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Allah akbar ! – Le djihad en Syrie…
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Michel Garroté – Depuis qu’Ayman Al Zawahiri, leader d’Al-Qaïda, tonne que les Syriens doivent démolir Bashar Al Assad, le conflit syrien est devenu très attractif pour les combattants djihadistes. Mayid Bin Muhammad Al Mayid, émir des Brigades Abdullah Azzam, un groupe venu d’Irak et la Brigade turque Omar Faruk demandent à tous les Syriens d’appuyer la révolte contre le régime d’Assad. Le groupe djihadiste le plus actif en Syrie, le Front al Nusrah, lié à Al-Qaïda, revendique les attentats qui ont eu lieu sur sol syrien, y compris les explosions de véhicules chargés de bombes à Damas et à Alep. La branche irakienne d’Al-Qaïda est aussi présente en Syrie.
Un groupe de cent cinquante combattants d’une dizaine de nationalités (Turquie, Afghanistan, Somalie, Irak, Libye, Pakistan, Bangladesh, Tchétchénie, Liban, etc..) mènent le djihad en Syrie et proclament leur loyauté à ‘Al-Qaïda au Maghreb Islamique’ (AQMI) ou au ‘Shura Taliban’. Des djihadistes libyens ont formé – entre autre – les combattants du groupe Liwaa Al Umma (la Brigade de la Communauté des Croyants) et ils luttent depuis des semaines contre le régime syrien. Ces combattants sont dirigés par un certain Mehdi al Harati, un commandant libyen en cavale…avec un passeport irlandais !
De leur côté, les Chrétiens de Syrie redoutent de devoir un jour « payer » (de leur vie ?) leur soi-disant « proximité » avec le régime de Bachar el-Assad. L’éventuel remplacement de la dictature laïque par un gouvernement à composante partiellement – ou largement – islamiste, inquiète la douzaine d’Églises syriennes : orthodoxe, catholique et autres.
La présence des Frères musulmans dans le futur gouvernement fait peur aux Chrétiens Syriens, bien que cette confrérie intégriste ait allégué « l’égalité de toutes les confessions », ce qui dans la bouche d’un membre des Frères musulmans est plutôt cocasse. Les Chrétiens représentent 12% de la population syrienne. Ils sont Syriens et Chrétiens depuis plus de 2000 ans. Dans certains villages chrétiens de Syrie on parle – encore aujourd’hui – l’araméen.
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Chrétiennes de Syrie. Elle n’est pas belle, la Chrétienté d’Orient ?
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Le Patriarche Grégorios III Laham, de l’Eglise grecque melkite catholique en Syrie, éclaircit les positions de l’Eglise locale face aux évènements de Syrie (Extraits adaptés. De l’AED) : « Le plus grand danger en Syrie est l’anarchie, le manque de sécurité ainsi que l’irruption massive des armes de tous côtés. En Syrie, ce danger guette et atteint tous les citoyens. Les chrétiens, eux aussi, sont exposés à ce même danger. Mais ils sont le maillon faible. Sans défense, ils sont la partie la plus exposée à l’exploitation, à l’extorsion, aux enlèvements, aux sévices et même à l’élimination », conclut le Patriarche Grégorios.
De son côté, Frédéric Pichon, Docteur en Histoire contemporaine, fait cette analyse lucide (extraits adaptés) : « Et quand les massacres commenceront, visant les alaouites, mais aussi les chrétiens, que diront les chancelleries et les rédactions ? Qu’ils l’ont bien mérité ? Ne sera-t-il pas trop tard pour regretter de n’avoir pu ni su faire émerger une opposition pacifique pourtant bien présente sur la scène syrienne et connue des chancelleries ? Et quand le Kurdistan syrien deviendra autonome et tentera de se rapprocher de son homologue irakien, croit-on que la Turquie laissera faire ? L’Iran et le Hezbollah vont-ils rester inactifs ? Le Golan, jusqu’ici fermement tenu par la police et l’armée syrienne laissera déferler les djihadistes bientôt orphelins du terrain de jeu afghan, en direction de la Galilée. La crise syrienne ne fait que commencer », conclut Frédéric Pichon.
Et pour ce qui me concerne – cela sera ma conclusion – la crise syrienne me pose un problème. Je l’ai déjà écrit plusieurs fois. Je déteste le clan Assad. Notamment parce que j’ai vu de mes yeux les monstruosités perpétrées par le clan Assad contre les Chrétiens au Liban dans les années 1980. Cela dit, lorsque quelques années plus tard, dans les années 1990, je me suis rendu en Syrie, j’ai été bien obligé d’admettre que la situation des Chrétiens y était bonne.
C’est un paradoxe typiquement levantin. Le clan Assad a voulu chasser les Chrétiens du Liban afin de pouvoir annexer ce pays. Et le même clan Assad, dans son propre pays, la Syrie, a ménagé les minorités, y compris les minorités chrétiennes, du fait que ce clan est lui-même une minorité alaouite dans un pays majoritairement sunnite. Je sais très bien qu’actuellement le clan Assad fait à son propre peuple ce qu’il avait déjà fait pendant plus de quinze ans au peuple libanais.
Du reste, à l’époque, j’étais très seul dans ma défense des chrétiens libanais qui semblaient laisser le monde entier indifférent. Et je ne peux donc pas, aujourd’hui, prendre parti contre le clan Assad que je déteste, car si un califat islamique lui succède, les Chrétiens de Syrie n’auront plus qu’à faire leurs valises. Et qui les accueillera ? Personne…
Michel Garroté
Rédacteur en chef
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Le droit d’exister d’Israël sera menacé par le djihad depuis le Golan
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dans cette région, les kurdes ont harcelé les chrétiens assyriens à plusieurs époques, ils les ont dépossédés et repoussé dans des lieux inhospitaliers.
une région d’orient sinistrée par l’islam et ses avatars.
Plus d’un se retrouvent dans votre cas mais ils trouvent la force de s’opposer à ce que les Occidentaux font subir aux Syriens toutes confessions confondues… Ce qui c’est passe au Liban c’était dégueulasse mais ce n’est pas une raison de faire subir la même chose aux Syriens sous le couvert des mots comme « démocratie » alors que personne n’est dupe, la démocratie est le dernier des soucis des « royaumes très démocratiques » du Golfe. Et cette alliance contre nature des saoudiens et qatariens avec les USA et cette pauvre Europe qui ne pese plus rien est tout simplement indécente!
Ce qui est sidérant, c’est de voir comment les médias français nous désinforment à propos de cette guerre. En gros : un dictateur sadique face à un peuple opprimé qui aspire à la démocratie.
C’est devant ces relations mensongères (plus que dans les articles de politique intérieure) qu’on peut voir comment nous sommes manipulés et qui dirige ces médias soi-disant libres.