Publié par Michel Garroté le 10 août 2012

Adieu ? Certainement pas…

Michel Garroté – Je suis d’accord de ne plus taper sur Sarkozy aussi longtemps qu’il se tait. Mais lorsqu’il recommence à s’agiter, je recommence à lui taper dessus. Or, là, il a, comme d’habitude, outrepassé ses prérogatives, au demeurant inexistantes à ce stade, pour ficher le bazar dans l’épineux dossier syrien. Je rappelle que la guerre libyenne de Sarkozy est l’une des causes du chaos terroriste qui règne actuellement dans certains pays africains géographiquement proches de la Libye.

A vrai dire, je n’ai pas imaginé une seule seconde que Sarkozy allait se retirer de la vie politique. Cependant, je ne m’attendais pas à ce qu’il gesticule publiquement avant la rentrée de septembre. Et je ne m’attendais pas à ce qu’il interfère dans le rôle de l’actuel président français (Flamby) et celui de l’actuel ministre français des Affaires étrangères (Giscardus). Au vu de ce qui précède, je continue de penser que Sarkozy souffre de perversion narcissique.

Dois-je rappeler que Sarkozy – au temps de son mandat présidentiel – avait remis le reclus Al-Assad sur la scène internationale, en l’invitant en grandes pompes un certain 14 Juillet à Paris, suite à une onéreuse et inutile Conférence, à Paris également, de la soi-disant ‘Union Pour la Méditerranée’ ? (UPM à ne pas confondre avec UMP…).

Sur lepoint.fr, Mireille Duteil écrit à ce propos (extraits ; lien en bas de page) : En réclamant une intervention en Syrie, l’ancien président de la République se trompe sur tous les plans. On peut légitimement se demander si, en regrettant que la nouvelle majorité n’intervienne pas en Syrie, Nicolas Sarkozy se soucie prioritairement du sort des Syriens bombardés dans Alep et ailleurs ou s’il veut mettre dans l’embarras son successeur et sortir d’un silence qui commence à lui peser. Sans même polémiquer sur le fait qu’il soit étrange pour un tout récent ex-chef d’État de faire savoir qu’il a appelé au téléphone le responsable de l’opposition d’un pays en guerre, il faut rappeler que la Syrie n’est pas la Libye. Sur aucun plan. Déjà, jamais, compte tenu de l’actuelle opposition russe et chinoise au Conseil de sécurité, l’ONU ne donnera son feu vert à une intervention en Syrie. C’est précisément l’aval de l’ONU qui avait permis de justifier que l’Otan vole au secours de la population de Benghazi. La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis s’étant ensuite octroyé le droit d’intervenir jusqu’à la disparition du régime de Muammar Kadhafi. C’est précisément cette extension du feu vert de l’ONU en Libye par les Occidentaux que la Russie leur fait payer aujourd’hui, même si ce n’est pas la seule raison qui explique l’entêtement de Moscou à soutenir Damas.

Deuxième différence : la Libye était un pays d’à peine sept millions d’habitants où une grande majorité de la population appelait de ses voeux un changement de régime ; la Syrie est une mosaïque de communautés et de religions de 22 millions d’habitants, dont une partie non négligeable craint un changement de régime. Ces Syriens ne soutiennent pas tant Bachar el-Assad qu’ils craignent l’arrivée au pouvoir d’une majorité sunnite dirigée par les Frères musulmans. Il ne faut pas oublier que le parti Baas, fondé par Michel Aflak, un chrétien, était socialiste et laïque. Troisième différence entre la Libye et la Syrie : la taille des armées. Il a fallu sept mois pour renverser le régime de Kadhafi qui possédait une armée mal équipée et peu nombreuse. L’armée syrienne bien équipée, entraînée, dispose d’armes chimiques et du soutien actif de la Russie et de l’Iran. Derrière cette bataille pour la chute de Bachar el-Assad, c’est un épisode d’une nouvelle guerre froide “soft” qui se déroule, conclut Mireille Duteil sur lepoint.fr (lien ci-dessous).

Pour ce qui me concerne – cela sera ma conclusion – je trouve pathétique que Sarkozy fasse état d’une conversation téléphonique dans un communiqué envoyé à la presse. Et je trouve hautement maladroit qu’en sa qualité de citoyen, il s’immisce dans le conflit syrien en parlant avec un Kurde. Car le dossier syrien et la question kurde sont deux dossiers explosifs. Le juriste Sarkozy n’a jamais rien pigé à la géopolitique. Il vient de le prouver une fois de plus.

Michel Garroté

Rédacteur en chef

Reproduction autorisée avec mention de www.dreuz.info

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