Publié par Guy Millière le 21 août 2012

Nul ne peut savoir en cet instant si Israël décidera de frapper l’Iran. La décision finale appartient à Binyamin Netanyahu, au gouvernement israélien et à l’état major de l’armée israélienne. Je ne doute pas que la décision qui sera prise aura été très mûrement réfléchie, et que toutes les données que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer seront prises en compte : aussi bien les risques d’attaques iraniennes contre Israël, que celles d’attaques venues du Hezbollah, voire du Hamas ou de groupes islamistes dans le Sinai. Je ne doute pas que les risques d’attaque iranienne contre l’Arabie Saoudite ou le Bahrein sont pris en compte, ainsi que les réactions possibles d’Obama et les conséquences qui peuvent éventuellement découler sur la campagne électorale américaine. Je vois qu’Israël se prépare à la guerre, ce qui ne signifie pas qu’elle surviendra : comme disait Jules César, Si vis pacem, para bellum. Je ne doute pas des qualités d’homme d’Etat de Binyamin Netanyahu et je ne doute pas qu’il prendra la bonne décision.

Je pense, cela dit, que Shimon Peres aurait mieux fait de s’abstenir de parler, tant il s’est trompé dans sa vie (Oslo, Osirak, retrait de Gaza, etc), et je pense que la gauche israélienne, en s’en prenant à Netanyahu à un moment où le pays entier devrait être rassemblé, montre que celle-ci est, comme les gauches occidentales, de plus en plus déconnectée de la réalité. Le journaliste italien Giulio Meotti a comparé la gauche israélienne et les milieux intellectuels israéliens de gauche de Tel Aviv à la République de Weimar, et la comparaison est appropriée ; pendant que des intellectuels de gauche allemands dissertaient dans l’abstrait et prenaient des airs éthérés et supérieurs, les nazis avançaient, et tuaient. Nombre d’intellectuels israéliens dissertent dans l’abstrait, prennent des airs éthérés et supérieurs, et pendant ce temps, des gens dont les idées sont imprégnées de celles des nazis, fanatisme islamique en plus, tuent ou menacent de le faire d’une façon qui doit impliquer qu’on les prenne au sérieux.

Je pense que l’Europe reste plus que jamais en dessous de tout face à la situation : on cherchera en vain la position du gouvernement français. Hollande apprend à nager, et Fabius brasse de l’air autour de la Syrie. La position de l’Union Européenne, par l’intermédiaire de Lady Ashton est qu’il faut négocier et encore négocier, et adopter la posture de Chamberlain et Daladier à Munich. La presse européenne est à l’avenant : les réactions de lecteurs figurant sous les articles sont pires encore. Si vous avez besoin de vomir, lisez-les. Effet garanti. Le Monde a même publié très poliment un éditorial signé de l’ambassadeur d’Iran en France.

Je pense qu’il est effroyable qu’il y ait un ennemi d’Israël et un ennemi de la liberté à la Maison Blanche.

Après le dernier discours de l’abominable Ahmadinejad, ignoble crétin antisémite assoiffé de sang juif, on aurait pu s’attendre à quelques mots d’Obama. Celui-ci était trop occupé à parler des feuilles d’impôts de Mitt Romney et de la nécessité que les riches « paient leur juste part » pour construire le socialisme aux Etats-Unis pour y songer. Un communiqué de la présidence a juste condamné des « propos répréhensibles », et ajouté que « la communauté internationale (l’ONU sans doute ?) devrait condamner une rhétorique de division ». Quelle fermeté ! Par ailleurs, Obama a célébré l’Eid Al Fitr, la fin du ramadan et a fait la déclaration suivante : « Aux Etats Unis, l’Eid-al-Fitr parle aux communautés religieuses et enrichit la vie du pays, renforce notre démocratie et nos libertés, dont la liberté de religion » (pas de commentaire à faire, je pense).

Au vu de la situation, on aurait pu s’attendre à une position de l’administration et à une affirmation d’un soutien à Israël : il n’y a eu qu’une conférence de presse de Leon Panetta et du général Dempsey réaffirmant que les négociations étaient en cours, que toutes les options étaient sur la table et qu’Israël n’avait pas les moyens de frappes efficaces, déclarations que la presse israélienne a ressenti comme une gifle sur le visage d’Israël.

Mitt Romney et Paul Ryan ont sauvé l’honneur des Etats-Unis en rappelant ce qui était en jeu, « la nécessité impérative d’arrêter immédiatement un régime génocidaire » (Romney), l’urgence de restaurer la « dissuasion par la force » (Ryan).

Malheureusement, Romney et Ryan ne sont pas au pouvoir. Le désastre Obama poursuit ses effets pervers et meurtriers. Quand le désastre cessera-t-il ?

Je pense que c’est une question qu’on se pose en ce moment dans le bureau de Binyamin Netanyahu.

 

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© Guy Millière pour www.Dreuz.info

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