda de devenir son attaché de presse. J’avais fait la connaissance de Cedar par l’intermédiaire de sa sœur, qui étudiait avec moi à l’Université. La sœur de Cedar, une chrétienne libanaise à la fois pleine de charme et extrêmement intelligente, avait substantiellement (et néanmoins chastement) contribué à me faire quitter les eaux troubles de l’OLP et Consorts pour faire de moi un ami des chrétiens du Liban. La sœur de Cedar étudiait à Genève et résidait chez ses parents et ses trois frères juste de l’autre côté de la frontière suisse, à Ferney-Voltaire, en France. Sans cette famille, je serais peut-être resté un ultragauchiste pour quelques années encore. D’autre part, la même année 1980, le rédacteur en chef du mensuel anti-communiste L’Impact, Valentin Philibert (c’était bien son vrai nom), me proposa de devenir rédacteur dans une agence de presse internationale qu’il venait de créer à Genève, l’agence Voxmundi S.A. Valentin Philibert était de père suisse et de mère russe. Il avait brillamment réussi dans une maison d’édition genevoise de revues horlogères, la maison d’édition Hugo Buchser. En parallèle, Valentin Philibert avait lancé la revue L’Impact, puis l’agence Voxmundi. Je tombais sur Valentin Philibert le plus bêtement du monde, en lisant sans faire exprès une annonce dans la Tribune de Genève, un quotidien qu’il m’arrivait de lire une fois tout les six mois. J’acceptais les deux mandats, celui de Cedar avec les Forces Libanaises et celui de Valentin Philibert avec Voxmundi S.A. J’ignorais totalement que ce faisant, j’allais en réalité travailler à la fois avec le Deuxième bureau (service de renseignement) des Forces Libanaises et avec le service de renseignement de l’armée argentine. Non seulement je n’allais pas me ranger comme je l’avais imaginé. Mais au contraire j’allais sérieusement aggraver mon cas au regard du politiquement correct.
Il se trouve que Sarah K., qui a rédigé un document sur les services de renseignements, m’a écrit ceci (extraits) : « …Quand les journalistes en savent trop on leur fait subir des tensions telles qu’ils sont obligés de renoncer. Certains arrivent encore à effectuer leur travail correctement et pour ceux qui travaillent dans l’ombre et pour les mêmes services dans l’intérêt du leur pays. Mais question : je me demande s’ils ont le choix du libre arbitre ? Ont-ils vraiment le droit de faire leur propre enquête ? Où ne sont-ils pas influencés par ces mêmes services qui ce servent d’eux dans le seul but d’acquérir plus de pouvoir afin d’exécuter des pressions sur tel ou tel pays pour éventuellement renverser un régime en place ? N’avez-vous jamais eu le désir ou la curiosité de savoir ce que vous transportiez et pourquoi avoir accepté d’entrer dans le jeu du renseignement, de l’information, de la désinformation, de l’agitation et de la propagande ? Et pensez-vous réellement avoir participé, soi-disant, au cours de l’histoire ? N’avez vous pas, aussi été trompé, manipulé, endoctriné par un gouvernement qui ce sert le plus souvent des jeune universitaires pour arriver à leur fin ?… » (fin des extraits du message de Sarah K.). J’aimerais répondre à l’une des questions posées par Sarah K. J’aimerais répondre, par la négative, à la question de la participation au cours de l’histoire. Un ultragauchiste en 1977, soit en pleine période de terrorisme, notamment de terrorisme palestinien et allemand (cf. le documentaire « Détournement d’avion pour la bande à Baader », Arte), un ultragauchiste à cette époque, et ce fut bel et bien mon cas en 1977, avait l’illusion grotesque de participer au cours de l’histoire. Alors qu’il était endoctriné, et que j’étais moi aussi endoctriné, par le KGB, par la Stasi et par l’OLP et Consorts (FPLP etc.).
Mais revenons à nos moutons. Je travaillais donc dès 1980 comme attaché de presse pour Cedar, le Représentant officiel pour l’Europe des Forces Libanaises, avec ses bureaux, situés Avenue du Rond Point, à Lausanne, en Suisse. Et je travaillais, dès la même année 1980, comme journaliste pour Valentin Philibert (c’était bien son vrai nom), Directeur l’Agence de presse internationale Voxmundi S.A., établie Rue des Glacis de Rive, à Genève, en Suisse également. La priorité de l’Agence de presse internationale Voxmundi S.A. était de diffuser à la presse européenne des dépêches d’agence factuelles et objectives sur des pays, d’une part, menacés par le communisme soviétique ; et d’autre part, systématiquement dénigrés par les médias. Parmi ces pays l’on pouvait compter divers Etats, tels par exemple Israël, l’Afrique du Sud ou l’Argentine. En outre, à Voxmundi, nous avons à l’époque édité et diffusé, sous forme de livre, « Les stratèges de la peur : vingt ans de guerre révolutionnaire en Argentine », une enquête sur les réseaux terroristes communistes argentins réalisée par Pierre de Villemarest. Qui était cet homme de l’ombre ? En 1940, Pierre de Villemarest, âgé de 17 ans, fonda La Dernière Colonne qui apporta à Emmanuel d’Astier sa coopération pour le mouvement de résistance Libération. En 1941, Pierre de Villemarest prit ses distances de ce dernier, refusant de coopérer avec les communistes. En 1943, Pierre de Villemarest servit dans l’Armée secrète. Créant un réseau de renseignement, il travailla au sein du réseau Galien. Pendant deux ans, il fut traqué par la Gestapo. De juin à septembre 1944, Pierre de Villemarest commanda au feu un Groupe Franc et obtint à ce titre plusieurs médailles.
Après la guerre, Pierre de Villemarest participa à la dénazification de l’Allemagne. Il fut aussi en poste au bord du lac de Constance, dans ce goulot d’étranglement entre l’Allemagne (Lindau), l’Autriche (Bregenz) et la Suisse (Skt-Gallen), pour intercepter les agents secrets allemands qui tentaient d’obtenir un Laissez-passer de la Croix Rouge leur permettant de filer en Amérique latine et au Moyen Orient (cf. le documentaire « La Guerre des Loups », France 3). En 1950, il quitta les services de renseignements et commença à travailler comme journaliste. Cela, c’est côté face. Côté pile, le parcours est très différent : Pierre de Villemarest était le gendre du docteur Henri Martin, un des fondateurs de la Cagoule. Pierre de Villemarest a aussi été proche de l’OAS pendant la guerre d’Algérie. En 1970, il fonda le Centre Européen d’Information et en 1972 il lança une lettre confidentielle portant son nom. Pour dire les choses clairement, Pierre de Villemarest, au plan politique, était proche du Front National et proche de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X. J’ai rencontré Pierre de Villemarest à plusieurs reprises entre 1980 et 1998. Il est décédé en 2008. En 1980, il nous donna un coup de main avec son enquête « Les stratèges de la peur : vingt ans de guerre révolutionnaire en Argentine ». Cela dit, je considérais Pierre de Villemarest comme un paranoïaque, obsédé par les soi-disant complots en général et par les soi-disant complots mondialistes en particulier (CFR, Trilatérale, etc.). Ces théories fumeuses sur les soi-disant complots, à l’époque très prisées par l’extrême-droite, sont reprises aujourd’hui, en 2009 (30 ans plus tard…), par la blogosphère d’extrême-gauche. A ma connaissance, la seule analyse sérieuse écrite, à ce jour, sur le CFR et la Trilatérale est celle de Michel Gurfinkiel (« De Bilderberg à Téhéran »).
Bref, j’admirais le rôle de Pierre de Villemarest dans la résistance contre les nationaux-socialistes pendant la Deuxième guerre mondiale. J’admirais aussi ses connaissances sur le KGB, le GRU et la Stasi. En revanche, je le suspectais d’en rajouter volontairement sur le mondialisme, afin de plaire à ses lecteurs, en majorité d’extrême-droite et catholiques traditionalistes. Ses lubies sur Israël et sur les USA m’agaçaient franchement. Elles m’agaçaient d’autant plus qu’à la même époque, je travaillais avec les Forces Libanaises et qu’à ce titre j’avais des contacts avec les Israéliens. L’idée de Voxmundi, en théorie, était sans doute une bonne idée. En pratique, cette idée restait cependant une idée peut-être naïve. Car la presse écrite était réticente à reprendre les dépêches d’une agence de presse internationale fondée par le Rédacteur en Chef de l’Impact, un magazine mensuel qui osait s’afficher pro-israélien, et en plus anticommuniste, un péché grave à l’époque. L’Impact et Voxmundi diffusaient des informations factuelles et objectives, sur des pays mal vus dans les médias, tels que Israël, l’Afrique du Sud ou l’Argentine (mais aussi sur certains pays musulmans, ce qui à mon sens, était une erreur ; mais il est vrai qu’à l’époque personne, à part Bat Ye’or, n’avait anticipé les concepts de jihad et de califat, n’est-ce pas…).
Voxmundi informait sur des pays dont les dirigeants de l’époque étaient conspués par la gauche occidentale. Mais des pays qui, en même temps, au plan géostratégique, ne devaient en aucun cas tomber dans le giron soviétique, sous peine de voir le Monde libre perdre des alliés de premier plan face à l’expansionnisme de l’URSS. A cet égard, Israël était – et reste – la seule véritable démocratie de tout le Proche et de tout le Moyen Orient, excepté peut-être l’Irak depuis peu et encore… L’Afrique du Sud était le seul pays ou un des rarissimes pays – en dehors de l’URSS – à produire des matières premières stratégiques comme par exemple le chrome, le vanadium, le titane, le manganèse, l’uranium, le nickel, etc. L’Argentine était – et demeure – un pays clé d’Amérique du Sud ; et qui plus est, un pays avec accès direct au cône sud de continent américain ; et avec accès direct à l’Antarctique et ses richesses, manganèse, nickel, etc. ; accès direct à l’Antarctique comme d’ailleurs pour l’Afrique du Sud, car, l’aurait-on oublié, la terre est ronde ?
Or donc, précisément dès ces années 1980, des accords stratégiques secrets lièrent Israël, l’Afrique du Sud et l’Argentine. Je rencontrais dans ce cadre et pour mon travail de journaliste des représentants de ces trois pays. Le cas d’Israël, à l’époque gouverné par Menahem Begin du parti Likoud, était particulièrement intéressant, et de fil en aiguille, je tissais d’étroits contacts avec l’Etat hébreu. En cette période, les plus importantes initiatives – contestables ou pas contestables, mais importantes – de Menahem Begin furent primo les Accords de Camp David avec le président gauchiste et obtus Jimmy Carter (un jour Begin montra à Carter sur une carte les 9 miles qui séparent, d’une part, Netanya en Israël au bord de la mer ; et d’autre part, la ville palestinienne de Tulkarem sur le tracé de la Judée Samarie ; mais Carter ne savait pas et ne sait toujours pas lire une carte). Et secundo, dans le sillage des Accords de Camp David, Begin conclut le Traité de paix israélo-égyptien avec le président égyptien Anouar El Sadate et avec l’ineffable Carter. Ainsi donc, Begin procéda au retrait israélien du Sinaï. Sadate avait obtenu un vaste territoire en échange d’un petit bout de papier. Pour « compenser » aux yeux des musulmans la paix avec Israël, Sadate intensifia les persécutions contre les chrétiens coptes d’Egypte. La femme de Sadate tenta de s’enrichir en faisant du business avec des Israéliens. Puis, Sadate fut assassiné par des militaires égyptiens. Mes amis au Ministère israélien des Affaires étrangères me dirent en souriant qu’avec l’Egypte, Israël était passé de la paix froide à la guerre froide.
Par ailleurs, Begin eut le bon sens de prendre au sérieux l’antisionisme et l’antisémitisme très concrets du dictateur sanguinaire Saddam Hussein. En 1981, Begin ordonna le bombardement du réacteur nucléaire irakien de Tammuz, dit « Osirak » (construit grâce à Giscard et Chirac), par l’aviation israélienne. La stratégie de Begin, dont on ferait bien de se souvenir aujourd’hui face au nucléaire offensif iranien, cette stratégie était très claire : « À aucun prix Israël ne permettra à un ennemi de développer des armes de destruction massive qu’il pourrait utiliser contre notre peuple ». C’est ce que dit, depuis 2006, Nathan Sharansky à propos du président iranien et sa clique de mollahs génocidaires. En 1982 Begin autorisa Tsahal à intervenir au Liban pour y déloger l’énorme infrastructure militaire de l’OLP, infrastructure qui pilonnait la moitié Nord d’Israël, un précédent palestinien à la stratégie du groupe terroriste libanais Hezbollah. Begin fut profondément affecté et déçu par la versatilité des Libanais. Begin avait désiré établir la paix avec le président chrétien libanais Béchir Gemayel, issu des Forces Libanaises et démocratiquement élu par le peuple libanais. Hélas, celui-ci fut assassiné par les Syriens. Samir Geagea et Elie Hobeïka prirent la relève à la tête des Forces Libanaises. Et l’espérance d’une paix entre Israël et le Liban disparut à jamais. L’affaire de Sabra et Chatila, amplifiée et médiatisée à souhait, fut un autre coup dur pour Begin. Ensuite, Begin fut meurtri par la mort subite et inattendue de sa femme Aliza, mort survenue alors que Begin était en visite aux USA.
Begin se retira de la politique à l’été 1983 et passa le gouvernail à son frère d’armes Yitzhak Shamir. Begin devint alors un homme retiré dans la solitude choisie et dans la prière. Il est décédé en 1992. Critiqué de son vivant, Begin passe aujourd’hui pour l’un des meilleurs chef de gouvernement de l’histoire d’Israël. Via l’agence de presse Voxmundi, je rencontrais en 1980 l’ambassadeur d’Afrique du Sud en Suisse, et son attaché de presse, dans un restaurant au bord du lac Léman à Genève. Je n’étais pas personnellement un défenseur de l’apartheid. Pour moi, ce système de ségrégation n’était pas viable à long terme. Cela dit, je trouvais un peu sommaire de réduire la question globale de l’Afrique australe en général à la question spécifique de l’apartheid en Afrique du Sud. L’URSS était parvenue à mettre le grappin sur le Mozambique et sur l’Angola, pas très éloignés de l’Afrique du Sud… En Afrique du Sud, l’opposition noire était concentrée en majorité entre les mains de l’ANC communiste. Dans ce contexte, il était irresponsable de diaboliser l’Afrique du Sud tout en fermant les yeux sur les deux colonies soviétiques qu’étaient devenues le Mozambique et l’Angola. Dans ces deux pays, les troupes cubaines, les instructeurs est-allemands et le KGB représentaient une menace indiscutable pour l’Afrique du Sud ainsi d’ailleurs que pour la Namibie. Céder toute l’Afrique australe à l’URSS eut été criminel. Les télévisions occidentales filmaient régulièrement l’évêque sud-africain Desmond Tutu au cours de manifestations. Mais les télévisions occidentales filmaient toujours Mgr Desmond Tutu de très près. Pourquoi ? Parce qu’un plan élargi aurait montré les dizaines et les dizaines de drapeaux rouges communistes arborés lors de ces manifestations. Les médias occidentaux, l’ONU (avec le bloc soviétique, et avec les non-alignés, souvent alignés sur Moscou) et le Conseil Œcuménique des Eglises (à l’époque infiltré par un pseudo-clergé russe orthodoxe aux ordres KGB) faisaient passer une cause crypto-soviétique (la victoire de l’ANC) pour une cause chrétienne (Mgr Desmond Tutu). Alors que les soviétiques pratiquaient leur forme à eux d’apartheid au sein même de l’URSS et que cela n’émouvait personne. L’évêque cryptocommuniste Desmond Tutu fut, aussi, le promoteur de la notion d’apartheid en Judée Samarie, notion dont Jimmy Carter s’est par la suite fait l’apôtre zélé.
Je n’eus pas d’autres contacts avec les Sud-Africains. J’écrivis simplement quelques articles sur l’enjeu géostratégique de l’Afrique australe. Pour le reste, notamment pour l’apartheid, j’étais dès le début convaincu que ce système allait disparaître. Je note en passant que contrairement à l’ex-Rhodésie (devenue Zimbabwe), l’Afrique du Sud, elle, a réussi son passage à la démocratie et n’a pas sombré dans le chaos. Nelson Mandela était communiste mais il n’était pas génocidaire comme le zimbabwéen Robert Mugabe.
En 1981, au bureau de Voxmundi, je tombais, par accident et avec stupéfaction, sur un document interne mettant en exergue le budget alloué par les services de renseignement militaires argentins à l’agence Voxmundi. Or, je ne fonctionnais pas et je ne fonctionne toujours pas comme ça. Certes, j’étais jeune, je sortais de l’université, c’était mon premier job, mais tout de même, cette découverte me persuada que Voxmundi n’avait pas d’avenir. Je contactais alors spontanément le groupe Nestlé, établi à Vevey, en Suisse, pour un job éventuel. Et je continuais de donner de temps en temps un coup de main, à titre amical, à Cedar, le Représentant officiel pour l’Europe des Forces Libanaises. C’est dans ce contexte que je rencontrais Ovadia Soffer, ambassadeur d’Israël auprès du Bureau européen de l’ONU à Genève. Cedar m’avait fait rencontrer deux historiens, David Littman et Bat Ye’or, d’abord à l’université de Genève, et plus tard, dans leur maison sur la côte lémanique. Puis je rencontrais Ovadia Soffer, à la mission permanente d’Israël auprès de l’ONU à Genève. Nous sommes tombés d’accord avec l’ambassadeur Ovadia Soffer pour que Cedar et moi nous rendions avec Middle East Airlines, depuis Genève, à Beyrouth, où je rencontrais Walid Fares, aujourd’hui membre de la Foundation for Democraties ; et pour qu’ensuite, depuis Beyrouth, en voiture, nous nous rendions à Jérusalem. C’était fin mars – début avril 1983. C’est à ce moment-là que Cedar me confia qu’il travaillait aussi pour le Deuxième bureau (service de renseignement) des Forces Libanaises. En 1983, Elie Hobeïka, du Deuxième bureau des Forces Libanaises, était en relation avec les Israéliens (Hobeïka retourna par la suite sa veste et devint pro-syrien). En 1983, à Beyrouth, Cedar m’a certifié qu’Hobeïka, et les éléments des Forces libanaises qu’Hobeïka contrôlait, furent les responsables des événements de Sabra et Chatila en 1982. J’ai visité Sabra et Chatila en 1983. Sabra et Chatila n’étaient pas simplement des camps de réfugiés palestiniens. L’ensemble ‘Sabra et Chatila’ était surtout une banlieue de Beyrouth. Plus exactement, l’ensemble ‘Sabra et Chatila’ était une ville dans la ville ; un Etat dans l’Etat. Dans les sous-sols ou plutôt, les galeries souterraines de Sabra et Chatila, l’OLP avait caché une quantité inouïe d’armes lourdes et légères. Un aspect de Sabra et Chatila qui n’a jamais intéressé mes confrères. En 1983, j’ai parcouru le pays dans presque tous les sens. Au vu du nombre invraisemblable de milices armées de toutes sortes et malgré la tentative de Bachir Gemayel (assassiné en 1982) d’unifier les éléments armés chrétiens sous le commandement des Forces libanaises, je ne vois pas comment, l’armée israélienne, aurait pu, dans ce chaos généralisé, maîtriser toutes les situations, y compris celle de Sabra et Chatila.
Partis de Beyrouth, la nuit, en voiture, direction Israël, Cedar et moi sommes involontairement sorti de la route éventrée par les obus (et inutilement encombrée par les inutiles camions de la FINUL) à hauteur de Saïda. Sans le vouloir, nous avons traversé un champ de mines, pas loin d’une antenne du Comité International de la Croix Rouge. Dans la matinée nous sommes arrivés à la frontière, à Rosh Hanikra, où nous avons laissé la voiture, pour franchir, à pied, la ligne frontalière, avant d’être pris en charge, par une autre voiture, côté israélien. Le poste israélien de contrôle n’était pas une douane puisque le Liban ne reconnaît pas l’Etat d’Israël. C’est du reste la raison pour laquelle l’ambassadeur d’Israël Ovadia Soffer nous avait indiqué qu’à un moment donné, à hauteur de Rosh Hanikra, nous tomberions sur un poste israélien de contrôle, à la frontière. Et Ovadia Soffer nous avais simplement précisé qu’à ce poste de contrôle, il y aurait un certain Alex – du Mossad – pour nous identifier. Des filles scoutes israéliennes vérifièrent nos bagages. Je me mis à rire car nous n’étions vraiment pas des terroristes transportant des grenades dans notre trousse de toilette. La responsable des scouts, une jeune sabra de 16 ans environ, légèrement froissée par mon rire, me dit, en français, avec l’accent hébreu : « Nous ne faisons que notre devoir monsieur ». Ce furent pour moi les premiers mots sortis de la bouche d’une personne de nationalité israélienne : « Nous ne faisons que notre devoir monsieur ». Cedar me regarda l’air de dire : « Chez nous au Liban c’est la pagaille, mais ici ça à l’air de bien fonctionner ». Alex, du Mossad, assis à quelques mètres de nous, souriait sans broncher. Un certain Yizak nous pris en charge, dans sa voiture, pour nous rendre à Jérusalem.
Lors du trajet de nuit de Beyrouth-Est à Rosh Hanikra, nous n’avions vu et humé que la ruine, les décombres, les cratères d’obus, cette odeur persistante de poudre à canon et de cadavres. Nous avions mis six heures pour parcourir une distance ridicule, un peu plus de 100 km, six heures à cause des innombrables barrages de miliciens qui contrôlaient les véhicules à Beyrouth, à Tyr, à Saïda et ailleurs au Sud-Liban. Je ne me souviens même plus des milices tant elles étaient nombreuses : les Forces Libanaises, la milice Amal du chiite Nabih Berri, les Druzes de Walid Joumblatt, l’Armée du Sud-Liban de Haddad, sans compter les clowns de la Force multinationale et les pingouins de la Finulle. Des hauteurs de Rosh Hanikra, Yizak nous fit descendre dans sa voiture en Galilée. Après les horreurs libanaises, je vis la plaine fertile de Galilée et la Méditerranée sous un magnifique soleil. Ce fut mon tout premier coup d’œil sur la terre d’Israël. Vers midi, nous arrivâmes à Jérusalem où nous avions rendez-vous pour le déjeuner avec Shlomo Bino et Asher Naïm, du ministère des Affaires étrangères, à l’époque dirigé par Yizak Shamir, sous le mandat du Premier ministre Menahem Begin. Cedar et moi déjeunâmes au Jerusalem Hilton avec Shlomo Bino, directeur pour le Moyen Orient au ministère des Affaires étrangères et Asher Naïm, porte-parole du même ministère. Shlomo Bino, un homme corpulent, au teint buriné, était d’origine juive irakienne. Asher Naïm, petit blond maigre aux yeux bleus était d’origine juive libyenne.
Shlomo Bino commanda un goulasch en marmonnant qu’il n’avait jamais goûté un truc pareil. Je décidais de poser mes cartes sur la table : pas de négociations avec Arafat ; une alliance avec les Forces Libanaises ; pas de concessions sur la Judée-Samarie ; et envisager à moyen terme un Etat palestinien en Jordanie. Asher Naïm, fin et réservé, ne pipa mot. Shlomo Bino, plus baroque, me répondit : « That’s what Begin says » (« C’est ce que dit Begin »). Cedar, du Deuxième Bureau (service de renseignement) des Forces Libanaises était légèrement embarrassé par ma franchise. Car d’un côté, il partageait mon avis. Mais d’une autre côté, il ne savait trop dans quelle direction les Forces Libanaises allaient évoluer sur ces questions. Hélas, les interrogations de Cedar étaient pleinement justifiées : en effet, les Forces Libanaises prirent non pas une, mais plusieurs directions. Samir Geagea, à la rigueur, aurait peut-être accepté une alliance avec Israël. Mais Elie Hobeïka, en revanche, était pro-israélien par pur opportunisme. Par la suite il devint pro-syrien, encore par pur opportunisme. Puis pro-business, toujours par opportunisme. Avant de sauter dans les airs au passage d’une voiture piégée made in Syria. Après notre bref séjour en Israël, Cedar et moi fîmes le chemin en sens inverse, jusqu’à Beyrouth. Asher Naïm nous avait remis des photos et des documents accablants sur l’arsenal d’Arafat planqué dans les sous-sols du « camps de réfugiés » de Sabra et Chatila.
A l’époque, Cedar et moi étions jeunes. Nous ne réalisions pas qu’avec ces documents, nous étions des hommes morts, en cas de contrôle, sur notre route, par les milices palestiniennes, par les milices druzes libanaises ou par la milice chiite libanaise Amal. On peut croire ou ne pas croire en Dieu. Mais dans les deux cas, on ne peut pas dire qu’il n’y a jamais de miracles…
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Elie Hobeïka – ai-je écris plus haut -, en ce temps-là, était le chef du « Deuxième bureau » (service de renseignement) des Forces libanaises chrétiennes, dirigées par Bachir Gemayel, qui lui, venait d’être élu président du Liban et aussitôt assassiné. Dès le début des événements de Sabra et Chatila, toutes les informations indiquaient que le responsable du massacre était Élie Hobeïka, à l’époque pro-israélien. Hobeïka ne fut pas inquiété. En 1990, il retourna sa veste et entra, sans remords ni scrupules, dans le camp pro-syrien, qu’il avait, autrefois, combattu. Comme le « chrétien » Michel Aoun aujourd’hui. Hobeïka fut élu député pro-syrien au Parlement libanais. Enfin, Hobeïka devint ministre dans le gouvernement de Rafic Hariri, libanais sunnite d’origine saoudienne. En juillet 2001, Hobeïka, sorti de politique et reconverti dans les affaires, avait déclaré à la presse qu’il s’apprêtait, soi-disant, à fournir des preuves sur ce qui s’était, selon lui, réellement passé dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila. Sorti de politique et devenu homme d’affaires, Hobeïka est alors une énigme, puisqu’il fut simultanément pro-israélien puis pro-syrien. En sa nouvelle qualité de businessman, pourquoi Hobeïka prétend-il, vouloir fournir des preuves, sur ce qui s’était, selon lui, réellement passé dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila ? En quoi un homme issu des services du renseignement en temps de guerre, devenu successivement pro-israélien, pro-syrien puis businessman pro-argent, les trois fois par pur opportunisme, en quoi les révélations d’un tel homme, auraient-elles eu une quelconque valeur ?
Le 24 janvier 2002, à 9h40, la carrière en dents de scie d’Hobeïka, se termine, avec fracas. Sa voiture est pulvérisée, par une bombe télécommandée, placée dans une Mercedes, stationnée dans une rue du quartier de Hazmiéh, à Beyrouth. La bombe explose au moment où Hobeïka, et ses trois assistants, Fares Suweïdan, Mitri Ajram et Walid Zein passent, à bord de leur Range Rover, au niveau de la Mercedes. Les quatre passagers de la Range Rover meurent sur le coup. Bons baisers de Damas. Le fait est que certains vont développer, à partir de 2005, toutes sortes de thèses, plus fumeuses les unes que les autres, sur ce qui se serait, soi-disant, réellement passé à Sabra et Chatila en 1982. Et sur ce que Hobeïka avait, soi-disant à révéler. En 2005, dans certaines mouvances américaines pro-arabes du renseignement et de la presse, quelques fêlés font circuler la légende, selon laquelle Israël aurait, soi-disant, acheminé, par avion, des membres de l’Armée du Sud Liban, l’ASL (une milice chrétienne sous le commandement du major Saad Haddad) ; des membres de l’ASL déposés à l’aéroport de Beyrouth, à bord d’un avion de transport de l’armée de l’air israélienne ; des membres de l’ASL qui auraient alors investit, selon cette nouvelle légende, Sabra et Chatila. Exit la responsabilité des Forces libanaises et d’Elie Hobeïka.
Toujours en 2005, dans certaines mouvances américaines pro-arabes du renseignement et de la presse, quelques fêlés font circuler la légende, selon laquelle les Sayeret Matkal, une unité secrète de l’armée israélienne, seraient soi-disant entrés les premiers, dans Sabra et Chatila, donc avant les membres de l’Armée du Sud Liban dirigée par le major Saad Haddad. L’avantage de toutes ces légendes, créées, autour d’Hobeïka et autour de Sabra et Chatila, c’est qu’elles blanchissent Hobeïka et donc, aussi, son dernier maître avant la mort, à savoir la Syrie. Et qu’à contrario, ces mêmes légendes permettent d’incriminer, à tors et à travers, Israël. Le problème, c’est que ces légendes se contredisent les unes les autres. En 1983, à Beyrouth, un collaborateur direct d’Hobeïka, collaborateur que je connais depuis 1976, m’a certifié, qu’Hobeïka et les Forces libanaises furent les responsables des événements de Sabra et Chatila.
Le seul reproche à l’égard d’Israël, semblerait être la responsabilité indirecte, plus morale que juridique, qui mettrait en cause des dirigeants israéliens. Qui mettrait en cause des dirigeants israéliens dont l’erreur serait de n’avoir pas prévu ce qui résulterait de l’entrée des Forces libanaises d’Hobeïka dans Sabra et Chatila. Ou de n’avoir pas eu suffisamment la présence d’esprit, lorsque les premières rumeurs sur le massacre commencèrent à circuler, d’ordonner à Tsahal, d’intervenir, à Sabra et Chatila ; et d’en faire sortir les Forces libanaises. Tout ceci reste assez surréaliste. Comme écrit plus haut, j’ai donc visité Sabra et Chatila, lorsque je me trouvais à Beyrouth, en 1983. J’aimerais l’écrire encore une fois car c’est important : Sabra et Chatila n’étaient pas des camps de réfugiés palestiniens. Sabra et Chatila était un quartier de Beyrouth. Plus exactement, Sabra et Chatila était une ville dans la ville ; un Etat dans l’Etat. Dans les sous-sols ou plutôt, les galeries souterraines de Sabra et Chatila, l’OLP avait caché, une quantité inouïe, d’armes lourdes et légères. Un aspect de Sabra et Chatila qui, j’insiste là-dessus, n’a jamais intéressé mes confrères.
Je n’oublierai jamais ce que j’ai vu au Liban en 1983 et que j’ai relaté ci-dessus. J’ai parcouru le pays dans presque tous les sens. Au vu du nombre invraisemblable de milices armées de toutes sortes et malgré la tentative de Bachir Gemayel d’unifier les éléments armés chrétiens sous le commandement des Forces libanaises, je ne vois pas comment, l’armée israélienne, aurait pu, dans ce chaos généralisé, maîtriser toutes les situations, y compris celle de Sabra et Chatila. Et même quant à supposer, qu’Israël, avec ou sans ses Sayeret Matkal, serait impliqué dans quelque chose, ici ou là, la seule opération qui me paraîtrait imaginable, serait la saisie, des principaux terroristes cachés. Aujourd’hui, les Sayeret Matkal sont intégrés dans la YAMAM, une unité spéciale anti-terroriste sans laquelle des milliers de civils israéliens seraient morts suite à des actes terroristes palestiniens et islamiques. De nos jours, toutes les démocraties occidentales ont leur YAMAM, ce que personne, hormis la gôche hamassoïde, alqaïdique et hezbollïaque, ne conteste. Et puis, en matière de ‘service action’, celui de la DGSE française (Sdece à une époque) a de sacrées bavures à son registre, que je ne vais énumérer ici, car elles s’étalent sur soixante ans. Il y a eu, au Liban, des massacres, avant et après Sabra et Chatila. En assassinant le président libanais Bachir Gemayel, le camp arabo-musulman a plongé le Liban dans un tunnel sanglant dont il n’est toujours pas sorti. C’est cela, le seul vrai grand massacre.
A bien y réfléchir, mon « pro-sionisme » actuel, en ma qualité de catholique, n’a rien d’extrémiste. Mon « anti-sionisme » d’autrefois, lui, en revanche, était non seulement extrémiste, mais il était incroyablement haineux. Au fait, un catholique peut-il être sioniste ? En ce qui me concerne, le sionisme c’est tout simplement la réalité de l’Etat d’Israël sous la forme d’un Etat juif doté d’un territoire viable aux frontières réellement sûres et défendables (l’AFP et Consorts disent « L’Etat hébreu » et cela ne choque personne ; alors pourquoi s’insurger contre la formule « Etat juif » ?). Autrement dit, quand je me proclame néo-conservateur catholique et philo-sioniste, j’admets simplement que le peuple hébreu a habité en Palestine et a le droit d’habiter à nouveau en Palestine sous la forme d’un Etat juif doté d’un territoire viable aux frontières sûres : concrètement sous la forme de l’Etat d’Israël actuel, sécurité inclue. A cet égard, il n’y a aucune contradiction entre néo-conservatisme, catholicisme et philo-sionisme. Le courant néo-conservateur rassemble des juifs, des catholiques (George Weigel) et des protestants, aux USA, au Canada, en Australie, en Europe (par exemple en Italie) et ailleurs. Que je sache, ce mouvement n’a jamais été excommunié par l’Eglise catholique ; ce qui d’ailleurs reviendrait à excommunier des dizaines de millions de catholiques nord-américains, australiens, européen et autres, aussi bien laïcs, que prêtres (l’Abbé Arbez et le journaliste catholique Allafort par exemple).
Le fait est que les chrétiens ne reconnaissent généralement l’Etat d’Israël que sous condition. Ils reconnaissent l’Etat d’Israël à condition que celui-ci cède aux Palestiniens : le Sinaï (c’est fait via l’Egypte : le Hamas et les Frères Musulmans s’y amusent ensemble dans la joie) ; la bande de Gaza (c’est fait également) ; la Judée Samarie (terme historique) dite Cisjordanie (terme colonialiste de souche britannique) ; et la moitié de Jérusalem. Ils reconnaissent l’Etat d’Israël à condition qu’un Etat palestinien soit créé au plus vite (de quel droit cette urgence, n’y en a-t-il donc point d’autres ailleurs ?). Il s’agit là d’une bien étrange reconnaissance de l’Etat d’Israël. Car la bande Gaza est aux mains des terroristes du Hamas. Et la Judée Samarie, outre la branche armée et terroriste du Fatah, abrite diverses milices armées, terroristes et claniques, dont la principale vocation est, d’une part, la corruption des institutions palestiniennes ; et d’autre part, la non reconnaissance et la destruction de l’Etat d’Israël. Enfin, Jérusalem sous contrôle administratif et policier palestinien, ce serait le chaos garanti sur tous les Lieux Saints de la ville. Quant à la superficie actuelle d’Israël (la taille de la Picardie), aucune nation démocratique au monde n’accepterait de s’en contenter, surtout dans l’actuel climat de haine prédominant. Avec les obus, roquettes et missiles du Hezbollah qui se sont abattus sur la moitié nord d’Israël ; et avec les obus, roquettes et missiles (10’000 à ce jour) du Hamas se sont abattus et qui pleuvent encore sur la moitié sud d’Israël ; avec les ridicules 12 km qui séparent Netanya en Israël, de Tulkarem en Judée Samarie, la démocratie israélienne est la démocratie la moins protégée de la planète. A cet égard être philo-sioniste c’est simplement défendre le droit d’Israël à la même sécurité territoriale que les USA et l’Union Européenne. Or, avec les frontières d’Israël fixées par l’ONU il y a plusieurs décennies, cette sécurité territoriale est, aujourd’hui, tout simplement inexistante, parce que rendue impossible par la haine des voisins d’Israël.
Mais l’essentiel pour les catholiques devrait – normalement – se situer ailleurs. L’essentiel pour les catholiques devrait – normalement – se situer, d’une part, dans l’origine, et d’autre part, dans l’eschatologie, dans le sort ultime, de la personne humaine et de l’Univers. Concernant l’origine, Saint Bernard, parlant des chrétiens par rapport au judaïsme, a écrit que « les branches (ndlr : les chrétiens) ne doivent pas être ingrates envers la racine (ndlr : les juifs) (?) les branches ne disputeront pas à la racine la sève qu’elles tiennent d’elle ». Concrètement, l’Eglise catholique reconnaît le lien qui relie les catholiques avec le judaïsme. L’Eglise catholique reconnaît que les prémices de la foi catholique se trouvent dans les patriarches, Moïse et les prophètes (Nostra Aetate). Saint Jean évangéliste a écrit que « le salut vient des juifs » (Jn 4, 22). Concernant l’eschatologie, le sort ultime de la personne humaine et de l’Univers, je crois fermement que Dieu aura un seul peuple, Israël et les chrétiens issus des nations. Un seul peuple sur toute la terre. Dieu jugera le monde et l’Eglise de la même manière que l’un et l’autre (le monde et l’Eglise) auront jugé Israël. Dans cette dimension eschatologique, le sionisme, ce n’est donc pas la peste. Un journaliste catholique m’a fait un jour la réflexion suivante, je cite (début de citation) : « Catholique veut dire universel. Le sionisme, ce n’est pas vraiment cela. Sauf si vous le traduisez par patriotisme israélien. Mais en Israël, la définition ou plutôt l’application qui est faite du sionisme est souvent beaucoup plus restreinte que cette acception. Et certains Israéliens donnent même au sionisme les contours géographiques rigides de l’Ancien Testament. Avec les conséquences que l’on sait… A part cela, je considère que les Juifs sont nos frères, j’ai des amis en Israël et, comme chrétien, je suis naturellement opposé à toute forme d’antisémitisme. N’oublions jamais que nos racines spirituelles plongent jusque dans l’Ancien Testament ! » (fin de citation).
J’aimerais revenir, sans porter le moindre jugement, sur l’extrait suivant de la citation mentionnée plus haut : « les contours géographiques rigides (…) avec les conséquences que l’on sait ». Car je crois, en effet, que le dialogue judéo-chrétien achoppe régulièrement sur ce point. A vrai dire, ni les juifs, ni les chrétiens, n’ont une définition unanime du mot « sionisme » et de ses contours géographiques. Dans le jargon politico-médiatique, le mot « sionisme » a une connotation terriblement péjorative. Cela tient notamment au fait que, depuis des décennies, la définition marxiste et la définition islamiste du mot « sionisme » a été adoptée par la quasi totalité de la classe politico-médiatique européenne. Or, cette définition marxiste et islamiste du sionisme était et reste un produit dérivé de l’expression « entité sioniste », expression négationniste disqualifiant l’Etat d’Israël. Autrement dit, le dialogue judéo-chrétien sur la légitimité du sionisme est torpillé, sur ses bases mêmes, par l’adoption inopportune d’une terminologie ni juive, ni chrétienne, mais marxiste autrefois et islamiste aujourd’hui. En ce qui me concerne, le sionisme juif et le philo-sionisme chrétien, de façon très concrète et très géographique justement, c’est la viabilité de l’Etat d’Israël dans un espace qui rend possible cette viabilité malgré un environnement musulman foncièrement hostile, pour ne pas dire génocidaire (voir les discours d’Ahmadinejad, de l’OCI, du Hezbollah, du Hamas, du Fatah, etc.).
Michel Garroté
Rédacteur en chef
Reproduction autorisée avec mention de :
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Article tres interessant, publie par le meme auteur en 2009 sur:
http://monde-info.blogspot.com/2009_11_01_archive.html
et repris semble t il en 2009 egalement sur:
http://www.paperblog.fr/1559553/agent-sioniste-mais-pas-secret-1-ere-partie/
http://www.juif.org/blogs/13010,agent-sioniste-mais-pas-secret-1ere-partie.php
Les articles de Michel Garrote, 2 ans apres, on s en rappelle encore 🙂 !
Amities, bonne annee!
Yaakov
Qui c’est cet auteur ? 😉
bravo et merci pour cet engagement pour l’une des rares cause qui vaille aujourd’hui, celle de l’honneur et de la liberté d’Israël, pays digne et exemplaire qui a le tort de donner des leçons de démocratie aux autres.
Wow ! Ça se lit comme un roman et c’est très instructif ! Merci !
Note : Un petit passage en doublon à améliorer “J’ai visité Sabra et Chatila,lorsque je me trouvais à Beyrouth, en 1983. Sabra et Chatila n’étaient pas des camps de réfugiés palestiniens. Sabra et Chatila était un quartier de Beyrouth…”
Merci, monsieur Garroté , pour la qualité de ces informations qui ne sont jamais reprises dans les médias nationaux. Toujours passionnant, même si, malheureusement trop rare.
La guerre des anti-sionistes est de plus en plus declarèe en 2011.Elle s’ appuie en France sur des relais mediatiques Antenne 2-Enderlin-Arlette Chabot qui pratique le mensonge avec efficacitè , ou dans l’ ècrit Le Monde-Libè-Le Figaro.
Le chef d’ orchestre c’ est le Quai d’Orsay et l’ Elysèe: Il y a le meme fil conducteur anti-Israel de 1982 ( sauvetage d’ arafat ) a 2011 ( reconnaissance de la palestine a l’ONU ). Sarkozy ou Chirac la nuance est dans le style, car dans le fond c’ est le meme mèpris souverain quand Sarkozy dènonce Netanyahu comme un menteur a l’ oreille d’Obama et aux micros des journalistes.La france fait tout ce qu’elle peut pour hater la chute d’Israel et derouler le tapis rouge aux objectifs de l’ OCI ( organisation de la Conference Islamique ) qui sont une immigration musulmane MASSIVE en France et en Europe. Boumedienne avait annoncè ce tsunami en 1973 a l’ONU , les politiques français tous partis confondus ont realisès le diktat arabo-islamique , a coup de juteux contrats et de belles enveloppes . Voilà donc l’ actualitè de la guerre des antisionistes et de leurs complices français en 2011.Plus cela change et moins cela change : pour cet amer constat dans ce domaine comme dans presque tous les autres on s’ abstiendra MASSIVEMENT de voter. Seul un dèsaveu massif peut retirer toute lègitimitè aux sinistres clowns qui gouvernent la France depuis 30 ans.
OUI OUI MILLE FOIS! ENFIN UNE PRISE DE CONSCIENCE! mais hélas je vous parie que seuls les gens intelligents cultivés et pas malades mentaux (nouilles passives maso paranoïaques et autres fanatiques de leur “Partei” (je l’écris en Allemand: ça rappelle “Le Parti”…(je ne sais pas écrire en Cyrillique!) n’iront pas voter et que ça ne fera pas plus de 30% (en comptant les 10% de crétins du “je ne sais pas”!!!!!!!!!!!!
“La france fait tout ce qu’elle peut pour hater la chute d’Israel et derouler le tapis rouge aux objectifs de l’ OCI ( organisation de la Conference Islamique ) qui sont une immigration musulmane MASSIVE en France et en Europe. Boumedienne avait annoncè ce tsunami en 1973 a l’ONU , les politiques français tous partis confondus ont realisès le diktat arabo-islamique , a coup de juteux contrats et de belles enveloppes . Voilà donc l’ actualitè de la guerre des antisionistes et de leurs complices français en 2011.Plus cela change et moins cela change : pour cet amer constat dans ce domaine comme dans presque tous les autres on s’ abstiendra MASSIVEMENT de voter. Seul un dèsaveu massif peut retirer toute lègitimitè aux sinistres clowns qui gouvernent la France depuis 30 ans.”
C’est bien pour cela que je dis que la france est l’axe du mal en europe et en occident et ni plus ni moins que le prolongement de l’axe du mal islamique et donc je répète qu’il faut se débarrasser de la france et de l’islam ! Est-ce que cette fois c’est bien compris!?
“C’est bien pour cela que je dis que la france est l’axe du mal en europe et en occident et ni plus ni moins que le prolongement de l’axe du mal islamique et donc je répète qu’il faut se débarrasser de la france et de l’islam ! Est-ce que cette fois c’est bien compris!”
Faut se calmer mon petit Moshé, c’est mauvais pour le coeur de s’énerver comme ça.
Vous proposez quoi? Un holocauste anti-français? Nucléaire, chimique, bactériologique? On supprime tout le monde? Coupables et innocents?
Enfin, mieux vaut lire votre commentaire que d’être aveugle.
Heureusement que le bouc émissaire existe, et que chacun peut avoir le sien, dans la figure de l’Autre, sur lequel projeter ses fautes, ses angoisses, ses déceptions, et qu’en le sacrifiant, on ait ainsi le sentiment d’avoir enfin accompli une sorte de réparation de l’ordre du monde, en venant restaurer une faille, combler une image de soi défaillante.
Non moshé, la France n’est pas parfaite, pas plus que qu’Israel ou n’importe quel pays. Réclamer un pays parfait, c’est refuser son existence, et ça vaut pour la France comme pour Israel.
Moshé, arrêtez de faire le naif. Vous vous attendiez à quoi avec le sionisme et la re-création de l’état d’Israel? A être accueilli à bras ouverts par les arabo_musulmans de la région? A être fêtés en héros par les musulmans qui attendaient cela avec impatience depuis 1400 ans?
Le peuple juif, est le peuple de la torah. Israel est la terre promise par hachem au peuple hébreu, les ancêtres du peuple juif. Vous voulez bien entrer dans l’alliance, par ce que c’est gratifiant sur la plan narcissique de faire partie de l'”am segoula”, mais sans en accepter les conséquences, qui certes sont très souvent dramatiques, mais chaque chose à un prix. Qui a dit que cela serait facile?
N’oubliez pas non plus, que pour tout bon musulman, Israel depuis 1948 est une blessure quasi charnelle, dans le corps de la oumma, qui ainsi, ne forme plus un TOUT, qu’Israel est l’incarnation de la réalisation de la prophétie thoraique, la preuve vivante que l’islam est une imposture théologique, le coran une hérésie et que les musulmans ont construit leur identité sur un mensonge originel. Croyiez-vous vraiment que les musulmans allaient le vivre dans la sérénité?
Vous ne résoudrez pas vos problèmes identitaires et existentialistes en croyant naivement, si vous y croyez vraiment, que seule l’autre en est la cause, et qu’il suffit pour cela se s’en débarrasser, quand bien même, cela serait possible. Ce qui est par ailleurs dans la logique de l’islam.
Je vous réfère à De Gaulle dont dnas les memoiresx de guerre on trouve quelque chose comme cinq pages où il semble s’intéresser à hater la libération de le France. Le reste est consacré à commentb emm.. les Alliés. Paendant la guerre il va chez Staline, c’est à dire avec celui qui par son coup de poiignar dans le dos de la Pologne avait rendu l’incvasion possible (la Wehrmacht commençait à manquer de munitions). Ensuite qu’a été sa poiltique pendant la guere froide sino faire de la France la p.. des nations couchant avec le plus offrant quelles qu’en soient lmes conséquences pour la linerté diu monde. Cette meême vision répugnante qui a conduit à la politique arabe de la France, a Osirak, a la Françafrique. Et bien cette politique immorale et cynique ne doit plus être. Les enjeux sont trop grands.
Par contre Garroté, j’aimerais te dire que le mythe de l’agent secret ne se voit que dans les films d’espionnage et entre autres dans les james bond, franchement moi j’ai compris cela depuis longtemps , ce n’est d’ailleurs pas par hasard qu’on appelle cela du cinéma que je sache non !? Franchement quand on est étudiant en général c’est qu’on est déjà sorti de l’adolescence boutonneuse non !? Aujourd’hui il est vrai que ce n’est plus le cas vu que la france et l’europe d’aujourd’hui ce sont les arabos muslims et les blacks pantheres et aussi le mixage entre les premiers et les français chrétiens et les seconds avec toujours les mêmes français chrétiens mais c’est valable aussi pour le reste des nationalités européennes chrétiennes (quand même ils ne sont pas plus cons que les français les autres hein !? )
Je suis déolé de dissiper tes illusions mais l’agent secret ce n’est pas que dans les films d’espionnage; le Service Action de la DGSE ou les commandos Kidon du Mossad ne sont pas de la fiction.
@Michel,
J’avais déjà lu cette intéressante auto-biographie politique avec intérêt.
Plaisir renouvelé aujourd’hui. Et fort utile, vu les informations et l’éclairage apportés sur cette période encore récente, les évènements au Liban et en Israël.
Meilleurs voeux – de succès et de bonheur – pour 2012.
Comment un sale type, un “sale juif” Vraiment!!! comme Markus Woff n’a-t-il pas été descendu par qui que ce soit, quand que ce fût?
On “immobilise” les journalistes mais un Wolff est donc “Vache Sacrée” du “cénacle des Services Secrets” qui, comme les politiques, bénéficient du “On n’y touche pas”!!!
Fumiers d’Agents, saloperie de Systèmes.
Business et Poker menteur as usual…Le tout “Drapé dans la Belle Âme et la Bonne Conscience de la Morale en Politique”!Sic
Je rappelle aux naïfs que Libé appartient à Rothschild et que la plupart des imbéciles qui sont en vue à N.Obs et Monde sont aussi de bons Gauchistes de pères en fils depuis les années 1917….
Je vois d’ici une “Guerre des Juifs”, cette fois entre eux-mêmes..;(comme les islamistes)se profiler à l’horizon….
Merci beaucoup , Mr. Michel Garotte. Tout d’abord au sujet du vrai responsable du massacre de Sabra et Shatilla, Elie Hobeika. Son assassinat a eu lieu exactement apres l’ouverture d’une commission d’enquete du Parlement belge sur Sabra et Shatila! Ce qui fut interprete par ” les musulmans n’ont pas besoin d’une commission d’enquete belge. Nous pouvons faire la justice expeditive “.
En fait c’etait notre premier ministre Ariel Sharon qui etait vise par les gauchistes et musulmans belges. Bien que le dossier ” Sabra et Shatila” fut aborde en son temps par la Cour Supreme Israelienne. Ensuite par la Justice americaine qui condamna le magazine ” Time” a verser un million de $ de dommages et interets pour avoir ecrit qu’Ariel Sharon avait prepare le massacre de Sabra et Shatilla avec les Chretiens pour venger l’assassinat du President Chretien Bashir Gemayel.
Les Belges, qui ont une responsabilite certaine dans le genocide Rwandais avait cree une loi permettant d’enqueter au Parlement sur des massacres ou des genocides. Bien entendu ce furent surtout des responsables Hutus du Rwanda qui se retrouverent en prison et pas des belges. Pour mieux resumer les liens entre les Socialistes belges et les musulmans, voici quelques faits. En plein milieu du soi disant scandale DSK, qui etait innocent, apparut une annonce surprenante. L’ancien vice premier ministre socialiste belge Philippe Moureaux avait mis enceinte a l’age de 75 ans une jeune musulmane de 35 ans. Et personne ne fit un scandale lorsqu’est ne l’enfant adulterin. C’est ce meme Moureaux qui avait repondu a une TV etrangere au sujet de ” Bruxelles capitale islamique de l’Europe” : Est ce que vous voulez la guerre civile a Bruxelles? Moureaux etait encore le moins anti-semite, c’est lui qui avait fait voter la loi contre le racisme et l’antisemitisme. D’autres socialistes organisent le ” Tribunal Russel contre Israel”. Aussi le fait que chaque fois que je recois mon bulletin de vote pour le Parlement belge, la moitie des candidats du parti socialiste sont des musulmans.
2. Les premiers qui ont ecrit cette odieuse comparaison avec l’Apartheid en Judee Samarie sont Shimon Peres et JJ servan Schreiber dans leur livre ” Le choix des Juifs” paru en 1980. Comme disait le Prix Nobel Israel Auman, les gauchistes israeliens, europeens ou americains sont bien plus dangereux que toutes les armees musulmanes. Pourquoi? Parce qu’avec les gauchistes on ne peut pas utiliser de missiles, de chars ou de chasseurs bombardiers.
Excellent ! Pour ma part, je n’avais jamais vu auparavant cet article.
Pour ceux que ça intéresse de voir Michel Garroté dans l’émission TV Ze Mag http://www.zebuzztv.com/?buzz=ze-mag&item=806 .
De mon coté je reste toujours avec le même genre d’interrogations : comment faire pour ouvrir les yeux de nos journalistes hexagonaux ? Ils ne sont pas tous corrompus, stupides ou incultes. Pas tous.
Ils tiennent à leur job, ils ont trop de trucs à faire et se contentent de piquer les infos des collègues, ils n’ont pas assez de sources indépendantes… tout ça je sais mais quand même… ! Quelqu’un me dit régulièrement “Tu sais, ils sont aveugles !”. Ca fait un peu péremptoire, un peu court ? Peut-être ? Un texte de la Bible parle de l’amour de la vérité – et quand cet amour fait défaut, alors tous les aveuglements sont possibles. (seconde lettre aux Thessaloniciens chap 2 v.9,10). Certainement une clé qui explique. En tout cas c’est vrai que l’amour de la vérité est une denrée rare – chercher la vérité aujourd’hui ça fait franchement rigoler pas mal de monde ! Pour moi c’est un signe visible de la venue d’un grand chambardement eschatologique. Et je ne parle pas du 21 décembre mais bien de ces que les prophètes d’Israël ont entrevu. Et forcément ça fait réfléchir.
Non, les journalistes ne sont pas tous aveugles. Non ils ne sont pas tous corrompus (propagandistes serait plus juste) et non, ils ne sont pas tous antisémites (cachés ou pas derrière l’antisionisme).
Ils ont tous, en revanche, besoin de gagner leur vie, et ils ne peuvent moins que n’importe quel autre métier, se permettre d’avoir une opinion divergente. Le journalisme est le règne de l’auto-censure, et, je l’ai vécu de très près pour le savoir, un mélange d’incompétence et de manque de temps pour se documenter sur les sujets qu’ils traitent.
Oui il y a possibilité non pas de leur “ouvrir les yeux”, mais plutôt, dirais-je, de les forcer à tenir compte de ceux qui, comme Dreuz.info, comme Zebuzz, comme d’autres rares, révèlent des informations qui dérangent, en devenant de plus en plus gros, donc incontournables.
Excellent !! Et chapeau bas . Toutefois , à ceux qui prônent l’abstention en 2012 , je propose plutôt le vote blanc ou nul , qui , au contraire de l’abstention , a une véritable signification politique . Cependant , je pense qu’il faut plutôt voter Marine . L’entourage de Marine ne fait pas partie des vieilles lunes antisémites . Le clan JMLP père-Gollnisch est neutralisé depuis son élection à la tête du FN . Certes , elle ne peut pas pour l’instant , couper les ponts avec son père , politiquement parlant s’entend . Et puis , je vous le concède , il y a encore beaucoup de réflexes pavloviens imbéciles chez les militants de base (il n’y en a que très peu, le FN est un parti d’appareil) . Pour moi , la France , ma France est occupée par des collabos , des islamo-collabos , et ce, depuis plus de 30 ans . Ces salopards paieront . J’espère un jour voir la Libération du pays , et l’éviction , si ce n’est l’élimination des envahisseurs . Et , à ce sujet , Israël doit absolument obtenir le soutien de la Russie et de la Chine . Les USA sont une planche pourrie .Pourquoi ces deux grandes puissances ? Eh bien ce sont les seules qui combattent militairement l’islam lorsqu’il relève la tête (Tchetchénes , Ouighours) , et ce , sans complexe ni états d’âmes “droitdlômmistes” …
“L’entourage de Marine ne fait pas partie des vieilles lunes antisémites”. Ah bon ? Alors ce sont les jeunes lunes antisémites. Lisez mon article sur le sujet.
un article éclairant écrit par un personne ” éclairée ” …. ” trop long ” à lire, m’a-t-on dit quand j’ai voulu le partager à certaines personnes !!!! ….
Donc nous y voilà , un article passionnant à lire et que , malheureusement par fainéantise ou autre ( c’est vrai, c’est ” dur ” de lire de nos jours …) et bien beaucoup passeront à coté !!! Lamentable et du coup j’en ai été très ….déçue et même frustrée !!
Merci à Mr Garroté de nous avoir fait partager sa ” biographie” à propos de laquelle, je pense, beaucoup se retrouveront ( moi en premier mais bien surs, tout le monde l’aura compris, pas à la même échelle !! ), par rapport à un cheminement qui fait qu’a un moment donné de notre vie , on ” ouvre les yeux ” et on décide de se documenter, de lire, de s’enrichir pour, au final, avoir son libre arbitre et non plus penser comme la doxa actuelle nous l’impose !!!
Long article que je vais lire avec plaisir sur ma liseuse.
Ca se lit soit sur papier, soit sur liseuse, ce genre d’article, à moins de vouloir tordre le cou de ses yeux …
Dommage que vous n’ayez pas un module d’export ePub sur votre site :'( ce serait génial.
Merci Michel pour cet article fort instructif.
L’étude (« De Bilderberg à Téhéran ») de M. Gurkinkiel mentionnée dans l’article est-elle disponible quelque part?
http://www.michelgurfinkiel.com/articles/243-USA-De-Bilderberg-a-Teheran.html
Un récit autobiographique courageux, par ce qu’il décrit et explique,par le courage que représente cet engagement et le fait de l’exprimer.
Tous ceux qui ont un jour milité “à gauche” se reconnaitront dans ces errances idéologiques heureusement recadrées par “le coup d’état permanent des réalités” (Y Rioufol).
Inédit pour ce qui me concerne. Merci!
Merci Michel pour la re-publication de ce morceau remarquable, un compte-rendu d’une expérience personnelle exceptionnellement riche d’enseignements, remarquable aussi par la manière dont les faits sont relatés. C’est en même temps une excellente leçon d’histoire, et j’y trouve aujourd’hui, en le relisant, le même intérêt que la première fois.
@ Michel GarroteToutes les histoires d’espions, on s’en tapent. le plus important point de document est quand il traite de la relation juifs-chrétiens. La thora est universelle et le sionisme n’est qu’une étape vers la reconnaissance de la thora en tant que message universel et unique de D-ieu aux hommes qui auront mérité son pardon au jour du jugement dernier. Les Chrétiens un travail à accomplir pour regagner l’amour de D-ieu en tant que Bnei Noach. visiter le site ci-dessous pour en svaoir plus.
http://www.ravdynovisz.tv/categories.php?id=1026
“aux hommes qui auront mérité son pardon au jour du jugement dernier.”
J’ai jamais entendu que l’humanité doit travailler pour mériter un pardon ! Pardon de quoi d’abord ?
Le monde voulut par Dieu est un monde ou la faute existe et de Sa volonté son absence est impossible (les deux ”, deux penchants contraires formés en l’Homme). Son rôle n’est pas de culpabiliser l’homme mais de lui permettre de se construire et de s’améliorer en mettant les forces du Mal en lui au service du Bien …
Même sources mais peut être pas même entendement …
Cet interview est très intéressante et 8 ans après reste d’actualité !
Israël – 9 janvier 2004 Entretien avec Benny Morris Par Ari Shavit
http://www.ism-france.org/analyses/Entretien-avec-Benny-Morris-article-533
1vrai regal
Je me répète, mais… Elie Hobeïka n’a jamais été pro-israélien. Après le meurtre de Tony Frangié, il s’est réfugié à Damas le temps que le conflit avec la brigade Marada se calme (ou plutôt, en attendant que les usines de ciment de Chekka décident de payer tant la brigade Marada que le Kataëb…) Depuis ce séjour il a toujours été à la solde du régime alaouite.
Hobeïka a fait semblant d’être pro-israélien pendant un certain temps.
mardi 7 août 2012
500 Kgs d’explosifs pour perpétrer un carnage en Israël
Burning Egyptian armored personnel carrier, IDF Spokesperson’s Unit
500 Kilos of Explosives Meant for Israelis, Not Fence – Terrorists planned a major attack in an Israeli border town Sunday night, Channel Two reported. An IDF investigation of the terror attack in southern Israel Sunday night indicates that terrorists were able to blow open a fence on the Gaza border by blowing up 500 kilograms of explosives, that were stored inside a truck. The operation, top IDF officials were quoted as saying by Channel Two, presents a “worrying picture of the intentions of terrorist groups to attack Israel.” Lire la suite sur Arutz Sheva.
http://philosemitismeblog.blogspot.fr/2012/08/500kgs-dexplosifs-pour-perpetrer-un.html#more
Salafistes à Gaza
Guysen: Gaza: le terrain de guerre israélo-iranien
par Jacques Benillouche. Le grave incident qui a eu lieu au passage de Kérem Shalom risque de dégénérer en tirs de roquettes avec représailles à la clef dans un nouveau cycle de violence. Les israéliens sont obligés de prendre la situation au sérieux et, comme d’habitude, ils décideront de frapper fort, au sommet, pour enrayer le cycle infernal.
Discrétion du Hamas
Certes les terroristes, qui ont décidé de reprendre l’offensive, ne semblent pas faire partie du Hamas mais appartiennent au Djihad islamique soutenu par l’Iran. Téhéran confirme ainsi sa volonté de réchauffer la frontière de Gaza pour lancer un message à l’opinion internationale. N’acceptant pas les sanctions imposées par l’Union Européenne et l’ingérence occidentale en Syrie, l’Iran veut montrer sa capacité de nuisance, par alliés interposés.
L’armée israélienne n’a pas été surprise par cette flambée de violence puisqu’elle avait lancé une “alerte rouge” le 4 août. Le gouvernement avait été informé que de nombreuses armes, en particulier des lanceurs et des fusées Grad montés sur véhicules, avaient été convoyés en novembre 2011 en provenance de Libye jusqu’aux tunnels de contrebande de Gaza. Ces armes avaient été déjà vues sur le champ de bataille libyen lors des combats contre les troupes de Kadhafi. Cinquante mercenaires libyens étaient venus renforcer les troupes du Djihad à Gaza avec l’objectif de les former au maniement de ces nouvelles armes.
Suite article http://www.guysen.com/article_Gaza-le-terrain-de-guerre-isra-C3-lo-iranien_18233.html
Merci beaucoup Michel pour ce bel exposé où vous vous attachez à ne rien cacher de vos erreurs de jeunesse. Vous les assumez avec courage et avec une certaine tendresse pour le jeune homme que vous avez été.
C’est un beau témoignage d’une vie bien remplie.